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sur 124 notes
Véronique OLMI. La nuit en vérité.

Enzo Popov, vit avec sa mère Liouba, dans un luxueux appartement du 1er arrondissement de Paris. Il fréquent un collège situé dans cet arrondissement , réservé aux enfants d'une certaine classe sociale. La mère de notre adolescent est femme de ménage, chez de riches propriétaires, sans cesse en déplacement à travers le monde, à la recherche de meubles, tapis, objets décoratifs, revendus à des prix exorbitants. Et dans cette appartement la mère et le fils bénéficient d'une unique chambre, en échange de 40 heures de ménage hebdomadaire que Liouba accomplit scrupuleusement, lavant même les rideaux jusqu'à deux fois par semaine !

Enzo est en surpoids, à la limite d' l'obésité et il est la tête de turc de ses compagnons de classe. Il est toujours vêtu de noir, chaussé de baskets de bas de gamme. Il éprouve un certain mal être, ne pouvant être comme les autres. le paraître prime sur l'être ! Il vit sa crise d'adolescent et se cherche. Il est également en quête d'identité : il désire savoir qui est son père. Sa mère avait seulement dix-sept ans à sa naissance ! Depuis douze ans, Liouba vit avec son fils, quasi en osmose. Elle n'a pas trente ans. Elle aussi est à la recherche d'aventure amoureuse, de relation suivie. Lorsqu'elle habitait chez sa grand-mère, après le décès de sa mère, elle a fugué à dix-sept ans, mené une vie de bohème. Elle ressemble davantage à une »putain », issue des pays de l'Est, avec ses mini jupes et ses talons aiguilles….

Et ce nom de famille à une consonance russe. Enzo va faire quelques recherches et partir sur les traces de ses aïeux. Il est torturé par son origine. Il ne connaît aucun membre de sa famille, vivant uniquement avec sa mère. Au cours des nuits, avec les livres, Enzo s'invente des vies. Il échappe au monde qui l'entoure. Partira-t-il à la recherche de ses ancêtres ? Une lecture va le mettre sur une voie. Gagnera-t-il ce lieu où a vécu son arrière grand-père ?

Ce récit sur la recherche de l'identité d'un jeune adolescent, les différences sociales, le racisme, est troublant. Toute cette violence dont les enfants font preuve est un signe de mal-être, d'angoisse. La maltraitance s'exerce même dans les collèges, les écoles : il nous faut faire preuve de bienveillance pour éviter de tels dérapages. La base de nos relations sociales, c'est l'éducation, la politesse, le respect, la tolérance.

L'écriture fluide de Véronique OLMI décrit à la perfection le sentiment d'insécurité qui règne autour de la mère et de son fils. de la violence, de la pauvreté, du mépris mais aussi beaucoup d'amour. Ce livre est à lire mais je me permets de vous recommander « Bakhita » et « Le gosse », de cette autrice, pour ceux qui ne les ont pas lu. Bonne journée à tous et belles lectures.
(15/04/2023).

Lien : https://lucette.dutou@rorang..
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Un lien très fort unit Enzo, 12 ans, à Liouba, sa mère.
Elle est une jeune mère, « encore dans les vingt », puisqu'elle a 29 ans. Elle est bonne dans un superbe appartement où ils logent. Les patrons, souvent absents, sont très riches et paternalistes.
Lui, c'est la tête de turc à l'école, un peu en surpoids, il se sent exclus dans ce collège de prestige qui ne correspond pas à sa condition sociale. Il est très solitaire. Il y a les autres, et lui, rejeté, moqué, solitaire. Il se réfugie dans les livres et dans son monde, faisant de lui un enfant bizarre qui se pose des questions sur ses origines et sur le comportement des adultes.
Et à la maison, il y a sa mère, si jeune.
Lui et elle sont un peu paumés socialement.

Au début du roman, le style est très agréable mais traditionnel et sans fulgurance. Les personnages par contre sont très réalistes et on les prend vite en sympathie et l'envie de continuer un bout de chemin avec eux est bien là.

Si la première partie du livre était plaisante, la suite est prenante. L'écriture elle-même semble plus étoffée. L'escalade des évènements et des sentiments tient en haleine. L'histoire file, sans aucun temps mort, avec une parfaite cohérence.
S'y mêlent des passages d'humour, amenant le sourire aux lèvres.
Plus les pages se succèdent et plus on s'attache à Enzo et à Liouba, tous les deux humiliés par la société, tous les deux pas à leur place, elle au service des autres, lui dans son collège
Et le livre se termine en nous laissant ébouriffés, heureux d'avoir rencontré ces deux là, avec l'impression qu'ils existent vraiment, et l'envie de leur souhaiter une bonne chance dans la vie.
Au final, c'est un très bon roman, une très belle fiction.
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Ce roman se déroule de nos jours à Paris. Enzo Popov, 12 ans, vit avec sa mère Liouba dans le grand appartement d'un couple aisé, toujours en voyage. Liouba, 29 ans, entretient l'appartement, effectuant scrupuleusement 35 heures par semaine, en échange du logement. Enzo est en 6ème, dans un collège huppé, et il est harcelé, tyrannisé, parce qu'il est différent : en surpoids, fils d'une "bonne" au look extravagant, avec un nom d'origine russe. Sa mère l'habille en noir, dans les magasins discount.
L'appartement est spacieux, mais Enzo et Loubia partagent la même chambre. Enzo lit beaucoup et fuit l'exclusion et l'harcèlement grâce à son imagination et ses lectures.
Ce roman met l'accent sur les différences : différence de classes sociales, différence de nationalités, différence d'apparence physique.
Enzo est attachant, ne se plaint jamais, encaisse les moqueries et les coups des autres collégiens.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Pour moi, ce n'est pas un grand roman. C'est touchant mais sans plus.
Enzo Popov est un ado obèse qui a 12 ans et est élevé par sa mère, jeune femme célibataire qui a été enceinte très tôt. Ils ont une relation assez fusionnelle et vivent dans un bel appartement bourgeois du 1er arrondissement où Loubia, la mère, est chargée de faire le ménage.
Enzo, à cause de son surpoids, de ses origines familiales, est mis à l'écart par ses camarades de classe et subit chaque jour des violences et outrages, de plus en plus grands. Il s'évade par les rêves et la littérature et se pose des questions sur ses origines.
Au même moment, la mère et le fils vont essayer de réagir et de commencer une nouvelle vie ailleurs.
Des personnages assez caricaturaux, une belle écriture, mais pas un roman marquant, pour moi, il s'oubliera vite.
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Loubia et lui Enzo occupent un grand appartement bourgeois que Loubia est chargée de garder en l'absence des propriétaires. Enzo, son fils pré-adolescent, fréquente l'école du quartier où il est devenu la tête de turc de ses camarades. Enzo n'est pas dans les normes. Trop gros, mal habillé aux yeux de ses camarades, il n'a pas les codes qu'il convient pour fréquenter les gosses de riches. Il souffre en silence, n'osant se confier à sa trop jeune mère, qui l'éduque comme elle peut.
Le jeune garçon, dont le nom "Popov" sonne russe, s'interroge sur ses racines. Sa mère refuse de lui en parler alors Enzo s'invente des histoires, le soir, dans son lit. le matin, la peur au ventre, il doit quitter ses rêves et affronter ses camarades. Un soir, après l'école, un groupe d'élèves s'en prend à lui avec une brutalité inouïe. On se demande comment le pauvre Enzo va pouvoir surmonter cette épreuve...
On ne peut que s'attacher à ce pré-adolescent intelligent et sensible que ses camarades de classe ne méritent pas. Comment ne pas être révolté par la cruauté indicible de ses camarades envers lui ? La violence décrite ici est d'autant plus choquante qu'elle émane d'enfants provenant de milieux aisés, que l'effet de groupe transforme en démons. Il est question de violence et de cruauté enfantine mais curieusement, ce livre n'est pas si noir qu'il n'y parait car Enzo n'est pas seul au monde. Il a sa mère, ses livres et surtout ses rêves pour le porter. La fin du roman est assez surprenante, ce sera mon bémol. Je trouve qu'Enzo a grandi bien vite...
Un portrait d'enfant touchant.
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Très belle lecture, émouvante, enrichissante, bouleversante...
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« La nuit murmurait des choses invisibles à l'enfant, c'était comme un souffle, il le ressentait, , présent et mouvant, cela avait la forme d'un petit nuage. A qui aurait-il pu dire cela : la nuit, ça souffle et ça fait peur. » Dans son 10ème roman, Véronique Olmi met en scène un huis-clos lourd de non-dits, dans lequel l'amour inconditionnel d'une mère célibataire pour son fils se teinte d'immaturité et d'illusions. Devenue mère trop jeune, Liouba, femme de ménage dans un grand appartement du Palais Royal inoccupé où elle est hébergée, aspire à une autre vie. Enzo, âgé de 12 ans, obèse, déclassé, rejeté et souffre douleur de ses camarades dans un « collège prestigieux », s'évade dans la littérature et le rêve. Ce livre fort, un peu dérangeant parfois, nous offre un touchant portrait d'enfant et nous entraîne jusqu'au fantastique dans un style sobre et fluide.

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Pas facile de porter le nom de Enzo Popov quand on entre dans l'adolescence. Surtout si on est obèse. Et plus encore quand on est pauvre et parachuté dans un collège huppé d'un des plus chics quartiers de Paris… Se faire accepter par les professeurs, les autres élèves, lier des camaraderies… Un combat de chaque jour pour Enzo qui redoute plus que tout les jours d'école, mais cache à sa mère sa souffrance et ses mauvaises notes pour ne pas l'attrister ni l'inquiéter.

Pas facile non plus de vivre seul avec une mère trop jeune. de ne pas avoir vraiment de chez soi, puisque Enzo et Loubia ne sont que locataires temporaires, le plus discrets possible, du grand appartement des employeurs de la jeune femme, qu'elle brique à longueur de journée pour mériter son salaire, en arrivant à déteindre les rideaux, râper les tapis et abimer les meubles. Mère et fils doivent partager une chambre étriquée alors que l'appartement est immense et quasiment toujours vide des propriétaires qui parcourent le monde. Ils se sentent en transit, en sursis et vivent sur la pointe des pieds.
Suite sur Liliba
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Par certains aspects, ce récit est caricatural et manque de nuances. Mais, ce que je retiendrai une fois la lecture achevée, c'est la puissance de l'amour qui unit cette mère immature et son fils. Un amour fait de pudeur et de maladresses, terriblement émouvant. Bousculés par la vie, meurtris, fragiles, ces deux êtres au bord du gouffre n'en sont pas moins forts.

J'ai découvert ce roman grâce à Philisine Cave. C'est le premier roman de Véronique Olmi que je lis. J'ai été séduite par la plume précise de l'auteure et la puissance de son écriture.

Ce roman nous relate quelques mois de la vie d'Enzo, douze ans, collégien de 6e. Dans la première partie du récit, nous faisons sa connaissance et celle de sa jeune maman, Liouba, immature mais aimante. Leur relation fusionnelle, émouvante et brutale, est marquée par les silences et les secrets dont souffre l'enfant, en manque de repère paternel. Vivant en vase clos, dans un appartement musée sans vie, Enzo se réfugie dans les livres. Souffrant d'embonpoint, c'est un enfant solitaire. Marginal, rejeté par ses différences, il subit un harcèlement douloureux que les adultes ne veulent pas voir.
Un événement dramatique nous fait entrer dans la seconde partie. Enzo se réfugie alors dans un monde hallucinatoire et onirique. (On fera une brève incursion dans la guerre 14-18 qu'Enzo voit en rêve). Les péripéties vont alors se succéder amenant une fin ouverte, un espoir lumineux dans ces vies de souffrances.

Véronique Olmi nous offre un récit d'initiation et de résilience, intimiste et émouvant. L'adolescence en est un des thèmes principaux, cette période troublée où l'on se sent à la fois fort et fragile. La trame narrative particulière plaira ou déplaira. Personnellement, elle ne m'a pas gênée tant l'histoire est puissante.

Pas un coup de coeur, mais un bon roman.
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Il y a des livres qui marquent, celui-ci en fait partie. J'ai lu il y a peu son premier roman, Bord de Mer et je n'avais pas trop envie de lire un autre livre d'elle tout de suite, peur de retomber dans cette mélancolie poisseuse que j'avais adoré mais qui ne m'attirait pas ces jours ou j'avais besoin de légèreté, pourtant je l'ai lu et là je suis émerveillé. Ce livre est à mes yeux parfait. Il est dur mais pas désespéré, bien écrit et prenant.
Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme de ménage et de son fils unique de 12 ans, obèse, mal dans sa peau et bête noire du collège bourgeois dans lequel il n'est pas à sa place.
Enzo est en quête de savoir, il est curieux du monde, de sa filiation, des autres. Ses camarades vont se liguer contre lui, le remettre à sa place de la pire des manières. Comme dirait ‪Nietzsche‬ « Was mich nicht umbringt, macht mich stärker. », et ici cet épisode va le libérer, le collège et la vie dans ce grand appartement parisien dans lequel sa mère travaille feront partie de son parcours initiatique.
En filigrane, Enzo a une espèce de délire onirique dans lequel il va communiquer avec ses ancêtres lors de la première guerre mondiale, dit comme ça on pense que c'est de trop, cependant c'est très bien intégré à l'histoire et va contribuer au charme de ce livre.
Un énorme coup de coeur, un roman touchant qui entre en résonance avec son premier roman tout en étant son contre-pied.
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