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EAN : 9791094841709
320 pages
Premier Parallèle (29/03/2018)
3.17/5   12 notes
Résumé :
Une enquête dans la Porn Valley, coeur battant de l'industrie pornographique mondiale, menée tambour battant et toujours à hauteur d’homme.

« La réalité, quand on est journaliste, c'est qu'il arrive très souvent que l'on ne choisisse pas ses sujets. Ce sont eux qui vous tombent dessus, comme des pommes, en fonction des lieux et des circonstances. Hunter S. Thompson s'est un jour intéressé au gang de motards des Hell's Angels parce qu'il vivait à San F... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La Porn Valley se cache dans la banlieue sordide de Los Angelès au milieu de hangars déshumanisés ...
Exit le bling bling Larry Flint, l'Hollywood du X est désormais aux mains du tout puissant groupe MindGeek,qui gère presque toute l'industrie  du porno sur internet . Il est Propriétaire du site  PornHub, 1,26 milliard de visites en août 2017,  qui revendique le "même nombre de recherche à la seconde que celui des hamburgers vendus par Mc Donald's dans la même fraction de temps , soit 800 ou près de 50000 à la minute".
Son slogan "Plus c'est déviant, mieux c'est !". Plus aucun tabou,  la ligne rouge est franchi....
Laureen Ortiz, journaliste a choisi  la méthode de l'enquête pour nous ouvrir les yeux sur cette industrie du X pour laquelle l'argent prime sur l'humain...On suit donc les parcours en dents de scie d'Adam, de Savannah, de Miranda, de Jessica, de Sandy la camgirl ou du  Tarentino du triple  X  qui essayent de percer dans ce milieu...
On y apprend que rares sont ceux qui font long feu dans la profession, la durée d'une actrice est de 6 mois en moyenne,
le préservatif souvent banni, le risque d'attraper le sida ou autres maladies leur quotidien,
leurs moyens de défense minimes, le syndicat n'étant pas bien puissant face aux groupes de pression,
l'abattage souvent la règle. Plus une once de scénario, direct au  Gonzo.
Cette industrie pas nette tourne à plein régime sur le net et les producteurs sans états d'âmes s'en mettent plein les poches,
La pieuvre MindGeek  continue d'étaler sur la toile  ses tentacules....et le nombre de victimes humaines par traumatisme ou suicides devient alarmant !
Lauren Ortiz signe un reportage saisissant qui met à nu l'exploitation à grande échelle du sexe et nous averti des dangers de ce business inhumain.
Je remercie Babelio, Masse critique et les Editions Premier parallèle.
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Juin 2009. Michael Jackson vient de mourir. Plutôt que de couvrir l'événement, Laureen Ortiz est enfermée dans une salle de conférence de la San Fernando Valley, au nord d'Hollywood. C'est ici que débute son enquête.

Nul n'ignore que les vallées californiennes abritent l'énorme industrie du X. Il était fort probable qu'à un moment ou à un autre, elle se penche sur le sujet. Sa carte de journaliste est loin de lui ouvrir toutes les portes, mais dès ses premiers entretiens, Laureen Ortiz porte un réel intérêt à celles et ceux qu'elle rencontre, et comprend vite que ce sera là un gros travail d'investigation.

En cette année 2009, les autorités tentent d'imposer le port du préservatif sur les tournages. Derrière ce projet de loi, la AIDS Healthcare Foundation, la plus grande association de lutte contre le sida aux États-Unis. Après d'interminables discussions, Los Angeles se pliera à ladite mesure B en 2012, officiellement du moins, car le safe sex ne fait pas vendre. Coût excessif, perte d'attrait pour le public, on déménage à deux pas de là le temps de tourner ou on contourne la loi, simplement.

Sachant que la carrière d'une actrice porno dépasse rarement quelques mois, si quelques-unes soupçonnent la clinique gérée par la FSC (Free Speech Coalition, qui réunit l'essentiel des producteurs) de dissimuler les cas de séropositivité, peu osent faire des vagues. Être capable de tout et proposer toujours plus, ce sont les mots d'ordre pour espérer percer dans le milieu. Gros plans, petit budget, zéro scénario, zéro décor, zéro dialogue, le porno gonzo, très en vogue, s'affiche brutal et n'a plus grand-chose à voir avec un film. Derrière les égéries éphémères, les pionniers ne trouvent plus leur place.

Sous le règne YouPorn, Phyllisha Anne, ex-actrice, entreprend de monter un syndicat. le porno apparaît presque comme tout autre job. Je simplifie : pas de CDI, pas de contrats d'exclusivité, pas de protection sociale. Et la mort en bonus. Phyllisha Anne ne semble pas craindre de s'imposer en agitatrice. Pour elle, il est trop tard, elle ne connaissait pas ses droits au moment voulu, mais elle peut aider la nouvelle génération. L'initiative rassemble. Les plus rodés épaulent les jeunes recrues, cette famille un peu particulière se serre les coudes. Laureen Ortiz pense alors assister à un mouvement sans précédent… mais Phyllisha Anne disparaît. En recoupant les infos dont elle dispose et celles qu'elle récolte chaque jour sur le terrain, elle se lance à sa recherche.

Sans préjugés, la journaliste rend compte d'une vision inhabituelle du milieu du X. À travers les nombreux entretiens qu'elle rapporte, j'ai réussi à voir les travailleurs du sexe comme des gens « normaux ». Car oui, des préjugés, j'en ai. Une gamine de 18 ans qui contacte un producteur en lui listant tout ce qu'elle est prête à faire, ça me dépasse. Curieuse, j'ai tapé quelques noms croisés au fil des chapitres sur le net et (ce n'est pas toujours leur visage que Google propose en premier) j'ai découvert monsieur et madame Tout-le-monde, à l'exception de deux ou trois producteurs à l'air vicelard. Exit les clichés, la mode est à l'ordinaire, le public, en majorité masculin, ne fantasme plus sur les blondes peroxydées taillées comme des tops brésiliens. Nombre d'acteurs et actrices sont issus de familles catholiques pratiquantes et n'ont pas connu d'adolescence mouvementée. Nombre ont en commun également un besoin de reconnaissance qu'ils n'ont su trouver ailleurs que dans le X, qui « peut offrir la sensation réconfortante d'appartenir à une famille où chacun se reconnaît un peu dans l'histoire de l'autre, où les gains financiers et les moments de célébrité donnent le sentiment d'exister, peut-être même l'illusion d'être aimé, pendant que les fissures se creusent derrière le vernis. » Derrière le vernis, ce n'est pas beau à voir. Drogue, alcool, pression, dépression, précarité, et le sida qui rôde.

Porn Valley est un très bon bouquin, écrit avec simplicité et, me semble-t-il, sincérité. Laureen Ortiz n'hésite pas à mentionner des détails de sa propre jeunesse pour mieux cerner les personnalités. Ç'aurait pu être elle, sur ce tournage clandestin, mais elle a fait d'autres choix de vie, a encaissé différemment les désillusions. Elle aurait pu, elle aussi, mal placer ses ambitions, se faire berner par son employeur, croire au rêve américain et se planter. Triste portrait d'une communauté marginale pourtant pièce maîtresse de l'économie US, cette enquête pose des questions qui dérangent. Et pour le dire franchement, je me suis demandé, à plusieurs reprises, à quel moment l'humanité était partie en c***lles.


Un grand merci à Babelio et aux éditions Premier Parallèle.
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une enquête au long cours au coeur de la Porn Valley. Car, en Californie, non loin de la Silicon Valley et d'Hollywood se niche le haut lieu de l'industrie du X américain. Les geeks de la Silicon qui s'y sont aventurés y travaillent en effet sur les nouveaux sites web du porno, lesquels attirent des millions de click par jour (rien que PornHub tourne autour des… 800 visites à la seconde !).
De leur côté, les apprenties actrices assurent le turn-over constant des nouveaux « visages » du hard. Car depuis son « âge d'or » des seventies et le premier boom de la vhs, le X a bien changé et les vétérans du métier ont parfois beaucoup de mal à s'adapter aux nouvelles manières du XXIème siècle. le format long-métrage est à présent globalement abandonné, la scénarisation a disparu et les Tracy Lords ou Jenna Jameson ont laissé place à des starlettes interchangeables. Elles sont payées à la prestation (chaque spécialité étant tarifée avec précision) et enchainent des centaines de « scènes » en quelques mois avant de disparaitre dans l'anonymat…et la crainte d'être reconnue après leur reconversion. En dépit des sommes importantes qu'elles ont gagné (environ 1 000 dollars la scène), la plupart repartent aussi pauvres qu'elles étaient arrivées : drogue, contrats filous, vie de luxe, dépistage du sida, etc. Les « frais » nécessaires à cette existence.
Si quelques compagnies de « prestige » subsistent (Vivid, l'empire de Larry Flint, Penthouse,…) la majorité des tournages est aujourd'hui aux mains de MindGeek. Cette société tentaculaire se présente comme des spécialistes du développement web mais héberge la plupart des sites pornos les plus visités. le bouquin revient aussi sur les côtés « rock & roll » du X avec ces karaokés d'actrices, ces cérémonies fastueuses où les studios se décernent des « oscars », ces innombrables starlettes qui passent entre les bras tatoués des stars à la Marylin Manson ou Tommy Lee. Beaucoup d'anecdotes et quelques touches d'humour, par exemple lorsque Ortiz rappelle que si la plupart des performeuses ont l'âge légal pour tourner des vidéos hard elles n'ont pas celui requis pour boire une bière dans les fêtes organisées par les compagnies !
Adoptant un format à mi-chemin entre le journal de bord et le reportage façon journalisme gonzo (ça tombe bien pour le sujet !), l'autrice propose de nombreuses interviews. Des acteurs, des actrices, des réalisateurs et divers autres personnages plus ou moins impliqués dans cette industrie aux marges de la légalité qui emploie pourtant des dizaines de milliers de personnes. de la pornstar éphémère à la militante pour l'imposition de préservatif en passant par ceux qui se retrouvent sur les tournages pour bosser de 9 à 17 heures le plus « simplement » du monde, Laureen Ortiz dévoile le versant méconnu de la Californie. Cette « zone grise » brasse des sommes absolument démentielles et se voit exposée et explorée sans complaisance (assortie d'un rappel des nombreux suicides survenus dernièrement) mais sans charge excessive non plus.
Comme dans tout bon reportage « gonzo », l'autrice tisse également des points communs entre les « performeuses » et son propre parcours. Au final, elle se sent souvent très proche des interviewées et brosse un portrait pas très reluisant mais instructif de « l'industrie la plus décriée des Etats-Unis ». Un bouquin qui, en dépit de quelques longueurs et passages redondants, se lit agréablement.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Malheureusement, je préfère le dire d'emblée, j'ai été déçue par Porn Valley et je vous explique pourquoi :
- Mes attentes pour cette lecture n'ont pas été remplies : je pensais qu'il s'agissait d'un essai sur l'industrie de la pornographie, qui reviendrait un peu sur l'histoire de cette industrie pour parler de la situation actuelle, mais NON. Ce livre pourrait être classé comme une enquête journalistique/journal de bord. le récit n'est pas construit, ça part dans tous les sens et ce n'est pas objectif.
- Ma curiosité non plus n'a pas été comblée, j'ai l'impression de n'avoir rien appris de concret et d'avoir un peu perdu mon temps…
- Enfin, pendant un long moment, on part carrément dans une sorte d'enquête policière, où la journaliste cherche à tout prix une ancienne actrice porno, je n'ai pas vu l'intérêt de tout ce cheminement...
En bref, si vous souhaitez lire ce texte, ne vous attendez pas à un essai mais plus à un feuilleton le temps d'un été.
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" Porn Valley" de Laureen Ortiz propose aux lecteurs une immersion parfois envoutante et minutieuse dans le milieu du porno

à travers cette enquête l'écrivaine décrit d'une manière pertinente et intéressante les codes, les effets pervers de l'industrie du porno sur nos vies, sur l'économie et les acteurs principaux du milieu du X

cependant j'ai trouvé son livre trop théorique, tournant parfois en rond et ne s'intéressant pas réellement à l'aspect sociale mais plus économique du milieu du X ce qui parfois m'a lassé durant ma lecture
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le local de XBiz paraît lui aussi bien piteux face à la tour Larry Flint. Il se fond parmi les autres aux abords d'un quartier hispanique dont les trottoirs grouillent de monde, de vendeurs à la sauvette et de marchands de hot-dogs. On se croirait dans un coin d'Amérique du Sud, probablement parce que Los Angeles, à l'origine "El Publo de Nuestra Señora la Reina de Los Angeles del Rio de Porciuncula", est à la croisée des chemins et des continents.
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Au sommet de la bulle Internet, autour de l'an 2000, le maître de maison a ingénieusement investi dans une industrie qu'il juge peu sensible aux crises : les jeux d'argent. Après un premier casino, baptisé Hustler, il a fait l'acquisition, l'année précédent mon entretien avec Tony, d'un second établissement, situé dans le même quartier populaire de L.A. que le premier, entre Compton et Redondo Beach. C'est bien simple, "quelqu'un qui ne peut réussir dans les casinos est quelqu'un qui ne peut réussir comme homme d'affaires", a-t-il soufflé au Los Angeles Times.
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Hustler diffuse ses films sur douze chaines aux États-Unis et six en Europe. Tous les contenus ont pour particularité, presque anachronique, d'être payants. Ils sont produits, pour une minorité, en interne, tandis que l'essentiel est sous-traité par d'autres studios dans la Vallée ou en Europe. "De l'Est, précise Tony. En France les contenus scénarisés à la Marc Dorcel plaisent bien, mais ici ce n'est pas le cas, il faut du sexe tout de suite, ajoute-t-il.

- La mode du gonzo a gagné la France aussi, je crois. Les choses changent...

- Oui, c'est toute la culture qui a changé, même à Hollywood. Avec les fusions et acquisitions, de très gros groupes se sont constitués. Le porno connait la même évolution. Et les temps ont changé pour les acteurs et actrices, aussi. Avant, c'étaient des marques, maintenant ils peuvent devenir des stars, mais ce sera temporaire."
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« L’industrie du porno, une économie énorme sans aucune régulation » | Plus Près De Toi (Radio Nova)
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