Un petit bijou que ce roman non pas d'amour mais de chagrin d'amour.
Tout Ormesson y est : le style, la langue, l'humour, l'auto-dérision, l'érudition, la réflexion philosophique sur les sujets abordés.
Le narrateur aime les filles, l'Italie, la liberté. Lorsque Béatrice, sa dernière conquête, le quitte parce qu'il s'aime et aime sa façon de vivre plus qu'il ne l'aime elle, il croit s'apercevoir qu'il l'aimait, alors qu'il aimait l'idée qu'elle l'aime, et tombe dans un malheur d'autant plus intense qu'il n'en avait jamais connu.
Au fil du temps, il cultive ce malheur, se met à aimer être malheureux et ne peut se résoudre à se consoler de ce chagrin d'amour.
Un roman de chagrin d'amour plus profond que ce qu'il peut laisser paraître mais avant tout l'histoire d'un jeune homme léger et autocentré .
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Un roman sur l'amour et surtout la fin d'une histoire d'amour, sur celui qu'on n'oublie pas, celui qui nous torture, celui qu'on espère qui reviendra...
Belle histoire de Jean d'Ormesson qui nous montre la douleur à la suite d'une rupture, le fait que nous ne voulons pas oublier car nous pouvons ainsi toujours espérer qu'elle puisse se ranimer. Cet espoir est plus réconfortant que l'oubli total.
C'est un roman qui nous prouve que l'on a toujours envie de ce que l'on n'a pas...
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Ce livre m'a fait un double effet. le premier est un énervement. Enervement face à ce type nonchalant, qui vit et aime à tout-va et pour qui tout semble facile. Apte au bonheur... Enervement à un tel point que j'ai failli ne pas parvenir à empathiser avec la seconde partie du livre et obtenir ce second effet, de l'amour absent qui fait mal, qui fait sourdre une imagination de souffrances, qui fait de chaque élément passé une saillie qui vous tranche en morceaux. Plus rien n'a de sens si ce n'est cet arrière-plan qu'on ne vit plus.
On n'a pas inventé le virtuel, il n'est qu'un réel en creux et en bosses.
D'Ormesson, tout le monde le connaît, surtout à la télé avec ses mots qui font formules et son sourire quasi permanent. Son livre, en présence, ne m'a pas spécialement plu, car il utilise, emprunte des ressorts déjà usés, mais malgré cela, l'amour lui est un thème inusable, et au final, Jean d'O s'en sort. Il m'a touché. Son personnage m'a touché. Et il touchera ceux qui ont vécu des souffrances analogues. Les autres en resteront au premier effet, sans doute, et aux platitudes exprimées sur un sentiment où tout a déjà mais pas été tout à fait carrément presque dit.
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Lucidité de Jean d'O à travers ce livre, lui qui sait ce que sont les amours et leurs flamboyances, leurs souffrances et leurs désenchantements. Avec toujours son écriture parfaite, soignée qui sait exprimer passion ou désarroi comme peu en sont capables.
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