"Droits de l'enfant: New York 1989", la collection qui poursuit avec ce titre "
le droit de savoir".
On imaginera avec un tel titre et cette collection forcément quelque chose de grave avant d'avoir consulté la quatrième de couverture.
Mais ce n'est pas ce que l'histoire que l'on croira.
On se lance: Léna n'a que 16 ans, elle est au lycée et joue un peu au basket.
Ce sont ses copines qui font aussi partie de ses activités sportives qui le remarqueront lui, parce qu'elles ont 16 ans, parce qu'il est mignon, adulte et qu'il ne détachera pas ses yeux de Léna.
Le petit groupe commencera à fantasmer un peu, il est plus vieux, plein de charme, il l'a trouve jolie. Que c'est romantique que quelqu'un d'adulte vous fasse ressentir que vous donneriez l'illusion d'être confondable avec une femme avant l'heure, prête pour une relation plus sérieuse, plus mature, pas celle avec les copains de son âge qui en savent autant que soi, sinon moins et qui ne vous font pas sentir plus importante.
Léna sera flâtée, elle hésitera, pour les copines, qui vivent cela par procuration et pour elle, qui commencera à se broder un possible dans la tête.
Sortie de sa lecture scolaire de " La Princesse de clèves" de Madame de la Fayette, Léna ne comprendra pas ce que lui dit sa mère quand lui recommandera de prendre le temps dans une relation sentimentale et pourquoi le Princesse de Clèves s'empêchera d'être heureuse en envisageant un homme qui lui plait sans oser l'approcher tandis qu'ils se dévorent des yeux.
Pourquoi attendre si l'on se plait?
Faut-il toujours tenter parce qu'on le peut, se demandera t-on, nous adulte?
Les plus jeunes, certainement, ne verraient pas l'intérêt de s'ôter des occasions de vivres des choses, surtout ils partent du point zéro de l'expérience sentimentale.
Il est plus âgé, il vient regarder régulièrement des matchs d'adolescentes de 16 ans, n'est-ce pas un peu risqué et douteux pour un adulte?
Il aime sans le doute le sport.
Il soutient peut-être les compétitions féminines.
Peut-être les copines se sont-elles juste montées la tête et que si il se contente de sourire à Léna, c'est qu'il ne s'agit que d'un sourire?
La suite devrait nous conforter dans un sens ou dans un autre ( ou pas du tout).
Le format sera court de quoi remettre les points sur les "i" rapidement pour le spectateur mystère ou bien les jeunes romantiques en fleur qui s'emballent?
Et en fait, du tout.
L'auteur se montrera habile, soulevant un sujet d'un côté tandis que la vraie raison du livre pointera le bout de son nez par un autre biais.
Le droit de savoir, disait le titre.
Léna voudrait grandir plus vite ou que sa mère la considère un peu moins comme une enfant. le personnage ne va pas être déçu et il faudra bien faire attention à ce que l'on souhaite.
On oubliera l'histoire de l'admirateur pour se concentrer sur le secret de famille qui échappera à la mère lors d'une dispute avec Léna qui jouera de mensonge pour remettre en question son autorité maternelle.
Ce vrai sujet permettra d'en parler, avec les différents éclairages des camarades de Léna pour la rassurer et le regard bienveillant d'un professeur en médiateur.
Il y aura de quoi redevenir une toute petite fille et retourner dans sa coquille pour ne pas être blessée d'avantage.
Les langues devront se délier et les vérités révélées les yeux dans les yeux.
Un roman au sujet bien amené pour un lectorat plus jeune que l'âge de l'héroïne (parce que l'affaire de l'homme ne sera pas inutile et fera réfléchir, aussi).