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Nous ne sommes pas dans le roman, nous ne sommes pas dans la fiction, hélas! Rithy Panh est dans l'introspection et cherche à pénétrer l'esprit de Duch, l'oxymore: le tortionnaire qui ne torturait pas . Mais rien n'est plus complexe que lorsque deux logiques s'affrontent, lorsque dialoguent la carpe et le lapin et que les mêmes faits, comme sous l'effet d'une boule à facettes, ouvrent des perspectives différentes où l'on ne distingue plus le mensonge, l'interprétation, la vision partielle et partiale.
Ni véritable récit, ni journal, ni même chronique d'une période, sans chapitres ni temps d'arrêt, Rithy Panh alterne les épisodes vécus en les reliant avec ses entretiens pour démasquer le bourreau. Peine perdue.
La lecture est facile, les faits sont horribles (non l'holocauste ne se limite pas à la Shoah), il reste que l'ensemble est un peu brouillon, que l'émotion n'est pas au rendez-vous, que l'auteur en voulant dénoncer nous invite surtout à la réflexion.
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Rithy Panh fait le récit de son adolescence à Phnom Penh au temps du règne des Khmers rouges.Il a longuement interrogé et filmé Duch, responsable du "centre de torture s21".
Et si on apprend comment a fonctionné ce système de destruction massive on ne peut en rien comprendre que des génocides puissent ainsi exister.
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Ce témoignage de Rithy Panh, plus de trente ans après le régime du Kampuchéa démocratique de 1975 à 1979, est bouleversant. Rithy avait treize ans lorsque cela a commencé. Il y a perdu presque toute sa famille, son identité, son humanité. Par ce récit, il ne veut "ni sacralisation, ni banalisation", il veut comprendre.
Son métier de cinéaste lui permet de mettre des images et surtout de les expliquer. Ce livre permet de mettre des mots sur cette horreur.
L'auteur alterne le récit de sa jeunesse et la confrontation avec le principal bourreau, Duch. Les deux témoignages sont violents. le récit de la deshumanisation, du génocide est horrible mais le rire et la négation de Duch sont révoltants.
Duch affiche son attitude " Ne pas voir, ne pas regarder, ne pas entendre. Annoter les dossiers dans on bureau : telle est sa position officielle" . Et pourtant, dans le centre S21 que dirige Duch, on torture, on viole, on fait avouer et on extermine.
Dehors, les Khmers rouges anéantissent la classe intellectuelle, font les mariages, interdisent les lunettes, uniformisent les habits et changent les prénoms.
" Dans ce monde, je ne suis plus un individu. Je suis sans liberté, sans pensée, sans origine, sans patrimoine, sans droits : je n'ai plus de corps. Je n'ai qu'un devoir : me dissoudre dans l'organisation."
Rithy Panh fait un récit sans concession, dénonçant les avocats de la défense, le secrétaire de l'ONU, l'absence des autres pays. Son style est simple et efficace, il raconte sans rien omettre de l'horreur, et reconnaît les rares soutiens qui l'ont aidé à résister.
Ce document est un témoignage capital et bouleversant.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Un témoignage édifiant sur le génocide des cambodgiens sous le régime des khmers rouges.... Un vrai choc.
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Destruction d'un peuple, destruction d'une famille, destruction d'un enfant, Rithy Panh, devenu, d'une certaine manière, un homme détruit, bousillé, déchiré à jamais.
Jamais rien ne pourra être réparé, ce qui a disparu a bel et bien disparu, et tout ceux qu'il aime ne reviendront pas.
Cette blessure sanglante, Rithy Panh tente à chaque nouvelle oeuvre - livre, film de fiction, documentaire - d'en stopper l'écoulement, comme il le peut, grâce à une démarche artistique.
Nous le remercions pour cela.
D'une certaine manière il nous donne de la force.
Et son travail est nécessaire, indispensable, capital: il nous interroge sans cesse sur le bien et le mal.
Ce livre est à mettre en parallèle avec celui de François Bizot: "Le silence du bourreau", car ces 2 auteurs-témoins (témoin dans une infinie moindre mesure pour F. Bizot) ont une interprétation très différente de la possibilité du mal chez tout être humain.
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Dans l 'histoire de notre monde les hommes ont toujours voulus asservir l 'homme pour un idéale .une idéologie d'un éden utopique...L 'homme désir toujours vivre dans un paradis artificiel au détriment de l 'homme -
Saloth Sar (19 mai 1925 - 15 avril 1998), mieux connu sous le nom de Pol Pot, était le leader des Khmers rouges et le Premier Ministre du Kampuchéa Démocratique (Cambodge actuel) entre 1975 et 1979. Les politiques révolutionnaires de son gouvernement ont provoqué la mort de près de deux millions de personnes. Ici Rithy Panth retrace le récit de son enfance dans le Kampuchéa des années 1975 sous la prise de pouvoir des Khmers rouge où la capital Phnom Penh tombe dans leur mains ....
Kang Kek Ieu, plus connu sous le pseudonyme de Duch directeur du camp de torture S21 emprisonné et accusé de crime contre l 'humanité est interrogé par Panh Rithy au fil de son récit .....
Le Livre mêle les réflexions de cet homme Duch avec celle de son périple d'errements dans cette dictature -Cet enfant perdu dans la misère de la survie tombe dans le tourbillon de la folie humaine ou la famine nourrit la psychose et détruit la vie -Sans être voyeurisme Rithy Panh peint la noirceur de ce pays ou le doute envahit chaque habitants ....Les hommes deviennent apatride de leur pays de leur famille de leur sentiments ils deviennent des chiffres sans âme ...
Rithy Panh cherche seulement à comprendre ce génocide à travers ce Duch ....Il erre dans la vie avec cette trace indélébile de la perte de sa famille et de l 'horreur de cette terreur des Khmères rouges puis avec cette force incroyable et cette énergie Rithy deviendra cet homme cinéaste .écrivain ....
Je garde en mémoire un souvenir atroce dans ce livre celui de cette femme enceinte accouchant dans cette hôpital Khmère et mourant dans des atroces souffrances dans le Dennis des infirmières par manque de qualifications et d'orgueil aussi d'appeler un vrai médecin de la classe honnie .....Ce drame résume l 'état d'esprit de cette époque .on laisse les hommes mourir par conviction par peur par orgueil par bêtise dans un endoctrinement de lobotomie.....
J 'ai encore des frisons de cette horreur humaine .....On devient presque Misanthrope ...
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Il y a "Si c'est un homme" pour la Shoah, "Une saison de machettes" pour le génocide au Rwanda... "L'élimination" raconte le génocide cambodgien. Rithy Panh, après son film "S21" continue à interroger Duch et le monde sur ce qui s'est passé sous le régime de Pol Pot. Toujours cette même question : qu'y a-t-il dans l'homme qui lui permet de massacrer, torturer d'autres hommes ? Un témoignage poignant, sans haine, tout en dignité de l'auteur qui a perdu toute sa famille dans des conditions innommables, un livre dense.
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La comparaison avec Primo Levi osée en quatrième de couverture n'est pas exagérée : Rithy Panh, qui a connu jeune adolescent la dictature des Khmers rouges raconte ses souffrances passées et actuelles avec distance, son récit devenant une réflexion sur ce qu'est l'humanité. C'est cette interrogation qui le ronge lorqu'il interview en face à face Duch, le responsable du camp S21 où il ordonna la mort de 12000 "ennemis du régime".
Récit qui rappelle si nécessaire que cette folie meurtrière commandée par l'idéologie n'a pris fin qu'il y a 35 ans, et que ses traces dans l'histoire et dans le peuple cambodgien sont encore visibles.
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Rithy Panh est aujourd'hui un cinéaste reconnu aujourd'hui..
Dans ce livre, il nous raconte ce qu'il a vécu au Cambodge durant la révolution Khmère rouge. Il avait treize ans au début de cette prise de pouvoir.
Il nous raconte aussi, trente ans après la fin de cette période, sa confrontation avec Duch, responsable du camp d'extermination S21, lors du procès de ce dernier.
C'est un livre fort et terrible., sans pathos, par un homme qui cherche à comprendre.
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Un roman livré d'une traite, sans séparation en chapitres, juste un saut de ligne entre les passages qui s'entremêlent, entretiens avec Duch (dont est sorti un film que je n'ai pas vu, Duch, le maître des forges de l'enfer), vie aux camps, vie à Paris aujourd'hui, en essayant de « digérer » ce matériau, période de recueil des témoignages pour S21… Plusieurs approches pour témoigner du génocide, de la famine organisée, de l'indifférence voire de la complaisance du reste du monde à l'égard du régime Khmer rouge, critique sur le tribunal pénal international qui livre un documentaire-fiction au lieu de confronter Duch aux documents d'archives. Un Duch qui apparaît froid, menteur, ironique, cultivé, converti au christianisme, en contraste avec la vie du gamin de 13 ans qui en moins de six mois devient orphelin, survit à une grave infection du pied (un accident banal, mais sans médicaments…), au paludisme, à la famine. Un livre dont on ne sort pas indemne, mais dont la lecture est aussi indispensable que celle des grands témoins de la Shoah et des camps nazis… Pour ne pas oublier, pour rendre aux victimes leur place.
Lien : http://vdujardin.com/blog/ri..
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