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EAN : 9782354321277
620 pages
Sully (24/10/2014)
5/5   2 notes
Résumé :
Cet ouvrage donne une présentation détaillée et commentée de chacun des 92 textes qui constituent le Shôbôgenzo.
Nouvelle édition revue et augmentée.

» L’introduction à la lecture du Shôbôgenzô du moine bouddhiste Dôgen, que nous présente Yoko Orimo, nous fait accéder, nous autres Occidentaux, à un dépaysement total à cause des raffinements du langage, de la profusion des images poétiques, des dialogues déroutants, mais aussi à cause d’une exp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pierre Crépon, Directeur de la maison Sully, m’a informé de certains faits qui ont conduit à cette réécriture le 19/06/2019.
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Une première présentation intégrale en français, de l’oeuvre maîtresse de Dôgen : monumental, indispensable !

Dôgen ‘Eihei Dôgen Zenji’ et son oeuvre-maîtresse le Shôbôgenzô sont à la source de la création du bouddhisme ‘Ch’an Caodong’ en terres japonaises sous le nom de ‘Zen Sôtô’. Si vous ne les connaissez pas, je vous invite, en préambule, à lire cet ouvrage-ci, magnifique : Asuka RYÔKO & Yann AUCANTE – Dôgen, le fondateur de l’école Zen Sôtô

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On m’a rapporté, depuis des années que Yoko Orimo n’aurait pas « correctement traduit en français » l’oeuvre de Dôgen. Cependant, elle a conquise largement son public, de spécialistes comme de néophytes. En effet, elle récolte bien plus de louanges de la part de ses pairs académiques; elle est régulièrement invitée pour des conférences et a donné des cours à l’UBE. Sa traduction du Shôbôgenzô fait autorité auprès d’éminents intellectuels français, dont Jean-Noël Robert. Enfin, ses lecteurs – qui n’y connaissent rien en japonais et en pensée japonaise, découvrant le merveilleux Shôbôgenzô de maître Dôgen, ou juste assez parce qu’ils pratiquent zazen et lisent un peu de cette littérature française sur le sujet – sont ravis. Je fais d’ailleurs partie de ces derniers, aussi je ne jugerais pas la traductrice Yoko Orimo – mais le « Guide de lecture » qu’elle propose ici.
Yoko Orimo a un bagage intellectuel impressionnant, des diplômes sérieux en sciences religieuses, une bonne connaissance du français (à l’oral comme à l’écrit) et une maîtrise des philosophies occidentales. Elle est diplômée de littérature française et vit en France depuis 1979.

Chers lecteurs, sachez que pour traduire le Shôbôgenzô de maître Dôgen, Yoko Orimo a utilisé des sources très fiables utilisées par les experts en la matière : l’édition revue et corrigée par Dôshû Ôkubo des « Oeuvres complètes du maître zen Dôgen », publiée à Tokyo en 1969-1970, ainsi que la version exemplaire et faisant autorité, du canon bouddhique chinois revu par les japonais de l’ère Taishô (1924), et les « Sources et étymologies du Shôbôgenzô » de Menzan Zuihô, premier vrai dictionnaire étymologique du Shôbôgenzô.

Bref ! Cet ouvrage-ci, « Le Shôbôgenzô de maître Dôgen : La vraie Loi, Trésor de l’Oeil, Un guide de lecture de l’oeuvre majeure du bouddhisme Zen et de la philosophie japonaise » préfacé par le prestigieux Pierre Hadot, gage de sérieux et d’excellence, fut rédigé en 2003, puis relu, revu et augmenté en 2014.
Yoko Orimo explique en une exégèse dans ce gros ouvrage, chacun des livres ou opuscules composant le Shôbôgenzô.
En effet, malgré ses notes nombreuses ajoutées dans ses traductions, à la suite de la traduction du japonais en français, en huit tomes, du Shôbôgenzô de maître Dôgen (publiés également par les éditions Sully, de 2005 à 2016), Yoko Orimo a tenu a faire l’effort supplémentaire d’expliciter dans cet ouvrage présent, d’ajouter donc, de la valeur à ses traductions en nous introduisant à chacune d’entre elles.

Pour au temps, que vaut ce Guide de lecture ?
Personnellement, j’ai trouvé cette pièce maîtresse de l’auteure absolument digeste, intelligible, pleinement érudite, stimulante, très éclairante philosophiquement et métaphysiquement, tout à fait à la portée du public français.
Ainsi, Yoko Orimo nous emmène droit au coeur de chacun des 92 fascicules officiels, après une copieuse Introduction qui se dévore en un clin d’oeil.
La pensée de Dôgen – parfois comparée à celle de Maître Johannes Eckhart (ou encore Hegel & Heidegger !) – est si profonde et possède tant de multiples tiroirs, exposée selon un schéma rhétorique médiéval propre à Dôgen, qu’elle n’est pas aisée à lire ni à comprendre, que l’on soit japonais ou non : en effet, Dôgen use non du chinois des savants, mais de l’ancien japonais médiéval de son quotidien : certainement pour rendre accessible oralement ses enseignements. Tous ses disciples n’étaient pas de fins lettrés comme Dôgen !
Il faut ainsi moderniser la pensée médiévale de Dôgen pour en comprendre quelque chose. C’est un prisme qu’il faut maîtriser avant d’attaquer Dôgen en langue japonaise. Voilà la plus grosse affaire. Evidemment, une fois ce japonais modernisé, il faut en faire une excellente traduction en français.
Mais je ne puis en juger comme je l’ai déjà dis.

Toutefois dans ce Guide de lecture, Yoko Orimo nous mâche largement le travail. Non seulement elle traduit textuellement, mais elle traduit également les multiples sens philosophiques, métaphysiques, mystiques, poétiques et métaphoriques de Dôgen (qui usait également de quantité de citations sans les sourcer… et qu’il faut donc retrouver !). Comme l’auteure le rappelle, Dôgen pense en Dôgen, et non comme un Occidental. Qu’en dit Madame Orimo ?
« Le Shôbôgenzô reste une oeuvre difficile et surprenante à maints égards. Par son style très dense, mais aussi par son choix de langage. Il faut en effet savoir qu’au Japon, au moment où Dôgen rédige son recueil, le chinois est la langue « savante » et officielle du pays, comme peut l’être le latin dans l’Europe médiévale. Mais Dôgen innove et choisit la langue vernaculaire pour écrire son oeuvre. Ce sera ainsi un des premiers ouvrages savants rédigés en japonais. A le lire dans le texte originel, on est d’ailleurs frappé par l’énergique travail de langage auquel s’y trouve pliée la langue japonaise. Dôgen sculpte ses phrases dans un étrange amalgame d’archaïsmes et de néologismes, jouant pleinement sur le jeu des métaphores et sur les subtiles évocations croisées que permettent les idéogrammes sino-japonais. Ce travail de langage, Dôgen l’exerce aussi, d’une autre manière, sur les très nombreuses sources qu’il emprunte aux différentes traditions bouddhiques. La plupart du temps, sous sa main, elles subissent des transformations plus ou moins importantes où le sens d’origine est sciemment dévié, déjoué, voire inversé. Tout se passe comme si, avec la méditation assise, cette activité intense de transformation, de trituration, d’inversion, de subversion du sens – ou des sens – participait pour Dôgen à une seule et même pratique du Zen – la pratique se concentrant ici sur l’écriture. Souvent, Dôgen souligne l’importance capitale de fréquenter assidûment les textes. » Et pourtant, Dôgen le fondateur du bouddhisme « Zen Sôtô » refusait lui-même ces deux derniers termes, pour ne parler que de « La Voie de l’Éveillé fondamentalement Une ».
Dôgen écrira ainsi 92 (ou 95) fascicules du Shôbôgenzo sur 23 ans en 7 lieux différents, mourant avant d’avoir rédigé les 100 prévus. Un quart d’entre eux n’ont même jamais été exposés aux disciples.

Voilà : autant le Shôbôgenzô est passionnant et massif, autant l’est également ce Guide de sa lecture, et encore plus les huit volumes de traduction intégrale de l’oeuvre majeure de Dôgen. J’attends de voir qui, parmi les-dits maîtres français, fera mieux que MADAME Orimo, à qui l’on doit aussi ce superbe ouvrage : Yoko ORIMO – Comme la lune au milieu de l’eau : Art et spiritualité du Japon
Je ne peux que vous en recommander la lecture afin d’avoir une vue d’ensemble précise et globale de ce chef-d’oeuvre japonais (ouvrage de référence & TOP 20 !).

Bonne lecture !

Zuihô.
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le Shôbôgenzô reste une oeuvre difficile et surprenante à maints égards. Par son style très dense, mais aussi par son choix de langage. Il faut en effet savoir qu’au Japon, au moment où Dôgen rédige son recueil, le chinois est la langue « savante » et officielle du pays, comme peut l’être le latin dans l’Europe médiévale. Mais Dôgen innove et choisit la langue vernaculaire pour écrire son oeuvre. Ce sera ainsi un des premiers ouvrages savants rédigés en japonais. A le lire dans le texte originel, on est d’ailleurs frappé par l’énergique travail de langage auquel s’y trouve pliée la langue japonaise. Dôgen sculpte ses phrases dans un étrange amalgame d’archaïsmes et de néologismes, jouant pleinement sur le jeu des métaphores et sur les subtiles évocations croisées que permettent les idéogrammes sino-japonais. Ce travail de langage, Dôgen l’exerce aussi, d’une autre manière, sur les très nombreuses sources qu’il emprunte aux différentes traditions bouddhiques. La plupart du temps, sous sa main, elles subissent des transformations plus ou moins importantes où le sens d’origine est sciemment dévié, déjoué, voire inversé. Tout se passe comme si, avec la méditation assise, cette activité intense de transformation, de trituration, d’inversion, de subversion du sens – ou des sens – participait pour Dôgen à une seule et même pratique du Zen – la pratique se concentrant ici sur l’écriture. Souvent, Dôgen souligne l’importance capitale de fréquenter assidûment les textes.
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