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Citations sur Le château de ma mère (145)

- Cette messe, dit l'oncle, a été très belle. Il y avait une crèche immense, l'église était tapissée de romarins en fleur, et les enfants ont chanté d'admirables noëls provençaux du quatorzième siècle. C'est pitié que vous n'y soyez pas venu !
- Je n'y serais allé qu'en curieux, dit mon père, et j'estime que les gens qui vont dans les églises pour le spectacle et la musique ne respectent pas la foi des autres.
- Voilà un joli sentiment, dit l'oncle. D'ailleurs, venu ou non, vous y étiez tout de même ce soir.
Et il se frotta les mains joyeusement.
- Et comment y étais-je ? demanda mon père sur un ton un peu ironique.
- Vous y étiez avec toute votre famille, parce que j'ai longuement prié pour vous !
A cette annonce imprévue, Joseph ne sut que répondre, mais ma mère fit un beau sourire d'amitié tandis que l'oncle se frottait les mains de plus en plus vite.
- Et quelle faveur avez-vous demandée au Tout-Puissant ? dit enfin Joseph.
- La plus belle de toutes : je l'ai supplié de ne pas vous priver plus longtemps de sa Présence, et de vous envoyer la Foi.
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La matinée se passa comme à l'ordinaire, mais vers dix heures, une ondée nous surprit près des barres du Taoumé. Elle dura une dizaine de minutes, que nous passâmes sous les rameaux épais d'un grand pin : mon père mit à profit ce repos pour nous enseigner qu'il ne fallait en aucun cas se mettre à l'abri sous un arbre
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Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.
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O collègue !

je met la main à la Plume pour te dire que les grive sont pas venu cet année. rien mé rien, même les darenagas sont parti. comme Toi. j'en n'ai pas prit Deux.les perdrots non plus. j'y vais plus cé pas la pène. il veau bien mieux Travaillé à l'Ecole pour apprendre l'Ortograffe autrement quoi ?
[...]
En plus, ils m'ont volé douze Pièje et au moins Sinquante Grive. Je sé quicé.
[...]
Lili.
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Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
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Je repris ma route d'un pas assuré. Il se leva, remit le cou du sac sur son épaule, et se hâta pour me rattraper. Il passa devant moi, s'arrêta, me regarda une seconde et dit avec émotion:
- "Tu es formidable!"
Je pris aussitôt l'air formidable, mais je ne répondis rien.
Il me regardait toujours et dit encore:
- "Il n'y en a pas deux comme toi!"
Enfin, il me tourna et reprit la marche en avant...Cependant, dix pas plus loin, il s'arrêta de nouveau et, sans se retourner
il dit encore:
-" Il n'y a pas à dire: tu es formidable!"
Cette admiration stupéfaite qui flattait ma vanité me parut soudain très inquiétante, et il me fallut faire un effort pour rester formidable.
J'étais sur le point d'y réussir lorsqu'il me sembla entendre au loin, sur notre droite, comme une glissade dans la pierraille. Je m'arrêtai, je tendis l'oreille. Le bruit recommença.
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Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.
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Le jeudi après-midi, ma mère nous mena chez la tante Rose, pour savoir ce qu'elle avait décidé. Ce fut une grande déception: elle déclara qu'elle ne pouvait pas "monter à la villa", à cause du cousin Pierre, qui prenait une importance tout à fait injustifiée. Ce pompeur de biberons commençait à bavoter des sons informes, auxquels elle répondait de vraies paroles pour nous faire croire qu'il avait dit quelque chose. C'était un spectacle navrant.

De plus, devant ma mère émerveillée, elle retroussait les babines du petit animal, et nous montrant sur sa gencive un grain de riz, elle affirma que c'était une dent et qu'à cause de cette dent, elle craignait pour lui le froid, le vent, la pluie, l'humidité et surtout l'absence de Gaz.

(...)

Paul tira la conclusion de ce désastre, et il dit, d'une voix égale : "Moi, quand j'aurai des enfants, je les donnerai à quelqu'un."

(pp.112-113)
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Il s'arrêta net, et regarda fixement derrière moi.
Du bout des lèvres, il murmura: " Baisse-toi doucement, et ramasse deux grosses pierres!"
Soudain terrorisé, et rentrant la tête dans mes épaules, je restai immobile.
Mais je le vis se baisser lentement, les yeux toujours fixés sur quelque chose qui se trouvait derrière moi et plus haut que moi... Je me baissai à mon tour lentement... Il avait pris deux pierres aussi grosses que mon poing... Je fis de même...
"Tourne-toi doucement "chuchota-t-il.
Je fis tourner ma tête et mon buste: je vis, là-haut, briller dans l'ombre deux yeux phosphorescents.
Je dis dans un souffle :
"C'est un vampire?
-Non, c'est le grand-duc."
En regardant de toutes mes forces, je finis par distinguer le contour de l'oiseau.
Perché sur une saillie de la roche, il avait bien deux pieds de haut. Les eaux l'avaient chassé de son nid, qui devait être quelque part dans le plafond.
"S'il nous attaque, attention aux yeux !" chuchota Lili.
L'épouvante m'envahit soudain.
" Partons vite, dis-je, partons ! Il vaut mieux être mouillé qu'aveugle !"
Je sautai dans la brume: il me suivit.

(pp.42-43)
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Mais dans mon pays de Provence, la pinède et l'oliveraie ne jaunissent que pour mourir, et les premières pluies de septembre, qui lavent à neuf le vert des ramures, ressuscitent le mois d'avril. Sur les plateaux de la garrigue, le thym, le romarin, le cade et le kermès gardent leurs feuilles éternelles autour de l'aspic toujours bleu, et c'est en silence au fond des vallons, que l'automne furtif se glisse: il profite d'une pluie nocturne pour jaunir la petite vigne, ou quatre pêchers que l'on croit malades, et pour mieux cacher sa venue il fait rougir les naïves arbouses qui l'ont toujours pris pour le printemps.

C'est ainsi que les jours des vacances toujours semblables à eux-mêmes, ne faisaient pas avancer le temps, et l'été déjà mort n'avait pas une ride.

Je regardai autour de moi, sans rien comprendre.

"Qui t'a dit que c'est l'automne?"

--Dans quatre jours c'est saint Michel, et les sayres vont arriver. Ce n'est pas encore le grand passage -- parce que, le grand passage, c'est la semaine prochaine, au mois d'octobre..."

Le dernier mot me serra le coeur. Octobre! LA RENTRÉE DES CLASSES!
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