AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 230 notes
5
25 avis
4
17 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
"Je ne cherche pas la vérité mais la parole" affirme le cinéaste cambodgien Rithy Panh dans L'élimination: récit autobiographique (rédigé avec l'aide de l'écrivain Christophe Bataille) sur son vécu à l'âge de treize ans lors de la prise de pouvoir de Phnom Penh en 1975 par les Khmers Rouges, sur les 4 ans de dictature imposée par Pol Pot et les Révolutionnaires (qui "fit 1,7 millions de morts") et sur ses rencontres (lors de son proces) avec Duch "le chef de la police du régime" qui fut "responsable du centre de torture et d'exécution S 21".
Bien que très dur à lire, j'ai préféré ce témoignage plus réaliste que celui de Tian (dans sa BD L'année du lièvre Tomme 1de Au revoir Phnom Penh pourtant percutante) qui n'était qu'un nourrisson au moment des faits et trouve un récit autobiographique plus crédible que par exemple un roman d'anticipation comme Les années fastes de Chan Koonchung cinéaste et écrivain (paru dernièrement dénonçant les dérives chinoises).
"A S21, nul n'échappe à la torture, nul n'échappe à la mort".
"Sans peur et sans haine" Rithy Panh essaye de comprendre la cruauté et la folie des bourreaux.
Il dresse un portrait psychologique presqu' humain (car complètement inconscient de l'horreur de ses actes) de l'antipathique Duch: rigide, arrogant, rusé, menteur, décontracté, manipulateur, qui avoue s'être pissé dessus (comme un petit garçon) alors qu'il avait une envie pressante face à son supérieur intransigeant. Il essaye de comprendre le mal, inéluctable, mais le dénonce et se délivre par la même occasion de ses propres ressentiments.
Il ne pardonne pas mais analyse chaque "détail" pour que le génocide ne devienne pas un "détail" dans l'Histoire de son peuple.
Il relate sans tomber dans le pathos la famine des Cambodgiens,les droits de l'homme bafoués, la "chasse aux traîtres et aux ennemis", le passage de l'inquiétude à la terreur, le déplacement de la population,sa famille bourgeoise de neuf enfants (dont le père intellectuel était "chef de cabinet" ministériel) envoyée en camp de rééducation, "l'extermination de la classe bourgeoise" devenue "nouveau peuple", la faim,la soif, la survie...
"Je crois en l'image" car malgré la dictature on peut filmer une image juste, confie-t-il. Il en a tiré un film contre ce S 21, ce centre de torture abject et immonde à dénoncer, il publie ce témoignage pour dire plus jamais ça!
"Je voudrais que ce livre nous rende la noblesse et la dignité" dit-il.
On ne peut qu'admirer le courage de ceux qui traités d'une façon plus vile que du bétail, n'avaient plus rien, étaient considérés comme rien, étaient interdits de penser et ont su pourtant survivre et conserver leur identité tout au fond d'eux.
Bravo. L'élimination, faite par les Khmers rouges, qui dit que "l'homme n'a droit a rien" doit être dénoncée car l'homme a des droits à préserver pour conserver son statut d'homme et sa liberté!
Commenter  J’apprécie          120
Le cinéaste Rithy Panh coécrit avec Christophe bataille l'histoire de sa famille de son pays, le Cambodge lors de la dictature des Kmers rouges et de Pol Pot de 1975 à 1979. Une histoire collective et individuelle donc. Ce récit est extrêmement dur émotionnellement. L'auteur perd toute sa famille restée au Cambodge à l'âge de 13 ans, il fait le récit des tortures, de la famine mise en place sciemment par le nouveau régime (1,7 millions de morts sans moyens d'extermination de masse), destruction de la culture, du passé, de la classe bourgeoise, déportations des habitants de Pnom Penh, des mensonges (en 1975, les Américains ne sont jamais encore allés sur la Lune !) . Trente ans après les faits, Rithy Panh a interrogé Duch, responsable du centre de tortures S21. Il fait le choix de mêler histoire singulière et collective et il fait le parallèle avec la Shoah et d'autres génocides où l'individu est nié. Il termine en citant des intellectuels occidentaux qui ont minimisé ces crimes alors qu'n 1979 les crimes des communistes étaient connus depuis bien longtemps.
Commenter  J’apprécie          114
Faire la critique d'un tel livre semble un peu déplacé, car pour les auteurs il ne s'agissait pas de faire oeuvre littéraire mais de témoigner de l'enfer que fut le régime des khmers rouges, et de relater leur échec à comprendre comment un homme comme Duch, responsable du camp S21, éduqué et cultivé, a pu se transformer en bourreau. Malgré ce qu'il a vécu dans sa chair, et malgré son incapacité à expliquer ce qui a fait de Duch un bourreau, Rithy Panh qui a écrit ce livre avec Christophe Bataille se refuse cependant à croire que l'homme soit foncièrement mauvais et termine malgré tout sur un note positive, affirmant que la bonne part de l'humanité ne peut être effacée.
Commenter  J’apprécie          110
Un témoignage bouleversant de la jeunesse de Rithy Panh qui nous livre son vécu sous la dictature des Khmers rouges au Cambodge. Nous vivons avec lui, toute l'horreur de cette période. Au fur et à mesure que je lisais, je me disais que je ne parviendrai pas au bout. Mais, je revoyais Rithy Panh témoignant à la télévision avec une telle émotion. Tout se voyait dans son regard. Non, je ne pouvais pas abandonner la lecture de "L'élimination". Il me fallait poursuivre.
J'ai fini le livre.
Commenter  J’apprécie          100
A l’âge de 13 ans, Rithy Panh voit son monde basculer lorsque les Khmers Rouges entrent dans Phnom Penh le 17 avril 1975. La tragédie du génocide cambodgien a commencé et va entraîner la mort de près de deux millions d’êtres humains.

A partir de ses souvenirs toujours vivaces, Rithy Panh raconte la tragédie de sa famille et l’extermination d’un peuple. Il revient sur le lent processus d’élimination mis en place par les khmers rouges, guidés par une folle et radicale idéologie révolutionnaire. Rithy Panh a tout connu : l’évacuation de Phnom Penh et la déportation dans les campagnes où les citadins doivent être rééduqués, les longues séances d'endoctrinement politique et d'autocritique, les sévices, la famine, les « hôpitaux-mouroirs » où la mort vous guette… Le Kampuchéa démocratique, le nouveau régime dirigé par Pol Pot, souhaite créer un « peuple nouveau » et tout est fait pour déshumaniser et nier l’individu proprement dit : le système familial cambodgien est éclaté et le traditionnel respect vis-à-vis des anciens désavoué, le « pyjama » noir et la coupe unique sont de rigueur, la propriété n’existe plus et seul le collectif compte. L’individu n’est plus rien.
C’est dans ce contexte d’éradication systématique de l’individu que le cinéaste va perdre une grande-partie de sa famille. Lui, qui frôle la mort à plusieurs reprises, survit à cet enfer. Les descriptions sont glaçantes, les scènes hallucinantes. Et pourtant, Rithy Panh raconte avec justesse et sobriété.
Mais le cinéaste va plus loin qu’un simple récit autobiographique. Sa confrontation avec Duch, l'ancien responsable du centre de détention et d'exécution S21 à Phnom Penh, est fascinante. Rithy Panh cherche des réponses et il trouve en face de lui un homme qui voudrait se faire passer pour un simple exécutant. Mais Duch se trahit lui-même : en prison, il cherche toujours à façonner sa légende. Manipulateur et pervers, il montre un esprit retors. Alors que François Bizot (cf la critique sur « Le portail »), nous dit «Je n'ai pas vu un monstre, j'ai vu un homme, et c'est ce qu'il y a de plus terrible, justement, qu'il soit un homme comme moi.», Rithy Panh, lui, a deviné clair dans le jeu de l’ancien tortionnaire. Le vécu des deux hommes n’est effectivement pas le même…
Au-delà des faits concrets, cet ouvrage est également ponctué des réflexions méditatives de l’auteur qui dans le travail d’écriture, cherche certainement un apaisement à sa douleur.

« L’élimination » est un grand livre, au même titre que tous ceux qui témoignent des immenses tragédies du 20e siècle. C’est enfin un témoignage capital sur un génocide qui se perpétua dans l'indifférence totale des démocraties et avec le soutien d'intellectuels occidentaux.

Commenter  J’apprécie          92
Témoignage sur l'abomination qu'à été ce massacre par les Khmères rouge avec pour "chef" Pol Pot de 1975 à 1979, ayant massacré 1.7 millions de personnes et selon d'autres sources presque 3 millions. de suite, je pense à cet autre film "D'abord, ils ont tué mon père" de Angelina Jolie.
Le témoignage à reçu le prix Joseph-Kessel
Rithy Panh perd toute sa famille, il vivra l'enfer de cette politique de terreur, il verra les tortures, les famines, exécutions, etc..
Rith Panh reverra plusieurs années après Kaing Guek Eav alias Duch, responsable du centre de torture S21, au tribunal parrainé par l'ONU, pour répondre à des accusations de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tortures et meurtres avec préméditation. Cette rencontre ravivera ses souvenirs..
Rith Panh a gardé son humanité, pourtant, il a vécu de multiples traumatismes, preuve de résilience..
Commenter  J’apprécie          70
Cette "Élimination" est celle de plus d'un million et demi de Cambodgiens tués par les Khmers rouges de 1975 à 1979. Il ne s'agissait pas seulement de tuer des ennemis de la Révolution, mais bien d'éliminer des individus, avec leurs idées, leurs savoirs, leur culture, par tous les moyens possibles, avant et après leur mort.

Rithy Panh a vécu cet épisode noir. Ses souvenirs alternent ici avec ses entretiens avec "Duch" - responsable d'un camp de torture et d'extermination - en attente d'un jugement trente ans après ses crimes. le contraste entre l'image d'homme jovial, sage et pieux, que l'ancien bourreau Duch tente de donner de lui, et la réalité de la vie au "Camputchea démocratique" décrite par Rithy Panh est saisissant. L'effort de l'auteur pour "comprendre" L Histoire et l'un de ses cruels acteurs est aussi remarquable.

Il y a beaucoup de points communs entre ce massacre et d'autres perpétrés suite à des révolutions (notamment au XXe siècle). Si le dessein de l'auteur est de rappeler que de tels événements peuvent souvent se produire - y compris lorsqu'on ne s'y attend pas - alors il est parfaitement atteint. Je suis en revanche à la fois admiratif et dubitatif quand Rithy Panh déclare en conclusion : "J'ai affronté cette histoire avec l'idée que l'homme n'est pas foncièrement mauvais. La mal n'est pas nouveau - le bien non plus, mais, je l'ai écrit, il y a aussi une banalité du bien ; et aussi une quotidienneté du bien."

Bien que je n'aie guère apprécié le style d'écriture, souvent trop concis à mon goût, j'ai été impressionné et happé par ce livre, qui, au-delà de l'épisode historique qu'il relate, amène à s'interroger sur la nature humaine et sur le fonctionnement des sociétés humaines.
Commenter  J’apprécie          70
C'est un livre qui nous plonge dans l'horreur du régime des Khmers rouges, dictature communiste cambodgienne.


Si je savais que Rithy Panh était un rescapé du régime des Khmers rouges et qu'il avait désormais à coeur de partager l'histoire sombre de son pays à travers ses documentaires (S21, la machine de mort Khmer rouge), je ne mesurais pas ce qu'il avait véritablement vécu.

Dans ce livre, il se rappelle de ces quatre années (1975/1979). Il nous confie en parallèle les entretiens qu'il mène avec Duch, tortionnaire en chef à S21, centre de détention et d'éxécution de Phnom Penh, et s'interroge sur l'homme et ce dont il est capable.

En 1975 à l'arrivée au pouvoir des Khmers rouges, il a 13 ans, sa famille est « déportée » de Phnom Penh (comme tous les habitants de la capitale hors Khmers rouges), ils vont être déplacés de villages en villages, dépossédés de tout dont de leur nom, travailler comme des bêtes, être affamés, etc. En six mois il va perdre son père, sa mère, ses neveux.

Il va passer plusieurs fois très près de la mort et il va vivre des situations d'une violence inouïe, mais le destin fera qu'il va survivre à toutes ces horreurs. On peut dire que c'est un miraculé.

Plus de 30 après, alors qu'il transmet cette histoire à travers ses documentaires et les nombreux entretiens qu'il mène avec des rescapés mais également des tortionnaires, il se souvient de ces jours sans nom.

C'est un livre qui se lit le coeur très serré, l'estomac au bord des lèvres, car il nous montre le pire de l'humanité, en dressant le portrait d'un des protagonistes de ce génocide. Et parce qu'il montre que ce qui s'est passé au nom d'une doctrine pourrait se reproduire dans ce pays ou ailleurs. Parce que ça nous rappelle aussi un autre pan de l'histoire.

Ce devoir de mémoire auquel se livre Rithy Panh est juste indispensable et essentiel. Un témoignage bouleversant de force.
Lien : http://delphinesbooksandmore..
Commenter  J’apprécie          70
Le 17 avril 1975, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh la capitale du Cambodge. Rithy Pahn est âgé de treize ans :du jour au lendemain, je deviens « un nouveau peuple », ou, expression plus affreuse encore, « un 17 avril ». Trente ans plus tard, il raconte, témoigne de ce qu'il a enduré sous le régime de Pot Pot.
Pour la réalisation de son film "S21, la machine de mort Khmère rouge », Rithy Phan a rencontré des survivants comme lui mais également des bourreaux, des tortionnaires dont Duch le responsable du centre S21. Un centre où étaient accomplis des tortures, des exécutions, des prises de sang massive (allant jusqu'à vider entièrement la personne de son sang), des viols. Lors de ces entretiens avec Duch, documents à l'appui, il lui pose des questions. L'homme nie ou se réfugie derrière la doctrine, se complait dans le mensonge. Pire, il lui arrive de sourire. Rithy Pahn n'abandonne pas et cherche de comprendre avec patience.

la suite sur
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/08/rithy-panh-avec-christophe-bataille.html:


Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          70
« Essayez de regarder. Essayer pour voir. » Charlotte DELBO
(«  Aucun de nous ne reviendra », extrait).

Rithy Panh est là. L'enfer lui a traversé les chairs.
Est ce qu'on « en revient », un jour, de l'enfer?
«  Ainsi la violence demeure. le mal qu'on m'a fait est en moi. »
Il est là , présent Rithy, l'enfant, et interroge Duch.
Kaing Guek Eav, Duch le tortionnaire en chef du S21.
Cambodge 1975-1979. 1,7 millions de morts. Phnom Penh, S21.
«  A S21, nul n'échappe à la torture, Nul n'échappe à la mort ».
L'enfant ne cesse jamais de rêver, il rêvait qu'un appareil photo tombe du ciel.
L'appareil photo n'est jamais venu.
Noël n'existe pas en enfer.
Alors pour, vivre encore, il doit «  tenir ses poings dans ses poches », et il choisit les images et les mots.
Puisqu'on n'a rien dit, puisqu'on a rien vu, il nous montre, puisque «  ce qui blesse est sans nom », il prononce.

Le conflit vietnamien – cambodgien est une gorgone.
Chine, USA, France, ONU, colonie, communisme, américanisme...
Bourbier «  sans nom » . «Ce qui blesse est sans nom »...

Certains répondent «  Pol Pot » par « agent orange », certains répondent «  raisons » par « famine », certains répondent « légitime défense » par «  torture », corruption par discipline, doctrine par dialectique, etc etc etc .
On répond beaucoup, nombreux, très vite, par anticipation quand on ne veut pas entendre les questions....

La guerre chez soi est toujours plus propre que chez les autres.
On a toujours de bonnes raisons, mon voisin a toujours de mauvaises intentions.
Et qu'avaient ils, eux, les 1,7 millions de morts  du Cambodge ?
Qu'avaient ils, ces enfants du Rwanda, du Chili, d'Arménie, de Tchétchènie , d' Ukraine, du Tibet, de Syrie, de Varsovie, du Vel d'Hiv, de Palestine, du Vietnam, du Japon, du Cambodge. et tous leurs frères et soeurs.. ?

Tenter de justifier ce que rien ne pourra jamais justifier est un crime.
Le combat peut être un devoir, la résistance une nécessité, l'éducation une priorité,

La destruction est un crime.
Quelque soit la main, quelque soit la couleur du drapeau, quelque soit le livre, quelque soit la colère. L'élimination est un crime.

Un de nos présidents occidentaux et non des moindre puisqu' il s'agit du nôtre, a, lors d'une conférence de presse déclaré : «  l'ennemi sera détruit ».
Vaincu ! Monsieur le Président, vaincu !, pas détruit.

Détruire est un mot de bourreau, vaincre est un mot de combattant.

Il faut faire attention au mot. Ils sont importants.
Extrêmement important, ils sont le plus souvent la première arme de tous les extrémistes.

Une démocratie peut combattre, une dictature détruit toujours.

Monsieur le président, n'oubliez jamais que lorsque vous parlez, un peuple vous écoute.
Vous avez une responsabilité, n'en faites jamais un métier ni une fonction.

Rithy Panh veut savoir, veut comprendre l'injustifiable. Il veut nommer, montrer, ne pas oublier, expliquer.
Il interroge Duch.
Duch rie.
Duch est un homme.
Duch ne veut pas être un homme.
Il veut être une machine, une pièce de la grande machine.
La grande machine qui détruit ce qui n'est pas humain, ce qu'elle appelle l'ennemi.
L'ennemi... ?
L'ennemi n'a pas de nom, n'a pas de visage, il est partout, il est « tout le monde », alors pour mieux le détruire, la grande machine, l'organisation va effacer, tout effacer, détruire.

L'organisation, l'Angkar, va changer les mots. On invente un nouveau langage pour remodeler le nouveau peuple.
Duch est un technicien de la révolution.

Les recettes sont partout les mêmes. Un chef, un pays, un peuple.

L'homme perd son travail, son adresse, son nom, sa famille, ses enfants, ses vêtements.
Tous égaux : la peur, la faim, la maladie, la coupe de cheveux, la pauvreté, la misère, la terreur. le mécanisme de la machine infernale ne peux supporter que des rouages égaux.
On lamine, on détruit, on coupe, on extermine, on taille, on éradique, on tranche, on élimine.
L'être n'existe plus, il appartient.

«  Ne touchez personne. Jamais. Et si vous n'avez pas le choix, ne touchez jamais avec la main, mais avec le canon du fusil ».

On compte, on recompte, on décompte, on inscrit, on reporte, on rapporte, on fiche, on éventre, on répertorie, on démembre, on dénombre, on affame.
Le crime a toujours ses outils.

Toutes les pièces se valent, c'est à dire qu'elles ne valent rien.
«  A te garder, on ne garde rien. A t'éliminer, on ne perd rien. » .
La technique fait son travail.
«  kamtech »....réduire en poussière
Rien ne doit rester de l'humain.
Rithy ne l'accepte pas, ne l'acceptera jamais.

«  J'étais sans nom. J'étais sans visage. Ainsi j'étais vivant, car je n'étais plus rien ».

«  Ce que je cherche c'est la compréhension de la nature de ce crime et non le culte de la mémoire. Pour conjurer la répétition. »
Voilà ce que Rithy essaie d'obtenir en interrogeant Duch.

«  Je n'ai jamais envisagé un film comme une réponse, ou comme une démonstration. Je le conçois comme un questionnement. »

Puisqu' « une langue totalitaire est une réponse à l'absence de question » , Rithy lève les poings d'interrogation par ses mots et par son oeil.

Duch répond,
Duch rie.
Il est stoïque.
Il lit la bible.
Duch pense.
Duch se souvient.
Duch dit.
Duch lit.
Duch écoute.
Duch lit de la poésie
Duch est humain.
Il n'est pas tous les humains.

«  le monde est un enfer pour l'homme qui ne croit pas au diable » Jacques Lacan.

Le livre, « L'élimination »   pose la question . le film « l'image manquante » montre son origine.

Un diptyque nécessaire pour opérer le remontage de ce temps subi et enrayer toutes les mécaniques infernales.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (498) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3203 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..