À travers ce conte slovaque revisité à la sauce contemporaine, Richard nous plonge dans un univers fantasmagorique. le Lac de Namestovo est le théâtre de ce récit. Que ce soit autour, sur ses berges, dans une chatka ou dans ses profondeurs, il occupe une place centrale. Nous ne sommes pas face à une quelconque monstruosité des marais. Néanmoins à la différence de la forêt des suicidés au Japon, cette vaste étendue lacustre regorge de noyés volontaires et de cadavres. Les promesses de l'ombre de Cronenberg version conte, c'est un peu le genre. Les protagonistes sont au nombre de deux puis rapidement de trois. Mirek le vieil ermite vivant reclus sur les berges du lac, Milan un enfant, orphelin ? qui s'est lié d'amitié avec l'ermite puis Tatiana, une professionnelle. Ce beau monde crée une famille improbable jusqu'au dénouement inattendu.
L'habit ne fait pas le moine et le salopiaud de Richard nous a bien pris dans ses filets. Il arrive à nous endormir et nous perdre dans les brumes de Namestovo. le conte suit une progression fine pour aboutir à une réalité violente et tragique. le dénouement est un choc et le début d'une autre histoire. Un acte fondateur. C'est fantasmé, crasseux, attendrissant, beau et terriblement poétique. On est bercé par une illusion mais les vapeurs enivrantes s'estompent pour laisser place à la réalité et sa tragédie. Il est tragique de se dire que le combat entre l'amour et la mort est perdu d'avance. Très beau et fin poignante.
PS Richard, j'ai tour à tour pensé au Merlin de Disney, au Fog de Carpenter, aux Promesses de l'ombre de Cronenberg, aux
contes de la bécasseDe Maupassant et forcément à Scorsese. Fais chié cette fin merde !!!