Il n'existe sans doute pas beaucoup de personnes qui connaissent les charmes d'un musée dont la collection n'est pas encore exposée. Il est vrai que ce n'est alors qu'un endroit triste, plein de défauts. Mais bientôt naît le sentiment qu'il va devenir l'écrin qui recevra le monde en réduction.
Un jeune muséographe est embauché par une étrange vieille femme qui lui demande de créer un musée où seraient exposés des objets caractérisant la vie d’une personne disparue. On découvrira bientôt que les méthodes de la commanditaires sont plus que douteuses.
L’ambiance est malsaine mais on a envie de voir ce musée achevé.
Je n’ai été satisfaite d’aucun [musée]. Ce ne sont que des débarras. Ils ne révèlent aucune trace de la passion qui mène à faire une offrande aux déesses de la sagesse. Ce que je vise, c’est un musée qui transcende l’existence humaine. On trouve la trace miraculeuse de la vie même dans un déchet sans aucun intérêt de légume pourri au fond d’une poubelle, c’est quelque chose qui enveloppe fondamentalement les richesses de ce monde...
Près de la fontaine se tenait un homme qui dégageait clairement une atmosphère peu ordinaire. Son corps était enveloppé de quelque chose qui ressemblait à une fourrure blanche, il avait les cheveux en bataille et ne portait pas de chaussures. Au début, je crus qu'il s'agissait d'un mendiant, mais je ne lui voyais pas de sebile, et de plus, dès que les passants se rendaient compte de sa présence, ils lui lançaient plus un regard de respect que de compassion.
-c'est le prédicateur du silence dit la jeune fille à mi-voix. C'est le printemps, il est descendu de la montagne.
Il sait que le joyau le plus précieux n'est qu'un simple assemblage d'atomes, et que l'animal inférieur le plus horrible possède un bel arrangement de cellules. La forme extérieure n'est rien qu'une simple tromperie. C'est pour ça qu'il attache une grande importance au monde invisible. Son opinion, c'est que "l'observation commence à partir du moment où l'homme prend conscience de la mauvaise qualité de la précision de son regard."
La conservation est le rôle le plus important d'un musée. Parce que si on les laisse, les choses les plus importantes de ce monde, quelles qu'elles soient, finiront un jour par être détruites.
Ce fut le pèlerinage pour pleurer les morts. La respiration rauque de la vieille dame était l'élégie de la douleur.
Si l'on veut accomplir un dessein, il ne sert à rien de faire les choses à moitié.
En général, si on les néglige, elles finissent par tomber en poussière. Les insectes, les moisissures, la chaleur, l'eau, l'air, le sel, la lumière, tout est néfaste. Tout tend à la décomposition du monde. Rien n'est immuable.
C'est sans doute parce que j'ai les oreilles recouvertes par les pansements. C'est pour ça que j'entends les bruits à l'intérieur de mon cœur. C'est ce que dit ma mère. Si on veut connaître le futur, il faut se boucher les oreilles. Alors, on peut entendre sa propre histoire au loin dans le futur.