Un récit qui appartient clairement au genre fantastique mais que l'éditeur n'a pas jugé utile de mettre en avant (en le publiant par exemple dans une collection "genrée").
Comment cela doit-il être interprété ? Bon signe pour le genre ou pas ?
Soit on s'est dit qu'il ne fallait pas ghettoïser ce roman en l'enfermant dans une catégorie qui fait se pincer le nez chez l'intelligentsia parisienne ; soit le genre fantastique (et notamment le genre de l'invasion de zombies / infectés) est tellement entré dans les moeurs qu'il est désormais vu comme une production mainstream et qu'un éditeur peut se permettre de sortir un tel écrit avec une couverture "art contempo" à la "Monde diplômatique" (du jeu vidéo au cinéma, de la BD à la série télé, le zombie, ça rapporte gros désormais !).
J'ai ma petite idée là-dessus, mais je ne veux fâcher personne...
Nous avons là une relecture française du "
Je suis une légende" de
Richard Matheson.
L'action se déroule dans Paris et ce qui différencie ce héros-ci du Robert Neville de l'oeuvre de Matheson, c'est une approche un peu plus philosophique, plus réflexive du personnage principal en huis-clos qui questionne et se questionne sans cesse.
Ne boudons pas notre plaisir : il s'agit d'une production française qui n'a pas à rougir de honte et se lit d'une traite, mais elle a le seul défaut (à mon humble avis) d'arriver bien après ce qui a été (bien) fait auparavant et depuis plus de 40 ans, sans vraiment dépoussiérer fondamentalement le mythe du dernier survivant d'une invasion d'infectés.