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Citations sur Hôtel Iris (71)

"Il allait certainement se tourner vers moi avec la même obstination. Il suffisait de patienter encore un peu, le temps qu'il termine la traduction de sa lettre. Son corps rabougri de vieillesse ne retrouvait sa vivacité que lorsqu'il s'occupait de moi. Les doigts qui tenaient le stylo empoignaient ma poitrine, les lèvres pensives s'immisçaient entre mes côtes, les pieds cachés sous le bureau écrasaient mon visage."
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"Il avait passé son bras autour de mes épaules.
Dans ce cas-là, il était toujours aussi craintif et mal à l'aise. Il se comportait comme si le plus infime rapprochement de nos corps était quelque chose d'extrêmement délicat. Alors que même son neveu, lorsqu'il m'avait embrassé sur les rochers, avait été beaucoup plus sûr de lui. Alors qu'il m'avait déjà vue dans des postures autrement plus que compromettantes."
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"J'aurais voulu devenir Marie. J'aurais voulu qu'il empoigne ces cheveux, me tire et me fasse sombrer au fond de l'eau. Et j'aurais voulu qu'il me fasse avaler une potion inconnue et amère."
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"Mes jolis petits yeux étaient enveloppés dans ce vieux foulard en lambeaux. Il en nouait et renouait les bords en faisant bien attention à ne pas les faire tomber. Dès qu'il était prêts, il les déposait sur sa paume et commençait à serrer lentement. Je goûtais pleinement la sensation des membranes qui éclatent, des lentilles qui se fendent et de la matière interne qui se répand. La chaleur de mon corps se transmettait à ses paumes à travers le foulard. Dans un chuintement, la rétine, l'iris ou le cristallin, qui avaient résisté jusqu'au bout, s'écrasaient et, pour finir, mes yeux perdaient leur forme première. Et de nouvelles taches faisaient leur apparition sur le foulard."
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"Ce jour-là, le traducteur m'ordonna de lui mettre des chaussettes.
_ Rien qu'avec la bouche, me dit-il.
Je n'ai pas très bien compris ce qu'il voulait dire. Troublée, ne sachant comment faire, j'ai promené craintivement mon regard dans la pièce en essuyant la transpiration sur mon front.
_ Sans les mains.
J'ai précipitamment mis mes bras derrière mon dos. Je n'avais jamais senti à quel point ils pouvaient se révéler gênants.
J'avais terriblement peur. Pas qu'il me fasse du mal, mais de ne pas être capable d'exaucer son désir. N'allais-je pas finir par ne plus lui être d'aucune utilité? Ne pas pouvoir me soumettre à un seul de ses ordres? N'allait-il pas annihiler les mots d'amour qu'il avait écris dans ses lettres?"
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"Mais chaque instant de cette vie si morne en apparence est rempli du bonheur de t'avoir touchée. Et dans le même temps, je suis torturé par l'angoisse qui l'accompagne.
Je me demande ce qui m'arriverait si tu mourais, fauchée par une voiture, si tu disparaissais de ce monde sans un mot, sans un sourire. Je me demande également si je n'ai pas rêvé tout cela. L'horloge fleurie, l'Iris, une petite fille nommée Mari, n'existent peut-être pas, après tout... C'est cela qui me fait peur.
Plus mes sentiments sont forts, plus je m'angoisse. Plus je souffre de me torturer avec des hypothèses sans fondement, plus je m'abandonne à la profonde joie de t'aimer.
Je t'en prie, existe dans le monde où je suis. Tu trouve que c'est un souhait étrange n'est-ce pas? Et cela te fait peut-être rire? Mais mon voeu le plus cher, en cet instant, est uniquement que tu veuilles bien exister..."
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"Nous avons été chassés vers un endroit différent. Alors que la couleur de la mer et le soleil estival étaient toujours aussi éclatants et joyeux, nous ne pouvions plus retrouver la lumière exaltante d'avant notre entrée dans le restaurant. Un instant, j'ai cru que nous étions tombés dans une grotte obscure et humide."
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Il m'a caressé la joue, puis a refermé doucement sa main comme s'il voulait garder précieusement la sensation de cette caresse.
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Nous nous sommes embrassés. Nos lèvres se sont jointes sans aucune hésitation, comme si nous échangions un signe convenu entre nous que nous répétions depuis toujours.
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J'en suis au point où je suis incapable de faire la différence entre l'envie de te voir au plus vite et celle de continuer à t'attendre indéfiniment.
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