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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Abby, diminutif de Gabriella. C'est ainsi qu'elle a dit qu'elle s'appelait à Willem quand ils se sont rencontrés.
Son acte de naissance indique Myriam Frances Hayman. Même qu'avant on l'appelait Mir-mie !

Les voix dans ses cauchemars l'appellent comme ça.
Ces horribles cauchemars où elle voit des os éparpillés, des squelettes. Même qu'il y a des crânes. Un grand et un plus petit, dans les hautes herbes qui bordent le petit ruisseau.
Depuis son enfance, ces rêves la hantent. Puis, ils se sont effacés, pour revenir en force la nuit dernière, veille de son mariage, alors qu'elle a 20 ans.

Quand elle avait 8 ans, ses parents, Nicola, et Lew qui revenait d'Irak, ont disparu.
La famille l'a recueillie, un peu par-ci, un peu par-là, avec son sempiternel sac de nuit, comme on l'appelait.
Et puis elle a vécu avec sa tante Traci...

Maintenant, il y a Willem, qui l'aime à la folie. Existe-t-il seulement ? Sont-ils mariés ? Elle le sait, elle ne mérite pas qu'on l'aime.

Tout est flou, tout se bouscule.
Il faut dire qu'elle se réveille à peine, à l'hôpital, parce que le lendemain de la cérémonie, elle a pris le bus et puis est descendue à la mauvaise station... a voulu traverser la rue, juste devant le même bus qui l'a renversée...

Joyce Carol Oates nous fait habilement naviguer entre passé et présent, d'Abby, de Willem, de leur entourage.
Le récit semble se disperser dans tous les sens au départ, mais on connaît l'autrice, on sait que tout va se rejoindre très rapidement.

Ce roman est court pour l'autrice, qui nous a plutôt habitués aux pavés conséquents.
Court mais intense. On ne présente plus Joyce Carol Oates et sa plume efficace, incisive, en un mot : magnifique.
Je me suis attachée aux personnages, surtout à Abby et à Nicola, bien évidemment...

Si j'ai aimé ? Oui, j'ai aimé. J'ai adoré, même.
Et je remercie ma Cricri pour son récent retour qui m'a incitée à sortir ce roman de mon pense-nouille, où il attendait sagement.

Un récit bien sombre, comme je les aime. Parfait pour cette période de l'année. Je le conseille vivement.

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Qu'est-il arrivé à Abby pour qu'elle soit poursuivie par des cauchemars récurrents? Des rêves qui la troublent au point qu'elle se jette sous les rues d'un autobus le lendemain de son mariage? C'est ce que veut découvrir son époux aimant, qui prie sans relâche à son chevet pour qu'elle sorte du coma où l'a plongée l'accident.

Le segment suivant du livre accompagnera ses parents et on découvrira peu à peu ce qui est arrivé à cette petite fille de cinq ans dont le père est revenu blessé de la Guerre en Irak.

Joyce Carol Oates est une auteure prolifique, mais aussi versatile. Elle pond aussi bien un roman de plus de 800 pages comme « Le livre des martyrs américains » que cette Poursuite d'un peu plus de 200 pages. C'est une plume magnifique qui a le talent nous faire croire à son histoire.

Et c'est une histoire glauque, qui parle des États-Unis et des cicatrices de la guerre dans les corps et les esprits des soldats et de leurs familles.
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"Familles, je vous hais ! disait Gide (qui pourtant en fit une). Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai." écrivit Hervé Bazin dans Ce que je crois.

La famille. Vaste sujet ! Passionnant, mais complexe.

Et Joyce Carol Oates, qu'en pense-t-elle de la famille ?
Si on lui posait la question, la réponse ne serait certainement pas simple. Mais est-ce bien la peine de la lui poser ?
Non : il suffit de la lire parce qu'elle en parle abondamment dans ses romans.
Elle adore mettre en scène des familles compliquées (Les chutes) ou qui dysfonctionnent (Petite soeur, mon amour). Des familles parfaites... en apparence seulement (Carthage).
Elle aime creuser le thème des blessures d'enfance. Elle l'a fait de façon magistrale dans Mudwoman et continue de l'étudier ici dans Poursuite, d'une manière complètement différente. Voilà l'un des aspects de l'oeuvre de cette géniale écrivaine qui me la fait tant aimer : on retrouve des constantes dans ses romans, on reconnaît sa "patte", mais elle sait se renouveler.
Malgré le grand nombre d'ouvrages que j'ai déjà lus d'elle, je ne m'en lasse pas, bien au contraire. Plus je la lis, plus je l'apprécie.

Le premier chapitre est un modèle du genre : Joyce Carol Oates nous plonge immédiatement dans le bain, nous intrigue et nous donne irrésistiblement envie de continuer.
Un très grave accident et "le jeune époux" qui interroge sa jeune épouse :
"À quoi étais-tu en train de penser quand c'est arrivé ? Il faut que tu t'en souviennes.
[...]
Le lendemain matin de notre mariage."
Que s'est-il donc passé ? Et à quoi la jeune mariée pouvait-elle bien penser ?
Pour le découvrir, il va vous falloir lire la suite mais, attention, je me dois de vous mettre en garde.
Poursuite est psychologiquement très violent.
C'est le livre le plus acide, le plus poisseux, le plus glauque que j'aie lu de mon auteur contemporain préféré.
C'est un texte pervers et venimeux... mais c'est du venin craché avec talent, alors j'aime ça, tout comme je peux apprécier un film violent si la violence n'est pas gratuite ou purement provocante.
J'ai aimé Orange mécanique de Stanley Kubrick, ultra violent mais pas sans raisons, et surtout pas sans talent : de même, j'ai adoré cette lecture même si elle est dérangeante... ou peut-être justement parce qu'elle est dérangeante.

Joyce Carol Oates nous parle des blessures du passé, et du mal engendré par les non-dits. Elle le fait dans un format inhabituel pour elle (220 pages seulement), mais c'est du concentré.
Intense et efficace.
La brièveté du texte le rend encore plus fort, c'est comme un coup extrêmement brutal et soudain que l'on n'a pas vu venir et dont on n'a pas le temps de se remettre.
J'ai terminé assommée, sonnée comme un boxeur mis à terre.

Poursuite est un roman complexe dont la lecture demande de l'attention mais qui est terriblement addictif. Joyce Carol Oates y est plus féroce que jamais et réussit à me surprendre encore après tant de livres déjà lus : voilà la marque de fabrique d'un grand écrivain, non ?

À quand le prix Nobel de littérature pour cette femme de lettres si prolifique et bourrée de talents ?
Hélas, ce prix devenant bien plus politique que littéraire, je désespère de la voir un jour récompensée.

PS : Je conseillerais Poursuite à ceux qui connaissent déjà et aiment Joyce Carol Oates, ce n'est pas du tout le bon choix pour la découvrir.
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Abby a 20 ans. Juste mariée. La veille.
C'est son premier matin de femme mariée.
Elle descend du bus, un peu hébétée. le bus la percute, accident ou suicide ?
C'est à son chevet, à l'hôpital que Willem, son mari, la retrouve.
Dans le coma d'abord. Puis Abby revient petit à petit à la vie.
Elle n'a presque rien raconté de son enfance à Willem.
Hantée par des visions cauchemardesques, habitées par des squelettes.

"Sque-let-te. Enfouissant son visage dans l'oreiller, elle murmure ce mot(redouté )d'une voix(à peine) audible"."Un mot qui fascine pareil à une vapeur empoisonnée montant jusqu'aux narines, dont tu sais qu'il ne faut pas la respirer et que pourtant -tu ne peux pas t'empêcher de respirer ".

Elle plonge dans son passé. Elle a caché tant de choses à Willem.
Sa mère Nicola et son père Lew, l'avaient appelée Miriam, Myriam Hayman. Pour oublier elle s'est choisie un joli prénom, Gabrielle, surnommée Abby.
Dans un premier temps on découvre son histoire avec "l'esprit" de son père. Lew est rentré fracassé de la guerre, physiquement et psychiquement. Il aime sa femme . A sa manière. Il aime sa fille. Mais dans sa tête tout est confus. Il imagine des choses.
Dans un deuxième temps c'est la version de la mère que l'on découvre.
Ces deux-là s'aiment d'un amour destructeur.
Abby ira jusqu'au bout pour déterrer la vérité.
Willem, qui lui voue un amour absolu, va l'accompagner.
Un roman court mais d'une telle densité...
Le style est très particulier.
Des phrases en italique qui expriment les pensées intimes des personnages. Des phrases courtes, parfois sans verbes qui accélèrent le rythme jusqu'à l'essoufflement.
Une lecture qui nous faisait avec force
Merci du conseil chère Nico

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Abby, 20 ans, est une jeune mariée. le lendemain de ses noces, elle prend le bus pour se rendre à son travail. Mais assaillie par des voix, folle d'angoisse, Abby descend du bus. Et se fait renverser. Que s'est-il passé ? Est-ce un accident? Une tentative de suicide ? Ce sont les questions qui assaillent son mari Willem alors qu'il la veille à l'hôpital, Abby plongée dans un profond coma.

Une nouvelle fois, Joyce Carol Oates, dans un style qui lui est propre, nous offre un récit hypnotique. le mystère qui entoure Abby – qui est-elle ? d'où vient-elle ? quel est son passé ? - domine la première partie tandis que la suite nous présente des réponses, revenant sur le passé familial de la jeune femme. Cette histoire prend parfois des allures de thriller grâce à l'alternance des points de vue qui ménagent un certain suspense et devient très vite addictif. L'auteure, comme à son accoutumé, explore les maux de l'Amérique avec cette fois-ci le stress post-traumatique des anciens soldats, l'addiction à l'alcool et aux médicaments. Elle revient également sur des thèmes qui lui sont chers, ceux de la condition féminine, des traumatismes hérités de l'enfance, la culpabilité. le tout dans une plume très évocatrice faisant la part belle aux monologues intérieurs des personnages, où le lecteur a parfois l'impression d'entrer dans leur tête.
Petit mot également sur ses deux jeunes mariés, extrêmement touchants dans leur amour, leur pudeur et leur attention l'un pour l'autre.

Plus bref que la plupart de ses romans, « Poursuite » n'en est pas moins excellent. Joyce Carol Oates est reine dans la maîtrise de son récit et va à l'essentiel. Elle nous emporte en quelques pages, nous happe et nous laisse définitivement séduits par sa façon de raconter les histoires.

Un remarquable roman, intimiste, abordant néanmoins un aspect sociologique, le traumatisme des vétérans de la guerre d'Irak.
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Chaque année, mon écrivaine américaine préférée sort en librairie deux à trois livres.
C'est une tâcheronne Oates.
Elle ne fait pas dans le détail.
Il me semble que c'est l'écrivain la plus prolifique du monde entier ! (Oui, ça va faire enfantin mais tant pis).
Je l'aime mon Oates, même si je n'ai pas aimé tous ses romans, et ses recueils de nouvelles (Je ne suis pas fan des nouvelles, que ce soit d'elle ou bien d'autres. Par exemple, autant j'adore les romans de Murakami, autant je n'ai jamais vraiment apprécié ses nouvelles).
Ici, point de nouvelles, mais un roman très original, extrêmement bien écrit, mais glauque à souhait.
Je ne raconterai pas l'intrigue ni le résumé, j'ai horreur de ça, un résumé c'est nul, ça ne donne pas envie de lire le livre. C'est mon ressenti personnel en tout cas.
Le côté extraordinaire de ce livre, c'est d'être très psychanalytique. Un peu à la Hichcock.
Où comment un drame atroce, survenu sans témoins, et surtout pas devant la petite fille, drame arrivé de manière incroyable sans véracité ni connaissance de cette petite fille, est DANS la vie et dans la tête de cette petite puce qui n'a rien demandé, et qui, à l'âge adulte, fait des cauchemars horribles, peuplés de squelettes, de crânes (crâne-maman et crâne-papa), d'odeurs nauséabondes, de douleurs au poignet, impression d'avoir des menottes, et d'irritations à certaines parties du corps.
Cette petite fille devenue une femme, se marie, et depuis cela, au lieu de la rassurer, l'angoisse au plus haut point et la rend fébrile, impressions extrêmement bien décrites et écrites par mon Oates adorée.
Tous ces symptômes ont un sens bien sûr, qu'on ne peut comprendre et aborder que dans les toutes dernières pages du livre.
Et oui, braves gens, merci Freud et surtout Dolto, il y a des actes dont un enfant ne connaît rien n'a jamais entendu parler, jamais, et qui ressent malgré tout, le sens caché de cet acte, ou de ces actes, en développant des symptômes quasi-délirants, des cauchemars très étranges, récurrents, invalidants.
Et dans ce livre, on y est.
Incroyable lecture, addictive, passionnée et passionnante, qui a le mérite de remettre les pendules à l'heure.
Oui les enfants sont des éponges, on l'oublie si souvent.
Pauvre petite fille perdue, pauvre jeune femme perdue, Abbie, qui, heureusement pour elle, rencontre un mari très amoureux et protecteur.
Elle s'en sortira, en tout cas bien mieux que sa propre mère.
Je pourrai écrire encore et encore sur ce livre, mais je ne veux pas tout dévoiler.
Lire Oates, c'est comme lire sur un personnage de notre famille, un familier, bien étrange mais peut être assez fou finalement. Elle n'a pas son pareil pour cette ambiance délétère, moribonde et sensuelle malgré tout.
Lire Oates, c'est surtout se regarder soi-même, sans filtre, sans coton. C'est presque douloureux mais si bon.
Ma chère, très chère Oates.....
Merci pour ce nouveau chef-d'oeuvre.


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Abby est mariée depuis un jour à Willem. Elle l'aime et il l'adore. Alors a-t-elle tenté de se tuer en se jetant sous un bus ? Est-ce un accident ? Essaie-t-elle de fuir quelque chose ? Ses rêves emplis de squelettes et de crânes ? Ou d'échapper à quelqu'un ? « Tu croyais que tu pouvais nous oublier ? Tu croyais qu'on pouvait t'oublier ? » (p. 9) Pendant la longue convalescence de son épouse, Willem s'interroge et essaie de comprendre pourquoi il ne sait rien d'Abby, de son passé ou de sa famille. Chacune de ses questions en soulève d'autres. C'est avec le récit de la vie de Nicola et Lew que l'histoire d'Abby prend forme et que les blancs se comblent. « Elle a plutôt trompé Willem comme elle a trompé d'autres gens en leur dissimulant la véritable nature de son âme, qui est tachée, ternie, aussi immonde qu'une éponge sale. » (p. 19)

Joyce Carol Oates revient sur un motif récurrent de son oeuvre, le traumatisme survenu dans l'enfance qui ne cesse de déconstruire et de fragiliser la vie de l'adulte. « Chérie est un mot quelque peu nouveau entre eux. Abby songe que Chérie est synonyme de coercition. » (p. 61) Elle développe aussi avec perspicacité et clairvoyance les mécanismes à l'oeuvre dans la violence masculine, tant physique qu'émotionnelle. En peu de mots, elle fait ressentir ce qu'est la peur du père, la peur du mari, la peur de l'homme en général. « Il n'arrivait pas à croire que Nicola ne l'adorait plus sans réserve. Qu'elle envisageait sérieusement une séparation, et à terme, un divorce. » (p. 105) Tout y passe, du mensonge aux menaces en passant par la manipulation et la domination. Ce que cherche l'homme, ce n'est pas l'amour, c'est l'emprise, le pouvoir. « Il y a trop longtemps qu'il s'est privé du plaisir dont l'autorité est synonyme. » (p. 139) La description du personnage qui glisse dans une folie vengeresse sadique est glaçante et c'est le souffle suspendu que l'on attend de voir si Abby surmontera ce passé terrible pour construire sa vie.

Le roman est court, et c'est souvent dans la brièveté que Joyce Carol Oates excelle. Elle lui suffit de peu de pages pour installer une ambiance pesante qui colle aux doigts bien après que l'on a refermé le livre.
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Achevant d'écrire tout le mal que je pense du livre « Ceci n'est pas un fait divers » de Philippe Besson j'ai constaté mon impatience à voir la littérature s'emparer réellement du thème des enfants victimes des violences conjugales et du féminicide de leur mère. Mais c'est chose faite depuis 2019, et par une experte des méandres et turpitudes de l'âme humaine, Joyce Carol Oates.

« Poursuite » nous plonge d'emblée dans le discours intérieur peuplé de fantômes d'une jeune adulte en survie au ravage de son enfance. Nous buttons avec elle contre l'impossibilité d'avancer comme cela, avec cela en soi. Commence alors le chemin d'enquête, de mise à jour nécessaire qui lui permette d'accéder à sa propre vie.

La force du style de Joyce Carol Oates qui va et vient du réel à l'imaginaire, nous montre tout sans expliquer du ressassement intérieur du père qui a choisit la violence pour détruire tout ce qui lui échappe, tout de l'affolement de la mère qui a compris trop tard et voudrait sauver sa fille de ce dont elle n'a pas su se sauver elle-même, tout de l'impossibilité pour le psychisme de l'enfant à intégrer ce qu'il voit le condamnant alors à basculer dans un mode survie hanté, et à se bricoler une personnalité de camouflage.

Les rouages de l'emprise et la ruse dans l'acharnement à détruire sont ici fouillés jusqu'à l'os (c'est peu de le dire!) et clairement opposés -totalement distingués- de l'amour et de son engagement salvateur.
L'intensité avec laquelle cette immense écrivaine qu'est Joyce Carol Oates regarde l'humanité en face à la lueur d'une opiniâtre espérance fait son oeuvre : un très grand livre.
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Cela débute par un accident, un terrible accident : une délicate jeune femme tout juste mariée, se fait renverser en descendant d'un bus. C'est-elle jetée sous ses roues, avait-elle conscience de ce qu'elle faisait ?
C'est son époux, Willem Zengler, qui aime tendrement et farouchement son épousée qui va accompagner Abby, alias Miriam France Hayman et revenir dans son passé, avant qu'elle n'arrive chez sa tante, Traci, à Chautauqua Falls.
JCO trace le portrait d'une douce créature, d'une petite fille devenue adulte et qui pour survivre, a mis dans une pièce de sa mémoire de terribles souvenirs car avec eux, vont remonter les visages de son père, vétéran de guerre et de sa maman, beaucoup trop jeune maman. Magnifique, incisif.
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Miriam Frances Hayman – Abby – petite fille de 5 ans dont le père vient de quitter la famille. Abby plus tard, qui rencontre un homme bon, honnête qu'elle aime et qui l'adore. Abby qui cache depuis toujours un immense et lourd secret. Abby dont le rêve récurrent – depuis sa petite enfance – sera la vision de squelettes dans un endroit verdoyant.

Son mari, Willem Zengler, et premier amour, ressent bien qu'elle élude ses questions sur sa famille et son passé ; mais il emploie et utilise une grande patience pour l'aider à s'affranchir des démons qui l'habitent. Elle culpabilise ! En effet son père, Llewyn Hayman, part en Irak peu de temps après sa naissance. Et il reviendra, comme beaucoup de soldats, avec un stress post-traumatique, qui sera à l'origine de l'éclatement de la cellule familiale. Nicola – la mère d'Abby – va subir le phénomène des violences conjugales ; son mari étant addict notamment à l'alcool, la drogue.

Comment s'en sortir dans ces conditions quand on a quelques années, devant le déferlement de cris, de violences. Abby n'est pas en âge de donner des avis, et pourtant ! Faire un choix demeure une prérogative des parents logiquement ; mais une parole peut avoir de graves conséquences...

N'est-il pas navrant de se sentir abandonnée ? Un monde incompréhensible pour les jeunes enfants ; car en effet, les comportements des adultes, souvent, ignorent ou passent outre les répercussions inexorables au sein de leurs progénitures ; laissant ainsi des traces indélébiles dans ces jeunes cerveaux...Et le corollaire, une immense difficulté pour ceux-ci de se reconstruire à l'âge adulte !

Comme à l'accoutumée, Joyce Carol Oates, délivre un message d'humanité dans ce roman noir. Une verve et un style net et précis, des mots qui peuvent choquer, mais toujours la lecture d'un monde où la compassion se dissipe avec le temps.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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