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EAN : 9782070439058
320 pages
Gallimard (02/10/2011)
3.94/5   32 notes
Résumé :

A douze ans, il colle des étiquettes sur des boites de cirage dans un entrepôt sordide au bord de la Tamise. A vingt-quatre, il publie Pickwick et devient le romancier le plus célèbre de son temps. Malgré cette ascension extraordinaire, Charles Dickens (1812-1870) -n’oublia jamais « les temps difficiles » de sa jeunesse et lutta toute sa vie contre l’injustice. Il fut figure de proue de l’Angleterre victorienne, mais aussi son imprécateur : un homme compl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
On serait presque tenté de déclarer qu'avec un sujet tel que Dickens, homme en haut en couleurs s'il en fut, on peut difficilement se planter et que la tâche est trop aisée. Cela dit, il faut bien avouer que cette biographie se lit presque comme un feuilleton. Et bien que j'aie pris mon temps pour le savourer - car j'ai toujours trois/quatre livres en route -, je peux affirmer qu'à peine un chapitre terminé, on a hâte de passer au suivant pour connaître les péripéties de la vie et de la carrière du véritable personnage que fut Charles Dickens.

Alors évidemment, n'étant pas spécialiste de la vie de Dickens, il m'est bien impossible de vérifier tout ce que Jean-Pierre Ohl y a écrit et affirmé, même si cela cadre plutôt bien avec ce que je savais déjà de l'écrivain anglais. Et on a en tout cas le loisir de comprendre l'époque dans quelle vivait Dickens,et, surtout, le contexte social qui eut sur lui tellement d'importance. L'auteur insiste sur la prégnance de la courte période de déchéance sociale que connut Dickens, lorsqu'il travailla enfant quelques mois en usine alors que son père était emprisonné pour dettes, et quel paradoxe fut le sien : s'il défendit toujours les pauvres dans son oeuvre, il n'en côtoyait certes aucun, mit toute son énergie à monter dans l'échelle sociale et fut obsédé par l'idée de chuter à nouveau.

Jean-Pierre Ohl montre également quel bourreau de travail fut Dickens, et s'intéresse de près à la genèse de ses oeuvres et à l'évolution qu'elles connurent, s'attardant sur les raisons de celle-ci . Mais ce n'est pas que le portrait d'un écrivain qu'on nous brosse : on voit le Dickens homme d'affaires, déjà tout jeune impitoyable, voire carrément injuste ou même filou avec ses employeurs dans l'édition ; ou bien encore le Dickens mal marié, qui se comporta de façon fort discutable avec sa femme. Bref, pas d'idéalisation de l'homme, mais la représentation d'un hypercatif qui bouleversa la littérature britannique, par ses sujets, ses prises de position, son ton, mais aussi son succès phénoménal.

J'ai juste quelques réticences sur le recours un peu trop régulier à des explications concernant certains comportements de Dickens, qui vont chercher, mais très superficiellement, du côté de la psychanalyse et auxquelles il est difficile de donner crédit, puisqu'impossibles à creuser tant d'années après la mort de l'écrivain, et d'autant plus dans une biographie aussi courte. Je reste également sur mes gardes sur l'insistance qu'a mis l'auteur a présenter Dickens comme un homme dévoré par une souffrance intérieure insupportable, qui l'aurait menée à la mort.

Toujours est-il que cette biographie, naturellement et intrinsèquement liée à la monographie de Dickens, fait revivre l'écrivain avec verve et donne très envie d'aller se plonger dans Oliver Twist et autres friandises.
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John Forster est le premier biographe de Dickens ;
John Forster et Charles Dickens ont le même âge, sont issus du milieu modeste. Ils partagent le même enthousiasme pour la littérature. Ils ont le même caractère entier, chaleureux souvent, ombrageux parfois. Forster n'a pas connu les vicissitudes de Dickens ; soutenu par un oncle fortuné, il a suivi un cursus classique avant d'abandonner ses études de droit pour se consacrer à la littérature. Ce sont de grands amis qui se sont côtoyés longtemps.

Les grands-parents paternels de Dickens sont respectivement majordome et gouvernante chez des gens nantis. Charles n'évoquera jamais ce pan de l'histoire familiale, mais tout au long de son oeuvre il montra un intérêt particulier pour le petit peuple qui évoluait à l'office, aux cuisines, aux écuries, dans l'ombre de la bonne société ; attendrissant et cocasse sont les valets et femmes de chambre.

John Dickens, le père de Charles se veut gentleman mais n'en a pas les ressources. Il est perpétuellement endetté à tel point qu'il est mis en prison, le temps que quelqu'un solde ses dettes.

Charles très jeune abandonnera l'école pour travailler dans une fabrique de cirage. Charles a dû faire le deuil d'une scolarité. Charles rassuré sur ses capacités a compris que l'ambition, le talent et la ténacité suppléeraient à son manque de scolarité.

Charles rencontre son premier amour, Maria Beadnell. Pas un instant le père de Maria considéra Charles comme un gendre potentiel. George Beadnell est un riche banquier, l'écart social est trop important. Maria Beadnell par une série machiavélique d'encouragements et de rebuffades, mène Charles par le bout du nez.

Charles épouse Catherine Hogarth qui a dix-neuf ans mais très vite il n'a d'yeux que pour la soeur cadette, Mary, quatorze ans. le 7 mai 1837, « d'humeur délicieuse comme toujours », note Charles, Mary monte dans sa chambre pour se coucher. Quelques instants plus tard, Charles l'entend suffoquer. Il accourt à son chevet. Il constate que la jeune-fille présente des signes d'une maladie grave et soudaine. le lendemain Mary meurt. Elle souffrait semble-t-il de longue date d'une atteinte cardiaque jusque-là ignorée.

Charles Dickens a été follement épris de la comédienne Ellen Ternan aussi appelée Nelly Robinson Ternan. Ils s'accordent tous les deux pour garder leurs relations se crètes. Charles l'a rencontré en 1857 lors d'une représentation théâtrale à Londres où elle tenait un rôle.

Convaincu qu'un bracelet en or acheté car Dickens était destiné à son épouse, le bijoutier l'envoya au domicile de Charles Dickens. Catherine son épouse ouvra le paquet et y trouva la carte que Dickens avait écrit pour Ellen. Mrs Dickens reprocha à son mari d'avoir une liaison avec la jeune comédienne. C'est à ce moment que le couple qui était déjà chancelant, depuis un certain temps, se sépara.

J'ai une grand-mère qui a vécu en Angleterre. C'était une grande lectrice attachée aux oeuvres de Dickens. J'ai même le vague souvenir qu'elle m'a offert une oeuvre de Dickens en littérature jeunesse. J'apprécie également l'écriture de Dickens. Il dissèque avec grand talent l'âme humaine.

Une libraire me disait : « Vous aimez les biographies ? Je vous conseille la collection folio biographie. » J'en ai lu plusieurs. Il y avait le pire comme certaines qui m'ont enthousiasmé. Celle-ci ne m'a pas emballée. L'auteur est Jean-Pierre Ohl qui a également écrit une biographie sur les soeurs Brontë. Nous sommes en présence de deux sujets intéressants encore faut-il qu'ils soit bien traité. Pour Charles Dickens les titres des chapitres sont en inadéquation avec le contenu. La structure du texte est brouillonne. Il y a de longues phrases et un chapitre contient de multiples sujets. J'aurai aimé une biographie avec une partie biographie et une autres ou l'on commente ses oeuvres.

Un index reprenant les noms des personnages cités eut été intéressant.

Cependant au centre du livre au trouve de belles illustrations dont entre autres une gravure de John Forster, un dessin représentant Charles, Catherine et Mary Hogarth, une gravure de Catherine Hogarth et une photographie de Ellen Ternan.

A chacun à se faire une opinion.
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« Jamais personne n'avait porté aussi haut l'étendard de la fiction, au point de concurrencer la vie même, d'interagir avec elle et de réconcilier dans un même amour de la littérature tous les publics, du plus fruste au plus cultivé. » L'écrivain qui sut si bien passionner des millions de lecteurs c'est Charles Dickens à qui Jean-Pierre Ohl rend hommage dans cette biographie. L'admiration de Jean-Pierre Ohl pour Dickens transparaît dans chaque page mais sans complaisance. Les parts d'ombre du plus grand romancier victorien ne sont pas oubliées.

Il faut dire que la vie de Charles Dickens fut des plus mouvementée, elle pourrait être qualifiée de dickensienne ! L'enfance est le moment fondateur , le moment où se forge le caractère de Dickens. Jusqu'à l'année 1824, la vie est plutôt harmonieuse dans la famille de John Dickens. Mais ce dernier est impécunieux et cumule les dettes. Sa situation empire tellement qu'il demande à son fils Charles de travailler. A l'âge de 12 ans, celui-ci est embauché chez Warren's Blacking, une fabrique de cirage, pendant que son père est incarcéré à la prison de la Marshalsea. Cet épisode est un véritable traumatisme pour le jeune Charles, non seulement il doit travailler mais en plus il ne peut continuer à aller à l'école. Devenu adulte, Charles Dickens voudra prendre une revanche sur son enfance et travaillera de manière acharnée pour s'élever socialement et sortir de la misère.

Il réussit malgré tout à devenir clerc puis journaliste. Il écrit des chroniques publiées en volume en 1835, ce sont « Les esquisses de Boz ». Mais le succès arrive en 1836 avec la publication en feuilleton « Des papiers posthumes du Pickwick Club ». C'est un triomphe absolu et chaque publication est attendue par des millions de spectateurs. La même année Charles Dickens épouse Catherine Hogarth qui lui donnera dix enfants. le succès e Charles Dickens ne sera jamais démenti. Il y aura des hauts et des bas, des scandales (notamment lorsqu'il se sépare brutalement de sa femme) mais le lecteur sera toujours au rendez-vous. L'inimitable Boz laisse des chefs-d'oeuvre absolus à la littérature anglaise : « Oliver Twist », « David Copperfield », « le conte de Noël », « de grandes espérances », « L'ami commun ».

Charles Dickens avait une personnalité complexe et terriblement angoissée. La mort rôde toujours et la morbide assombrit ses romans. A cet égard la mort de sa jeune belle-soeur Mary Hogarth en 1837 est évènement majeur. Dickens ne s'en remettra jamais. Ses terreurs étaient masquées, apaisées par une énergie folle. Dickens était toujours en mouvement : écrire beaucoup, marcher, voyager, défendre les plus démunis, jouer ses propres pièces, faire des lectures publiques. Charles Dickens s'est consumé au fil des ans, s'est ruiné la santé à force de débauches d'énergie.

Charles Dickens était également un homme tyrannique. Ne laissant personne décider pour lui, il prenait le pouvoir de force comme avec ses différents éditeurs. Personne ne pouvait se mettre sur sa route quand il avait décidé quelque chose. Son besoin de contrôle rejoint son côté maniaco-dépressif.

La biographie de Jean-Pierre Ohl est vraiment passionnante, nous permettant de mieux cerner ce personnage flamboyant qu'était Charles Dickens. Ohl entremêle judicieusement la vie et les oeuvres de Boz, les deux étant totalement indissociables. Malgré les défauts de Charles Dickens, mon admiration est ressortie grandie de cette lecture. Dickens a consacré sa vie à la littérature avec grandeur, panache, talent et une passion brûlante. Oliver Twist, la petite Nell, Scrooge, Paul Dombey, Pip, Mr Pickwick, David Copperfield, Edwin Drood peuplent et peupleront pour toujours nos imaginaires.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Dans cette biographie passionnante Jean-Pierre Ohl cerne l'homme complexe qu'était Charles Dickens, en réussissant à relier la vie et les oeuvres de « Boz ».
Cette biographie sans compromis décrit un Charles Dickens qui s'est consumé au fil des ans à force de travail. Il écrivait avec une énergie folle, il aimait voyager, il défendait les plus démunis, il était acteur, il faisait des lectures publiques de façon bénévole, il combattait l'injustice sociale, c'était l'écrivain des opprimés…Mais il était aussi tyrannique avec ses proches, orgueilleux et entêté avec ses éditeurs, injuste et jusqu'au boutiste avec sa femme.
J'ai trouvé très intéressant le fait que Jean-Pierre Ohl vienne ponctuer cette biographie de nombreux extraits. Cela m'a permis de rentrer un peu plus dans l'univers littéraire de Dickens et cela me donne très envie d'aller lire David Copperfield, Barnaby Rudge ou de grandes espérances….
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Mon fils de 8 ans criant tout fort dans la librairie en brandissant ce livre: « Maman regarde, tu vas aimer, tu as plein de livres de Charles *Dican* et en plus tu aimes les biographies!! ». Ne voulant pas briser son petit coeur, je l'ai acheté (le livre, pas le coeur). Loin de moi l'idée de faire ma mère-poule, mais il a du flair ce petit.

Charles Dickens, c'est quelqu'un que j'aurais aimé inviter à ma table, parce que c'est un personnage, au sens propre comme au sens figuré.
Au sens propre car il est un être humain dans toute sa splendeur, pétri de convictions et de contradictions, capable du meilleur comme du pire. Un successful self-made-man issu de parents incompétents dont la carrière démarre à 12 ans dans une lugubre fabrique de cirage. Un homme qui bataille pour les droits des nécessiteux et de la classe ouvrière tout en se laissant submerger par l'antisémitisme ambiant, un homme qui ressent les passions de l'amour et s'englue dans un mariage conventionnel, un père qui veut le meilleur pour ses enfants tout en étant froid et distant avec eux, un homme qui souffre et en tient responsables les autres, un génie littéraire bourreau de travail non dénué de mauvaise foi lorsqu'il s'agissait de son propre intérêt. Il y a du bon et du mauvais en lui, c'est le sel mais aussi le poivre de son entourage.
Au sens figuré car il est indéniable que ses meilleures productions sont directement issues de sa propre vie (et avant de lire cette biographie j'étais très loin du compte), d'ailleurs si tu n'es pas familier de sa prose, je te conseille de lire quelques-uns de ses romans histoire de raccrocher les wagons avec ce qui se dit ici. Des romans où l'autobiographie est assumée aux personnages secondaires qui reflètent tel ou tel trait d'un proche, il y a toujours une part de Dickens dans ses fictions. Il est certainement L'auteur avec un « l'» majuscule qu'on ne peut dissocier de son oeuvre.
Cette biographie est parfaite pour quelqu'un qui cherche à en savoir davantage sur cet auteur hors catégorie mais qui ne souhaite pas spécialement creuser ses connaissances. On survole, les années défilent, c'est intéressant mais ne satisfera pas ceux qui ne jurent que par les récits de Foster, biographe attitré et contemporain de Dickens.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
En 1834, lord Melbourne venait de mener à bien une réforme profonde du système de l’assistance aux pauvres. Chaque municipalité avait désormais l'obligation de créer un hospice (workhouse), dans lequel les indigents, pour bénéficier de l'aide publique devaient résider. En vertu d'u principe hérité de Jeremy Bentham, le philosophe utilitariste, les conditions de vie désastreuses à l'intérieur des workhouses - famine organisée, travail obligatoire et harassant, hygiène déplorable, séparation des couples et des familles - étaient censées inciter les "bénéficiaires" à renoncer à leurs droits à l’assistance et à chercher du travail au-dehors...
Hélas, l'industrialisation sauvage n'était pas synonyme de plein emploi, loin s'en faut, et, dans la plupart des cs, les pauvres n'avaient d'autre choix que de finir leurs jours entre les murs des workhouses, décimés par la faim, les maladies et le désespoir.
Chose difficile à comprendre aujourd'hui - et véritable crève-cœur pour Dickens, homme "de gauche" -, cette loi aux conséquences sinistres avait été imaginée par les Whigs, les libéraux au pouvoir, des "philanthropes" disciples de Bentham pour la plupart... Progressistes e un ses, puisque militant pour l'élargissement du corps électoral et la création des syndicats, les benthamistes mettaient aussi en œuvre dans les workhouses un système inhumain de confinement et de surveillance. Avec Oliver Twist, Dickens jette donc un pavé dans la mare de sa propre famille politique. Plus que jamais, il est ce "radical sentimental" qui fait passer le souci de la souffrance individuelle avant les grandes théories générales, la charité et la sympathie instinctive avant la rationalisation des problèmes sociaux.

Le premier Victorien
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Aujourd’hui encore, Oliver Twist demeure le roman le plus connu et le plus lu de Dickens, illustré par de nombreux films, dessins animés, bandes dessinées, albums et versions abrégées pour la jeunesse. À certains égards, cette popularité est presque regrettable car elle éclipse, hors du monde anglo-saxon en tout cas, le reste de son œuvre. Or, le livre n'a ni le génie comique de Pickwick, ni la finesse psychologique de Copperfield ou des Grandes espérances, ni la profondeur des grands romans sociaux tels que La Maison d'Âpre-Vent ou La Petite Dorrit ; et le fait que son héros soit un petit garçon entretient le poncif selon lequel Dickens serait un écrivain "pour la jeunesse". Mais, pour la première fois, un auteur "sérieux" donnait à voir les aspects les plus crus et les plus sordides de la vie des classes défavorisées, jusque-là cantonnés aux pages des journaux à sensation[.]

Le premier Victorien
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Par ailleurs, il faut noter que Chuzzlewit et Un chant de Noël traitent de l'argent au moment précis où Dickens connaît ses premières difficultés financières depuis le début de Pickwick. Ces aléas seraient bénins pour tout autre homme ; mais pour lui qui a souffert de la pauvreté, de la honte réservés aux débiteurs, ils sont tout bonnement insupportables... d'autant que John Dickens choisit ce moment précis pour refaire surface et exiger son retour à Londres. Le chantre de la famille régénérée autour de la traditionnelle dinde de Noël qualifie alors ses propres parents de "pétitionnaires avides de sang" ! Et le créateur du parricide Jonas Chuzzlewit confie à Thomas Mitton, son ami et homme de loi qui tente tant bien que mal de "gérer" en son nom l'ingérable John Dickens : "Je crois vraiment que je vais m'effondrer un de ces jours. Car rien de comparable à l'ombre atroce que mon fichu père étend sur mon visage, rien de tel n'a jamais existé en dehors d'un cauchemar..."

Fantômes
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Mais le meilleur dérivatif à ses angoisses, son principal recours contre les spectres coalisés de l'inaction et du trop-plein d'énergie reste le travail. À peine Pickwick terminé, tandis qu'Oliver Twist n'a pas encore vécu la moité de ses aventures, il s'est déjà investi dans le projet d'un troisième roman, qu'en bonne logique il aurait dû réserver à Bentley, mais qu'il destine pourtant à Chapman et Hall. Un nouveau scandale, celui des "écoles du Yorkshire", défraie la chronique : il s'agit d’institutions louches où des enfants indésirables - issus de familles aisées pour la plupart - sont placés, pour ne pas dire incarcérés, et où l'on pratique plus fréquemment les châtiments corporels que la grammaire latine. Dès janvier 1838, Dickens s'est rendu sur les lieux avec le dessinateur Hablot Browne, le fidèle "Phiz", préféré à Cruikshank en l’occurrence. La manière dont Dickens organise et mène l'expédition rappelle son ancienne profession de journaliste. Installé dans une auberge des environs de Bowes, où se situe la plus tristement célèbre de ces "écoles", il adopte un faux nom - Hablot Browne... - pour enquêter incognito et recueille de nombreux témoignages tandis que le vrai Browne accumule les esquisses.

Un bourreau de travail
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Si l’écriture permet à Charles de surmonter le deuil de Mary, ses longues randonnées à pied à cheval lui sont indispensables pour évacuer la tension de l’activité créatrice, le trop-plein de son énergie prodigieuse.
« Energie » est le mot qui définit Dickens. Il mène de front deux romans, plus son travail de rédacteur en chef, auquel il faut ajouter des besognes de commande : pièces de théâtre, une biographie.
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Videos de Jean-Pierre Ohl (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Ohl
KATARINA MAZETTI .Rencontre avec Katarina Mazetti le jeudi 17 mars 2011 à la Librairie GeorgesAnimée par Jean-Pierre Ohl
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