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Christine Auché (Traducteur)
EAN : 9782848768601
219 pages
Philippe Rey (04/03/2021)
3.69/5   171 notes
Résumé :
De son enfance, Abby garde le souvenir de nuits tourmentées, habitées par un cauchemar récurrent : un champ peuplé d’ossements humains dans lequel elle erre à l’infini. Aujourd’hui Abby a vingt ans et, tandis qu’elle pensait avoir vaincu ses démons, son mariage imminent ravive l’affreux cauchemar. Moins de vingt-quatre heures après la cérémonie, Abby s’engage sur la chaussée et se fait renverser par un bus.

Accident ou résultat d’un geste prémédité ? ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (62) Voir plus Ajouter une critique
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Abby, diminutif de Gabriella. C'est ainsi qu'elle a dit qu'elle s'appelait à Willem quand ils se sont rencontrés.
Son acte de naissance indique Myriam Frances Hayman. Même qu'avant on l'appelait Mir-mie !

Les voix dans ses cauchemars l'appellent comme ça.
Ces horribles cauchemars où elle voit des os éparpillés, des squelettes. Même qu'il y a des crânes. Un grand et un plus petit, dans les hautes herbes qui bordent le petit ruisseau.
Depuis son enfance, ces rêves la hantent. Puis, ils se sont effacés, pour revenir en force la nuit dernière, veille de son mariage, alors qu'elle a 20 ans.

Quand elle avait 8 ans, ses parents, Nicola, et Lew qui revenait d'Irak, ont disparu.
La famille l'a recueillie, un peu par-ci, un peu par-là, avec son sempiternel sac de nuit, comme on l'appelait.
Et puis elle a vécu avec sa tante Traci...

Maintenant, il y a Willem, qui l'aime à la folie. Existe-t-il seulement ? Sont-ils mariés ? Elle le sait, elle ne mérite pas qu'on l'aime.

Tout est flou, tout se bouscule.
Il faut dire qu'elle se réveille à peine, à l'hôpital, parce que le lendemain de la cérémonie, elle a pris le bus et puis est descendue à la mauvaise station... a voulu traverser la rue, juste devant le même bus qui l'a renversée...

Joyce Carol Oates nous fait habilement naviguer entre passé et présent, d'Abby, de Willem, de leur entourage.
Le récit semble se disperser dans tous les sens au départ, mais on connaît l'autrice, on sait que tout va se rejoindre très rapidement.

Ce roman est court pour l'autrice, qui nous a plutôt habitués aux pavés conséquents.
Court mais intense. On ne présente plus Joyce Carol Oates et sa plume efficace, incisive, en un mot : magnifique.
Je me suis attachée aux personnages, surtout à Abby et à Nicola, bien évidemment...

Si j'ai aimé ? Oui, j'ai aimé. J'ai adoré, même.
Et je remercie ma Cricri pour son récent retour qui m'a incitée à sortir ce roman de mon pense-nouille, où il attendait sagement.

Un récit bien sombre, comme je les aime. Parfait pour cette période de l'année. Je le conseille vivement.

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Livre sur les violences conjugales mais l'auteur Joyces Carol Oates est très douée sur la psychologie de ses personnages.
Nichola ( mère de Abby) perpétuellement terrifiée par le comportement de Lew ( père d'Abby) jaloux ,violent ,vétéran de la guerre d'Irak ,accro à différentes sortes de drogues et la petite Abby que l'on


retrouve 24 heures après son mariage avec Willem ,au prise d'un cauchemar récurrent : un champ peuplé d'ossements humains dans lequel elle erre à l'infini . de confession en confession, 20 ans plus tard Abby partage avec Willem ce qu'elle n'a avoué à personne...
Porté par une écriture nerveuse oscillant entre le présent et l'enfance torturée d'Abby,on va à LA POURSUITE de la surprenante vérité d'une famille .Grâce à la densité, la psychologie de ses personnages nous sommes tenus en haleine jusqu'à la fin du livre .
Encore un roman de Joyce Carole Oates que j'ai dévoré . À lire absolument !
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Abby, vingt-ans fraîchement mariée à Willem est tiraillée par des cauchemars et des hallucinations auditives. En proie à une énième crise, elle se fige devant le bus qui la percute de plein fouet.

Que cache comme horreur cette jeune fille ?

JCO nous entraîne alors dans les méandres de la famille d'Abby mélangeant passé et présent. Père et mère vont chacun se livrer devant nous afin de nous permettre de cerner les peurs cauchemardesques d'Abby.
Des scènes horrifiques et poignantes se dessinent petit à petit mettant en avant la perversité humaine.

J'aurai bien aimé me réconcilier avec la littérature américaine, malheureusement je n'ai pas accroché à ce roman. Faute à l'écriture très froide et à la narration externe qui m'a empêchée de ressentir une émotion. Il y a un côté très obscur et mystérieux dans ce roman où les questions restent ouvertes.

Je garderai un souvenir bien à part de mon premier rendez-vous avec JCO à travers son récit J'ai réussi à rester en vie. Un livre poignant qui a fait écho à ma peine de l'époque.
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Joyce Carol Oates est une autrice qui force l'admiration par son impressionnante bibliographie, généralement des pavés. Ces romans ne laissent pas indifférents, soit par la force de leur style, souvent glauque et dérangeant, soit par la qualité des intrigues ou par le choix et l'étendue des thèmes, portrait d'une société américaine divisée.

Ici, le format est inhabituellement court, l'autrice se concentre ainsi sur l'ambiance particulièrement pesante, frappant de ses mots pour parler de sujets qui lui sont chers : les thèmes de l'enfance ravagée et du sentiment de culpabilité chez l'enfant.

*
Depuis la disparition de ses parents dans des circonstances inconnues alors qu'elle avait seulement cinq ans, Abby se réveille chaque nuit terrorisée par les mêmes cauchemars, où elle se voit enfant, seule, errant dans un champ verdoyant jonché de crânes et de squelettes humains semblant danser au milieu des hautes herbes. Les cauchemars sont si vifs et si précis qu'ils semblent davantage des souvenirs refoulés.

« Dans le rêve il n'y a que le moi enfant, son moi le plus authentique, sans défense, tout comme un chevreuil nouveau-né est sans défense, même dépourvu d'odeur.
Sans défense comme une enfant abandonnée par sa mère.
Sans défense comme une enfant qu'une tante a prise chez elle par pitié après que ses parents l'ont abandonnée. »

Devenue adulte, ses problèmes semblent résolus, mais la veille de son mariage, Abby est à nouveau aux prises de ces affreux cauchemars. Au lendemain de sa nuit de noce, l'esprit distrait par les rêves de la nuit, elle se fait renverser par le bus qu'elle venait à peine de quitter.
Alors qu'Abby est allongée sur son lit d'hôpital, son mari, Willem, se demande s'il s'agit d'un accident ou d'une tentative de suicide. En effet, il ne sait que peu de choses sur la femme qu'il vient d'épouser. Il n'a jamais rencontré aucun membre de sa famille. Son passé lui est inconnu et toute question s'y rapportant est source de malaise et de silence. Même son prénom ne semble pas être le sien.

« Tout ce qui m'arrive de mal, je le mérite.
Je ne mérite rien de ce qui m'arrive de bien. »

Abby se remet lentement de ses blessures. Souvent endormie, ses rêves en toile de fond nous font remonter le cours du temps : les fils temporels s'entrelacent, le présent et le passé s'imbriquent. D'autres voix se font entendre se mêlant à la sienne, permettant de lever le voile sur les terribles secrets qui entourent la disparition de ses parents. On comprend mieux les fêlures cachées de la jeune femme qui a construit son histoire sur des non-dits, l'absence de mots et d'explication des adultes.

*
Ce titre est très révélateur de l'atmosphère de ce roman, l'autrice nous manipule, brouille les pistes jusqu'aux dernières lignes. Car qui poursuit qui ?

Poursuite, ce sont ces terribles cauchemars qui l'assaillent et la tourmentent.
Poursuite, ce sont les blessures psychologiques d'une enfant trop jeune pour comprendre .
Poursuite, c'est le sentiment de responsabilité et de culpabilité de cette fillette.
Mais Poursuite, c'est aussi un « jeu » pervers, celui d'un chat et d'une souris .

*
Entre tragédie de l'enfance et drame social, roman d'amour et thriller psychologique, Joyce Carol Oates réussit le tour de force d'imprimer à son roman une atmosphère voilée et obscure où se diffuse un sentiment d'étrangeté, d'incertitude et de menace. Elle nous emprisonne dans cette tragédie familiale où dominent le silence et la fureur.
Le récit se construit lentement, laissant le suspense monter graduellement. On pénètre dans le quotidien de la fillette et l'intimité de ses parents. le mystère se découvre peu à peu, révélant les raisons de ses cauchemars, de son manque d'assurance, de ses peurs, de ses silences.

Sans jamais tomber dans le mélodrame, la narration est soigneusement maîtrisée, entretenant le sentiment que le temps et l'espace s'unissent autour de ces cauchemars inquiétants qui isolent et fragilisent la jeune femme. L'écriture de l'autrice est précise, efficace, tendue, sombre, percutante, entièrement vouée à l'analyse psychologique de ses personnages, à leurs émotions, à leurs sentiments, à leur errance. On a l'impression d'entrer dans la tête des personnages.

Le rythme s'accélère jusqu'à la dernière ligne droite qui a fini de me déstabiliser.

*
Récit d'une enfance volée, d'un traumatisme et d'une culpabilisation, ce roman psychologique d'une profonde noirceur sociale se concentre sur moins de 300 pages.
Il m'a plu par son écriture impudique, son format serré, son histoire touchante mais aussi troublante, la psychologie fouillée de ses personnages. Mais la lecture a été aussi pour moi, par moments, inconfortable par son atmosphère anxiogène et tragique, par son écriture implacable sans aucune trace d'humour permettant de reprendre son souffle, par la force de la narration qui creuse les liens familiaux, décortique et dissèque la complexité des émotions et des sentiments.
Une sorte de « Je t'aime, moi non plus ».

**
Je remercie tous mes compagnons pour cette aventure commune, la lecture de J. C. Oates s'est enrichie de la multiplicité de nos regards.
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Abby , vingt ans, tout juste mariée , un matin d'avril d'une éclatante lumière avec le gentil , bienveillant , compréhensif, très amoureux , Willem Zengler , étudiant en médecine .

Le lendemain même, en descendant d'un trottoir elle est renversée par un autobus : poumon perforé , clavicule et cinq côtes cassées , le chauffeur du bus , confus , dit qu'elle avait l'air «  d'être en train de décider quelque chose » ..
Sa convalescence est peuplée de terribles cauchemars qui effraient son jeune mari ., l'amenant à se poser des questions à propos de la supposée famille d'Abby ? .
Et Pourquoi ses nuits sont - elles tourmentées , habitées par des souvenirs effrayants : un champ peuplé d'ossements humains d'un blanc laiteux dans lequel elle errerait à l'infini ?
Oui , pourquoi ?
Qu'a t- elle vécu enfant auprès de son père , vétéran d'Irak ?
Accro à l'alcool et à toutes sortes de drogues ?
Ce roman magistral, dense, complexe , non linéaire, en trois parties , chapitres courts , titres plus ou moins terrifiants «  Solution finale , » «  , Suicide », «  Traque » , « « Menottes «  Repérage » «  surveillance » «  attaque » , «  mission accomplie » plonge le lecteur au coeur de zones troubles , les ombres du passé familial d'Abby, un passé de petite fille abandonnée , peuplé de détails sordides , de violence , de drame , d'abandon , d'ossements fantomatiques , de sévices , de colère , de douleur , de cauchemars …..d'horreurs liées à la guerre , à la jalousie , à la folie …
La vérité se fera jour ……petit à petit ….

Je ne peux rien dévoiler ,mais je tiens à saluer avec force l'immense talent presque «  machiavélique » de cette grande auteure américaine prolifique ,poétesse , femme de lettres , nouvelliste , dramaturge ….

Il n'y a qu'elle pour nous tenir sur le fil, en haleine jusqu'à la dernière phrase .
Je ne sais pas combien de livres j'ai lu de J. C Oates , je ne les compte plus , ( une quinzaine au moins ) bluffée à chaque fois par son savoir faire , son imagination, son intelligence, sa finesse psychologique, son incroyable talent …
Un thriller psychologique bouleversant , féroce , illuminé par une ode universelle bienveillante à l'amour, malgré les tragédies lu d'une traite ….évidemment .
Sitôt acheté , sitôt lu ….

On ne résiste pas à cette grande artiste de la chose littéraire ! .
Attention, c'est violent !
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
«  Essayant de former les mots avec sa bouche, mais celle - ci grimace.
Tordue comme un masque de Halloween.
Un de ces masques en caoutchouc si affreux , si caricaturaux et déformés qu’on se cache les yeux pour ne pas les regarder.
Essayant de lui expliquer qu’il commet une erreur en l’aimant .
Parce qu’elle n’est pas digne d’amour.
Voilà comment elle est punie , et sa punition est méritée » .
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On dirait le filament d'une ampoule électrique qui brille. De l'intérieur. Son bonheur d'être mariée à un homme bon, gentil, honnête, qu'elle aime et qui l'adore.
Mais c'est un bonheur privé. Elle a envie de l'entourer de ses mains comme une flamme, pour le protéger du vent.
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En tant que fille, on apprend à ne pas offenser les inconnus en les envoyant promener. Surtout les hommes. Les inconnus, mais aussi les employeurs. Et durant sa scolarité, qui lui a paru durer une éternité, les professeurs. Souriante et d'un abord apparemment facile parce que tu es jolie, mais si tu ne dis pas ce qu'il faut ou que tu ne souris pas avec la vivacité requise, un homme peut devenir méchant. Et vite.
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Elle a aussi travaillé avec les aveugles. Ceux dont la vue est défaillante.
Elle se demande s’il existe une classification pour les personnes affligées d’une « âme défaillante. »

(Philippe Rey, p.19)
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Vous n'avez jamais remarqué, avait-il demandé à cette raclure, à quel point "avocat" sonne comme "judas" ?
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

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