Tâleb

Une famille Afghane, chassée d'Afghanistan lors de l'arrivée des chars soviétiques à Kaboul en décembre 1979, après quelques séjours dans des camps de migrants s'installe à Peshawar au Pakistan.
Parmi eux, Hâfiz le jeune fils de 11 ans s'intègre tant bien que mal. Il est toujours considéré comme l'étranger et après le décès inexpliqué de sa soeur qu'il chérissait, il décide d'entrer dans une école Coranique. Pendant les six années que dure l'enseignement, il deviendra un grand connaisseur du Livre. Il entendra les discours des tâleban qui savent structurer leur propos pour convaincre, endoctriner.
Hâfiz devient « fonctionnaire de la terreur » comme il le dit lui-même, c'est-à-dire gendarme de l'Islam chargé de contrôler au quotidien le respect de « l'ordre Islamique » instauré dans la ville. Il fait partie des troupes du Molah Omar.
Parfois le doute s'installe, bien vite jugulé par l'étude du Livre.

L'auteur nous dévoile sans parti-pris la vérité d'un jeune homme qui n'a jamais eu d'autre grille de lecture du monde que celle donnée par un enseignement unilatéral, dogmatique, sous couvert d'une école Coranique et des Molah, sans ouverture sur l'extérieur.
Sébastien Ortiz nous conduit a une réflexion à laquelle nous ne pouvons échapper, sans nous influencer. Il y a du journalisme mais aussi de la poésie dans ce texte.

A l'heure où l'on passe des heures à débattre sur ce qui conduit certains à épouser la cause du Jihad, il faut lire ce genre de livre pour mieux comprendre une partie du sujet.
Vous aurez compris que je vous recommande vivement cette leccture…