Si le dix-septième siècle est en France, comme nous l'avons dit, une des époques les plus pauvres en œuvres de critique et d'esthétique musicale, il est en revanche une des plus intéressantes pour l'histoire de la musique dramatique, parce que c'est une période de recherches et d'essais, féconde en plus d'un genre. Et il doit nous arrêter particulièrement dans l'ordre d'études que nous poursuivons ici, parce que ces recherches et ces essais ont eu surtout une base littéraire, que jamais l'équilibre n'a été sauvegardé aussi absolu entre le poète et le musicien, et que, si le second a continué, pendant tout ce temps, à être considéré comme subordonné au premier, celui-ci n'en a fait que plus d'efforts pour maintenir son rang.
Il n'y a point de pays qui n'ait quelque chose de singulier. Nous composons admirablement bien les airs de mouvement; et les Italiens merveilleusement bien la musique de chapelle. Nous jouons fort bien du luth, et les Italiens très bien de l'archiluth. Nous sonnons l'orgue très agréablement, et les Italiens très savamment. Nous touchons l'épinette excellemment et les Anglais touchent la viole parfaitement.
Pour nos compositeurs, s'ils voulaient un peu plus s'émanciper de leurs règles pédantesques, et faire quelques voyages pour observer les musiques étrangères, mon sentiment est qu'ils réussiraient mieux qu'ils ne font.