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250 pages
Éditions de l'Observatoire (10/01/2018)
3.55/5   10 notes
Résumé :
Raphaëlle est sans nouvelles de sa mère depuis lundi. Deux jours, ce pourrait n'être rien, et pourtant, cette absence est anormale, ce silence inquiétant.
Les heures passent, le temps s'étire, l'angoisse monte. Jour après jour, les inconnues se multiplient pour révéler la part cachée d'une vie que Raphaëlle croyait transparente et le portrait d'une étrangère se dessine derrière le discret veuvage bourgeois.
Soudain seule au milieu d'une vie comblée, Ra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai de la chance, oui j'ai de la chance...... Recevoir cet ouvrage des Editions de l'Observatoire par l'intermédiaire de la Masse Critique de Babelio est une chance car qui dit que je me serai arrêtée sur cet ouvrage sinon..... Je remercie donc Babelio et félicite les Editions de l'Observatoire pour la qualité de leurs livres : jolie photo de couverture, titre et nom de l'auteure mis en relief avec une jolie couleur mordorée et un livre que l'on a plaisir à tenir entre ses mains, souple et maléable.....j'aime. Un livre est aussi un bel objet.

Passons maintenant à la lecture elle-même qui m'a embarquée dès les premières lignes, les premières pages car qui n'a pas connu la montée de l'angoisse pour un doute sur la bonne arrivée à destination après un trajet en voiture, sur l'absence répétée ou inexpliquée d'un membre de la famille.... L'absence, l'incompréhension.

Raphaëlle découvre à l'occasion de la disparition de sa mère, Laurence dite Manou, une femme qu'elle ne connaît pas ou ne reconnaît plus, une presque étrangère qui ne lui dit pas tout ou alors est-ce elle qui n'écoutait pas sa mère ? Qui est vraiment sa mère ? La mère et la femme sont-elles les mêmes personnes. Elle la regarde avec ses yeux d'enfant, devenus adulte mais toujours des yeux d'enfant, alors qu'elle a une vie de femme, avec des désirs, des rêves, des occupations, des amis. Tant que tout va bien, on ne se pose pas de question, c'est notre mère..... mais dès que la machine se détraque, dès qu'un caillou sur le chemin transforme la mère en femme, que savons-nous réellement d'elle ?

Disparue lundi après la fin de son bridge à seize heures, comme si elle continuait à faire la morte, mais en masquant ses cartes, cachant a donne, dissimulant ses atouts.(p40)

Très joli récit sur l'installation et la montée de l'angoisse, les doutes, les questionnements, les souvenirs qui remontent à la surface, les pertes déjà subies. L'absence s'installe, inquiète, les réponses ne viennent pas et toutes les bases s'effondrent. Vivait-elle depuis tant d'années auprès d'une étrangère ?

Tout était clos pourtant, inhabité, mais l'été avait conservé la trace de sa présence derrière les volets, dans l'obscurité du temps suspendu, avec le fétichisme d'un amoureux (...) C'est à peine si elle sait bouger, de peur sentir sa mère disparaître.(p53)

L'angoisse installe tout un cheminement sur notre propre existence, sur notre propre rôle de femme et de mère, disons-nous tout à nos proches, nous connaissent-ils vraiment, intimement ? Et puis une mère reste une femme. 

A l'occasion de cette disparition elle redevient l'enfant qu'elle a été, avec ses blessures, ses joies mais aussi ses souvenirs et refait, à l'occasion des déplacements dans les différents lieux de vie de sa mère, le voyage parfois douloureux dans leur passé commun.

Le récit est découpé en scènes par journée de recherches, par heure, lieu et protagonistes. Tout se déroule entre Paris, Versailles (très conoté petite bourgeoisie....) et Nonant, la résidence familiale normande, et en communication avec Singapour pour les deux membres de la famille, Marc le mari en déplacement professionnel et Charles le fils qui y fait ses études. 

L'écriture est fluide, beaucoup de métaphores surtout vers la fin du récit, trop peut être. La lecture est aisée, on tourne les pages, différentes pistes s'offrent à nous, on se reconnaît dans cette femme qui perd pieds, qui sombre car le pire est de ne pas avoir de réponses. On connaît cette angoisse qui monte, irraisonnée parfois, on tourne tous les scénarios dans sa tête, on en évite d'autres qui nous heurtent ou qui sont inenvisageables car il est question de notre mère, la personne que l'on pense le mieux connaître ...

Juste une orangeade.... La réponse au choix du titre est donnée à la toute fin du livre, elle est le reflet de qui était Manou et de la reconnaissance de la fille pour sa mère.....

Juste une orangeade.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Caroline PASCAL n'en est pas à son premier roman et pourtant, j'étais passée à côté de cette plume. Avec "Juste une orangeade", je viens de repérer le talent d'une écrivaine dont je vais suivre l'actualité de très près, je puis vous l'assurer.

Raphaëlle , la narratrice, est mariée. Avec Marc, elle a eu deux enfants, devenus grands aujourd'hui. Pauline est étudiante, tout comme Charles qui est en train de s'installer à Singapour pour une année de césure. Son père est avec lui. C'est à ce moment que là que la mère de Raphaëlle disparaît. Plus de nouvelle. Aucune. Bien sûr, elle a sa vie, mais quand même. Elle aurait dû quitter sa résidence secondaire pour rentrer à Paris mais elle demeure introuvable, tant en Normandie que dans la capitale. Raphaëlle, qu'un rien déstabilise, prend peur. Et si... Elle met son entourage sens dessus-dessous. Son mari reste tente de dédramatiser la situation mais il est loin. Raphaëlle va trouver du soutien ailleurs. Commence alors une course folle, une quête de la vérité, mais quelle vérité ?

Ce roman, autant vous le dire tout de suite, à peine les premières phrases lues, vous ne pourrez plus le lâcher. C'est un page-turner, de ceux qui vous happent, vous agrippent... jusqu'à la fin !

Très vite, vous êtes en empathie pour cette femme. L'absence de cette mère l'étreint, l'angoisse, la tourmente, tous ses sens sont en alerte. Cette disparition, qui n'en est pas encore une, mais qu'elle présume, lui occupe l'esprit, le corps. Elle ne vit plus que pour cette quête. Elle est en décalage complet avec son environnement qui, lui, poursuit sa vie.

Avec ce roman, et notamment les titres des chapitres, chacun sentira bien la pression du compte à rebours. Chaque minute est précieuse... Avec la minutie des services de police, le lieu, l'heure, les personnes concernées sont scrupuleusement déclarées. L'heure est grave, c'est certain. Impossible, vous me comprendrez, de ne pas adopter le rythme de Raphaëlle. Un peu comme dans les galeries de métro de la capitale, il est bien difficile de ne pas précipiter son allure pour caler ses pas sur ceux des Parisiens. Et bien là, vous allez vous retrouver piéger à vivre chaque minute comme si c'était la dernière !

Ce roman parle de l'absence. Avec le roman de Gaëlle JOSSE "Une longue impatience", c'est une mère déchirée par celle de son fils. Avec Caroline PASCAL, c'est la fille qui est rongée par celle de sa mère. Il est profondément troublant d'explorer cette dimension fille/mère dans ce sens-là. La littérature est particulièrement riche d'épreuves dans le sens descendant des générations mais là, toutes les cartes sont rebattues. Bienvenue dans le monde d'adultes, de deux générations autonomes, indépendantes, qui mènent leur vie, et qui pourtant, restent, à la vie à la mort, liées par la filiation. A laisser la liberté à chacun, les êtres sont devenus des inconnus les uns pour les autres.

Et puis, passionnée par l'urbanisme et ce que les logements peuvent dire de nous, j'avoue avoir été séduite par l'approche réalisée par l'auteure de ces lieux que l'on habite et qui en disent long sur nous, pendant, et après notre passage.

La plume de Caroline PASCAL, je l'ai découverte avec ce roman. Elle est fluide, rythmée, il y a urgence, les phrases sont courtes, percutantes, énergiques... jusqu'aux dernières pages porteuses du dénouement. Une lecture "punchy" !

Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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J'avais lu avec plaisir il y a de nombreuses années « Fixés sous verre », un livre que j'avais beaucoup aimé. Pour celui-ci je n'ai même pas eu le plaisir de la couverture qui a l'air assez jolie, parce qu'acheté sur Kindle. Pour une fois j'avais lu les critiques élogieuses avant, et pensais voyager bien accompagnée.
Quelle déception ! Une mère septuagénaire disparaît entre sa résidence secondaire et son appartement versaillais, 3 jours sans nouvelles, sa fille s'affole pendant les trois quarts du livre, avant d'apprendre le fin mot de l'histoire.
A vouloir plaire à tous prix, du moins je suppose, le vocabulaire est pauvre, l'écriture plate, en terminer la lecture n'a été rien moins qu'un pensum.
Quelques piques qui se veulent ironiques à certains auteurs m'ont fait sourire, d'autant plus que ce texte joue dans une moindre catégorie.
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En faisant ma sélection pour l'opération masse critique, j'ai tout de suite flashé sur ce livre. Je dois dire que je n'ai pas été déçue les 3/4 du livre, mais je suis restée sur ma fin, qui aurait pu arriver bien avant (les 50 dernières pages ne donnent pas grand chose).

Avant cela, on est tout de suite plongé dans cette histoire et cette angoisse, la mère de Raphaëlle, Solange a disparu. Volatilisée, après une partie de bridge avec ses amies normandes, elle devait rentrer à Versailles.
On apprend la relation particulière entre les deux femmes, qui après un terrible épisode n'ont pas su, voulu ou pu se dire leurs sentiments. La pudeur de vouloir protéger l'autre.
Raphaëlle commence donc une folle enquête entre Versailles et Nonant, avant de se résoudre à prévenir les gendarmes. Pendant son enquête, elle va se rendre compte que la relation avec sa mère qu'elle croyait forte, n'était en fait qu'une suite de banalités. Elle va en quelque sorte découvrir sa mère et sa vraie vie. Une blessure pour l'enfant qu'elle est encore. Elle est heureusement bien entourée par ses amies, ses enfants Pauline et Charles, son mari Marc et son ami (personnalité haute en couleur) Roland.

On ressent très bien cette angoisse et on a tellement envie de savoir ce qu'il s'est passé, on échafaude plein de possibilités, ainsi on tourne les pages sans s'en rendre compte.
La présentation du livre est particulière, on suit heure par heure, cette recherche, avec à chaque nouvelle scène un récapitulatif des personnages présents dans cette dernière.

Un livre qui m'a donc plu et qui me restera, car il m'a beaucoup fait réfléchir sur cette relation que l'on peut avoir avec ses parents à l'âge adulte. On reste avec notre regard d'enfant, eux de parents et pourtant,nous sommes tous des adultes. Notre temps est forcément compté donc ne restons pas dans les banalités. C'est ce que Raphaëlle ne cesse de se rendre compte pendant sa quête.
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LIVRE 5
JUSTE UNE ORANGEADE DE CAROLINE PASCAL 246 PAGES EDITIONS DE L'OBSERVATOIRE SORTIE LE 10 JANVIER 2018
UN LIVRE EXCELLENT
Résumé :
Raphaëlle est sans nouvelles de sa mère depuis lundi. Deux jours, ce pourrait n'être rien, et pourtant, cette absence est anormale, ce silence inquiétant. Les heures passent, le temps s'étire, l'angoisse monte. Jour après jour, les inconnues se multiplient pour révéler la part cachée d'une vie que Raphaëlle croyait transparente et le portrait d'une étrangère se dessine derrière le discret veuvage bourgeois. Soudain seule au milieu d'une vie comblée, Raphaëlle recompose le récit de sa relation avec sa mère, d'occasions ratées en gestes oubliés, de ressemblances voulues en reconnaissances espérées, de malentendus en aveuglements. À mesure que s'égrène le compte à rebours de la détresse, s'impose à elle la réalité d'une disparition, dont le point d'orgue se jouera quelque part au fond de la province.
Mon avis :
Avec la recherche de sa mère, la narratrice nous emporte dans les ¾ du livre dans un style d'écriture spécial. L'ambiance de ce roman est joyeux, tristounet mais parle aussi de l'amitié indéfectible de plusieurs personnes dont le mode de vie est complètement différent. le dernier ¼ est beaucoup plus sérieux et nous fait réfléchir.
Le thème est également sur les rapports mère/fille et la difficulté de se confier mutuellement.
Un livre qui se lit vite et que j'ai énormément aimé.
Laissez-vous tenter !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait oublié qu'on sort de l'adolescence comme on entre dans le printemps, à coups de giboulées ; le regard comme le ciel se semble clair, mais voilà qu'il se voile et fond en eau sans prévenir. (p83)
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Une mère, c'est de la confiance. Elle n'est pas forcément là pour te montrer le chemin, mais juste pour te dire que la voie est libre, que tu peux y aller, que tu vas y arriver. Elle a pas la science infuse, pas la clé de tout, elle se plante, elle fait chier, parfois même elle fait le contraire de ce qu'il faudrait, mais elle t'aime sans condition et croit en toi, absolument, sans réserve.
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"Dans le fond, je ne la connaissais pas, maman. Avec ta mère, tu crois que tu es comme un vieux couple, ou plutôt comme des poupées russes, emboîtées, et puis tu te rends compte qu'en fait tu ne sais rien, qu'elle parle à tout le monde sauf à toi. Je l'ai eue combien d'heures au téléphone pour que finalement elle ne me dise rien? Rien d'important, rien d'essentiel ? Des banalités qui ne m'apprenaient rien de sa vie, de ce qui comptait pour elle. Et, bête comme je suis, moi, je pensais que c'était parce que sa vie se résumait à ces banalités."
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On devrait vivre en permanence sous la menace d'une fin abrupte, pour ne rien regretter, toujours tout dire, tout de suite. Moi, c'est à son corps froid que j'ai tout dit, devant sa dépouille que j'ai promis, juré, regretté, espéré, prié, demandé de l'aide.
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Tout était clos pourtant, inhabité, mais l'été avait conservé la trace de sa présence derrière les volets, dans l'obscurité du temps suspendu, avec le fétichisme d'un amoureux (...) C'est à peine si elle sait bouger, de peur sentir sa mère disparaître.(p53)
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