Quand un auteur conseille la lecture d'un autre auteur, forcément cela me titille et je me dis que cela mérite de bousculer ma pile de livres à lire.
Cela a été le cas quand je suis tombée sur la chronique de
Ghislain Gilberti, concernant le premier recueil de nouvelles noires de Rich Andco soit,
Richard Palachak intitulé
KALACHE -Nouvelles Noires.
En deux mots : c'est de la bombe !!!
J'ai arrêté toute vie sociale durant deux heures. Dès les premières pages j'ai su que je ne pourrai pas m'arrêter avant de l'avoir fini. Cela faisait un bout de temps que je n'avais pas ressenti cette urgence immédiate à finir un livre. Je dois dire que cela fait vraiment du bien d'être bousculée dans ses petites habitudes. Je me suis pris ma baffe littéraire et je suis épatée de la qualité des textes pour un premier recueil. Ces nouvelles sont dans la droite ligne de la littérature noire au sens sociologique du terme. Il n'est pas question ici de mort, de sang, de serial killer mais de noir, de violence morale et humaine, avec des hommes et des femmes déglingués par la vie et notre société consumériste.
Une dizaine de nouvelles mettent en scène un personnage central,
Kalache, dans différentes scènes de vie.
Kalache, Palachak… La ressemblance des patronymes entre l'auteur et le personnage est troublante et instille le doute sur ce qui relève de la fiction ou du vécu.
En deux mots :
Kalache trimballe sa carcasse entre France et Serbie et se trouve confronté aux frasques et déboires de toute une galerie de personnages. du cocu à l'homo refoulé, du videur de la boîte de nuit à la prostituée slave en mal d'amour en passant par un doyen serbe ivrogne et dépravé, l'auteur pose un regard tendre et cynique sur notre misérable condition humaine à travers son personnage
Kalache.
Ce sont des tranches de vie simples et banales mettant en scène des hommes et des femmes ordinaires en proie à leurs failles, leurs vices et leur luttes personnelles. L'auteur les décrit avec un style cash, percutant, cru et féroce, non pour choquer inutilement mais tout simplement pour restituer la réalité de notre société gouvernée par l'argent, le pouvoir et le sexe.
Extrait, page 161 :
« - le problème avec l'écriture,
Kalache, c'est qu'on doit pas mentir.
-T'inquiète Seb, si j'accepte d'écrire de tels torchons, c'est justement parce qu'ils témoignent de la réalité ».
L'auteur décrit la réalité de ces vies cabossées en fin observateur de notre condition humaine. Plusieurs poésies (des petits bijoux !) ponctuent chaque nouvelle laissant affleurer la sensibilité de cet auteur pas si cynique et désabusé que cela…
Pour finir, je vais oser un parallèle avec une auteure que j'affectionne tout particulièrement et qui est une référence pour moi :
Virginie Despentes. Comme elle, Rich Andco soit,
Richard PALACHAK arrive à romancer l'obscénité de nos misérables vies de consommateurs et de jouisseurs avec beaucoup de talent.