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EAN : 9782755500400
95 pages
1001 Nuits (24/10/2007)
4.75/5   4 notes
Résumé :

Au début du XXe siècle, alors que de toute part on clame les vertus de l'intérêt collectif, Georges Palante (1862-1925) se démarque des penseurs socialistes, anarchistes ou libéraux de son temps. Dans ces deux articles, "Sensibilité individualiste" (1907) et "Anarchisme et individualisme" (1908), il leur reproche de défendre, quelle que soit leur étiquette, des intérêts de classe dans lesquels l'indiv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'individu est toujours broyé par une collectivité, qu'elle qu'elle soit. Voila qui sépare un individualiste de sensibilité d'un anarchiste négatif quant à la société où il vit. Il estime que lorsque la société sera débarrassée du capital, de l'etat, de dieu ou de tout maitre , l'homme pourra vivre libre en société.
C'est cette croyance en une harmonie de la société, utopiste pour la sensibilité délicate de l'individualiste, qui le sépare du partisan d'une cause collective qu'est l'anarchiste.
Le livre est fondé sur des données du 19 ieme. A cet égard il est hilarant de saisir les têtes de l'anarchisme envoutées par le scientisme.
On regretterra que l'auteur n'ait pas mis l'accent sur un courant de l'anarchisme : l'anarchisme individualiste qui eut son heure de gloire avec le journal "l'en dehors" et Armand
Pourtant l'auteur n'a pas tort : ces derniers avaient foi en la capacité de l'individu à vivre libre en société. Seul le néo hégelien Stirner, non évoqué par l'auteur, avait une tendance correspondant aux vues de l'auteur qui a préféré évoquer la sensibilité poétique de Vigny ou de Constant
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Un livre utile à la somme de consciencialisation nécessaire à un esprit libre ou aspirant à l'être. Des propos subversifs à souhait et un discours libertaire et athée. Rien que du bonheur...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La sensibilité individualiste suppose un vif besoin d’indépendance, de sincérité avec soi et avec autrui qui n’est qu’une forme de l’indépendance d’esprit ; un besoin de discrétion et de délicatesse qui procède d’un vif sentiment de la barrière qui sépare les moi, qui les rend incommunicables et intangibles ; elle suppose aussi souvent, du moins dans la jeunesse, cet enthousiasme pour l’honneur et l’héroïsme que Stendhal appelle espagnolisme, et cette élévation de sentiments qui attirait au même Stendhal ce reproche d’un de ses amis : « Vous tendez vos filets trop haut. » Ces besoins intimes, inévitablement froissés dès les premiers contacts avec la société, forcent cette sensibilité à se replier sur elle-même. C’est la sensibilité de Vigny : « Une sensibilité extrême, refoulée dès l’enfance par les maîtres et à l’armée par les officiers supérieurs, demeurée enfermée dans le coin le plus secret du cœur. »
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L'individualiste sait qu'il y a des tempéraments réfractaires à l'individualisme et qu'il serait ridicule de vouloir les convaincre. Aux yeux d'un penseur épris de solitude et d'indépendance, d'un méditatif, d'un pur adepte de la vie intérieure comme Vigny, la vie sociale et ses agitations apparaissent comme quelque chose de factice, de truqué, d'exclusif de tout sentiment sincère et fortement senti. Et inversement ceux qui par tempérament éprouvent un impérieux besoin de vie et d'action sociale, ceux qui se lancent dans la mêlée, ceux qui ont des enthousiasmes politiques et sociaux, ceux qui croient à la vertu des ligues et des groupements, ceux qui ont sans cesse à la bouche ces mots : l'Idée, la Cause..., ceux qui croient que demain apportera quelque chose de neuf et de grand, ceux-là méconnaissent et dédaignent nécessairement le méditatif, qui abaisse devant la foule la herse dont parle Vigny. La vie intérieure et l'action sociale sont deux choses qui s'excluent. Les deux sortes d'âmes ne sont pas faites pour se comprendre. En antithèse qu'on lise d'un côté les Aphorismes de Schopenhauer sur la Sagesse de la vie, cette bible d'un individualisme réservé, défiant et triste, ou le Journal intime d'Amiel, ou le Journal d'un poète de Vigny; d'un autre côté, qu'on lise un Benoît Malon, un Elisée Reclus ou un Kropotkine, et on verra l'abîme qui sépare les deux sortes d'âmes.
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Mais, ici encore, l'effort fait par les individus pour secouer les servitudes existantes aboutit à une déception. Une tyrannie abattue est remplacée par une autre. La minorité victorieuse se transforme en majorité tyrannique. C'est là le cercle vicieux de toute politique. Le progrès, dans le sens de l'affranchissement de l'individu, n'est jamais qu'un trompe l'œil. Il n'y a eu, en réalité, qu'un déplacement d'influences et de servitudes. Sous la poussée de la minorité révolutionnaire, les idées et les sentiments collectifs se sont attachés à d'autres objets, se sont incarnés en un nouvel idéal. Mais, en tant que collectifs et partagés par une grande masse d'hommes, ces idées et ces sentiments tendent aussitôt à devenir impératifs. Cristallisés en dogmes et en normes, ils sont désormais une autorité qui n'admet pas plus la contradiction que l'ancienne autorité détruite. La conclusion logique de ce cercle vicieux de l'histoire semble être celle qu'indique Vigny : l'indifférence en matière politique.
« Peu nous importe quelle troupe fait son entrée sur le théâtre du pouvoir. »
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