Invité chez une amie musicienne, Antoine Verney s'isole durant la soirée faute de réussir à s'y intégrer. Lorsqu'il se réveille le lendemain, il se rend compte que tout le monde a été transformé en zombies.
Ce roman est présenté comme ''Un roman d'action, littéraire et psychologique, qui reprend les codes du genre pour mieux les subvertir." Franchement, cette phrase est la meilleure de tout le bouquin tant elle est drôle, parce que clairement, rien ne va dans ce court roman qui se prend très au sérieux alors qu'il se contente de piquer des idées sur d'autres bouquins, et de les reprendre en beaucoup moins bien !
Déjà dans ce roman, tout est incohérent et illogique. Dès le début, Antoine dort à point fermé alors que tout l'appartement est envahi de zombies... mais des zombies qui n'ont sans doute pas faim et qui sont très polis, puisqu'ils sortent sans venir le grignoter en guise d'au-revoir. le zombie bobo parisien est bien élevé, c'est à noter à son crédit ! Une fois enfin réveillé, Antoine se morfond sur lui-même, chouine, boit du vin dans un joli verre. Nettoyer tout le sang n'intervient pas tout de suite, et il lui faut plusieurs semaines pour penser à barricader l'immeuble/l'appartement où il vit. A noter d'ailleurs que le proprio doit planquer un Bricomarché dans son sous-sol, parce qu'Antoine trouve sans souci des planches et des clous pour condamner les fenêtres de huit appartements (quatre par étages). Antoine sait d'ailleurs clouer en silence, parce qu'il n'attire aucun des zombies présents dans la rue. Enfin, lorsqu'il fouille dans les placards, il trouve facilement plusieurs armes (dont fusils et pistolets), alors qu'il se trouve dans l'appartement d'une amie violoniste... y'a pas à dire, le bobo parisien est ultra-prévoyant et a anticipé la fin du monde !
Pour l'action, on repassera donc, parce que rien ne se tient.
Mais attention, on nous promet un roman ''littéraire''... ah parce que des romans non-littéraires, ça existe ? C'est quoi, la liste des courses ? Ca sent surtout la maison d'édition un poil élitiste qui explique que ''attention, les bouquins de zombie, c'est de la merdouille sf pour jeunes ignorants et attardés. Mais voyez, moi je vous présente un roman de zombies, mais littéraire ! Rassurez-vous donc, c'est de la belle et bonne littéraire blanche, et absolument pas de la littérature ''de genre'' hein, ce truc il ne faut même pas y toucher avec un bâton !'' Oui, on sent bien que les bobos parisiens ont besoin d'être rassurés : alors vois bobo, il s'agit d'un bouquin estampillée litté blanche et qui parle de bobos, alors lâche ce bouquin de
Bernard Henri Levy et viens le lire !
Enfin, on nous promet aussi un roman psychologique... sauf que la seule psychologie que j'ai vu là-dedans, c'est le nombrilisme d'un personnage narcissique et auto-centré, qui nous pond des perles de sagesse dignes d'un gosse de 10 ans. le meilleur exemple est ainsi le chat : Antoine voit un chat dans la rue, il l'appelle puis lui envoie une boite de thon dans un panier grâce à une longue corde. Attendri, il descend ensuite lui-même dans la rue pour récupérer le félin, sauf que des zombies arrivent et essayent de le bouffer. Il se voit alors contraint de rentrer chez lui, tout piteux, et voyant que les zombies ne mangent pas le chat, il en conclut que les animaux sont désormais les alliés des zombies, donc des ennemis de l'humanité (et il décide de butter le-dit chat). Parce que oui, Antoine a un QI de bulot, il ne se doute donc pas un seul instant que les zombies l'ont tout simplement entendu lorsqu'il a déplacé tout le bordel de sa barricade ! Pour la psychologie, on repassera donc, parce que ça tient plus de l'enfonçage de portes ouvertes que de la réelle finesse.
Quant au ''qui reprend les codes du genre pour mieux les subvertir'', non non, l'auteur ne subverti rien, il se contente de copier ce qu'il a vu ailleurs. Ah si pardon, l'auteur trucide les animaux gratuitement, oulalaaaaah qu'il est subversif cet auteur ! Oulah attention hein, on avait absolument jamais vu ça, c'est beau un homme qui ose !
Au final, ce bouquin est un bon gros pompage de ''
Je suis une Légende'' de
Richard Matheson... sauf que Matheson avait du talent, lui.