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EAN : 9782832110508
152 pages
Slatkine (19/08/2021)
2.83/5   3 notes
Résumé :
River évolue dans le milieu du ski alpin, entre pression psychologique, entraînement intensif et cruauté des compétitions. Une fiction dans laquelle l'auteur a incorporé de nombreux éléments de sa propre vie.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie très sincèrement les éditions @Slatkine et Babélio Masse Critique de m'avoir permis de lire « Aux carrefour des intentions » !
Un roman autobiographique dans lequel l'auteur nous raconte l'année charnière de ses 18 ans, alors que son avenir de skieur de haut niveau va se jouer dans cette saison.
J'ai vraiment apprécié de découvrir les coulisses de ce sport que je ne connais pas beaucoup. On nous rabâche les oreilles avec le football, j'ai de la curiosité pour les autres sports mais j'avoue ne jamais m'être vraiment intéressé au ski de descente (d'ailleurs, merci la chaîne 21 de nous permettre de regarder autre chose que du foot, et merci aussi aux JO de nous faire découvrir tous les deux ans d'autres sports d'été ou d'hiver moins diffusés).
La découverte de l'envers du décor, c'est-à-dire tout ce qu'il faut vivre pour avoir le privilège de participer à des courses, est très intéressante : les longues heures de bus, les hôtels et la nourriture monotone, les choix de ces sportifs qui sacrifient leur jeunesse pour une promesse de podium que seuls quelques-uns d'entre eux atteindront.
L'ambiance est bien retranscrite. On découvre le plaisir de la glisse et celui de « tracer de belles courbes ». Mais on comprend aussi tous les enjeux, entre les entraineurs non formés à la pédagogie pour jeunes adultes dirait-on, et ces jeunes futurs champions.
L'auteur nous décrit un univers sans pitié où finalement le pire ennemi semble être le corps des athlètes. Et là on comprend tout les drames qui se jouent. On comprend aussi qu'il faut avoir une certaine réussite pour ne pas finir complètement brisé par une chute de trop. Devenir champion parait relever plutôt de la chance que du talent pur. Car au-delà de l'état d'esprit et des performances, il faut aussi éviter les blessures et pouvoir compter sur « la mécanique » pour que les rêves se transforment en médaille… en or bien sûr, car seule le première place motive notre champion.
Ce roman qui nous tient jusqu'au bout est un beau témoignage aussi sur le renoncement. D'autant plus difficile lorsqu'on a dix-huit ans. Accepter que l'on ne sera jamais champion malgré tous les sacrifices faits est peut-être la plus dure des épreuves.
Je finis sur un petit bémol ; il m'a semblé que l'auteur réglait ses comptes avec ce système dans lequel il souhaite être le meilleur. Il le dit : il écraser les autres, dominer tout le monde, mais son physique en a décidé autrement. Son physique et le fait aussi qu'il n'a peut-être tout simplement pas l'étoffe d'un champion. Mais sa hargne, forcément nécessaire pour devenir champion, fait que je ne me suis pas vraiment attaché au « héros ». Il manque quelques éléments positifs pour équilibrer toute cette haine et cette aigreur envers tout ce qui entoure le ski. Quand on n'a plus envie, que l'on déteste ses entraineurs, les hôtels, les repas, les « amis », le ski même… peut-être faut-il se demander si on est vraiment fait pour ce milieu ?
Peut-être aussi ne le suis-je pas attaché car on sait ce qui va arriver dès les premières pages… alors on attend la chute (au sens propre).
Finalement, pour les lecteurs qui ne connaissent pas cet auteur (ce qui était mon cas), peut-être aurait-il été plus judicieux de ne pas nous dévoiler dans le résumé et les premières pages que l'auteur ne sera jamais un grand champion.
On y aurait gagné un peu de suspens salutaire.
Question style, j'ai trouvé que le roman est assez inégal, avec des passages fluides (le style n'étant pas essentiel dans cette histoire) et quelques passages qui auraient mérité un travail de réécriture.
J'espère que l'auteur a enfin trouvé la paix et qu'il skie aujourd'hui pour le plaisir, loin de cette esprit de compétition qui a failli le mener à sa perte. Il semble avoir payé très cher cette course à la réussite.
Pour ma part, cela m'a permis d'en apprendre plus sur ce milieu du ski à haut niveau et je suis ravi de cette lecture que je conseille à tous les lecteurs.
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Dans le cadre de la première Masse Critique Babelio de l'année littéraire 2021/2022… j'ai reçu, comme souhaité, "Au carrefour des intentions" le premier ouvrage d'un jeune suisse romand, Sven Papaux. Il s'agit d'un roman, certes, mais au fort parfum d'autobiographie quand on sait que l'auteur fut skieur de haut niveau.

River, c'est le nom du héros, est âgé de dix-sept ans, il est skieur, possède un très bon niveau et rêve de devenir professionnel. Pour autant, il ne se sent pas obligatoirement dans son élément au milieu de cette sphère élitiste. Entre les rivalités, le peu de bienveillance des entraîneurs, les difficultés physiques et les blessures à répétition son moral oscille entre petits hauts et grands bas. Et plus que dans les montagnes helvétiques, j'ai eu l'impression de me retrouver propulsée sur les pentes de montagnes russes.

Diatribe sévère à l'encontre de l'encadrement du ski suisse de haut niveau, ce récit est plutôt pessimiste qui conte par le menu les moments difficiles vécus par River (Sven ?) Les entraîneurs semblent uniquement intéressés par des résultats brillants, refusent de prendre en compte la moindre blessure, utilisent un vocabulaire des plus humiliants, à la limite de l'homophobie, hurlent plus qu'ils n'écoutent. Nous assistons à une introspection détaillée du jeune sportif entre optimisme et plaisir de vaincre "Mais le besoin de grandeur, de s'élever face à la foule, face à ses rivaux, c'est grisant, ça vous pousse, ça rallume la flamme – comme une déflagration d'ambition." Et pessimisme lucide "Peut-être qu'en y réfléchissant, mon point faible est mon manque de maturité : je n'ai pas réussi à me canaliser, j'ai continué à skier non-stop, sans m'arrêter. La faute du débutant : en vouloir toujours plus sans écouter son corps." Il m'est arrivé, au cours de la lecture de me demander, en effet, la raison pour laquelle ce cher River ne changeait pas d'attitude et ne décidait pas, avant qu'il ne soit trop tard, de tout arrêter. "La faute du débutant" sans doute.

Je ne m'attarderai pas sur l'écriture qui, bien que correcte et même parfois fort agréable grâce au rythme, n'est pas l'essentiel dans ce récit. Je ne connais absolument rien au monde du ski qu'il soit de haut niveau ou pas mais ce roman serait, de mon point de vue, une lecture utile pour des jeunes qui rêvent de faire carrière dans ce sport.

J'ai eu plaisir à lire cet ouvrage qui contient des réflexions émouvantes et montre, s'il en était besoin, combien il y a loin du rêve à la réalité.

Je remercie très sincérement Babelio et les Editions Slatkine pour cette lecture.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Nous suivons ici le parcours d'un jeune skieur professionnel qui de blessures en malchance va devoir revoir ses plans de carrière.

C'est une lecture qui se lit bien, rapidement, et qui nous en apprend un peu plus sur le monde du ski.

Pour autant, j'y ai ressenti beaucoup d'aigreur et de négativité.
Je n'ai pas réussi à m'attacher à River, que j'ai trouvé trop fier et égocentrique. J'ai ressenti un dénigrement de tout ce qui l'entourait, le sport en général, ses concurrents, le staff, les entraîneurs, et même les lieux où il était accueilli pour dormir et manger.

Je n'ai pas réussi à ressentir les émotions éprouvées par le skieur. Et n'ai pas adhéré à sa façon de penser « gagner, vaincre, écraser la concurrence »
« le sport est une autodestruction dans les règles de l'art qui continue à fasciner »
Pour lui, la victoire ne semble intéressante que pour la gloire et la mise en lumière qu'elle procure.

J'aurais aimé que l'auteur laisse aussi transparaître les côtés positifs du sport de haut niveau. Ce qu'il peut malgré tout apporté, en dépit de sa mauvaise expérience.

Et surtout qu'il prône d'autres valeurs apportées par sport et la victoire en générale.

Finalement, seul le second chapitre, plus fluide, plus positif, m'a permis de ressentir les sensations éprouvées par le sportif lors de ses glisses.

Une lecture donc décevante pour ma part mais qui saura peut être vous convaincre.

Je remercie Babelio pour l'envoi de ce roman et la découverte de son auteur que l'on devine derrière cette narration à la première personne.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je suis tant impatient d’en découdre : sentir l’adrénaline monter et me lancer sur ce raidard imposant. Ça me fait même bouillonner, comme une déflagration d’impatience. La fièvre du coureur grimpe alors que je rejoins Matthias pour boire une tasse de chocolat chaud. On discute des tronçons difficiles, on parle de la pluie et du beau temps. Bref, une conversation normale.
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