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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je me souvenais vouloir lire ce livre quand je fréquentais encore une médiathèque. Ce n'est seulement que hier soir que je me suis aperçue que je l'avais lu en retrouvant mes listes de lectures que je tenais entre 1997 et 2007 (500 romans lus pendant cette période sans compter les BD et mangas). Ces listes se sont étoffées au fil des ans pour contenir des minis résumés et critiques de chaque livre.

J'ai donc lu ce livre en 2005 et si j'en ai gardé aussi peu de souvenirs, c'est qu'il m'a moins marqué que je ne l'aurais pensé au moment de la lecture.

En voici donc mon avis, mi-résumé mi-critique.

L'histoire se déroule en 1904-1905. Celle-ci comprend une dizaine de personnages issus de différents univers et surtout de différentes périodes historiques. Certains viennent de 1904, d'autres du passé et certains du futur, comme 1969 et 2232. Mais il ne s'agit pas forcément du futur que l'on connaît pour 1969, à savoir le IIIème Reich n'a pas réussi à s'établir. Nous avons également un extra-terrestre comme personnage.

L'un des personnages, un professeur, est venu dans le passé pour essayer de le comprendre et de réparer ses erreurs en matière de ligne temporelle (2 passés coexistants à une même date). Tous ces personnages vont néanmoins retourner dans le passé pour empêcher que l'irréparable ne se produise, à savoir l'assassinat d'un roi important pour éviter que la Première Guerre Mondiale ne se produise plus tôt que « prévu »... et ne devienne le monde connu par 2 des personnages, venant d'une ligne temporelle.

Une bonne partie de ces dérèglements du temps sont dûs aux doubles du professeur et de l'extra-terrestre, qui se sont un peu baladés dans tous les sens dans L Histoire.

Niveau écriture, ce roman est écrit de façon très original car il est fait comme un journal intime. 4 des personnages tiennent un journal intime dont un oral, un autre écrit ses mémoires. L'auteur les a donc intervertit tous pour former son roman.

L'histoire semble très intéressante même s'il m'en reste malheureusement aucun souvenir. Je vais néanmoins pouvoir me rattraper sous peu car j'ai récemment fait l'acquisition d'une intégrale de Michel Pagel, je pourrais ainsi de nouveau juger le travail de cet auteur français. A en croire les listes liées à ce livre, il appartiendrait au style steampunk. Malheureusement, je ne peux dire si j'ai apprécié ce style ou non. Si je le retrouve, je le relirais peut-être pour lui donner une critique digne de ce nom ^^

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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De Michel Pagel, je n'avais jusqu'à présent lu que des romans relevant de la fantasy (« Le roi d'août », « Les flammes de la nuit » ; « Les immortels »), sans jamais oser me pencher sur le volet SF (pourtant le plus conséquent) de sa bibliographie. C'est désormais chose faite avec « L'équilibre des paradoxes », un roman publié pour la première fois en 1999 et récompensé l'année suivante par deux prix prestigieux : le Rosny aîné et le Julia Verlanger. Réédité depuis par Denoël avec, en complément, une nouvelle d'une quarantaine de pages servant à introduire les principaux personnages (« L'étranger »), l'ouvrage mérite sans aucun doute tous les éloges qu'il a pu recevoir lors de sa sortie. L'action prend place en France, en 1904, où plusieurs faits divers bien étranges viennent secouer la Bretagne. Il y a d'abord ce fou furieux rendu coupable d'un véritable massacre à la sortie de la messe et qui semble tout droit sorti de l'armée d'Attila. Il y a aussi cet homme vêtu à la mode musulmane du XIIe siècle et qui assurera, après son arrestation par les gendarmes, être au service de Saladin. Et puis il y a cette femme dotée d'un bras jetant des éclairs, cet homme au physique repoussant qui attaque sauvagement tous ceux qui croisent son chemin, ou encore cette jeune femme qui se revendique comme une princesse appartenant à la cour de Catherine II de Russie. « Des affabulateurs ! », se moquent la plupart. Seulement un petit groupe d'individus composé d'un journaliste, d'un colonel de l'armée française et de son épouse, ne tarde pas à avoir la preuve qu'il n'en est rien. Ni une, ni deux, les voilà tentant désespérément de réunir tous ces déracinés du temps afin de leur venir en aide et, si possible, les renvoyer d'où ils viennent. Se forme peu à peu une équipe de choc constituée, entre autre, d'une jeune ado rebelle venue tout droit des années 60, d'une guerrière cyborg particulièrement belliqueuse, d'un scientifique de génie venu du futur, d'une authentique princesse russe ou encore d'un extraterrestre pacifiste. Un mélange détonnant qui promet de sacrés aventures !

Au programme : des voyages temporels, évidemment, mais aussi des mondes parallèles, un voyage semé d'embûches pour l'Afrique du nord, une attaque de pirates, un attentat à déjoué... Bref, on ne s'ennuie pas une seconde ! le roman est en effet foisonnant, Michel Pagel nous offrant un vrai roman d'aventure comme on les aime, plein de dangers, de rebondissements inattendus, de fausses pistes, d'amour contrarié, et, bien sûr, d'action. L'ouvrage a l'avantage de reposer sur une narration particulièrement efficace qui participe bien sûr à rendre le récit aussi dynamique. Ainsi, si l'auteur opte pour un découpage traditionnel en chapitres, eux-mêmes se trouvent divisés en une multitude de sous-parties constituées des extraits des journaux ou des enregistrements de plusieurs protagonistes de cette histoire. On suit donc les péripéties du groupe en passant du point de vue du journaliste Raoul, puis à celui du colonel Armand Schiermer, puis de son épouse Amélie, puis de la jeune et rebelle Sophie... le procédé permet à l'auteur de rythmer son roman de manière beaucoup plus énergique mais aussi de varier les styles en fonction des narrateurs. Si les personnages issus du début du XXe siècle s'expriment ainsi dans un français impeccable et usent d'un vocabulaire soutenu, c'est loin d'être le cas de notre ado de 1969 qui s'exprime pour sa part de manière très « cash » et ne s'embarrasse pas d'effets de style. le contraste donne un effet sympathique et permet d'accentuer les différences de points de vue entre personnages issus d'époques différentes. Et c'est justement là que réside l'une des plus grandes réussites de ce roman : l'humour. Sans aller jusqu'aux éclats de rire, certaines scènes sont tout de même franchement cocasses et ne manqueront pas de faire travailler les zygomatiques du lecteur. Je me suis pour ma part beaucoup amusée à voir Sophie initier ces prudes et guindées dames du début du XXe au roulage de joints, ou encore à constater les réactions outrées de ces messieurs devant les postures et le langage jugé tout à fait inconvenant de la jeune fille (qui, en bonne petite rebelle, ne résiste pas à l'envie d'en rajouter une couche dès qu'elle en a l'occasion).

C'est cet humour sous-jacent, ainsi que la naïveté dont font preuve les personnages issus du passé face à certaines coutumes ou technologies futuristes, qui permettent de rendre tout ce petit groupe aussi attachant. Malgré le nombre élevé de protagonistes, tous sont en effet suffisamment développés pour éveiller notre sympathie. La complicité qui ne tarde pas à s'installer au sein de cette équipe de choc (pourtant composée de personnalités très hétéroclite) se révèle d'ailleurs très agréable pour le lecteur qui prend dès lors beaucoup de plaisir à suivre leurs aventures. Aventures qui, malgré la légèreté du ton adopté par la plupart des narrateurs, risquent fort de se terminer de manière dramatique si nos voyageurs temporels venaient à échouer. Michel Pagel développe ici toute une théorie concernant les mondes parallèles et les voyages temporels qui, dans un premier temps, pourrait déplaire à un lectorat peu intéressé par ces considérations d'ordre scientifique (dont j'avoue faire partie...). Or, si l'auteur prend le temps de nous détailler cette fameuse théorie (qui sera d'ailleurs amenée à évoluer au cours du roman), il a heureusement l'ingéniosité de l'exposer par le biais de ses personnages de 1904 qui, évidemment, n'y comprennent pas grand chose et sont donc forcés de simplifier au maximum. Difficile d'en dire plus sans gâcher la surprise, mais sachez que tous ces personnages, en plus de venir d'une époque différente, ne semblent pas non plus venir du même futur. Ainsi, si Franz et Sophie arrivent de la même année, l'adolescente a grandi dans un monde qui ressemble au notre, tandis que le jeune homme est né au sein du grand Empire germanique qui est parvenuà asservir toute l'Europe au début du XXe siècle. Quelle réalité est la bonne ? Auxquelles de ces deux réalités l'année 1904 dans laquelle ils se trouvent appartient-elle ? Peuvent-ils, par leurs actions, orienter l'histoire vers l'un ou l'autre de ces futurs ? Autant de questions que notre équipe de choc va devoir résoudre avant de pouvoir tenter de repartir.

Le charme du roman vient aussi et surtout de la reconstitution de la France du début du XXe siècle que nous propose ici l'auteur. le choix des protagonistes de 1904 y est évidement pour beaucoup et chacun y va de sa petite référence ou de son argumentaire concernant la politique ou le modèle social de l'époque. C'est d'autant plus flagrant dans le texte qui précède le roman (« L'étranger »), une nouvelle divertissante mettant en scène un extraterrestre s'amusant à jouer les Arsène Lupin, qui aborde aussi un certain nombre de thématiques propres à l'actualité de ce début de siècle. Un dîner mondain nous donne par exemple l'occasion de constater l'essor des idées antisémites dans une partie de la classe politique française, tandis que plusieurs passages des mémoires du sympathique colonel Schiermer témoignent de l'esprit revanchards des Alsaciens à l'égard de l'Allemagne suite à l'annexion de leur territoire. le fait que Raoul Corvin soit journaliste à l'Humanité nous permet également de nous familiariser avec les idées de la gauche de l'époque (et de croiser, au détour des couloirs du journal, un certain Jaurès...). L'aspect auquel j'ai pour ma part été le plus sensible, et que j'ai trouvé traité avec beaucoup d'intelligence par l'auteur, concerne toutefois la place des femmes dans la société. A travers le journal d'Amélie, la femme du colonel, qui se démarque par son ouverture d'esprit, le lecteur se familiarise avec la condition féminine de la classe bourgeoise du siècle dernier : le port du corset, la soumission au père ou au mari, le poids des convenances visant à étouffer dans l'oeuf toute volonté d'émancipation, la diabolisation de tout ce qui touche au corps, et, plus spécifiquement, au sexe... Quand bien même Amélie est une femme plutôt en avance sur son temps, on ne peut s'empêcher de tiquer devant certaines de ses remarques ou celles de son amie Gilberte sur la bienséance, le viol, ou la place de la femme en générale. Heureusement il y a Sophie, la petite rebelle de 1969, qui va rudement secouer la mentalité encore très étriquée de ces dames, et ce pour le plus grand bonheur du lecteur !

Michel Pagel signe avec « L'équilibre des paradoxes » un roman follement distrayant, à base de voyages temporels, de futurs alternatifs et, surtout, d'aventures rocambolesques. Si vous voulez passer un bon moment de détente aux côtés de personnages hauts-en-couleur, vous devriez sans mal trouver votre bonheur ici !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Michel Pagel est incontestablement un auteur qui connaît son métier. L'équilibre des paradoxes est un roman qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière ligne. Comme Dreamericana, Pagel utilise un assemblage de « fragments » des journaux des différents protagonistes, ce qui n'empêche pas une trame continue forte. le suspens est impeccablement calculé à la fin de chaque fragment pour vous inciter à lire le suivant, les protagonistes suffisamment variés (un journaliste socialiste, un militaire revanchard, une femme presque-suffragette, et une jeune dévergondée des années 60) pour que les styles d'écriture soient naturellement différents. Bref, incontestablement L'équilibre des paradoxes est un bon roman.

Il se révèle plus décevant à mon avis sur deux points principaux.
Il est d'abord présenté comme un roman steampunk, voire même parfois comme « le premier véritable roman steampunk écrit par un Français ». La remarque est la même que pour Les Voies d'Anubis de Tim Powers. Où est la vapeur ? C'est un voyage temporel, à la Belle Époque, ni plus ni moins : ce n'est pas une uchronie puisque les héros veillent justement à ce que l'Histoire ne s'écarte pas de la trame que nous connaissons. Pas de technologie alternative donc. Où sont les punks ? où est la déviance ? On pourra revenir à ce que j'entends par steampunk pour comprendre que ce n'est pas, à mon sens, un roman steampunk.

Le voyage temporel est assez décevant également, se contentant de juxtaposer les univers parallèles, sans vraiment entrer dans les possibilités offertes par les paradoxes qu'il crée. Ici, ce qui est, est. Et ce-qui-est-mais-ne-peut-plus-être est quand même, sans sembler inquiéter ceux-qui-ne-devraient-plus-exister ... En ce sens le voyageur imprudent de Barjavel, 60 ans plus tôt, sans même apporter de réponses mais du moins en posant la question, allait déjà plus loin.
Lien : http://www.charbon-et-ether...
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Bretagne 1904, des personnages étranges venant du futur, du passé ou même d'ailleurs surgissent de nulle part, arrachés de façon inopinée, à leur environnement familier suite à une expérience scientifique incontrôlée. A l'issue d'événements déconcertants dont ils sont indirectement victimes, Armand, un militaire d'origine alsacienne attaché au ministère de la Guerre, Amélie son épouse et Raoul, journaliste à l'Humanité, vont enquêter et s'efforcer d'aider ces voyageurs temporels involontaires à réintégrer leur époque et se retrouver, malgré eux, engagés dans une lutte héroïque pour préserver le cours de l'Histoire telle qu'ils la connaissent et rétablir l'équilibre des paradoxes.
Michel Pagel propose avec son roman un subtil exercice de style en élaborant un récit, supposé se passer au début du XXème siècle. Sous forme d'extraits de journaux intimes, d'articles de presse ou à travers les notes des divers protagonistes, il donne à son roman un côté anachronique engageant et on s'imagine aisément plongé dans les aventures du professeur Challenger ou un feuilleton de Pierre Pevel. Michel Pagel jongle avec ses personnages et dépeint avec humour et pertinence ce choc de cultures temporelles, confrontant les acteurs de 1905 à un avenir qui les dépasse, que soit face à une technologie inconcevable ou des moeurs contestables et les visiteurs du futur à une bourgeoisie stricte, rigoureuse et empêtré dans une fâcheuse partialité. La conjugaison des différents points de vue des narrateurs, leurs états d'âme antinomiques et leur approche spécifique des différents aspects de l'intrigue permettent de concilier à la Science-Fiction, une étude sociologique mais aussi du romantisme.
Dans l'ensemble, c'est bien réalisé, l'atmosphère de la belle époque brillamment rendue avec des personnages en adéquation parfaite avec le sujet. L'auteur en profite pour se livrer à de pertinents questionnements sur l'évolution des mentalités et des progrès sociétaux dans leur ensemble. En jouant sur l'élasticité de l'Histoire, le récit présente à la fois des paradoxes temporels et des évolutions historiques divergentes mais les problèmes inhérents aux voyages dans le temps et aux mondes parallèles sont exposés de manière confuse, très tortueuse et parfois même simplement illogique.
Dans sa seconde moitié, le roman fait la part belle à l'aventure avec des pirates esclavagistes, de l'espionnage, des machinations diaboliques mais, pour autant, l'action traine en longueur, l'auteur étoffant artificiellement son histoire en multipliant à l'excès les mésaventures de ses héros.
La conclusion reste plutôt classique et singulièrement succincte, respectant la logique et la rationalité. Un roman sympathique et divertissant affichant une démarche originale mais, en complexifiant inutilement son propos, l'auteur en ternit l'intérêt sans véritablement susciter un bouleversement dans le genre.
Une courte nouvelle qui sert accessoirement de prologue, présente certains des personnages que l'on retrouve dans le roman. Ils poursuivent un mystérieux voleur à l'identité surprenante se faisant appeler l'étranger. Une histoire confuse, peu captivante et pour tout dire, négligeable.
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Une histoire de voyage dans le temps original, ses paradoxes traités de manière nouvelle dans une ambiance Steampunk (du moins son époque de référence) : un savant "fou" créé un court moment de diffraction temporelle et voilà réunis autour de son cadavre une dizaine de personnages venant d'époques différentes (passé et futur) et même venus d'une autre planète. Pire, ce faisant il a créé un deuxième futur où toute l'Europe est devenue germanique (serait-ce forcément pire qu'aujourd'hui, entre nous...)... Un écheveau complexe a débrouiller.
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