Poursuite

Abby fait régulièrement le même rêve tourmenté. Elle erre dans un chant d'ossements. Ce cauchemar est l'un de ses seuls souvenirs d'enfance. A vingt ans, alors qu'elle se croyait débarrassée de ses angoisses, l'approche de son mariage ravive son cauchemar. le lendemain de la cérémonie, Abby se fait renverser par un bus. Son mari, Willem, se questionne. Est-ce un accident ou un geste délibéré ? Il va tenter de percer les mystères de l'enfance d'Abby et comprendre ce qui l'angoisse. Elle se livre progressivement sur les actes de Lew, son père violent et Nicolas, sa mère constamment terrifiée.
Le récit alterne entre les différentes époques et les differents points de vue. On suit Abby et Willem mais aussi Lew, le père revenu traumatisé de la guerre du Golf, ainsi que Nicolas sa mère. Les mêmes faits sont racontés par plusieurs personnes. le lecteur est témoin de l'interprétation de chacun. Il y a aussi une réflexion sur le poids de l'éducation des filles sur les femmes qu'elle deviennent.
La religion est encore très présente dans ce roman. C'est un thème qui semble assez récurent chez l'autrice. Willem est très pieu et voit en Abby une incarnation de la pureté. Son dévouement et ses croyances se font étouffants, presque malsain. L'autre thème cher à l'autrice, que l'on retrouve ici est celui de la trahison. Comme dans Une vie de cafard, l'héroïne malgré elle révèle des choses (ici fausses de surcroit), ce qui cause des souffrances à un membre de sa famille. Ce sentiment de culpabilité hante Abby et impacte tous ses choix depuis le drame.
Joyce Carol Oates nous entraine encore une fois dans une histoire sordide. La perversion est poussée à son paroxysme. Certaines scènes sont d'une grande violence et l'on peine à les lire. Lew est un homme consumé par la jalousie et la violence. Il ne recule devant rien pour conserver ce qu'il considère lui appartenir : sa femme et sa fille. La construction du récit et l'alternance des points de vue ménagent un certain suspense et rend le roman très accrocheur. Il se lit d'une traite, porté par la plume précise et évocatrice de l'autrice.
Poursuite ne sera pas mon roman préférè de l'autrice mais c'est toujours un plaisir de se plonger dans un texte de la grande Joyce Carol Oates.
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Le titre en dit long déjà sur le rythme (très soutenu) de cette lecture.
Oates nous embarque dans son paysage à la fois tragique et angoissant.
L'éclatement de la famille, la violence (une violence inouïe), les non-dits, les mensonges et la résilience sont au coeur de ce nouveau roman paru en mars dernier.
Et en effet, le passé de celle qui se fait appeler Abby semble la poursuivre…
Elle vient de se marier avec l'homme qu'elle aime, elle devrait être heureuse mais de sombres cauchemars viennent perturber le tableau idyllique.
Qu'a-t-elle à cacher à son mari ?
Quel est son passé ? À qui appartiennent les ossements qu'elle voit en rêve ?
Au paroxysme de son angoisse, elle se fait percuter par un bus le lendemain de ses noces : est-ce un aveu ? Un acte désespéré ?
Sur son lit d'hôpital, les langues se délient, elle va parler de ce qu'elle n'a jamais avoué à personne, de ce qui hante ses nuits…

C'est éminemment psychologique, Oates sait maintenir et faire monter la tension narrative, impossible de le lâcher ! En arrière-plan, l'histoire de l'Amérique contemporaine n'est jamais bien loin, les traumatismes de la guerre d'Irak, la légalisation des armes à feu : tout ça questionne !
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Classé comme thriller, j'aurais personnellement mis ce livre en drame contemporain : on y suite Abby, une jeune femme qui a du mal à s'épanouir dans son présent et son futur à cause de son passé. Willem, qui s'apprête à l'épouser, est complètement abasourdi lorsqu'il apprend qu'on soupçonne Abby de s'être volontairement jetée sous un bus. On voit très vite arriver la situation de famille compliquée : si vous cherchez du suspens et des twists qui vous coupent les jambes en deux, passez votre chemin. Pourquoi je parle de drame ? Parce qu'on s'occupe plus des répercussions dans le présent que de la situation problématique dans le passé au final.
L'intérêt de cet ouvrage a été pour moi l'écriture : franche, courte, Oates arrive à littéralement traduire les émotions de Abby par son écriture. C'est vraiment ça qui m'a le plus marquée dans ce livre : sa plume incisive permet de se prendre de plein fouet la réalité de la bataille intérieure du personnage. Abby se cache, elle n'est pas bavarde : tout passe par ses émotions et c'est incroyable. Si vous aimez les plumes atypiques, je pense que vous y trouverez votre bonheur.
Concernant l'autre personnage important, Willem est secondaire au final puisque qu”il ne sert qu'à ouvrir des serrures pour avancer mais, rien à noter d'exceptionnel sur ce personnage : tout se concentre sur Abby et son histoire. Encore une fois, par son écriture, Oates arrive tout à fait à situer ce jeune homme effacé qui est complètement amoureux de Abby, tellement amoureux, qu'il a fermé les yeux sur plein de choses qu'on lui a pourtant mis sous le nez...
Un bon livre que j'ai apprécié et que je recommande si vous voulez découvrir la plume de Oates. Vu les retours, ce n'est cependant pas le meilleur mais c'est un livre puissant au niveau de la psychologie des personnages.
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Entre rêves, réalité et imaginaire, #joycecaroloates nous offre une histoire noire. Grâce à une plume fébrile entre présent et passé, on se retrouve à la poursuite de la déroutante histoire de famille d'Abby. Un scénario mené d'une main de maître, nous tient en haleine jusqu'au dernier mot. Des phrases courtes, nous offre un récit acerbe et tranchant. Un très bon thriller psychologique.
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