Motorman

MOTORMAN de DAVID OHLE
Moldenke n'avait guère connu une enfance insouciante, une maison qui tombait en ruine et lui le nez sur le hublot de sa chambre à regarder l'oiseau vert. Il reçoit des appels téléphoniques d'un certain Bunce qui le tyrannise le menaçant de « bandes » qui le concernent. Moldenke lui, rêve du monde d'avant celui dans lequel il y avait un soleil et les hommes n'étaient pas plein de gelée. Il a un ami le docteur Burnheart qui lui demande de quitter sa retraite et de le rejoindre. de toute façon il n'a plus ni gaz ni électricité tout a été coupé et la compagnie appartient à Bunce, qui contrôle aussi la cantine à laquelle il commande ses repas »du chat, des criquets bouillis et un quignon de pain rassis à la sauce fourmis »Au moment où les deux soleils se lèvent il aperçoit un couple « d'engelés »par son hublot et les tue, une gelée se répand au sol. Il va donc essayer de rejoindre Burnheart à la campagne avant que les dernières lunes se couchent. En chemin il rencontre Sherp, qui crée la météo, contrôlée par Bunce puis se souvient d'une lettre de Burnheart lui conseillant de se faire poser des coeurs d'appoint compte tenu de la dégradation de sa santé.
Une sorte de dystopie encore qu'il doit difficile de savoir si Moldenke n'est pas pris dans un rêve. Un univers à la Dick qui aurait abusé de psychotropes plus que d'habitude avec des quantités de lunes et de soleils, une profusion de néologismes amusants, une météo qu'un malade façonne selon ses désirs, un monde qui a abandonné toute parcelle de rationalité. Un de ces livres qui vous emportera dans des contrées auxquelles vous n'aurez jamais pensé ou qui vous tombera des mains au bout de dix minutes. Hallucinant.

Ce livre écrit il y a quarante ans peut encore changer des vies.
Un mélange subtile de nature pataphysicienne (par son rapport à la science, à la nature, à la vie...) et de nature absurde (par les mises en scènes faites par l'auteur).
On retrouve, dans le même style avec quelques années d'écart, des auteurs comme Boris VIAN, Samuel BECKETT ou même Alfred JARRY.

Ce roman est à dévorer, il ne faut en laisser aucune miette et ne pas avoir peur d'aller au bout.

L'histoire de Moldenke, persécuté par le système qui offre un pouvoir omniscient portant à la frontière de la folie vous fera voyager à la limite de la perfection.

Agréable lecture.
« le secret de la liberté, c'est la librairie. » B.W.

Étrange, ambiteux. Cool mais bizarre. Triste mais Indifférent.

J'ai du mal à me faire une idée. Ais-je aimé ou non ? Difficile à dire. le roman m'a parfois parlé, parfois surprise, parfois perdue, j'ai eu l'impression de naviguer a vue dans un drôle de rêve, flirtant tantôt avec le cauchemar, tantôt avec l'éveil.

Drôle d'ensemble.