À l'abri des hameaux…
À l'abri des hameaux, de la mer familière et des routes,
Je foule en votre honneur les prés. Au moment du regain,
Nous les foulions de même et nous rivalisions dans le sillage
des fougères,
Portés par un désir qui naissait identique à son achèvement !
Ah ! J'embrassais en vous la bonté de la mer et des branches !
J'attendais que le plein de la nuit dévoilât votre intense tiédeur.
Le vent reprend sa course. Il fascine et soulève les cendres !
Ses trophées, commençant à pourrir sous l'empire des murs,
N'ont rien de comparable à ce qui demeurait entre nos mains
réunies
Tandis que, près des bois, aux confins de la terre et des eaux
Avant de s'éloigner, par un sentier mouillé, d'une funeste rive,
L'hiver me confirmait dans la possession d'un arbre abattu !
Les chênes d'autrefois sont couchés dans des tombes humides.
Ils engendrent l'horreur, ils souillent, souverains, un enclos
sablonneux
Où les roses jaunies, le défi délicat, l'aventure des feuilles
Recèlent tendrement le nid d'une nudité.
Ainsi le jour paisible à mes pieds se prépare et se nuance.
Une même ferveur enfantine, un même amour, un même nom
M'incline à découvrir entre les lourdes racines d'un saule
Toute une étroite grotte à l'abri du soleil et des eaux !
Le nid que je préfère est comblé par les feuilles qui tombent…