Lorsque je présente un livre et la lecture que j'en ai faite, je me refuse à me lancer dans une longue explication de texte, privilégiant ce qu'a été mon rapport à l'oeuvre.
Tout d'abord il me faut dire la place singulière qu'est venue occuper la poétesse américaine
Sylvia Plath dans ma vie.
Après l'avoir découverte dans son succès mondial posthume -
La cloche de détresse -, je n'ai eu de cesse de me promettre d'en apprendre davantage sur le destin exceptionnel et tragique de cette jeune femme brillante et douée, morte à 30 ans.
Comme beaucoup, si je ne crois pas forcément "aux signes", je ne les ignore pas.
Son suicide à 30 ans a tristement fait écho à celui de ma fille aînée… au même âge...
De plus, la première tentative d'autolyse de Sylvia a eu lieu en 1953... année de ma naissance.
En découvrant ce qu'a été sa vie ante et postmortem, d'autres coïncidences troublantes (que je tairai) m'ont troublé.
J'avais dans la liste de mes livres à lire -
Ton histoire Mon histoire - de
Connie Palmen, dont je reculais sans cesse la lecture… par peur des émotions fortes qu'elle génèrerait.
J'ai franchi le pas il y a quelques jours ; le choc et l'émotion (très forte) ont été au rendez-vous attendu et redouté.
L'auteure, à travers l'étude pointue de documents, donne la parole à celui qui ne l'a jamais prise : le grand poète anglais Ted Hugues, mari de Sylvia et père de leurs deux enfants. Autrement dit, "le salaud", le coupable que les biographes de Sylvia et la mythologie populaire ont fait de lui.
Connie Palmen rebat les cartes et nous propose une vision plus "équilibrée" de ce que furent ces sept années de vie commune.
Et même si l'empathie de l'auteure à l'égard de Ted est manifeste, mais nuancée, elle n'a pas réussi à me convaincre que ce malaise que je ressens dans leur relation… persiste, et toujours "en faveur" de Sylvia.
Par ailleurs, j'ai regretté le trop court paragraphe évoquant la mort (dans les mêmes conditions que Sylvia) d'Assia Wevill et de leur petite fille Shura… 6 ans plus tard.
De même que le tour de prestidigitation réalisé sur la disparition (probable) du dernier cahier du journal intime de Sylvia… disparition que l'on impute à Ted, et dont
Connie Palmen ne le dédouane qu'en "passant".
En résumé, un livre qui se lit comme un roman, mais la vie de ce couple légendaire est un roman.
Il est impossible de connaître l'un de ces deux poètes sans connaître l'autre, mais pour ceux qui ont encore ce "blanc" dans leur connaissance de la littérature du XXéme siècle…. ne faites surtout pas l'impasse sur la vie et sur l'oeuvre de
Sylvia Plath et de Ted Hugues.