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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant de connaître la notoriété l'autorisant à cesser cette activité qu'il avait finit par abhorrer, Georges Orwell fut un temps bouquiniste à Londres. Un métier de commerce des livres qui, dit-il, avait abouti à l'époque à un désamour des livres. Mais pourquoi donc ? Et là Orwell de décrire avec une ironie féroce les clients qui défilaient dans sa poussiéreuse échoppe. Pour certains disposés à débourser le moins possible, voir à ne rien dépenser du tout, sinon le temps et la patience du libraire (ce qui d'ailleurs poussa Orwell à se demander si on pouvait « établir une corrélation entre le prix des livres et la valeur que l'on en retire »), quant d'autres ne venaient que pour acquérir des parutions aussi récentes qu'ineptes, ou pire désiraient absolument un livre dont ils avaient oublié titre et auteur. Bref, aux yeux d'Orwell, un défilé de gens sans intérêt qui ôta toute noblesse à son travail de bouquiniste éclairé. Mais lui donna l'occasion d'écrire ces quatre savoureux articles à découvrir absolument, qui aussi témoignent avec dérision de son expérience de critique littéraire et de lecteur.

Challenge MULTI-DEFIS 2023
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Sommes-nous ce que nous lisons.
Editions 1001 Nuits. 2022 George Orwell

Quand vous occupez un poste non pas en vue dans la société mais dans un endroit de courants d'air où vous voyez quantité de gens que vous intéressez subitement parce que vous en êtes l'instrument, c'est vous le premier qui changez votre point de vue sur les comportements et les moeurs humains. L'angle de vue est imparable, parce que vous voyez au grand jour les mesquineries et les singularités des gens rarement à leur avantage qui prêtent plutôt à sourire, voire à se moquer ; chose qui vous passait largement à côté quand vous n'étiez pas de la partie. Il arrive parfois même que vous recueilliez des confidences des gens qui vous tournent autour comme des mouches sur la motte de beurre sans plus d'intérêt que ça, et là ma foi, c'est tout de même gratifiant car cela vous permet d'entrer dans la vie intérieure des gens qui fut impensable avant. On commence peut-être là à vous prendre au sérieux, et vous semblez devenir un personnage important de la société, sans trop se fatiguer. Tout cela n'est qu'apparence bien sûr. Il est possible que dans un premier temps, vous n'ayez pas conscience de cette richesse que vous procure l'emploi. Immanquablement avec le recul, on finirait même par le regretter.

Pour l'heure, la richesse du propos c'est George Orwell qui nous l'offre avec une malice incroyable puisqu'il fut comme l'on sait bouquiniste à Londres, métier de subsistance, avant d'accéder clairement à la notoriété ; ce premier et court texte donne parfois le sentiment qu'une vocation puissante était en train de naître, brinqueballée par le vagabondage du personnage, non pas celle de bouquiniste bien sûr mais d'écrivain doté d'un fort tempérament et d'un humour qui dépote. Cet écrivain dérangeant a eu vite cure de cette ambiance feutrée et confinée sentant la naphtaline, mais lui a permis d'approfondir le mystère des dessous de la société, ses vanités. J'y retrouve parfois de la distanciation chère à Octave Mirbeau.. le recueil de chroniques dont il est question ici date des années pré-guerre et immédiate post-guerre et préfigure en quelque sorte l'écrivain célèbre qu'il voulait être..

Cela n'est pas une critique mais un aperçu sommaire des intentions de l'auteur qui va évidemment s'attarder sur les livres dont la valeur selon lui varie d'un poids très inégal..
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Ce petit livre est composé de quatre articles que George Orwell avait publié dans des journaux.

Souvenirs de libraire (Fortnightly novembre 1936),

Confession d'un critique littéraire (Tribune le 3 mai 1946),

Les bons mauvais livres (Tribune le 2 novembre 1945),

Des livres ou des cigarettes (Tribune le 08 février 1946)

En plus un petit résumé sur La vie de George Orwell.

J'ai trouvé ce livre à la librairie la Pensée sauvage et c'est le titre qui m'a appelé, j'ai craqué.

Oui nous sommes ce que nous lisons, nos lectures sont les reflets de notre personnalité. Des livres fleurs bleus pour les romantiques et des roman noirs pour les amateurs de frissons, nos lectures sont adaptées à nos besoins selon nos états d'âmes.

J'ai bien aimé ces articles qui sont basés sur les expériences professionnelles dans le milieu littéraire de l'auteur.

Il raconte ses histoires avec sincérité et un humour fracassant sur ses expériences de libraire.

Son opinion sur les clients de la librairie, ses avis sur les livres qu'il a lu et chroniqué, les bons et les mauvais.

J'ai trouvé ce petit livre très amusant et je vous le conseille vivement.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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J'ai tout de suite été attirée par le titre de ce petit recueil, je pensais que c'était une analyse sur la personnalité des lecteurs par rapport à leur lectures. Hors, ce n'était pas du tout ça ! le titre m'a donc induise en erreur mais ce n'est pas grave puisque j'ai adoré lire ce petit livre !

Il s'agit en fait d'un recueil de quatre articles de Georges Orwell de part son vécu :

* Souvenirs de librairie publié en 1936 : Avis aux libraires, lisez cet article ! Vous allez vous reconnaître dans bien des situations que Georges Orwell décrit !
* Confessions d'un critique littéraire publié en 1946 : J'ai adoré lire ce texte teinté d'humour noir que j'ai trouvé très actuel. Je ne me suis pas sentie visée puisque je ne gagne pas ma vie en écrivant des critiques littéraires (je le fais par plaisir ) mais la vision de Georges Orwell est très réaliste. Il parle déjà « qu'une bonne partie de la critique, notamment celle des romans, pourrait échoir à des amateurs ». N'est-ce pas ce que l'on fait de nos jours ?

* Les bons mauvais livres publié en 1945 : Ici, il est question de lecture populaire qui est encore décriée aujourd'hui par les gens se disant « littéraire » !!

*Des livres ou des cigarettes publié en 1946 : Georges Orwell fait le calcul de ce que lui coûte sa passion pour les livres par rapport à ses dépenses de cigarettes ou encore ses sorties cinéma.(bien sûr les tarifs sont différents aujourd'hui, il faudrait faire la comparaison ! ) Je vous laisse découvrir par vous même ce qui l'en est !

Il y aurait encore beaucoup à dire en décryptant les mots de Georges Orwell qui soulève de vraies questions existentielles, tout ce que je peux encore vous dire c'est qu'il a éveillé en moi une conscience et je pense que mon comportement de lectrice va changer dès à présent !

C'est un petit livre mais avec de grands messages, je pense qu'on pourrait en débattre pendant des heures alors qu'il n'y a que 56 pages. Je ne regrette absolument pas mon choix de l'avoir mis dans mon panier !
Lien : https://deslivresmonunivers...
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Petite plaquette de 50 pages, reprenant 4 textes de l'auteur écrits entre 1936 et 1946, traduits de l'anglais par Charles Recoursé, au sujet des métiers et des usagers du papier imprimé. Dire que ce sont des textes complaisants serait mentir. Bien au contraire, il semble que George Orwell avait une dent contre ce milieu quand il les a écrits. Ils sont heureusement baignés par l'humour mordant de l'auteur et le lecteur s'en délecte.
Particulièrement quand il s'épanche sur son expérience de bouquiniste. « Une grande partie des gens qui poussaient la porte du magasin appartenait à une engeance qui aurait été pénible n'importe où, mais à qui la librairie ouvrait des possibilités insoupçonnées. »
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"Sommes-nous ce que nous lisons ?" est un recueil de quatre articles de George Orwell publiés pour l'un dans le magazine Fortnightly en 1936 et pour les autres, dans Tribune en 1945 et 1946.

Dans ces écrits, Orwell s'inspire de ses expériences de libraire, de critique littéraire et de lecteur pour nous livrer ses pensées livresques. Mais attention, il le fait sans langue de bois, et tant pis si ça dérange !

Vous croiserez ainsi des frileux qui vont se réchauffer en librairie sans bourse délier, des voleurs à la technique bien rodée, des originaux qui passent des commandes par plaisir, sans venir les chercher. Mais heureusement, vous croiserez aussi des amoureux des livres ! le tout sous le regard acéré d'Orwell : il a bien repéré que les livres les plus vendus étaient les livres à l'eau de rose, pendant que les classiques de Virginia Woolf ou George Moore prenaient la poussière.

Quant à la critique, quel travail ingrat ! "Un métier qui suppose, non seulement, d'encenser des bouses – bien que cela en fasse partie, comme je m'apprête à le montrer –, mais aussi d'inventer en permanence des réactions à des livres qui n'en provoquent pas l'ombre d'une." Et n'oubliez pas : "rien ne changera tant que l'on continuera à juger que tous les livres méritent d'être chroniqués." Voilà qui me rappelle un éternel débat de Bookstagrammeurs, n'est-ce pas ?

Quant à l'article dans lequel il compte les livres de sa bibliothèque, intégrant ceux qui lui ont été prêtés mais qu'il ne rendra jamais, il déclenche le rire en permanence, et à l'issue de ses comptes d'apothicaire, la sentence tombe : "il apparaît cependant que le coût de la lecture, même si on achète ses livres au lieu de les emprunter et si on lit un certain nombre de périodiques, demeure inférieur à celui du tabac et de l'alcool." À méditer...
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« À l'époque où je travaillais dans une bouquinerie, un endroit que l'on imagine souvent, lorsqu'on n'y travaille pas, comme une sorte de paradis où de vieux monsieurs charmants feuillettent à jamais des volumes reliés dans du cuir de veau. »

Après avoir lu et beaucoup aimé la Ferme des animaux de Georges Orwell, j'ai décidé de plonger dans ce petit recueil de quatre nouvelles qui me faisait de l'oeil depuis un petit moment.

Autant vous dire que je n'ai pas été déçue. J'ai redécouvert avec plaisir la plume d'Orwell, teintée dans ce recueil d'un humour que je ne lui connaissais pas. Je me suis retrouvée à 100% dans ce recueil qui met en lumière les faces cachées du métier de libraire.
Parce qu'être libraire c'est une passion, c'est le partage des livres, des discussions animées avec les clients pour partager telle ou telle découverte littéraire, c'est le métier de mes rêves. Mais c'est aussi des journées difficiles et chargées, et des gens qui ne conçoivent pas forcément la difficulté et les enjeux du métier de libraire.

Pour ceux qui souhaitent devenir libraire, qui s'intéressent à ce métier, et pour les curieux tout simplement, je vous conseille ce recueil qui se lit très rapidement et qui met en avant le fabuleux métier de libraire.
Lien : http://booksnco.fr/sommes-no..
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Au programme du #moisanglais aujourd'hui: short stories. Alors je triche un peu car ici ce n'est pas un recueil d'histoires courtes mais un tout petit livre adorablement mignon qui regroupe 4 textes sur les livres et la lecture de manière générale écrits par George Orwell.

Des articles publiés dans la presse dans les années 40 et qui font encore terriblement mouches de nos jours. Certains passages ont réellement raisonnés en moi. Soit George Orwell était vraiment visionnaire, soit notre monde n'a finalement pas tant évolué. Un peu des deux à mon avis.

Dans le premier, George Orwell parle du métier de libraire avec beaucoup d'humour, d'ironie et tant de vérités ! Dans le deuxième, les critiques littéraires sont à l'honneur (ou pas). Dans le troisième, mon préféré avec le premier, George Orwell nous parle des bons mauvais livres, ou peut-être les mauvais bons livres. C'est très intéressant, j'ai beaucoup aimé sa réflexion. Ce texte devrait être lu à un certain nombre de personnes encore de nos jours. le dernier est un constat sur le rapport aux livres, leur coût, en tant que loisir. Là encore il tape dans le mille !

Finalement, le seul défaut que je pourrais trouver à ce petit recueil c'est son titre qui ne me semble pas trop correspondre à l'ensemble des textes.
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