Des faits qui éclairent un peu plus la sale politique mené par le Qatar pour déstabiliser ceux qu'ils n'aiment pas avec l'appui de la France de Sarko en main avec l'Angleterre et les usa qui ont des comptes à régler.
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Le potentiel gazier libyen avec ses 1 548 milliards de mètres cubes de réserves quasiment inexploitées est une sérieuse menace. Le Qatar veut prendre position. Une position idéale, juste en face du gros marché européen. « La Libye était vue par le Qatar comme une base arrière, explique un ancien collaborateur de l’Élysée et de Matignon, fin connaisseur de la péninsule Arabique. Ils sont là-bas, isolés, avec l’Iran en face qui leur pose problème et dont ils pompent en réalité le gaz, puisqu’ils se partagent le même gros gisement dans le golfe Persique, le South Pars, le plus important au monde. Pour eux, c’était une solution stratégique. » Or la Libye n’attribue aucun gisement aux Qatari et décide de développer ses premiers sites de LNG avec Shell, qui exploite d’importantes concessions dans le golfe de Syrte.
En 2010 la conquête de nouveaux marchés est devenue une nécessité pour le Qatar. L’année précédente, le richissime émirat a tout de même enregistré, sous l’effet conjugué de la crise mondiale et de la découverte du gaz de schiste américain qui a fait s’effondrer les prix du GNL, une baisse de 90 % de ses bénéfices par rapport à 2008. Last, but not least, un joli projet de hub énergétique sur la côte libyenne, qui va produire de l’électricité en mixant gaz naturel et énergie solaire pour l’exporter par des câbles sous-marins en Europe, est en train d’échapper aux appétits qatari. Tripoli a préféré signer avec le Al-Maskari Holding Group d’Abou Dhabi, qui va y investir 3 milliards de dollars. « Le Qatar a juste remis au goût du jour un très vieux projet, affirme l’ancien collaborateur de l’Élysée. Dans les années 1990 déjà, ils avaient envisagé d’aider le retour au pouvoir de la famille royale des Senoussi en Libye. D’ailleurs, la seconde résidence de l’un des héritiers du roi Idris est bien à Doha. »
Idris Senoussi, fils d’Abdallah Senoussi, le fameux Prince noir qui avait tenté de renverser Kadhafi en 1970, a établi en effet depuis longtemps d’excellentes relations avec les dynasties arabes et principalement avec les Al-Thani. Idris n’est pas le prétendant officiellement reconnu comme hériter du royaume de Libye. Son Altesse royale se dit plus humblement « le porte-parole de la dynastie Al-Senoussi ». Marié à une marquise espagnole, il vit entre Rome et Londres et cultive ses amitiés dans les milieux de la noblesse florentine et romaine, sans dédaigner les milieux d’affaires. S’il n’a pas organisé comme son père un vrai coup d’État en bonne et due forme, du moins se dit-il prêt à « revenir dans le jeu ». En attendant, il est « dans les affaires ». Idris al-Senoussi a travaillé pour les plus grandes entreprises italiennes dont ENI, Condotte, Snamprogetti, Ansaldo. Il a été médiateur et conseiller pour la construction du terminal de GNL de Ras Laffan au Qatar et a fait entrer Enimont dans le capital de l’industrie chimique qatari, en boudant ostensiblement tout investissement libyen. « Un jour, peut-être plus tôt que vous le pensez, le peuple libyen sera de retour, libre, et il rappellera à l’Italie qu’elle a soutenu un dictateur. Les leaders passent, les peuples restent. Kadhafi n’est pas le genre à choisir un l’exil doré. Il mourra de mort violente ou de maladie », prophétise Idris al-Senoussi dès 1997 et depuis, il n’a toujours pas changé d’avis. (chapitre 15)
C’est un petit renard des sables, très clair, qu’on appelle aussi le fennec. L’un des plus rapides et des plus agiles de tous les mammifères. Quand il sort de son trou, il part comme une flèche, se retourne sur lui-même, fait des roulés boulés et, hop, il repart. C’est Kadhafi. Il bondit, il rate une cible, il rebondit. Une ultra-mobilité irrationnelle, qui est forcément bédouine. C’est dans l’initiative qu’il est le meilleur, dans l’offensive pour capter un objectif qu’il s’est déterminé tout seul, avant de s’en détourner.
Après les sacrifices… la nation en demande encore davantage… mais une nation qui ne reconnaît pas ceux qui se sont sacrifiés est une nation qui nie son histoire
Argent et ruse ont fait merveille plus de quarante ans. Mais, avec la révolte de Benghazi, qui menace de faire tache d’huile, les vieilles rancœurs et tensions éclatent à nouveau au grand jour.
Les échecs ne découragent pas les combattants, même s’ils finissent par se demander si le Guide de la Jamahiriya ne dispose pas de sept vies, comme les chats.