Véronique OLMI.
La nuit en vérité.
Enzo Popov, vit avec sa mère Liouba, dans un luxueux appartement du 1er arrondissement de Paris. Il fréquent un collège situé dans cet arrondissement , réservé aux enfants d'une certaine classe sociale. La mère de notre adolescent est femme de ménage, chez de riches propriétaires, sans cesse en déplacement à travers le monde, à la recherche de meubles, tapis, objets décoratifs, revendus à des prix exorbitants. Et dans cette appartement la mère et le fils bénéficient d'une unique chambre, en échange de 40 heures de ménage hebdomadaire que Liouba accomplit scrupuleusement, lavant même les rideaux jusqu'à deux fois par semaine !
Enzo est en surpoids, à la limite d' l'obésité et il est la tête de turc de ses compagnons de classe. Il est toujours vêtu de noir, chaussé de baskets de bas de gamme. Il éprouve un certain mal être, ne pouvant être comme les autres. le paraître prime sur l'être ! Il vit sa crise d'adolescent et se cherche. Il est également en quête d'identité : il désire savoir qui est son père. Sa mère avait seulement dix-sept ans à sa naissance ! Depuis douze ans, Liouba vit avec son fils, quasi en osmose. Elle n'a pas trente ans. Elle aussi est à la recherche d'aventure amoureuse, de relation suivie. Lorsqu'elle habitait chez sa grand-mère, après le décès de sa mère, elle a fugué à dix-sept ans, mené une vie de bohème. Elle ressemble davantage à une »putain », issue des pays de l'Est, avec ses mini jupes et ses talons aiguilles….
Et ce nom de famille à une consonance russe. Enzo va faire quelques recherches et partir sur les traces de ses aïeux. Il est torturé par son origine. Il ne connaît aucun membre de sa famille, vivant uniquement avec sa mère. Au cours des nuits, avec les livres, Enzo s'invente des vies. Il échappe au monde qui l'entoure. Partira-t-il à la recherche de ses ancêtres ? Une lecture va le mettre sur une voie. Gagnera-t-il ce lieu où a vécu son arrière grand-père ?
Ce récit sur la recherche de l'identité d'un jeune adolescent, les différences sociales, le racisme, est troublant. Toute cette violence dont les enfants font preuve est un signe de mal-être, d'angoisse. La maltraitance s'exerce même dans les collèges, les écoles : il nous faut faire preuve de bienveillance pour éviter de tels dérapages. La base de nos relations sociales, c'est l'éducation, la politesse, le respect, la tolérance.
L'écriture fluide de
Véronique OLMI décrit à la perfection le sentiment d'insécurité qui règne autour de la mère et de son fils. de la violence, de la pauvreté, du mépris mais aussi beaucoup d'amour. Ce livre est à lire mais je me permets de vous recommander «
Bakhita » et «
Le gosse », de cette autrice, pour ceux qui ne les ont pas lu. Bonne journée à tous et belles lectures.
(15/04/2023).
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