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3,5

sur 722 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Conçue dans un champs de rhubarbe, venue au monde sur le siège arrière d'une Moskvitch, Ágústína n'a pas les jambes suffisamment forte pour la soutenir. Pourtant, elle rêve de gravir la montagne qui domine son petit village islandais. 844 mètres qui sembleraient inaccessibles à toute autre que cette adolescente encouragée par l'amour inconditionnelle de Nina qui l'élève comme sa fille depuis que sa mère est partie observer les oiseaux quelque part en Afrique.

Le rouge vif de la rhubarbe ou quand Audur Ava Olafsdottir débutait en écriture... Un premier roman donc mais qui porte en lui toutes les qualités propres à cette auteure : la simplicité des situations, la poésie et la douceur, des personnages un peu décalés et la splendide nature islandaise.
Ágústína, sirène ou ange selon les circonstances, courageuse, rêveuse, lunaire, la bonne Nina, mère de substitution, experte en confiture de rhubarbe, en boudin, en couture, Vermundur, le bricoleur serviable, Salomon, le nouveau venu qui très vite devient un ami de coeur...autant de personnages attachants dans ce village entre mer et montagne, aux plages de sable noir. Les saisons passent, des premiers rayons de soleil aux tempêtes de neige, de la cueillette de la rhubarbe à la fabrication du boudin, rythmées par les lettres d'une mère absente qui court après les oiseaux au sud de la planète...
Une petite pépite que ce premier roman qui invite au rêve et au voyage sur cette terre islandaise douce et violente à la fois. Des couleurs, des sensations, une poésie à découvrir.
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Agustina vit dans un village islandais au bord de la mer.
Sa mère est partie au loin faire des recherches sur les oiseaux et découvrir d'autres mondes.
Elle lui envoie de temps à autre une lettre écrite en italique dans le livre.
Son père était de passage dans le village, a connu à peine sa mère et est reparti par le bateau qui l'avait amené.
Agustina é été conçue dans un jardin de rhubarbe dans lequel elle passe beaucoup de temps.
Elle est née dans la camionnette de Vermundur, un des seuls hommes du village, juste avant d'arriver à l'hôpital. Le cordon enroulé autour du cou a provoqué un manque d'oxygène et les jambes d'Agustina sont très faibles. Elle est constamment soutenue par des béquilles.
Elle est élevée par Tina et Vermundur veille sur elle.
Elle grandit, arrive tout doucement à l'adolescence dans ce village où règne une vie calme, où les habitants s'échangent leurs confitures de rhubarbe et leurs boudins rouges de mouton.
C'est un roman d'ambiance vraiment charmant, dépaysant.
Les scènes qui décrivent la longue nuit en hiver et les trop longs jours de lumière en été sont adorables.
La protection du jeune Salomon envers Agustina est très bien décrite.
Très beau roman , il faut s'y plonger car le contraste avec notre vie remuante est fort mais ça calme, surtout avant le sommeil.
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C'est après plusieurs billets d'ami.es babeliotes que m'est venue l'envie de repartir sur les terres islandaises d'Audur Ava Olafsdottir.
La plume de l'autrice m'avait séduite dans « Rosa Candida », elle m'a à nouveau ravie par sa sensibilité et sa belle musicalité. En choisissant un de ses romans, je savais que j'allais me plonger dans une histoire d'une infinie tendresse, que je serai comme aimantée par son atmosphère de quiétude et de bien-être.

Et en effet, l'autrice m'a emportée dans son monde dont elle sait décrire autant sa beauté que son âpreté. Il ne s'y passe que peu de choses et pourtant, c'est la vie qui nous est racontée avec ses présents et ses peines.

« … ce n'est pas seulement ce qui se passe qui a de l'importance, mais aussi ce qui ne se passe pas. »

*
Dès l'incipit, je me suis retrouvée en Islande, dans un petit village en bord de mer. Ágústína se dirige vers la grève, juchée sur ses béquilles. Je l'ai suivie, attirée par le bruit des vagues venant lécher le sable noir de la plage. J'ai senti les embruns caresser mon visage, mes pieds au contact l'eau glacée se sont instantanément tétanisés, mais cela n'avait aucune importance car je me sentais merveilleusement bien.

Ágústína, la petite dernière de la famille arrivée inopinément, est née handicapée, ses jambes ne la soutiennent pas. Elle vit chez sa tante, sa mère, ornithologue, étant au loin pour son travail. Son père, après une escale dans le petit port islandais, est reparti avec la marée, ne sachant pas qu'il laissait derrière lui un petit être en devenir.
Ce roman polyphonique entremêle la voix d'Ágústína et les lettres de sa mère, il relie le passé et le présent d'une plume délicate et légère, empathique et sensible.

*
« le rouge vif de la rhubarbe » raconte l'histoire de cette jeune fille pas comme les autres.
Cette histoire qui porte en elle le poids de l'absence des parents et la souffrance d'Ágústína pourrait sembler triste, mais je ne l'ai pas ressenti ainsi. Je l'ai trouvé belle et lumineuse, paisible et douce, invitant au lâcher prise.

« ... il y a une foule de gens qui passent leur vie à courir et n'en sont pas plus avancés. Est-ce que tu n'as pas eu de chance ? Personne ne peut dire à l'avance qui a de la chance et qui n'en a pas dans cette vie. »

En effet, solitaire, Ágústína n'est jamais seule. Elle est une battante, pleine de volonté et de résilience, de courage et d'optimisme. Elle ne s'apitoie jamais sur son sort, puisant dans la beauté sauvage de la nature, la majesté de la montagne répondant à ses désirs les plus profonds, le vol des oiseaux dans le gris perlé du ciel, le rouge éclatant de la rhubarbe et le vert intense de ses feuilles, le bleu céladon foncé de la mer et l'écume blanche du ressac. Sa pensée s'attache aux détails, les fleurs de givre sur les fenêtres, le vol des pétrels, le sable noir sur le sable doré des pays lointains, les notes musicales des vagues.

La nature prend une grande place dans la vie d'Ágústína.
Elle aime l'océan, car à l'autre bout se trouve sa mère qui lui manque et dont elle ne reçoit que de peu de nouvelles. Mais son véritable refuge est caché à flanc de montagne, après l'église. Là, se trouve un jardin de rhubarbe sauvage dont elle s'occupe du printemps au moment où la montagne se réveille jusqu'aux premiers frimas de l'automne.
La jeune infirme aime s'y allonger. C'est un endroit retiré où elle peut laisser son esprit s'évader. Les instants s'allongent, s'enveloppent de verdure, s'habillent de couleurs, s'enivrent de senteurs, se gorgent de la chaleur du soleil.

« Personne ne soupçonnerait qu'elle soit là, à la recherche de son origine, creusant pour trouver ses racines dans les ténèbres de la forêt de rhubarbe. »

Et puis, elle a un rêve, celui de pouvoir marcher comme les autres : elle ne se donne aucune limite physique et laisse dériver son regard vers la cime de la montagne, songeant au jour où elle empruntera la sente des moutons et atteindra le sommet, seule. Huit cent quarante-quatre mètres d'ascension depuis le rivage pour considérer, enfin, le monde vu d'en haut.

Sa solitude est vécue de manière positive, elle lui donne l'espace recherché à son besoin de liberté. Elle lui permet de contempler sa vie d'un autre point de vue, de dessiner un avenir sans frontières et de donner un sens à son histoire personnelle.

« le seul vrai voyage consiste à surmonter ses propres obstacles, à atteindre la cime de sa propre montagne. »

*
« le rouge vif de la rhubarbe » est un récit d'ambiance mais c'est surtout un récit intime et introspectif, incroyablement poétique et profond, volontairement lent pour souligner l'instant présent, la douce chaleur des souvenirs et la force des rêves. Il s'intéresse aux pensées de la jeune fille, à ses émotions et ses sentiments. L'autrice les entremêle avec finesse aux paysages, aux parfums, aux couleurs, aux gestes de la vie quotidienne, aux amitiés, à ses désirs de conquête et de liberté.

L'autrice, tout en finesse et pudeur, laisse des espaces entre les lignes, des blancs entre les mots, laissant le lecteur faire son chemin, combler les trous, deviner la fin de l'histoire.

*
Je ne vous ai pas encore parlé de la rhubarbe, qui, justement, participe à l'atmosphère de ce beau roman où l'amitié, la générosité et l'entraide prévalent. Elle façonne la vie des villageois qui, à la fin de l'été, se lancent dans la préparation de la confiture de rhubarbe. Chacun a sa recette, ses petits secrets pour donner à sa confiture une saveur bien particulière.

*
Je suis tombée sous le charme de ce petit roman à l'écriture si sensuelle et profonde.
Il a été un joli moment hors du temps, une parenthèse enchantée qui a vidé mon esprit et m'a donné envie de tartines à la confiture de rhubarbe. Je le quitte avec regret, animée néanmoins d'un sentiment de légèreté et de quiétude.
Une autrice à découvrir. Un coup de coeur très personnel.
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Un roman poétique comme je les aime d'Audur Ava Olafsdottir. C'est son premier roman et il a donné le ton de la plupart de ceux qui vont suivre !

Portraits de lieu et de personnes, portrait de l'Islande, de ses particularités et ses singularités ! Agustina est une jeune adolescente, encombrée de béquilles, d'une mère en perpétuel voyage, d'une vie intérieure foisonnante et d'un objectif : gravir la “montagne” qui surplombe le village de pécheurs !

On se rend bien compte que la vie y est très difficile, d'autant plus pour une enfant handicapée, mais qu'elle est aussi pleine de joie et de découvertes, de gourmandise et de solidarité !

Un petit régal à savourer !

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Ágústína est le fruit d'un amour éphémère. Conçue dans un champ de rhubarbe en Islande, elle n'a jamais connu son père. Sa mère, naturaliste, mène ses recherches sur les oiseaux migrateurs en Afrique. C'est Nína, une amie de sa grand-mère qui prend soin d'elle avec Vermandur, un bricoleur au grand coeur.
Ágústína a les jambes d'un ange, des jambes en coton …"Elle est irréparable ; elle a un défaut de fabrication d'origine." Pourtant, elle rêve de gravir la montagne, malgré ses béquilles.
Au fil des pages, cette rêveuse surdouée se révèle, toute en douceur et poésie.
L'écriture est légère, subtile et fluide. L'auteure nous emporte sur son île, belle et sauvage. Une magnifique balade islandaise ... un rien trop courte, diront certains.
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Une lecture empreinte de poésie et de tendresse, d'un brin de tristesse également et de beaucoup d'amour.
Les paysages décrits sont à couper le souffle, tous comme les images qu'appellent les évocations philosophiques de Nina et Agustina. Les efforts de cette dernière comme son rêve insensé et grandiose m'ont transportée dans cette contrée où la nuit comme le jour s'allongent et s'alanguissent. Une lectrice, un esprit vif, cette Agustina, un personnage dont la force de caractère est prégnante tout au long du récit. Et pourtant, elle évolue comme en marge de ce microcosme et le récit jalonné de cette vie parallèle d'une mère aventurière, des souvenirs d'un père mis en bouteille.
Une très belle aventure qui fait jouer tous les sens, les évocations de cuisine donnent l'eau à la bouche, l'art et le chant, la couture, la lecture, les travaux de réparation, l'amitié et ses joies simples, des petits cadeaux et des parties d'échecs. Bref toute une vie dans son plus simple appareil et merveilleusement mise en mots par l'auteur. Un petit morceau d'Islande et d'ailleurs, pour voyager et s'émerveiller.
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J'avais une grande envie de lire ce roman dès l'annonce du titre et j'ai guetté sa publication. Je dois écrire que je ne suis pas déçue, au contraire !!!

L'écriture d'Audur Ava Ólafsdóttir m'a à nouveau séduite et entraînée dans les pensées d'un personnage singulier. Car c'est tout l'art de cette auteur que de nous faire partager les pensées de ses personnages plutôt que de décrire leurs actions de l'extérieur. J'aime cette façon d'aborder le récit qui nous rend si proche du protagoniste.
La protagoniste en l'occurrence est une jeune fille débordante de vitalité malgré le handicap qui la prive de l'usage de ses jambes depuis sa naissance. Elle se sent différente mais ne se lamente pas sur son sort et va de l'avant. Elle se lance des défis et réfléchis sur le sens de la vie.
J'ai aimé les champs lexicaux de la photographie et du cinéma qui se développent tout au long des pages. J'ai aimé la présence constante de couleurs proches du rouge (rose, violet, orange), la description de la nature et ses éléments.
Le rythme du récit est un peu chaotique parfois, on passe d'un sujet à l'autre, d'un moment à un autre, sans transition… à l'image de la marche de la jeune fille avec ses béquilles et de ses pensées qui vont et viennent entre le passé et le futur.

Un roman réussi, entraînant à lire et relire rien que pour le plaisir!
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Premier roman de cette auteure largement ovationnée en France pour son livre Rosa Candida, ce petit roman n'a pas à rougir car il est tout aussi agréable certes moins dense mais d'une qualité comparable. On ressent ici encore, une quiétude, une atmosphère bien particulière qu'on retrouve chez les auteurs nordiques. La vie du village avec cette communauté rapprochée où les habitants savent encore se rassembler autour d'une activité. Ici nous allons suivre la vie d'une petite fille née avec un handicap, ses jambes ne sont pas suffisamment fortes pour la porter sans aide, qu'importe, elle fait montre de courage et de force pour aller au-delà de son handicap, et prouvera que ses jambes sont certes faibles mais elle a aussi des bras et un cerveau. Elle a de grandes capacités notamment en math, aux échecs, intégrera un groupe de musiciens qui seront étonnés de sa belle voix. Elle fera également partie d'une équipe d'avirons. A travers ce parcours, l'auteure a su montrer qu'il faut savoir se battre pour aller au bout de ses rêves. Pour Agustina, son rêve serait de gravir la montagne malgré son handicap, Nina l'encourage et lui dit qu'elle lui offrira des chaussures de randonnée.
L'écriture est comme je l'aime, sensible, fluide sans trop de fioritures, tout est subtile et douceur. Et la rhubarbe allez vous me dire dans tout ça, que vient-elle faire là ? Et bien faites donc comme moi, courrez vite vous procurer ce petit bijou de tendresse pour le découvrir. Moment de grâce assuré.

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Et une nouvelle écrivaine à suivre !
J'ai été impressionnée par la force descriptive de sa plume. Les couleurs, les paysages qu'elle décrit prennent vie devant nous, on a l'impression d'être à côté d'elle à chacun de ses pas. L'auteur nous immerge dans le quotidien de Agustina, Nina et Vermandur au point qu'ils nous deviennent tous familiers. On ne s'ennuie pas, tout n'est que tranquillité et douceur. Même l'activité de faire du boudin et cette lubie autour de la rhubarbe m'ont passionné.

Mais derrière cette douceur se cache aussi une part d'ombre avec les moqueries dont est victime Agustina, sa difficulté à accepter son handicap, la distance avec sa mère et sa quête de vérité sur l'histoire de ses parents et de sa naissance. C'est un personnage fort qui a sa propre perception du monde, qui apparaît différente aux yeux des autres, qui se bat pour avoir ses propres projets sans que son handicap ne soit une barrière infranchissable.

Son échange de lettres avec sa mère est très touchant, on voit comment sa mère s'éclate à l'étranger, loin des préoccupations de sa fille. Elle lui dit souvent qu'elles se reverront bientôt mais plus on avance plus leurs retrouvailles nous paraissent lointaines. Sa relation avec Nina est très belle, on voit qu'elle la laisse faire ses propres expériences tout en montrant un soutien infaillible. Ses premiers émois sont aussi très touchants.

A mettre entre toutes les mains.
Lien : http://labullederealita.word..
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De l'Islande, je ne connais que les histoires, et c'est déjà beaucoup... de celle-ci j'ai regardé toutes les images même si le livre n'en a pas. A travers les mots de cette auteure, dont j'avais immensément apprécié " Rosa Candida", on approche la jeunesse, la tendresse, la naïveté, le courage et surtout, surtout, cette poésie faite de mots limpides mêlés aux mots quotidiens. Peut-être ai-je regretté que ce roman fût si court? Mais c'est ce qui fait aussi sa grâce.
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