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4

sur 487 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Joyce Carol Oates livre ici un témoignage poignant dans lequel Skyler cherche à mettre ses idées au clair. le récit d'un adolescent brisé par le drame qui a touché sa famille, son enfance, son adolescence...
J'ai été prise aux tripes par cette histoire nauséabonde. L'auteur décrit avec justesse une partie de la société américaine où le paraître et la quête de reconnaissance se fait de manière abjecte avec l'exploitation de ses propres enfants et ainsi vivre le rêve de gloire qui nous a échappé.
Une histoire complexe, volontairement décousue pour montrer le malaise de Skyler à qui l'on a fait porter une lourde responsabilité dans le drame qui s'est joué.
Le rendu est d'autant plus frappant que l'histoire est écrite par Skyler mais qui parle de lui à la troisième personne comme si son être s'était scindé en deux.
Ce qui est sûr c'est que ce roman montre la détresse d'une enfance volée, fracassée que ce soit celle de Bliss ou celle de Skyler.
Derrière la façade de la famille bien pensante et unie, se cache le pire que l'on puisse imaginer : brimades, culpabilisation, une maltraitance sournoise, malsaine et tout cela sous le couvert de Dieu.
Un immense sentiment d'indignation et d'injustice se sont immiscés en moi pendant cette lecture et c'est là le point fort de cette auteure : toucher au plus profond du coeur, remuer et dénoncer.
Une lecture prenante malgré le fait qu'elle soit un peu longue.
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Skyler a perdu sa soeur Bliss, patineuse prodige, assassinée alors qu'elle n'avait que six ans. Aujoourd'hui âgé de 19 ans, il raconte son histoire, son enfance auprès de parents top égoïstes et comment il a essayé de survivre, mais révèle aussi la vérité sur la vie et la mort de sa gracieuse cadette…
Ce roman n'a rien de facile. Sur un sujet délicat, inspirée par une histoire vraie, Joyce Carol Oates a réussi un texte poignant (difficile de ne pas être touché par le récit du calvaire de Bliss, mais aussi de Skyler ou de Gunther Ruscha), sans une once de voyeurisme, et qui sonne très juste. L'auteure a extrêmement bien maîtrisé la construction de son ouvrage, sensé être les mémoires du jeune Skyler. Cela donne un livre impressionnant, peut-être un peu long, qui m'a accompagné pendant une semaine et m'a fichu une belle claque avec sa description très acide de la société américaine (accro aux médicaments, aux experts de tout et n'importe quoi, préoccupée avant tout par l'apparence…). Étonnant, dans le bon sens du terme.
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Joyce Carol Oates n'est pas une auteure facile à critiquer et j'hésite depuis deux jours, en ce moment je me relâche un peu, c'est les vacances...

Je vais pourtant écrire ces quelques lignes, ne serait ce que pour saluer le travail réalisé par cette grande dame de la littérature Américaine.
"Petite soeur, mon amour" n'est pas une lecture très facile. Qu'est ce qui m'a pris de choisir ce roman pour une lecture de vacances ?

Inspiré d'une histoire vraie, une histoire sordide dans laquelle une petite fille de 6 ans, célèbre mini miss, est sauvagement assassinée chez elle sans que le coupable soit jamais découvert.
Dans le roman, la petite Bliss est patineuse. Et la boucle sera bouclée, la vérité sera révélée.

Joyce Carol Oates brosse un portrait d'une certaine société Américaine particulièrement écoeurante.
Une société dans laquelle les enfants sont exploités pour la célébrité, l'appât du gain, sont drogués aux médicaments, dont l'enfance est sacrifiée. Osons parler de maltraitance.

Alors parfois c'est long, car il y a des détails, ce sont des vies qui se déroulent, des âmes qui sont décortiquées, il ne s'agit pas d'aller à l'essentiel mais bien d'impregner le lecteur d'une ambiance malsaine, révoltante.
On ne sort pas indemne d'une telle oeuvre. Si parfois j'avais hâte de passer à autre chose, je ne regrette pas ma lecture.
Joyce Carol Oates est une valeur sûre.





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Je ne lis pas les livres témoignage. J'imagine que ce récit en est une forme de parodie (puisqu'il ne s'agit pas d'une autobiographie, le héros qui raconte sa vie est inventé). Mais pas vraiment drôle. Mais comme je ne fréquente pas ce genre de littérature, je ne sais pas si ça s'en approche ou pas.

A la base, j'avais envie de lire un autre roman de cette auteure (mon 1er étant "Daddy love", perturbant au possible).

2e essai 2e livre perturbant. Récit du frère d'une toute jeune patineuse assassinée (l'un a 9 ans au moment des faits, l'autre 6). Assassin jamais retrouvé. Pour info cette histoire est issue d'un fait divers US.
Stylistiquement, le récit est accrocheur. Un peu de longueurs peut-être. Mais en fait je n'arrive pas à dire si j'ai aimé ou pas. Perturbant de nouveau, violent en fait (que de vies gâchées ! la note d'espoir finale est trop "finale" pour donner une bouffée d'air au roman).
Je réessayerai sans doute un 3e livre de cette auteure, mais pas tout de suite.
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Skyler Rampike, 19 ans, a décidé d'écrire son journal intime pour revenir sur l'histoire terrible de sa famille. Il se rappelle d'un temps, à la fin des années 1980, quand il était encore fils unique et que sa mère Betsey le considérait comme son petit homme. Ses parents avaient de grands espoirs pour lui, son père ayant réussi et étant un ancien sportif universitaire s'attendant à ce que son fils suive ses traces et sa mère espérant en faire un champion. Mais c'est finalement sa jeune soeur, Bliss, qui va devenir célèbre en devenant la plus jeune patineuse à remporter un prix à l'âge de 4 ans. Betsey se met alors à négliger son fils pour se concentrer sur la carrière débutante de sa fille. Mais un jour de janvier, alors que Bliss va avoir 7 ans, elle est retrouvée morte dans la chaufferie de la maison familiale …
S'inspirant d'un fait réel, l'affaire JonBenet Ramsey, Joyce Carol Oates nous donne ici une fascinante étude d'une famille aisée prise tout d'abord dans la célébrité montante de leur fille prodige puis dans l'enfer médiatique se déchainant à la mort de celle-ci. Prenant comme narrateur le frère ainé de la victime, elle tresse patiemment les fils d'une mère avide de reconnaissance, d'un père absent et terriblement macho, d'un enfant timide et perturbé par des traitements médicaux multiples et une petite fille subissant les pressions de la compétition et n'ayant pas eu réellement d'enfance. L'auteure n'est pas tendre avec le milieu qu'elle décrit, la superficialité des relations, la nécessité de se faire sa place pour être reconnu, l'influence des parents sur leurs enfants, le besoin de faire d'eux très tôt des êtres le plus exceptionnels possible. Et quand survient le drame, la famille se retrouve détruite et il faut trouver un coupable. La descente aux enfers commence. Mais le mystère demeure et Oates l'utilise comme fil conducteur à l'histoire, faisant monter le suspense vers la fin. La psychologie des personnages est ciselée à l'extrême et c'est ce que j'apprécie chez cette auteure. Toutes leurs pensées sont décortiquées et abordent de nombreux thèmes comme l'éducation, la célébrité, la religion ou bien la culpabilité. J'ai trouvé l'histoire passionnante car elle allie une trame classique d'un roman policier où on est curieux de connaître le coupable et le roman psychologique en créant des personnages blessés mais aux multiples facettes. Pas de doute, je suis fan de cette auteure et ce roman n'a fait que me le rappeler !
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Voilà un roman bien étonnant ! Si l'on se réfère à un résumé succinct, il s'agirait de l'histoire de Bliss, jeune patineuse assassinée en pleine gloire. En réalité, tout est bien plus complexe : le récit est pris en charge, une dizaine d'années après le drame, par Skyler, le frère de Bliss interné en hôpital psychiatrique. de digressions en notes en bas de pages, Skyler livre un long témoignage décousu, parcellaire, s'apparentant souvent à une logorrhée.

Joyce Carol Oates brouille de façon magistrale les pistes entre auteur, narrateur et personnage, jouant à merveille sur le caractère subjectif d'un témoignage dont la vérité ou la vraisemblance sont sans cesse remises en cause par celui qui le profère...

Il est inutile de préciser que la lecture de ce roman est très complexe, parfois fastidieuse, mais c'est une expérience très singulière qu'il faut tenter une fois dans sa vie (nous semble-t-il, en bon Pérégrinateur Littéraire).
Lien : http://www.facebook.com/Pere..
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Petite soeur, mon amour
De : Joyce Carol Oates

Ce que j'aime dans les livres de JC Oates, c'est qu'elle a le mauvais esprit. Elle gobe tous les travers de la société, les dissèque et en recrache des personnages à la fois révoltants et d'une grande humanité. L'écrivain ne se contente pas d'une histoire ahurissante et d'une intrique haletante : son roman dépeint également une Amérique colonisé par ses épidémies, à commencer par la sur-médicalisation comme en témoigne cette conversation édifiante entre Skyler le narrateur et son camarade de « goûter-rencontre » Tyler: « Certains des EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) de notre classe n'ont qu'un niveau D, j'ai le niveau A. Tyler marque une pause pour plus d'effet. Skyler dit d'un ton d'excuse qu'il a juste été diagnostiqué DN et TDAN (quoiqu'en réalité il ait été classé un cran infinitésimal en-dessous du TDAN). Tyler ne paraît pas très impressionné : « Dyslexie naissante, trouble déficitaire de l'attention naissant » (…) J'ai tellement d'agrégats de symptômes « intermittents » et « chroniques » que mon neurologue pédiatrique de Columbia Presbyterian et mon psychiatre pédiatrique du Robert Wood Johnson écrivent tous les deux des articles sur moi. ».

Avec la même plume incisive et caustique, JC Oates raille les convictions religieuses faussement illuminés et outrageusement ostentatoires de la mère ou encore dénonce l'ambition aveuglante d'un jeune manager, si dévorante qu'il ne s'aperçoit pas qu'elle écrase son fils et le rend handicapé à vie. Elle trahit avec un humour maléfique les angoisses du nouveau riche et accuse avec une grande violence les ravages éducatifs d'une famille dysfonctionnelle. Ce roman n'est pas la simple histoire d'un fait divers surexploité par les tabloïds. Il s'agit plutôt de la dénonciation sanglante des agissements morbides d'une société américaine à la dérive.

Les personnages s'expriment avec beaucoup de vie, ils ont par exemple tous leurs expressions préférées. le père ne cesse de répéter « Ou est la ligne de touche ? » « Affaire classée » « Ne jamais dire jamais ! » et autres expressions qui révèlent le caractère péremptoire et cruel d'un père toujours pressé d'évacuer les soucis de ses enfants pour s'empresser de s'occuper de lui-même.

Le choix du fils de 19 ans comme narrateur est particulièrement habile : cela donne au texte une force émotionnelle infiniment touchante, surtout lorsqu'il rapporte ses angoisses juvéniles ou encore son admiration pour des parents minables, avec les yeux innocents et naïfs d'un enfant mal aimé.

Ecrit avec la finesse d'une plume perspicace qui maîtrise parfaitement les zones d'ombre de l'âme humaine, ce roman est d'une rare beauté. A la fois ému et pathétiquement amusé, on en sort bousculé.
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Ce livre rejoint "Blonde" parmi mes livres préférés de l'auteure, et peut-être parmi mes livres américains préférés. Un fait-divers réel - le meurtre d'une mini-miss américaine de 6 ans- est retranscrit ici du point de vue du frère de la victime, victime lui aussi d'une éducation rigoriste, du manque d'amour, des apparences nécessaires dans le milieu riche de ce détestable New Jersey industriel, et de l'accusation voilée d'une mère, coupable finalement dans le roman (dans la réalité, aucun coupable n'a été trouvé). Un magnifique roman, au style inimitable (qui me rappelle parfois Nancy Huston, que je vénère aussi), d'une dureté absolue, procès d'une Amérique surmédicamentée et surcapitaliste.
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C'est l'histoire du rêve américain. Celui de Bix, cadre dynamique et ambitieux dont les dents rayent le parquet et celui de Betsey, son épouse, "mère-manager" qui souhaite que sa gamine de 5 ans devient une mini miss America. On suit, à travers le récit du fils, les dysfonctionnements de cette petite famille parfaite qui conduiront à un drame effroyable et irréparable. Et s'il vous arrive de penser qu'il s'agit de l'apothéose de l'horreur, vous vous trompez, plus ridicule et abominable arrivera sans doute dans les pages suivantes. Glaçant mais addictif.
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Souhaitant découvrir Joyce Carol Oates, j'ai choisi "Petite soeur mon amour", l'histoire tragique d'une petite patineuse prodige, inspirée de l'assassinat d'une mini-miss dans les années 90 aux États-Unis. Je craignais cependant que ce roman soit un peu glauque et que je n'accroche pas à ce type de lecture mais au contraire je l'ai bien apprécié, tant sur la forme que sur le fond.

L'histoire est présentée comme une tentative d'autobiographie par le frère aîné de la fillette, écrit 10 ans après les faits. Se succèdent ainsi des chapitres très longs et d'autres de deux lignes quand l'inspiration ne lui vient pas ou que le sujet est plus difficile à aborder. Certaines pages sont issues du journal qu'il tenait pendant son adolescence, d'autres des courriers reçus. Il relit et complète à plusieurs reprises son texte, d'où l'ajout de commentaires en bas de pages, et même parfois de notes sur les commentaires pour préciser ou corriger certains détails. Ce qui donne un aspect très vivant au récit, d'autant plus qu'il y a des apostrophes au lecteur, renforçant le sentiment de proximité.

Quand il décrit son enfance et son adolescence, le narrateur parle de lui à la 3ème personne, comme si la vie du petit Skyler dont il raconte l'histoire n'était pas vraiment la sienne. Malgré cela, l'émotion surgit ça et là, brisant la carapace de celui qui ne peut plus mettre à distance les traumatisme vécus.

Contrairement à ce que je pensais quand j'ai commencé le livre, l'action ne se situe pas dans la petite classe moyenne type "little miss sunshine" mais au contraire dans un milieu très aisé que l'autrice dépeint au vitriol. le père consacre tout son temps à sa réussite professionnelle et à ses conquêtes féminines. La mère, avide de reconnaissance, utilise ses enfants comme un faire-valoir. Toute leur vie n'est que faux-semblants, médiocrité et égoïsme. Et ce sont les enfants qui trinquent.

A 6 ans, la petite patineuse est déjà tellement névrosée que c'est à se demander comment les choses auraient tourné pour elle les années suivantes si elle avait vécu.

Quant à son frère, relégué dans l'ombre après avoir été le favori, son mal-être ne fait qu'empirer suite au drame, le conduisant d'un institut spécialisé à un autre.

Ce roman est une dénonciation virulente de la société américaine, à un point tel qu'il frôle parfois la caricature.
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