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Citations sur Le château de ma mère (145)

Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.
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Le soir, dans mon lit, je relus le message de Lili, et son orthographe me parut si comique que je ne pus m'empêcher d'en rire... Mais je compris tout à coup que tant d'erreurs et de maladresses étaient le résultat de longues heures d'application, et d'un très grand effort d'amitié : alors, je me levai sans bruit sur mes pieds nus, j'allumai la lampe à pétrole, et j'apportai ma propre lettre, mon cahier et mon encrier sur la table de la cuisine. Toute la famille dormait : je n'entendais que la musique du filet d'eau qui tombait dans la cuve de zinc, au dessus de l'évier.
Je commençai par arracher d'un coup sec, trois pages du cahier : j'obtins ainsi les dentelures irrégulières que je désirais. Alors, avec une vieille plume, je recopiai ma trop belle lettre, en supprimant la phrase spirituelle qui se moquait de son tendre mensonge. Je supprimai aussi au passage, les s paternels ; j'ajoutai quelques fautes d'orthographe, que je choisis parmi les siennes : les orthollans, les perdrots, batistin, la glue et le dézastre. Enfin, je pris soin d'émailler mon texte de quelques majuscules inopinées. Ce travail délicat dura deux heures, et je sentis que le sommeil me gagnait... Pourtant, je relus sa lettre, puis la mienne. Il me sembla que c'était bien, mais qu'il manquait encore quelque chose : alors, avec le manche de mon porte-plume, je puisai une grosse goutte d'encre, et sur mon élégante signature, je laissai tomber cette larme noir : elle éclata comme un soleil.
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Mais dans les bras d'un églantier, sous des grappes de roses blanches et de l'autre côté du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son coeur fragile les roses rouges du colonel. elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu'elle était chez son fils.
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Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins.
Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.
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Telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
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Comme on est faible quand on a tort.
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Telle est la vie des hommes. Quelques joies effacées par d'inoubliables chagrins.
Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.
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Lili savait tout; le temps qu'il ferait, les sources cachées, les ravins où l'on trouve des champignons, des salades sauvages, des pins-amandiers, des prunelles, des arvousiers; il connaissait, au fond d'un hallier, quelques pieds de vigne qui avaient échappé au phylloxéra, et qui murissaient dans la solitude des grappes aigrelettes, mais délicieuses. Avec un roseau il faisait une flute à trois trous . Il prenait une branche bien sèche de clématite, il en coupait un morceau entre les noeuds, et grâce aux mille canaux invisibles qui suivaient le fil du bois, on pouvait la fumer comme un cigare.

(p.27-28).
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Le matin, vers six heures, nous emmenâmes Paul (*), encore mal éveillé, mais assez joyeux de l'aventure, et il marcha bravement entre nous.

En arrivant au Petit-Oeil, nous trouvâmes, pris au premier piège, un pinson.

Paul le dégagea aussitôt, le regarda un instant, et fondit en larmes, en criant d'une voix étranglée :
" Il est mort ! Il est mort !
- Mais bien sûr, dit Lili. Les pièges, ca les tue !
Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Il faut le démourir ! ..."
Il essaya de souffler dans le bec de l'oiseau, puis le lança en l'air pour aider son essor... Mais le pauvre pinson retomba lourdement, comme s'il n'avait jamais eu d'ailes... Alors le petit Paul ramassa des pierres et se mit à nous les lancer dans un tel état de rage que je dus le prendre dans mes bras, et le rapporter à la maison.

(pp30-31)
(*) petit frère de Marcel, il n'a que quatre ans.
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Le soir, dans mon lit, je relus le message de Lili, et son orthographe me parut si comique que je ne pus m'empêcher d'en rire. Mais je compris tout à coup, que tant d'erreurs et de maladresses étaient le résultat de longues heures d'application, et d'un très grand effort d'amitié : alors je me levai sans bruit sur mes orteils , j'allumai la lampe à pétrôle, et j'apportai ma propre lettre, mon cahier et mon encrier sur la table de la cuisine. Toute la famille dormait...
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