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EAN : 9782355932977
180 pages
Pascal Galodé Editions (21/03/2014)
2.92/5   6 notes
Résumé :
Théophile, jeune homme désorienté, rêve de publier un premier roman. Mais il se heurte à d’innombrables embûches, perd les pédales et décide d'assassiner tous les éditeurs parisiens.

Après son dernier roman plus intime, Mehdi Omaïs nous offre ici une farce macabre et drolatique. A savourer sans modération !
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Théophile pense être un raté : à 30 ans il n'a pas vraiment de travail, habite chez ses parents, doit reprendre sans joie la boutique de son père et n'arrive pas à finir son roman. L'avenir n'a pas vraiment de couleur jusqu'à ce qu'il reçoive un mot de son père, écrit avant que ce dernier décède. Remotivé, Théophile termine son roman et l'envoie, plein d'espoir, à une quinzaine de maisons d'édition. Mais les réponses négatives s'enchaînent et Théophile perd espoir, avant de perdre la raison et d'agir, d'une manière plutôt sanglante...

Roman sans prétention, vraiment sympa à lire avec des réflexions assez véridiques et cinglantes sur le monde de l'édition. Omaïs porte un regard lucide sur l'état des publications aujourd'hui et toute la première partie du livre crie parfaitement le malaise, la solitude, le désespoir de ceux qui tentent de faire reconnaître leur travail d'écrivain. Et tout y passe : du mec publié mais dont tout le monde se fout à côté de la starlette au nanti qui se fait publier grâce à son nom et qui écrit de la daube ; de l'éditeur qui se sert des noms vendeurs pour financer la publication d'illustres inconnus au marché de l'autoédition comme dernier recours ; de l'archétype de l'homme d'affaires ou de la connasse carriériste qui cherchent le pognon sans même savoir si la personne qu'ils ont en face d'eux sait écrire ou non à l'auto-entrepreneur qui se démène dans un marché ultra-concurrentiel pour sortir la tête de l'eau et tenter de publier de la qualité qui rapporte que dalle...
Cette première partie est triste et sonne vraiment juste. La deuxième apporte un côté réalistico-fictif qui n'est pas pour déplaire avec sa série de meurtres et les procédés employés pour piéger les victimes dignes d'un bon polar. Ce livre est presque une mise en abyme, un livre dans un livre. le personnage principal perd complètement la raison, ses motifs de vengeance sont assez faibles, mais l'histoire nous embarque dans un tourbillon assez bien mené avec une fin au léger pied-de-nez.
On n'a pas en face de soi le livre du siècle, mais l'écriture est intelligente et agréable, le fond captive de par son actualité désespérante sur le monde de la littérature et l'intrigue est crédible.
On passe un bon moment avec Mehdi Omaïs, il y a de quoi retenter l'expérience !
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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En lisant le prologue, je me suis dit : ce roman sera un chef d'oeuvre. Tout y était, une description particulièrement bien menée, un personnage des plus sadiques, une écriture crue et directe, une scène impressionnante qui entre directement dans le vif du sujet... Bref, c'est presque époustouflée et impatiente que j'ai entamé la première partie.

Directement moins emballée, j'ai découvert un personnage exécrable, égocentrique, macho, creux, inintéressant... bref LE anti-héros par excellence. J'avais envie de le gifler, de le secouer ! En outre, les petites scènes furtives, sans intérêt, décrivant des épisodes de sa vie, ne me plaisent pas davantage et m'ennuient profondément. Mais il fallait planter le décor, c'était fait.

Surtout que petit à petit, cela devenait davantage intéressant. Notre anti-héros se révolte, exulte sa rage, oublie les non-dits, déverse sa haine, ses pensées profondes... et tout cela avec une écriture que j'ai particulièrement appréciée. Une écriture fluide, qui va droit au but, utilisant un langage tantôt posé, tantôt virulent.

Tout cela annonçait la seconde partie, celle des meurtres, celle de la vengeance de notre anti-héros qui n'a pas réussi à se faire une place en tant qu'écrivain. Mais son acte ne représente pas un acte de lâcheté, plutôt un acte de rébellion, prouvant les travers de ce monde (impitoyable) qu'est celui de l'édition ! Selon lui, du moins.

Ainsi, l'envers du décor a particulièrement retenu mon attention. le monde de l'édition est un monde compliqué dans lequel il n'est pas aisé de se faire une place, monde cruel qui participe à la désillusion de beaucoup d'écrivains désireux de partager une histoire, une plume, ou tout un monde. Chacune des allusions à l'édition m'a interpellée et intéressée et plusieurs fois je me suis surprise à hocher la tête comprenant l'une et l'autre partie.

A la fin, j'ai presque eu pitié de ce Théophile. La lettre finale m'a parue vraie et sans pitié (mais dans le bon sens du terme puisque c'est exactement ce qu'il fallait pour termine je pense). Et sa folie m'a un peu attendrie, malgré que je l'avais détesté pratiquement tout au long du roman.

Pour terminer, je voudrais juste dire que la mise en abime présente dans ce roman m'a beaucoup plu, j'ai trouvé cela plutôt bien mené et a donné un dernier aspect intéressant au roman.





Un grand merci à Babelio et aux éditions Pascal Galodé pour cette découverte !
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Depuis ma lecture de son premier roman " la Mort est belle", j'avais été intriguée par le style d'écriture de Mehdi Omaïs, l'intelligence de son "ton" mais également l'originalité, l'idée qui se trouvait derrière son roman. Les écrits suivants ont confirmé cette impression originelle.
Dans ce nouveau roman, l'auteur nous présente une nouvelle facette de son talent et nous entraîne dans un nouveau genre.

Le sang des éditeurs brosse le portrait d'un jeune écrivain, désireux de se faire connaître, bercé des illusions nobles, propre à tout ignorant des véritables enjeux de la sphère littéraire contemporaine, qui se verra confronter à la dureté de l'envers du décor.

L'histoire se lit facilement, l'intrigue tient la route, merveilleusement bien ficelée. le personnage principal est superbement bien présenté, ses émotions, ses illusions. Nous parcourons avec lui ce long chemin vers la reconnaissance de sa propre naïveté.
Certaines scènes sont gores, détaillées mais merveilleusement bien dosées.

Ce fut un plaisir de découvrir ce roman que j'ai terminé en une journée tant j'étais curieuse d'en connaître la fin. Difficile de s'en détacher.
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Pour plusieurs raisons, j'étais curieuse de lire "le sang des éditeurs". Je trouvais surtout l'idée de départ géniale : un auteur refusé de partout tueur d'éditeurs. Une sorte de "Couperet" pour artiste méconnu. Je ne suis pourtant pas une grande lectrice de polars.
Le style m'a étonnée, très visuel, avec des comparaisons et des détails étonnants ( la couleur d'une carnation comparée à une purée d'aubergine si je me souviens bien.) Il y a de l'humour dans le récit - heureusement car ce serait trop glauque si ce n'était qu'un jeu de massacre. J'ai trouvé cependant que les morts s'enchaînaient un peu vite à la fin. le basculement du personnage vers l'horreur est aussi un peu rapide. Cependant son pétage de plombs peut s'expliquer par les expériences malheureuses qu'il vit juste avant de tuer son premier éditeur. (Attention : je ne cherche pas d'excuse au héros qui est vraiment détestable ! La psychologie des personnages féminins et Jacques, son ami, n'est pas trop détaillée, ce qui est un peu dommage.)
"Le sang des éditeurs" est une lecture rapide et plutôt plaisante. Pour le coup, j'aurai aimé avoir quelques pages de plus à lire. A quand "le sang des auteurs" ou" la revanche d'un éditeur" ???
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Je tiens tout d'abord à remercier les Editions Pascal Galodé et Babelio pour m'avoir permis de découvrir cet auteur.

Ce court roman condense en moins de 200 pages une critique du monde éditorial, un jeune homme complètement paumé qui a perdu tous ses repères et des meurtres d'une grande violence. Théophile est un jeune homme de trente ans qui n'a qu'un rêve : réussir à publier son roman, Les Dieux des Souterrains. A la mort de son père, il se jure d'y parvenir. Mais hélas, il va se heurter au monde cruel de l'édition, qui ne publie que les biographies sans intérêt de sportifs ou de stars de la télé-réalité. Des nombreuses lettres de refus découlent une rage et une envie de vengeance qui vont tout balayer sur leur passage. Car Théophile a décidé d'assassiner tous les éditeurs parisiens...

J'ai trouvé l'histoire prenante, sans temps morts, et l'écriture de l'auteur est agréable. L'humour noir est présent et bien dosé, ce que j'aime beaucoup dans ce genre de roman. La critique du monde éditorial fait mouche et l'on découvre avec un certain degré d'étonnement l'envers du décor du business littéraire. Malheureusement, je n'ai pas apprécié du tout le personnage principal : malgré ses pulsions meurtrières, je l'ai trouvé fade et sans intérêt. Idem pour les personnages secondaires. Les meurtres n'ont pas particulièrement capté mon attention : j'ai clairement déjà lu mieux ailleurs... La fin est satisfaisante et cohérente avec le reste du récit.

En bref, je dirais qu'il s'agit d'une lecture en demi-teinte, certains éléments auraient mérité d'être mieux exploités. Dommage.
Lien : http://rhapsodyinbooks.eklab..
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critiques presse (1)
Lexpress
02 juillet 2014
S'il n'évite pas la caricature dans la peinture de Saint-Germain-des-Prés, la méchanceté du Sang des éditeurs fait ici des ravages. Outre ce jouissif jeu de massacre, Mehdi Omaïs compose aussi le portrait énigmatique d'un homme solitaire, perdu dans ses repères. Précision : l'éditeur de ce roman n'est pas installé dans le VIe arrondissement, mais à Saint-Malo...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Je te méprise, je te déteste, je te hais, Monsieur L. ! hurla-t-il en tapant du poing sur la table. Mais qu'est-ce que tu connais à la littérature, d'abord ? Tu te caches derrière des auteurs prestigieux que tes prédécesseurs ont dégoté, mais toi, qu'est-ce que t'as glandé pendant toutes ces années ? Starlettes en mal de notoriété, footballeurs qui veulent livrer leur biographie à 30 piges, animateurs de radio aux idées de merde... Et les autres ? Ceux qui prennent la peine d'acheter des rames de papier, des cartouches d'encre. Ceux qui impriment les ouvrages, vont les relier avant de tracer à la poste pour coller un timbre avec des illusions plein les yeux. Quand je pense au nombre de bouquins fabuleux que vous n'avez pas lus sous prétexte que leurs auteurs ne sont ni rédacteurs en chef de médias importants, ni politiques évanescents...
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Tapis sous un parasol orange, Théophile place le marque-pages au tiers du livre et le pose. Encore un de ces romans dans lequel les éditeurs et les journalistes ont entrevu avec pénétration ce qui échappe hélas au public, trop crétin : madeleines de Proust, fulgurances oniriques et autres références à des auteurs qui ne figurent même pas dans le Petit Larousse illustré.
La pulsion destructrice se faufile dans l'échancrure du cerveau et prend Théophile au dépourvu. En une fraction de seconde, il s'empare du livre, déchire la couverture, la quatrième de couverture, la première page, la seconde et bientôt, sous les œillades ahuries des nageurs, "Manger des patates avec ma grand-mère" devient une pluie de confettis.
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