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EAN : 9782916753447
194 pages
Black Out (29/01/2018)
4.75/5   12 notes
Résumé :
Je me traînais clopin-clopant derrière mes potes en me disant qu'au fond, j'allais peut-être bien finir mes jours ici, dans ce satané Stari Grad, errant de bar en bar en mendiant de quoi boire et fumer. J'étais attiré par une vie de clodo magnifique, dans le vertige et les flammes illusoires de la nuit serbe. Je brûlais d'un désir ardent de vie et de liberté, qui ne pouvait se consumer que dans le flamboiement de cette âme slave, crépitant au fond de mes entrailles ... >Voir plus
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Quand un auteur conseille la lecture d'un autre auteur, forcément cela me titille et je me dis que cela mérite de bousculer ma pile de livres à lire.

Cela a été le cas quand je suis tombée sur la chronique de Ghislain Gilberti, concernant le premier recueil de nouvelles noires de Rich Andco soit, Richard Palachak intitulé KALACHE -Nouvelles Noires.

En deux mots : c'est de la bombe !!!
J'ai arrêté toute vie sociale durant deux heures. Dès les premières pages j'ai su que je ne pourrai pas m'arrêter avant de l'avoir fini. Cela faisait un bout de temps que je n'avais pas ressenti cette urgence immédiate à finir un livre. Je dois dire que cela fait vraiment du bien d'être bousculée dans ses petites habitudes. Je me suis pris ma baffe littéraire et je suis épatée de la qualité des textes pour un premier recueil. Ces nouvelles sont dans la droite ligne de la littérature noire au sens sociologique du terme. Il n'est pas question ici de mort, de sang, de serial killer mais de noir, de violence morale et humaine, avec des hommes et des femmes déglingués par la vie et notre société consumériste.
Une dizaine de nouvelles mettent en scène un personnage central, Kalache, dans différentes scènes de vie.
Kalache, Palachak… La ressemblance des patronymes entre l'auteur et le personnage est troublante et instille le doute sur ce qui relève de la fiction ou du vécu.

En deux mots : Kalache trimballe sa carcasse entre France et Serbie et se trouve confronté aux frasques et déboires de toute une galerie de personnages. du cocu à l'homo refoulé, du videur de la boîte de nuit à la prostituée slave en mal d'amour en passant par un doyen serbe ivrogne et dépravé, l'auteur pose un regard tendre et cynique sur notre misérable condition humaine à travers son personnage Kalache.

Ce sont des tranches de vie simples et banales mettant en scène des hommes et des femmes ordinaires en proie à leurs failles, leurs vices et leur luttes personnelles. L'auteur les décrit avec un style cash, percutant, cru et féroce, non pour choquer inutilement mais tout simplement pour restituer la réalité de notre société gouvernée par l'argent, le pouvoir et le sexe.
Extrait, page 161 :
« - le problème avec l'écriture, Kalache, c'est qu'on doit pas mentir.
-T'inquiète Seb, si j'accepte d'écrire de tels torchons, c'est justement parce qu'ils témoignent de la réalité ».

L'auteur décrit la réalité de ces vies cabossées en fin observateur de notre condition humaine. Plusieurs poésies (des petits bijoux !) ponctuent chaque nouvelle laissant affleurer la sensibilité de cet auteur pas si cynique et désabusé que cela…
Pour finir, je vais oser un parallèle avec une auteure que j'affectionne tout particulièrement et qui est une référence pour moi : Virginie Despentes. Comme elle, Rich Andco soit, Richard PALACHAK arrive à romancer l'obscénité de nos misérables vies de consommateurs et de jouisseurs avec beaucoup de talent.
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Je viens de terminer Kalache que j'ai dévoré, à moins que ce ne soit l'inverse
La galerie de personnages rencontrés tout au long des virées de Kalache est haute en couleur. On se croirait dans un film de Lautner et les phrases courtes font mouche comme des uppercuts. Kalache a eu plusieurs vies et certainement plusieurs black out dus aux nombreux hectolitres de cervoises et de rakias engloutis. le suivre malgré son altocumulus de fumée de tabac et les cadavres exquis houblonnés, m'a permis de rencontrer du beau monde. Ce beau monde est souvent des gueules comme on a coutume de dire, des êtres singuliers, atypiques. Alors, on a coutume de décrire ton oeuvre comme quelque chose de noir mais je trouve ça réducteur. Bien sûr, on est davantage du côté du caniveau que des grands boulevards huppés mais quelle richesse de traits et de personnalités. Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir mais pas tant que ça en fait. L'amour (Alexia et Gino), la violence au "Jet7", les beuveries mamoutesques, et un humour terrible tapissent ton oeuvre. La scène où Peter se fait détruire par la femme au Jet7 est un pur bijou. Je conclurai en ajoutant que cette slavité (désolé pour ce néologisme) transpire de toi et tu lui rends un bel hommage. Je t'ai découvert via Gys et non rien de rien , non je ne regrette rien. Tokarev m'attend et j'avoue que j'ai hâte de retrouver Kalache et Gino.
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En découvrant cet auteur par hasard lors d'un marché de Noël, et n'ayant pas lu depuis un bout de temps. Je me suis décidé d'acheter ce livre.
J'ai été tout de suite accroché par celui la. La couverture accrocheuse, les couleurs ternes.
Mais surtout les écrits, les textes sont simples mais instructif.
Étant donné que tout est raconté à la première personne nous pouvons facilement nous mettre à la place de "Kalache" ce grand homme costaud. Les émotions qui dégagent de se livre sont vivantes, et quiconque peux se retrouver dans les sentiments ressenti par les personnages, les thèmes abordés sont excellent :
La peur de l'inconnu
La joie de vivre
La violence
Les folies enfantines
L'alcool
Et bien sûr l'amour.
Tout y est,
J'ai donc retrouver le goût de lire !
Merci beaucoup.
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Tu penses encore que Brel a vu Vesoul? Oublies,Le Palachak l'a pratiquée.....

Clairvoyant, l'auteur te dresse, à la première personne ses balades nocturnes ineffables dans cette cité dortoir industrielle.
Dans le ventre de la bête, qu'on te dit!
Un nain , des stéroides, du cul et de l'alcool, Kalache te rajoute la poésie et la zik slave. Salvatrice lecture!!
Merci ! Nous respirons enfin!!
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Dès les premières lignes, Palachak nous happe, nous gobe pour nous recracher à la fin de chaque nouvelle abîmés, amusés, désappointés, grandis.

Son écriture est fine, précise, drôle, poétique, sans concession.
Il montre le laid du beau, le beau du laid. Rien n'est noir ou blanc en ce bas monde.

Pour les gens qui aiment comparer, Richard Palachak / Kalache pourrait être le fils caché de Charles Bukowski et Frédéric Dard, mais il est juste Richard Palachak, avec son talent et son style finalement incomparable.

A lire absolument !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je me traînais clopin-clopant derrière mes potes en me disant qu’au fond, j’allais peut-être bien finir mes jours ici, dans ce satané Stari Grad, errant de bar en bar en mendiant de quoi boire et fumer. J’étais attiré par une vie de clodo magnifique, dans le vertige et les flammes illusoires de la nuit serbe. Je brûlais d’un désir ardent de vie et de liberté, qui ne pouvait se consumer que dans le flamboiement de cette âme slave, crépitant au fond de mes entrailles marquées au fer rouge par la rakia et le paprikash. J’étais prêt à tout, tout perdre jusqu’à mon slip et tout envoyer bouler. Dans la fièvre hallucinée de ce crépuscule méridional, je n’avais besoin de rien hormis trois verres, deux tiges et un frangin.
[...]
Mes racines slaves me rappelaient à la maison. J’étais enfin chez moi. L’alcool coulait dans mes veines, la fumée me remplissait les poumons, le chant des sirènes inondait mon crâne, la langue de ma mère berçait mon cœur avec un long frisson de fièvre, les bras chaleureux de mes frères et de mes sœurs m’avalaient au fond d’un firmament à l’envers, jusqu’au sein de la terre, dans le magma honni de cette force slave qui fait rire de tout et pleurer de rien.
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Les autres roms finirent par débarquer, synchro avec la première tournée.
Ils saisirent leurs instruments et se mirent à jouer comme des diables sur un rythme effréné. Ils chantaient à tour e rôle, puis entonnaient des refrains en choeur, suivant des mélodies fortement imprégnées d'un mélange de musicalité tzigane, orientale et slave.
Ca jouait vite, très vite, de plus en plus vite; dans une spirale de répétitions entrainantes et un tantinet mélancoliques.
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« - Le problème avec l’écriture, Kalache, c’est qu’on doit pas mentir.
-T’inquiète Seb, si j’accepte d’écrire de tels torchons, c’est justement parce qu’ils témoignent de la réalité ».
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Troue ma plus belle chemise
Et brûle-la si tu veux
Toutes les folies sont permises
Afin de coudre mes yeux dans tes yeux.
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