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3,8

sur 224 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quatre jeunes ados paumés, déboussolés, avec des histoires familiales compliquées et un cadre de vie où l'ennui vient se conjuguer au désespoir. Pour eux, l'école n'a jusqu'à présent pas vraiment tenu ses promesses et l'avenir ne leur paraît pas grandiose. C'est en cours de Français en lycée professionnel que Lilou, Bastien, Samantha et Farouk se découvrent. Les voilà réunis par une prof qui a décidé de les faire participer à un concours d'éloquence. N'importe quoi ! Mais Agathe Fortin est tenace : elle sent en ces jeunes une multitude de mots qui ne cherchent qu'à sortir et qui leur permettront enfin de révéler qui ils sont.

L'idée de départ de ce roman ado était plutôt bonne : montrer que le pouvoir des mots peut aider à valoriser des jeunes en difficultés en leur montrant que eux aussi sont tout à fait capables de réussir un concours d'éloquence. Utiliser la parole pour les révéler à eux-mêmes en somme, tout en les révélant aux autres. Isabelle Pandazopoulos a l'habitude de travailler avec des élèves en grandes difficultés. Ici, elle nous révèle leurs complexes et leurs doutes. Elle nous parle aussi – un peu – du défi à relever par leur professeur car l'éloquence, cela s'apprend – et c'est pour cela que cela peut être à la portée de tous. En cette période de Grand oral, le thème tombe à pic… Qui plus est, les personnages sont assez attachants et quelques jolis passages soulignent bien les émois et les doutes qui se posent à l'adolescence.
Malheureusement, Isabelle Pandazopoulos n'a pas pu éviter de tomber dans la caricature. Des élèves tout d'abord : ils sont élèves en lycée professionnel et ont donc des histoires familiales – à part Bastien dirons-nous – totalement dramatiques. Tu as une famille dysfonctionnelle ? Tu finiras en lycée pro ! le proviseur ensuite, archétype du personnel de direction obtus, uniquement obnubilé par sa hiérarchie, les résultats, l'image de son établissement et ce que pensent les parents d'élèves. Quant à ces derniers, s'ils n'ont donc pas des problèmes sérieux chez eux, ils se liguent tout simplement contre une prof qui innove un peu dans ses cours. La prof enfin, qui aurait mérité un peu plus de profondeur, reste d'une fadeur extrême. On ne la cerne pas, elle ne nous touche pas. Quant au lycée en lui-même, on a l'impression qu'il est vide.
Pour le style, que dire ? J'étais parfois perdue dans les dialogues. Mais qui parle, bon sang ?
Allez, pour terminer sur ma lancée, une petite remarque personnelle qui ne manquera pas de faire réagir mes collègues prof-doc : page 60, on a droit à la « dame du CDI ». On l'imagine en petite dame gentille et très émotive. Ce qui me fait tiquer, c'est que Isabelle Pandazopoulos est prof de Français à l'origine et a certainement eu des collègues professeurs-documentalistes. Des hommes peut-être aussi ? Un peu dommage cette vision totalement dépassée quand on sait que ce sont les professeurs-documentalistes qui inscrivent généralement les classes aux prix littéraires, les font travailler sur les livres et qui se démènent pour faire venir des écrivains. Ils ne font pas que cela en même temps, ce sont des enseignants avant tout.
J'ai la dent dure pour ce roman, à ma grande déception, car j'avais adoré « La décision ».
Ah oui, ce livre est sélectionné pour le Prix des Incorruptibles 2022 sélection lycée… On pourrait presque croire qu'il est sponsorisé par Jean-Michel Blanquer.
Dommage, dommage.
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C'est une lecture agréable, avec un sujet fort, comme les aime l'auteure. Les pages se tournent facilement, on s'intéresse au sort des personnages.
Oui, mais...là y en a peut-être un peu trop. Celle dont le frère est devenu djihadiste, le dyslexique aux parents qui décident de son avenir, celle qui vit dans une caravane avec la mère aux problèmes mentaux, le réfugié au passé difficile qui lutte pour s'en sortir, la prof hyper investi mais qui a l'air de traîner ses propres casseroles, le proviseur opportuniste, l'homme d'entretien qui se mêle l'air de rien. Ils ont tous une bonne raison pour être décrocheur. Ils ont tous la solution en eux. Je comprends qu'il y a parfois besoin d'optimisme, mais est-ce qu'il y avait besoin d'en faire autant ? Pour moi non, mais après tout je ne suis pas ado, le public destinataire.
J'ai apprécié la construction du récit, où celui-ci avance en nous révélant l'histoire de chacun, tour à tour. Et cela sans en faire trop. On n'adopte pas le point de vue unique d'un personnage en occultant les autres, il s'agit plus d'un focus sur l'un à un moment précis.
Comme beaucoup de romans ados, je trouve réunis ici un peu trop de clichés et de stéréotypes, mais il nous permet aussi de voir avec bienveillance et optimisme ses personnages, et de regarder avec un autre oeil les décrocheurs scolaires.
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Quatre ados décrocheurs participent à des cours du soir de rattrapage avec une professeure de français, Madame Fortin. Celle-ci a décidé de les présenter en fin d'année scolaire à un concours d'éloquence. Exercices d'improvisation mais aussi amitié et amour vont redonner aux quatre ados confiance en eux. Un assez bon roman ados qui s'adresse aux lycéens, trop prévisible malheureusement et dans lequel on se demande finalement quel est le rôle direct de la prof, au passé mystérieux non élucidé.
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Quatre adolescents paumés Lilou, Samantha, Bastien, Farouk retrouvent une estime d'eux-mêmes grâce à un professeur Agathe Fortin qui les inscrit à un concours d'éloquence.
Le roman se lit facilement, comporte des passages intéressants sur les déterminismes sociaux ou familiaux, sur le pouvoir des mots, du langage (à la fin) mais concentre les défauts de certains romans littérature jeunesse. Les personnages sont caricaturaux : le proviseur anti pédagogie novatrice qui les méprise tous, cherche à nuire au professeur qu'il déteste, les parents de Bastien, des bourgeois intolérants, fermés sur tout ce qui est différent d'aux et qui lancent des rumeurs destinés à détruire la formidable et hyper investie professeure Agathe qui pourtant réussit à tirer de ces adolescents en échec le meilleur d'eux-mêmes alors que les autres professeurs aux méthodes traditionnelles échouent.
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Une chouette découverte. Je ne suis pas la meilleure personne pour juger les romans réalistes et contemporains, je ne suis pas le public cible. Pourtant, j'aime bien les découvrir, connaître les tendances ou tout simplement retrouver de chouettes auteurs. Isabelle Pandazopoulos en fait partie. Si je ne suis pas une fana absolue de ses romans (La décision, Double faute), je reste fascinée par les sujets abordés et sa manière de les présenter.

Elle ne choisit pas des thèmes faciles, elle les développe avec une certaine pointe d'originalité. Demandez-leur la lune n'échappe pas à cette marque de fabrique que j'apprécie chez l'autrice. J'adore le concept de base, ce concours d'éloquence m'a de suite séduite, le personnage d'Agathe Fortin est super intéressant et j'ai adoré la découvrir au fil des pages. Comme je le disais au départ, les sujets sont osés, sensibles, très forts. On parle d'amour, de famille, d'imperfections et de mensonges, à quel point il est difficile de maintenir les apparences, la "normalité" quand tu sort du cadre. J'ai apprécié rencontrer ces destins originaux, attachants et émotionnellement forts.

La plume d'Isabelle Pandazopoulos coule de source. C'est fluide et facilement lisible, agréable et je me suis laissée emporter, lisant presque d'une traite ce roman. L'ambiance est celle du quotidien, de notre époque, d'un lycée où quatre adolescents vont se retrouver pour préparer ce concours, s'aider eux-mêmes et s'entraider, travailler leur confiance en eux et retrouver les confiances perdues, s'autoriser une deuxième chance. J'ai apprécié les messages que le roman transmet et le style d'écriture est parfait pour s'attacher à l'histoire.

Cette dernière est très chouette à découvrir, chaque partie revient sur un des quatre ados, revenant sur son passé, ses failles et ses qualités, son quotidien, ses aspirations. J'ai apprécié rencontrer et voir évoluer les personnages principaux, l'histoire étant courte, il m'est plus difficile de m'y attacher à fond. J'aurais aimé plus de développement sur les personnages, plus de petites choses sur leurs relations, j'ai senti un effet de rapidité, d'à peine effleuré. le rythme était également inégale pour ma part, j'ai oscillé entre des passages super intéressants et vivants, puis des passages plus diffus, moins éclatant. En fait, je suis restée sur place. J'ai apprécié ma lecture, j'ai apprécié beaucoup de faits, il a de chouettes atouts. Cependant, il m'a manqué le "PAF", l'instant T où tout se bascule, cet aspect d'équilibre instable qui te prends et te rend avide d'avoir la suite. J'ai manqué peut-être de surprises et de tensions.

En conclusion, ce roman est super intelligent, audacieux et passionnant. Il a des thèmes forts, des personnages assez sympathiques, une plume efficace et très agréable, une intrigue très intéressante. Il y a de très bons atouts, il est touchant, mais il manque de percutant, de rythme et d'approfondissement pour me happer entièrement et le rendre incroyable. Maintenant, j'insiste, comme tous les romans de l'autrice, il est vraiment chouette et ce fut une bonne expérience de lecture.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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Dans ce récit, on découvre la vie de 4 jeunes désabusés qui se retrouvent au cours de soutien de Mme Fortin. Plus personne ne croit en eux, sauf Mme Fortin, qui va les bousculer en travaillant avec eux à travers des exercices d'éloquence. Entre une Lilou rejetée à cause de son frère radicalisé, un Bastien aux notes désastreuses, une Sam qui se bat au quotidien avec une mère malade mentale et un Farouk qui vient de débarquer seul en France pour fuir la guerre, les mots vont d'abord faire peur, puis ils vont cogner de l'intérieur et cogner les autres, mais ils vont aussi jaillir tel un cri du coeur pour montrer que ces 4 jeunes sont certes en difficulté, mais terriblement vivants. Un beau récit où l'on prend toute la mesure de l'importance des mots dans la construction de son identité!
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Lilou, Samantha, Bastien et Farouk. Quatre adolescents en échec scolaire, et qui, par chance, croisent la route d'Agathe Fortin. Cette jeune enseignante propose de les préparer à un concours d'éloquence. Agathe Fortin croit en eux, et cela va changer leur vie. Ainsi, Lilou réussira a apprivoiser les mots, à libérer sa parole : « Longtemps, je me suis méfiée des mots. Quand j'ai eu besoin d'eux, ils manquaient. Ils se barraient, me narguaient, me snobaient et même ils me ridiculisaient. Alors si je parlais peu, c'est que je ne m'y risquais pas. Résultat, les gens ont toujours pensé que je n'avais rien à dire. Que ceux qui me ressemblent n'ont rien à défendre, rien dans le ventre et rien à déclarer. Mais ils se trompent. »

L'avis de Blanche, 14 ans : Les sujets abordés dans ce roman sont plutôt intéressants, cependant j'ai trouvé que la lecture manquait de rythme. En effet, il m'a fallu du temps avant de réussir à m'intéresser vraiment au fil conducteur de l'histoire. Malgré cela, je trouve que le fait d'avoir divisé le livre avec une partie par personnage est assez bien et permet d'avoir l'impression d'être proche des personnages tout en ayant la possibilité d'explorer différents points de vue. 

L'avis de la rédaction : Avec ce roman, Isabelle Pandazopoulos transmet aux ados un message d'espoir : elle leur dit qu'ils sont uniques, qu'ils doivent tout faire pour réaliser leurs rêves, parce qu'ils sont forts, quoiqu'on leur dise… 
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Un roman à plusieurs voix qui sensibilise à l'éloquence.
Mme Fortin, professeur de soutien, accompagne Bastien, Sam, Farouk et Lilou, des élèves décrocheurs. Ils ont tous un parcours de vie complexe qui les a éloigné de la sphère scolaire. Pourtant, cette professeur est pleine d'espoir et de conviction, elle ne les laisse pas sur le bord de la route.
Ce roman est organisé en plusieurs chapitres. le lecteur découvre l'histoire dans la tête des différents personnages l'un après l'autre.
Ces derniers ont tous une vie plutôt compliquée. de mon point de vue, j'ai trouvé ça un peu caricaturale. Même si la vie n'est pas un long fleuve tranquille, il n'y a aucune place pour l'insouciance.
Par ailleurs, au niveau des thèmes, il est intéressant de découvrir la question insidieuse de l'enrôlement, la bipolarité et la maladie psychologique, la migration et ses questions politiques, la voie scolaire et la voie professionnelle choisie ou imposée.
D'autre part, ce roman est un bel éloge aux mots et au professorat.
Ce n'est pas un coup de coeur mais je recommande tout de même ce roman pour un moment de divertissement à partir de la 3e.
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Un récit qui regroupe un peu tout: racisme, profs jugeants, radicalisation, parents qui veulent imposer à leur enfant leurs choix de vie, psychiatrie, placement... On pourrait trouver ça fourre tout au premier abord, mais en fait pendant la lecture on a pas l'impression d'un trop, d'une caricature. L'écriture tantôt douce tantôt acerbe de Pandazopoulos nous entraîne dans une lecture à fleur de peau, pendant laquelle on passe par les mêmes ascenseurs émotionnels que nos petits anti-héros.

La fin a quelque chose d'un peu politiquement correct, prévisible mais pourtant on ne voudrait pas d'une autre! J'ai adoré de bout en bout ce livre, que j'ai dévoré. Je ne le reposais qu'à regret.
Je ne suis peut-être pas très objective car ce livre a réveillé beaucoup de choses en moi. L'univers du lycée pro m'est inconnu, mais les jugements hâtifs de certains profs, ça oui j'ai connu et pas qu'un peu. de même que la prof, douce et à l'écoute qui tend une main... C'est donc avec un petit quelque chose de nostalgique que j'ai lu ce récit.
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Troisième roman de la sélection du prix Gallimard jeunesse. Peut-être un peu moins convaincue, même si les personnages sont attachants : des lycéens pro décrocheurs sortent de leur coquille grâce à une prof de français qui décide de croire en eux et les inscrit à un concours d'éloquence. de très beaux passages sur la littérature et le pouvoir des mots, une dimension romanesque plaisante, quatre parties épousant le point de vue des quatre adolescents, esquintés par la vie et évoluant dans des familles compliquées. Un peu didactique et attendu, mais intéressant à exploiter, avec des troisièmes par exemple.
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