Quintessence de la frustration. Je m'en v
eux beaucoup de ne pas avoir été totalement conquise par ce texte de
Joyce Carol Oates, autrice que je lisais pour la première fois.
•
Le début ne tergiverse pas : le Dr Augustus Voorhees, médecin avorteur, est froidement assassiné devant sa clinique par Luther Dunphy, soldat de Dieu missionné pour défendre les enfants à naître sacrifiés.
La suite, tenant en 800 pages, est minutieuse. Tatillonne.
Le récit est pourtant brillant. Principalement orienté sur d
eux personnages qui ne sont autres que les filles de nos d
eux martyrs, il permet la prouesse d'appréhender des dizaines de narrateurs différents. Quasiment tous les protagonistes y passent : les épouses, mères, pères et enfants, les collègues, voisins et amis, les journalistes, policiers, juges et autres parties prenantes, les médecins, les religi
eux, des femmes, des hommes, des enfants… et je suis sûre que j'en oublie beaucoup. Très habillement Oates parvient à donner la parole à chacun d'entre
eux et ainsi à donner autant de points de vue sur la délicate question de l'avortement.
Question qui d'ailleurs ne peut pas laisser de marbre considérant les récentes actualités comme les histoires personnelles éventuelles.
Cela en fait un roman intelligent dont toute forme de jugement est absente respectant ainsi, sans commune mesure, le libre arbitre de chacun.
•
Comprenez alors mon désarroi de ne pas avoir trouver comment lire cette histoire malgré son étonnante lisibilité, la précision de son portrait sociétal et l'absence totale de manichéisme. Je l'ai trouvée fastidieuse et pas seulement pour sa longueur. Aussi pour sa somme de détails, pour cette façon de tout décortiquer, pour ses aspects parfois prévisibles (ici je pense notamment à la psychologie et aux origines des d
eux “héros” dont on découvrira la multitude de points communs…).
•
Je suis contente de l'avoir lu mais frustrée de ne pas y avoir trouvé le plaisir intellectuel et de lecture que j'espérais.
•
Lien :
https://www.instagram.com/p/..