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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme beaucoup d'entre nous, surtout les garçons je pense, (sans sexisme aucun), j'avais lu avec gourmandise dans mes jeunes années (12/14 ans) la trilogie : La Gloire de mon père, le Château de ma Mère, le Temps des Secrets, et à cette époque, on attendait la sortie du quatrième tome des Souvenirs d'Enfance, le Temps des Amours. Une ombre planait sur ce dernier titre, pourquoi ne publiait-on pas ce tome ? Était-ce inconvenant (nous sommes au début des années 70), Pagnol avait-il terminé ou non ce livre ? Toujours est-il que le temps passait et que Pagnol disparut en 1974 sans publier la fin des ses souvenirs d'enfance. Trois ans plus tard enfin le livre vit le jour, non pas dans l'indifférence générale, c'eût été dommage, mais avec le temps nombre d'entre nous étant passé à d'autres lectures ce nouvel opus n'eût pas le retentissement de ses trois ainés. Et pourtant…

Je viens de terminer ce récit et je doit avouer que je m'en veux de ne l'avoir pas cherché plus tôt. C'est un véritable régal et si le texte est composé de petites nouvelles ou souvenirs, sans réellement de lien chronologique entre tous, j'ai retrouvé avec délice le ton affectueux et joyeux de l'évocation des années lycée de Marcel.
Dans un vocabulaire qui ferait pâlir d'envie plus d'un « auteur » d'aujourd'hui, les aventures de Pagnol et ses condisciples Lagneau, Yves, Peluque ou Babeille, ou encore M. Sylvain, et même son père Joseph dans une mémorable partie de boules, c'est avec le chant des cigales en musique de fond et l'odeur de la garrigue sous le soleil d'été que l'on se promène dans les évocations de la jeunesse de l'auteur.
Est-ce que le texte a vieilli ? Bien des situations seraient inconcevables dans nos lycées modernes, mais le plaisir que Marcel a pris pour nous raconter ses amis et ses rencontres et la truculence des personnages, nous font vite oublier que ces aventures ont déjà un siècle. Et est-ce que l'on s'interroge sur l'âge qu'aurait pris l'oeuvre De Balzac, Hugo ou de Giono ?

Bref vous l'aurez compris, j'ai passé un merveilleux moment à renouer avec les souvenirs de l'auteur et c'est avec un plaisir non dissimulé que je vais bientôt reprendre la lecture des trois premiers tomes.

À lire à tout âge sans retenue.
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Cet ultime volet des mémoires de jeunesse de Marcel Pagnol vient compléter le personnage de l'enfant en voie d'adolescence. Il y sera moins question d'amours que de camaraderie et de solidarité dans un milieu bien plus contrasté que la communale: le lycée de l'époque commençant dès la sixième,, soit notre actuel collège. Ce lycée, donc, qui n'était pas ouvert à tous mais aux plus riches, et aux plus méritants, c'est à dire les boursiers;
Marcel le fils de "hussard de la République" se trouve propulsé parmi les gosses de médecins, de commerçants, de notables, avec lesquels il développera une amitié dans un cadre totalement citadin. le récit est émaillé des portraits de pions et de profs qui jalonnent toute vie de potache. Il est impossible de pas rire à la lecture de certains épisodes (l'affaire des pendus, l'affaire Lagneau, la société secrète du trèfle rouge) d'autant que la faconde de Pagnol s'habille d'une jolie finesse stylistique.Il n' y a plus guère d'unité de construction, car ces écrits furent plus ou moins des commandes, écrites séparément et réunies en un volume par l'éditeur. le récit de la peste de Marseille vient lester d'un peu de sérieux et de crainte ce recueil d'une vie qui s'ouvre au bonheur des apprentissages et des rencontres. ce printemps de la vie fut écrit un peu en dilettante par un homme d'âge mûr, et publié après sa mort. Il laisse un joli parfum de jeunesse et parachève avec une grâce elliptique le cycle autobiographique de Pagnol.
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« le Temps des amours » (1977) est le quatrième tome des souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol (après « La Gloire de mon père », « le Château de ma mère » et « le Temps des secrets ») Ce livre, paru après la mort de l'auteur (1974) fut composé par l'éditeur à partir des notes laissées par Marcel Pagnol et de ce fait ne présente pas le même « liant » que les tomes précédents. Mais, si la composition de l'ouvrage peut paraître un peu bancale, il n'en est rien concernant l'esprit qui l'anime, ni la nostalgie et la douceur dans lesquelles baignaient les trois premiers tomes, ni le ton familier plein de bonhomie, d'humour, de complicité avec le lecteur et de profonde tendresse qui est la marque de Marcel Pagnol.
Les dix textes proposés concernent pour la plupart des souvenirs de lycée, ainsi que des épisodes de vacances aux Bellons. Inséré dans l'ensemble, un long texte consacré à la Peste à Marseille en 1720, rappelle l'intérêt de l'auteur pour l'Histoire (on lui doit également une étude sur le Masque de fer ; parue en 1965). On retrouve l'humour et la truculence des volumes précédents, surtout à travers le personnage de Lagneau, son ineffable condisciple. Une belle ode à l'amitié, à l'attention de son ami Yves, et toujours la belle poésie « virgilienne » de ses balades dans les collines (Marcel Pagnol, rappelons-le, avait présenté en 1958 une traduction remarquée des « Bucoliques » dudit Virgile)
Le titre ne correspond guère au contenu du livre. D'amour, il n'en est question qu'une fois, dans le dernier chapitre, et il ne concerne pas Marcel, mais Lagneau. A la façon de Cyrano, il écrit pour son ami des lettres enflammées que celui-ci fera passer pour siennes. Un chapitre à la fois drôle et émouvant, où se manifestent les contrastes de l'adolescence : innocence et maturité, amour et amitié difficilement contrôlables, apprentissage de la sagesse…
Un autre thème parcourt en filigrane ce recueil : la vocation littéraire de Marcel. Elle ne fait pas de doute. Et lui, le premier n'en a jamais douté. Dans le chapitre « Je suis poète », il nous explique avec gourmandise cet amour de la langue et des mots qu'il a toujours eu (il y fait une première allusion dans « La Gloire de mon père » : « Ce que j'écoutais, ce que je guettais, c'était les mots ; car j'avais la passion des mots ; en secret, sur un petit carnet, j'en faisais une collection, comme d'autres font pour les timbres »). Petit clin d'oeil de Marcel Pagnol à lui-même : après avoir lu et expliqué à ses camarades son premier poème (« le grillon ») un de ceux-ci conclut gravement : « Moi, je te le dis sincèrement, si tu ne l'as pas copié, je suis sûr que tu seras de l'Académie Française ! » Ce que le jeune Marcel n'eut aucune difficulté à prendre pour argent comptant : « Je fus persuadé qu'il ne se trompait pas : la modestie ne vient qu'avec l'âge, quand elle vient ».
Ah ! Monsieur Pagnol, vous avez gagné le droit de n'être pas modeste. Oui, sans aucun doute, vous étiez poète, sans aucun doute vous étiez un grand auteur de théâtre et un grand écrivain. Et sans aucun doute vous étiez un grand metteur en scène de cinéma. Pour tous ces dons vous avez acquis l'admiration de millions de lecteurs et de spectateurs. Mais ce qui est plus important, c'est que pour beaucoup d'entre eux, je dirais même la quasi-totalité, vous avez acquis la reconnaissance et l'amour. Beaucoup d'écrivains sont des écrivains qu'on lit. Vous, monsieur Pagnol, vous êtes un écrivain qu'on lit et qu'on relit, mais surtout vous êtes un écrivain qu'on aime. Et pour l'éternité. Bien peu de vos confrères peuvent mériter ce titre.
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Ce quatrième et dernier tome des Souvenirs d'enfance est un peu particulier, puisqu'il a été publié à titre posthume sur la base des différents chapitres qui ont été retrouvés après la mort de Marcel Pagnol. Par conséquent, on ne retrouve pas un récit comme dans les trois précédents volumes, mais dix chapitres relatant chacun une anecdote, ce qui fait plutôt penser à un recueil de nouvelles.
En outre, on ne retrouve plus, le chapitre de la partie de boules mis à part, les héros des autres tomes. Comme l'écrit Pagnol lui-même : "sa chère famille n'était plus le centre de son existence", et ce livre est centré presque exclusivement sur le lycée et ses camarades de classe. Pagnol a toujours ce style inimitable et ce talent de conteur grâce auxquels on dévore tout de même ce dernier ouvrage même si, à mon goût, des personnages comme le petit Paul, l'oncle Jules ou Lili des Bellons avaient plus de magie...
Mais ce livre montre aussi l'évolution du narrateur et, avec la scène finale décrivant les résultats du baccalauréat, est une belle manière de conclure le cycle des Souvenirs.
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Quatrième et dernier tome de Souvenirs d'enfance. Malheureusement, et à ma grande tristesse, ce livre ne sera jamais fini puisque notre cher Marcel Pagnol; qui m'a fait découvrir une partie de son enfance et un petit garçon qui avait de vraies valeurs; a quitté ses proches pour toujours. Ce livre est inachevé, cela se voit à certains passages. Mais un de ses proches amis, qui nous raconte à la fin du livre, qu'il a avec d'autres personnes reconstitué ce livre avec des feuilles éparpillées sur le bureau du défunt écrivain. Marcel Pagnol avait promis le Temps des Amours et il l'a fait.
Encore une fois, j'ai ris des aventures de ce petit garçon, mais aussi été ému. A la fin du livre, j'ai ressenti l'âme de Marcel Pagnol dans ses mots et ses histoires. Il était là quelque part, et ça m'a beaucoup ému sans que je puisse l'expliquer. Ses mots, ses dialogues, ses personnages ont été écrit par lui - même à l'âge de soixante ans, près cinquante ans de souvenirs précis et détaillé qui resteront à jamais écrit sur ses pages blanches et que de personne qui l'ont lu et qui sont maintenant dans nos propre souvenirs. Un échange de souvenirs partagé j'espère encore pendant des siècles, tout ça grâce à l'écriture et aux livres que j'aime tant.
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Les Pestiférés est une longue nouvelle (67 pages, le chapitre 9 du Temps des Amours) que j'ai lue dans la foulée, d'une traite et avec grand plaisir.

« Il y a tant de maladies qui nous viennent par les navires ! dit le capitaine. Je connais cent sortes de fièvres, et c'est toujours la même chose : une grande chaleur de la peau, des plaques rouges, des plaques noires, du pus, des vomissements, et on n'y comprend rien… Quand il en meurt beaucoup, on dit que c'est la peste, et ceux qui restent meurent de peur. – Surtout à Marseille ! »

Une placette, à flanc de coteau, bordée de maisons bourgeoises et de quelques boutiques. Maître Pancrace, médecin très estimé va organiser la petite communauté composée de notables pour survivre à l'épidémie de Peste qui a ravagé Marseille en 1720. le Capitaine, Marius Véran, armateur enrichi par la Traite Atlantique, Maître Passacaille, le notaire, Maître Combaroux drapier fort riche, mais aussi fort dévot. En plus des notables, les commerçants, Romuald, le boucher, Arsène, mercier-regrattier, Félicien le boulanger. Et bien sûr, des femmes, des enfants, des vieillards.

Pancrace, dès le début de l'épidémie, alerte ses voisins. il revient du port où 3 portefaix sont morts dans les infirmeries. Dès qu'il est sûr que c'est bien la peste, il rassemble les hommes, ses voisins, leur fait part de la nouvelle.

Les premières mesures sont plutôt simples : brûler tous les effets qui auraient pu être en contact avec la maladie, et se laver soigneusement au vinaigre. Il organise le confinement:

« Enfin, tous ceux qui auront été obligés de quitter notre placette pour aller à leurs affaires devront dès leur retour prendre un bain d'eau vinaigrée et se savonner du haut en bas, très consciencieusement. Ce sont des précautions peu obligeantes, mais qui suffiront à nous préserver, du moins pour le moment. »

Pour survivre, il faut aussi mettre en commun les provisions, fabriquer des lotions avec des herbes médicinales : rue, menthe, romarin et absinthe macérées dans le vinaigre donnent le Vinaigre des Quatre voleurs détruisant les insectes qui propagent la contagion.

« J'allais justement dire, s'écria Pancrace, que dans toutes les épidémies les ordres religieux cloîtrés n'ont même jamais entendu parler du fléau qui faisait rage autour de leurs couvents. Eh bien, mes amis, nous allons suivre leur exemple, qui est fort peu honorable pour des moines qui devraient tout sacrifier à la charité chrétienne, mais qui convient parfaitement à des citoyens chargés de famille. »

Toute la communauté va vivre cloitrée à l'image des religieux.

Seul le drapier dévot va désobéir pour suivre la messe comme chaque jour malgré les injonctions de Pancrace

« je vous déclare, dit le docteur, qu'il faut renoncer à la messe pour quelques temps. le Bon Dieu qui nous voit saura bien que ce n'est pas par manque de zèle : il n'ignore pas, en effet, qu'une église, comme d'ailleurs tous les lieux de réunion, est un très dangereux foyer de contagion. »

Il reviendra avec la Peste mais n'entrera pas.

Désinfections, confinements, surveillance, utilisation d'eau non contaminée. Cela nous rappelle quelques souvenirs.

Quand la ville sera tellement ravagée que seul le feu peut lutter contre la contagion, il leur faudra fuir le quartier.
Mais je ne vous racontera pas comment, il faut bien ménager un peu de surprises!

Cette Peste de 1720 est très célèbre, au Château d'If une plaque rappelle que le capitaine du navire responsable de l'épidémie, y fut enfermé
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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- ''Fils du soleil et du Mistral ''🫒

Dernier tome des souvenirs d'enfance, publié après la mort de Marcel Pagnol

Un dernier recueil d'histoires drôles et touchantes sur les aventures de Marcel au lycée, de la 6eme a l'obtention de son bac, mais aussi un superbe récit sur l'épidémie de peste qui eut lieu à Marseille au début du XVIIIeme siècle

La plume de Pagnol est toujours aussi délicate et juste, décrivant le réel avec sensibilité et humour, et rend nostalgique d'une époque que l'on a pas connue -même si bien évidemment la nature posthume de cette oeuvre fait qu'elle n'a pas été fignolée comme l'artiste l'aurait voulu-
Sa façon de décrire Marseille nous y plonge intensément, ses mots rayonnent de l'éclat des lieux (voire de certaines personnes !) que les marseillais d'aujourd'hui connaissent encore si bien

Un dernier tome qui conclut l'aventure de l'enfance telle que l'a vécue Pagnol, et qui a la vertu -je pense- de réveiller de tendres souvenirs chez tous ceux qui le lisent
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Un moment d'enfance hors du temps. Comme toujours avec Pagnol, pour ses romans autobiographiques, nous sommes transportés dans un tourbillon de sensations, d'anecdotes qui n'en sont pas et de bonne humeur. Des passages qui font remonter une douce nostalgie d'une enfance qui n'est pas totalement la nôtre sans nous être non plus tout à fait inconnue.
Aucune description ne saurait faire justice à cette expérience que sont ces ouvrages.
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J'ai lu ce livre durant tout le mois. Presque tous les soirs quelques pages. Je n'avais pas envie de quitter les souvenirs d'enfance de Pagnol.

Ce dernier tome, même s'il est sorti après la mort de l'auteur, reste magnifique (même s'il y a un petit quelque chose en moins que dans les autres).

J'ai particulièrement apprécié l'histoire de Maître Pancrace au temps de la peste dans les années 1700. Une petite parenthèse de 50 pages dans ce récit de vie. Ça m'a donné encore plus envie de découvrir la plume de Pagnol dans ses autres livres hormis ses souvenirs d'enfance.

Marcel Pagnol avait le don pour faire rire, pour passionner le lecteur même avec de "simples" souvenirs d'enfance.
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Certes cela n'est pas tout à fait fini, peaufiné, construit... Mais bon, quel bonheur, ces accents, cette odeur, cette lumière...de notre enfance, avec ce style si beau, si fluide.
Seul bémol, cette histoire de peste qui semble un caillou dans la mare. Mais, à y regarder de plus près, ce caillou est une gangue de diamant! une brise fraîche dans la chaleur étouffante, un rayon de soleil en hiver!
Merci Monsieur Pagnol.
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