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Sylvie Granotier (Traducteur)
EAN : 9782869309609
222 pages
Payot et Rivages (02/09/1995)
3/5   15 notes
Résumé :

Avec sa drôlerie et son ton jamais imité, Grace Paley met en scène les drames de la vie quotidienne dans le New York des années 60. Dans ce deuxième recueil de nouvelles, après Les Petits riens de Ia vie (Rivages, 1985) on retrouve certains personnages, en particulier Faith, l'alter ego de l'auteur, qui sera aussi présente dans son troisième recueil Plus tard le même jour (Rivages, 1986).
--Ce texte fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Est-ce une question d'époque? La quatrième de couverture annonce que Grace Paley met en scène les drames de la vie quotidienne dans le New-York des années 60 avec drôlerie et un ton jamais imité.

Je suis d'accord sur le ton ... Impertinent, incisif, à la Philippe Roth dans sa pastorale américaine.
Pourquoi? Peut-être parce qu'ils nous narrent tout deux le quotidien de New-Yorkais des années 50-60, juifs pour la plupart.

On a coutume de dire qu'il existe un humour juif, que j'ai beaucoup apprécié par exemple dans "la lamentation du prépuce" de Shalom Auslander.

Mais je n'arrive pas à retrouver dans ces nouvelles ni la flamboyance de Roth, ni l'humour d'Auslander.
La langue est recherchée, les phrases longues et complexes. Est-ce une question de traduction? Cela devient fastidieux à lire :
- longues phrases descriptives,
- beaucoup de protagonistes à chaque fois différents puisqu'il s'agit de nouvelles
- une seule revient régulièrement, c'est Faith, qui est l'alter égo de Grace Paley herself.

Mais alors pourquoi ne pas simplement écrire: aujourd'hui, il m'est arrivé quelque chose d'extraordinaire?
J'aurais nettement préféré.

Faire dire et agir Faith met de la distance entre l'autrice et son texte, j'aurais préféré qu'il soit au contraire incarné.
Je n'ai pas ri, je n'ai pas vibré, je n'ai pas eu envie de rencontrer les gens mis en scène.
Au contraire, j'ai plus d'une fois pensé: quel intérêt que ces réflexions? Et pourtant j'aime les livres dans lesquels il ne se passe rien, où tout est dans l'introspection.
Mais celles ci m'ont laissées indifférentes ...

Elle rencontre son ex-mari sur le chemin de la bibliothèque, elle a gardé les livres 18 ans mais elle finit par les reporter ? So What? La seule chose qui me vient à l'esprit c'est: bravo l'altruisme et le respect ... Si tous les lecteurs faisaient comme elle ...

Dans la nouvelle "Samuel" quatre petits chenapans se bousculent et sautent dans le métro, de wagon en wagon ... J'imagine que les wagons à l'époque étaient un peu comme nos tramways à impérial ? On se doute qu'il va se passer un accident ... Une femme se dit qu'elle va intervenir pour les réprimander mais 3 d'entre eux sont "nègres" et le 4ème, elle ne sait pas bien ... Alors elle s'abstient ... Elle craint les coups, les moqueries ...

Ce qui passait peut-être encore pour des réflexions sociologiques dans les années 85 maintenant me choque profondément.

Un homme peu patient tire le signal d'alarme, les wagons s'arrêtent net, coinçant Samuel entre deux portes. Voilà, il est mort. La maman pleure, puis en fait un autre ... mais jamais elle ne retrouvera un garçon comme Samuel.

Mais quel est l'objectif de raconter un tel drame en 3 pages? Pourquoi tant de détachement par rapport à la mort? Pour exorciser les millions de morts dans les camps?

Vraiment je m'interroge, et je serais bien curieuse d'avoir l'avis d'autres lecteurs/lectrices ...

Bref, j'ai trouvé ces textes ennuyeux, terriblement datés, cyniques mais sans le plaisir de se dire ... Oh non, elle ne va tout de même pas oser ...
Ici à chaque fois, je me suis dit: Quel intérêt ?
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Ces nouvelles se situent à New York, des personnages anonymes dont la vie dérisoire et pathétique se dissout dans l'absurde dans le sordide aussi. Elle mélange les dialogues de rue que son oreille capte des voix, le commentaire intérieur. Les nouvelles sont à la fois tristes et drôles elles sont le reflet de la vie. Elle évoque les émigrants qui quittent leurs pays la Pologne, ou la Russie, fuient la misère, la pauvreté. Elle écrit surtout des nouvelles car elle n'a pas le temps en tant que femme de s'installer pour écrire des romans. Il faut qu'elle s'occupe des courses, de la cuisine, de son travail, de son mari, des enfants de son quotidien et donc elle a peu le temps pour elle pour écrire. Grace Paley par ses origines juive-russe est une remarquable conteuse avec un style qui fait mouche. Elle parle le yiddish. Ce tableaux d'Hopper qui a été choisi pour la couverture chez Rivage de ce recueil est très justes pour découvrir ces nouvelles. Cette femme est Grace Paley qui observe ses contemporains new-yorkais. Grace Paley est un peu la cousine de Cynthia Ozick toutes les deux juives new yorkaises passionnées par Henry James.

Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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critiques presse (1)
Lexpress
21 juin 2011
"Un titre qui dit bien son art de mettre en scène des gens qui nous ressemblent et d'introduire dans leur vie ce petit twist, ce décalage qui change tout." (Sylvie Granotier)
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
(…). Et puis ma mère avait mis de beaux coussins partout, sur les lits, sur les chaises. C’était sa forme d’expression artistique : le soir, elle brodait ou bien cousait des bouts de coton fleuri en motifs extrêmement délicats sur de l’étamine ordinaire blanche ou bleue. Les femmes ont toujours utilisé ainsi les étoffes qui vivent et meurent en pièce ou en loques. C’est leur façon de dire : ici, c’est chez moi.
- Ouais, a dit Mme Luddy.
- Les hommes n’ont pas ce type de soupape. C’est pour cela qu’ils sont toujours à courir à droite, à gauche.
- Jusqu’à être soûls pour se coucher, a-t-elle dit.
- Oui, à plus grande échelle, on retrouve exactement le même comportement dans le monde entier. Ils commencent par faire quelque chose qu’ils démolissent ensuite et ils finissent par écrire un livre pour raconter comme c’était passionnant.
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- Vivre-

On trouve toujours quelqu'un qui crie : "Donnez-moi la liberté ou je vous donne la mort" et on trouve aussi chez ses propres voisins des gens très raisonnables, des possédants, respectueux de l'Eglise, qui se boucheront les oreilles au bruit de la sirène, de peur d'être contaminés par les retombées. Il faut être borgne pour aimer et aveugle pour regarder par la fenêtre sa propre rue glacée. (p.7)
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-Faith dans un arbre-

Juste au moment où j'avais un besoin pressant de parler sérieusement, de m' envoyer tout l'univers ainsi que ses occupants ou ne serait-ce que de badiner avec un intello qui sache traduire ma cordialité verbale en langue d'amour charnel, immortel, eh bien ! cernée par les enfants, j'étais réduite à l'oisiveté du jardin public de notre quartier. (p.11)
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J'ai vu mon ex-mari dans la rue. J'étais assise sur les marches de la nouvelle bibliothèque. Salut, ma vie, lui ai-je dit . Nous avions été mariés vingt-sept ans, ma remarque me semblait donc justifiée. Quoi ? Qu'elle vie m'a t-il dit. Sûrement pas la mienne.
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-Tu sais Faith, tout change avec le temps. C'est un pays étonnant . Tu peux faire cinq fois le tour du monde, tu ne trouveras pas l'équivalent. C'est varié, chaque fois différent : ça monte, ça descend.
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Vidéo de Grace Paley
Bande-annonce du film de Lilly Rivlin : Grace Paley: Collected Shorts (en anglais)
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