AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782874155079
162 pages
La Renaissance du Livre (29/09/2005)
3.83/5   6 notes
Résumé :
" Peindre, lire, écrire, des actes intimes, volontiers à l'abri des regards curieux. Peindre dans l'atelier sous les toits, la verrière. Lire solitaire au nœud de la foule d'une gare, d'un café. Écrire sur un bout de table. Comment un poète peut-il s'inspirer d'une lectrice ou d'un lecteur mis en scène, en forme et en couleurs, par un peintre ? Entre le tableau et le livre, le lien est étroit. Non seulement la page, la toile, déploient leur étendue à peupler, mais l... >Voir plus
Que lire après Célébration de la lectureVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Entre le tableau et le livre, le lien est étroit. Non seulement la surface de la page, de la toile, sa pâleur, son étendue à peupler, son mystère à dévoiler. Mais l'un et l'autre s'ouvrent telles des fenêtres sur le monde. Fuite conjuguée vers la profondeur et l'ampleur. La vision est à la fois centrale et périphérique. Elle va du coup de foudre ou de l'anecdote à l'étude serrée, au déchiffrement minutieux." [p. 5.]

C'est donc par le biais de la peinture que Colette Nys-Mazure célèbre la lecture. Elle a sélectionné une série d'oeuvres de diverses époques (souvent le 20e siècle, m'a-t-il semblé) et les présente dans un ordre assez aléatoire, tout en établissant de temps à autre des séries de deux ou trois toiles autour d'un thème commun : enfants, femme et enfant, écrivains (Mallarmé, Erasme, Baudelaire ou Zola, par exemple), artistes représentés par d'autres (Monet par Renoir), etc. Les reproductions sont toutes de très bonne qualité et occupent une demi-page, parfois un peu plus. Si les poses et les mises en situation, comme les artistes, sont variées, l'auteure remarque elle-même une grande présence de lectrices :
"Dieu, ces femmes ! Comment ne pas être séduit, confondu ? La coulée blanche de la nuque entre l'encolure lâche et la chevelure souplement relevée ; le mince serpent du collier en or ; le profil captif. Ce qu'elles veulent bien nous dévoiler : la grâce de l'avant-bras, de la main. Des robes les vêtent d'un nuage. Dans la pièce sombre – son camaïeu de bruns et de verts – une floraison fragile à son degré de perfection. La lumière se concentre sur la peau de la nuque et du dos dans l'abandon diagonal du corps vers l'arrière. L'attention de la belle lectrice est pour l'album de mode. Tu peux peindre, je me dérobe, je fuis, légère : dentelle transparente de la manche." [En parallèle du tableau Portrait d'Helen Gow d'Alexander Mann ; pp. 136-137.]

Les lecteurs ne sont pas absents pour autant, de même que les écrivains. C'est l'un de mes regrets quant au choix des toiles : certaines représentent des hommes ou des femmes écrivant plutôt que lisant, voire des personnes de dos, dont on ne peut être vraiment sûr qu'ils lisent. On peut alors se poser la question du champ de la lecture, il est vrai – toute écriture ne passe-t-elle pas par une lecture préalable, notamment lors d'une réponse à une lettre ? Toute écriture n'est-elle pas une lecture de ses pensées ? –, mais on ne s'éloigne pas moins selon moi du premier objet de ce livre : la célébration de la lecture.

Face aux peintures, Colette Nys-Mazure place un court texte de sa composition, très descriptif, parfois tendant vers le narratif. Elle propose de cette façon sa vision de l'oeuvre au lecteur, mettant en valeur certains détails, en interprétant d'autres. Elle souhaite s'inscrire dans la chaîne de la lecture et de l'interprétation, sachant que ses textes seront à leur tour perçu par chaque lecteur différemment, en fonction de leur propre sensibilité, de même que les tableaux. Elle qualifie cela non pas de chaîne ou d'héritage fécond, mais d'éclats en tous sens. [p. 5.] Cela rend en effet bien compte du caractère très éclectique des commentaires, traductions de ses sensations et impressions. Pour cette raison, ils sont difficiles à classer dans une catégorie ou l'autre. Quoi qu'il en soit, ils m'ont semblé très agréables à lire, en regard de l'oeuvre ou indépendamment.

Un beau-livre que je prendrai plaisir à feuilleter à nouveau de temps à autre.

Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
Commenter  J’apprécie          110
Commentaires poétiques sur des tableaux de lecteurs. Très beau.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dieu, ces femmes ! Comment ne pas être séduit, confondu ? La coulée blanche de la nuque entre l’encolure lâche et la chevelure souplement relevée ; le mince serpent du collier en or ; le profil captif. Ce qu’elles veulent bien nous dévoiler : la grâce de l’avant-bras, de la main. Des robes les vêtent d’un nuage. Dans la pièce sombre – son camaïeu de bruns et de verts – une floraison fragile à son degré de perfection. La lumière se concentre sur la peau de la nuque et du dos dans l’abandon diagonal du corps vers l’arrière. L’attention de la belle lectrice est pour l’album de mode. Tu peux peindre, je me dérobe, je fuis, légère : dentelle transparente de la manche.
[En parallèle du tableau Portrait d’Helen Gow d’Alexander Mann]
Commenter  J’apprécie          30
Entre le tableau et le livre, le lien est étroit. Non seulement la surface de la page, de la toile, sa pâleur, son étendue à peupler, son mystère à dévoiler. Mais l'un et l'autre s'ouvrent telles des fenêtres sur le monde. Fuite conjuguée vers la profondeur et l'ampleur. La vision est à la fois centrale et périphérique. Elle va du coup de foudre ou de l'anecdote à l'étude serrée, au déchiffrement minutieux.
Commenter  J’apprécie          10
Ai-je vraiment bien lu ? Envie de froisser, déchirer, piétiner ce message qui m'atterre. Comment est-ce possible ? J'avais écrit "blanc", elle a lu "noir". Je vois rouge et triste. Trouverai-je les mots qui renoueront les liens mis à mal par ce malentendu, cette opacité entre nous ?
[Extrait du texte en parallèle de "Misia à son bureau" (1897) de Félix Vallotton
Commenter  J’apprécie          10
Ce diptyque mère-fille, chacune emportée dans son univers propre - train ou intrigue - nous interroge. Le voyage les arrache à elles-mêmes.
[Extrait du texte en parallèle de "Le Chemin de fer, gare Saint-Lazare" (1873) d'Edouard Manet]
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Colette Nys-Mazure (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Colette Nys-Mazure
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Silvia Baron Supervielle 0:38 - Annie Salager 1:28 - Vénus Khoury-Ghata 2:13 - Colette Nys-Mazure 2:44 - Françoise Thieck 3:10 - Josée Lapeyrère 4:42 - Jeanine Baude 5:36 - Générique
Contenu suggéré : QUI NYMPHE, QUI MADONE #12 : https://youtu.be/_wcvfKF95-A QUI NYMPHE, QUI MADONE #10 : https://youtu.be/gpR3cP7lxR4 QUI NYMPHE, QUI MADONE #9 : https://youtu.be/DtWZIHZU7Vo QUI NYMPHE, QUI MADONE #8 : https://youtu.be/¤££¤50Vénus Khoury-Ghata44¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #7 : https://youtu.be/bPexQr8zYWY QUI NYMPHE, QUI MADONE #6 : https://youtu.be/IKim_loBAbs QUI NYMPHE, QUI MADONE #5 : https://youtu.be/p1ZeL66gnaY QUI NYMPHE, QUI MADONE #4 : https://youtu.be/yos¤££¤54Françoise Thieck63¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #3 : https://youtu.be/D_5987PxJRU QUI NYMPHE, QUI MADONE #2 : https://youtu.be/wGvAEiMIJ2k QUI NYMPHE, QUI MADONE #1 : https://youtu.be/2eLyH8-CM68 Femmes écrivains : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8qhOvXJDXpE1fe92htazYwn
Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016.
Images d'illustration : Silvia Baron Supervielle : https://thalim.cnrs.fr/manifestations-culturelles/article/gestes-et-poesie-rencontre-avec-silvia-baron-supervielle Annie Salager : https://poussiere-virtuelle.com/wp-content/uploads/2017/04/Annie-Salager.jpg Vénus Khoury-Ghata : https://i0.wp.com/arablit.org/wp-content/uploads/2020/08/khoury-ghata-cat2.jpg?ssl=1 Colette Nys-Mazure : https://www.tga.fr/colette-nys-mazure-poete-chretienne-et-libre.html Josée Lapeyrère : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Josée_Lapeyrère.jpg Jeanine Baude : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2015/05/DSCN5542.jpg
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is li
+ Lire la suite
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}