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EAN : 9782875572660
199 pages
La Boîte à Pandore (01/10/2016)
3.46/5   26 notes
Résumé :
Laura a vécu 9 mois au sein de l'État islamique. Elle quitte clandestinement la Belgique en mars 2014 avec son mari rencontré sur internet et son fils de 4 ans. Elle fera le chemin inverse dans des conditions périlleuses, enceinte d'un deuxième enfant et suivie par son mari. Aujourd'hui, Laura est capable de faire le point sur ce qui l'a poussée à partir, sur ce qu'elle a vécu. Elle intervient dans les écoles pour témoigner et pour prévenir les jeunes filles de ce q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Une fois passé son indignation et colère sur l'auteure pour une bêtise si monumentale que de partir en Syrie, chez Daesh, le témoignage de la jeune Belge d'origine italienne, Laura Passoni, vaut la peine d'être lu.
S'embarquer en juin 2014 pour un voyage sans retour, avec un nouveau mari, Osama (prénommé comme le charmant Bin Laden), qu'elle connaît à peine, et son fils Nassim de 4 ans, pour le khalifat d'Abou Bakr al-Baghdadi à Raqqa, relève effectivement d'une stupidité difficilement imaginable. C'est aussi l'avis de l'auteure elle-même, qui se plaint amèrement de son séjour de 9 mois au paradis de l'État Islamique (EI ou Daesh).

L'ouvrage "Au coeur de Daesh avec mon fils" est intéressant dans la mesure où il répond à une kyrielle de questions que beaucoup d'entre nous se sont certainement posés sur ce monde de fanatisme, violence et horreur qu'est Daesh ! Laura raconte son histoire sans fioritures, simplement, même naïvement. Elle raconte comment elle est tombée amoureuse d'un Mohammed volage de qui elle a eu, en 2010, un fils Nassim ; comment impressionnée par la gentillesse d'une amie marocaine Leïla, elle en était arrivée à l'islam et à son rêve d'une vie paisible et "halal" avec mari et rejeton.

En l'été 2014, Osama, Laura et Nassim partent en croisière en Méditerranée et quittent leur bateau à Izmir en Turquie pour se rendre en bagnole 900 kilomètres plus à l'est à Adana et Gaziantep à la frontière syrienne, qu'ils passent clandestinement. Pour Laure, devenue Umm Nassim al-Belgiki (mère de Nassim de Belgique), le séjour forcé dans une "madafa", maison pour femmes, pendant que son compagnon est expédié loin en entraînement, se présente très vite comme une vaste déception. À Raqqa, la capitale Daesh, elle peut se rendre compte des destructions, du vide dans les rues, du manque de plus en plus de produits et de la peur tant des bombardements aériens que de la violence exercée par toutes sortes de milices.

Laura Passoni a également pu se rendre compte du statut faramineux de la femme en milieu Daesh. On peut résumer ce statut comme "quantité négligeable" et pire. Leur rôle consiste à mettre au monde de futurs djihadis et soigner le repos de leurs hommes au retour du front. Elles sont vendues comme n'importe quelle marchandise aux marchés d'esclaves en Irak et en Syrie. Cela a été entre autres le cas des milliers de Yézidies kurdophones comme la prix Nobel de la Paix 2018, Nadia Murad. Son témoignage "Pour que je sois là dernière" ne laisse absolument pas de doute sur l'aspect hautement noble et humain de ces rustres criminels. À part ça, il y a toute une série de prescriptions vestimentaires supposées assurer et garantir l'intégrité de la femme. Dans le registre hypocrisie coupable, il est difficile de faire mieux !

D'ailleurs, le calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi lui-même, a été accusé en personne pour viol à plusieurs reprises et torture de la jeune Américaine Kayla Mueller, enlevée à Alep en 2013 et décédée en février 2015 dans un bombardement, à l'âge de 27 ans. Comme on dit, le bon exemple vient d'en haut !

Finalement, Laura Passoni et, ultérieurement, son Osama qui finit aussi par avoir ras le bol de vivre dans la peur, décident de revenir en Belgique. Je ne vais pas résumer les événements de ce retour, qui ne fut bien sûr pas simple. Je tiens juste à admirer le courage de son père et de sa mère qui n'ont pas hésité à tout mettre en oeuvre pour rendre ce retour simplement réalisable, d'autant plus que notre héroïne était enceinte, ce qui compliquait naturellement le périple.

Osama sera condamné, en mars 2016, par la cour à 4 ans de prison effective et Laura à 3 ans avec sursis. Elle récupérera en juillet ses droits maternels sur Nassim et Ismaël, le petit dernier, né en mai 2015.
L'auteure compensera sa bêtise initiale en organisant des manifestations dans des écoles et centres de jeunesse pour informer les jeunes sur les dangers du fanatisme et radicalisme religieux.

L'assistance dont Laura Passoni a bénéficié de la part de la journaliste renommée de la RTBF (radio et télé wallonne), Catherine Lorsignol, fait que cet ouvrage constitue un document humain qui contient des données intéressantes sur un épisode historique somme toute particulier.
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Témoignage d'une jeune femme qui a décidé un jour de tout plaquer en Belgique pour aller s'installer en Syrie avec son nouvel époux et son fils, né d'une première union. Laura Passoni nous fait le récit de son voyage par une croisière en Méditerranée qui devait servir d'alibi à son départ, la vie au Sham sous les bombardements quasi quotidiens mais aussi la grande désillusion quant à sa vie sur place. Elle revient également sur son retour vers l'Europe et sur l'après.

En lisant ce journal de bord, on ne peut qu'être frappé par sa grande naïveté. C'est ainsi qu'on se rend compte comment certains recruteurs ont eu toutes les facilités à envoyer des jeunes filles et jeunes femmes à des milliers de kilomètres de chez elles en leur faisant miroiter une vie confortable en terre islamique. le fait qu'elle ait décidé de partir avec son fils de 4 ans est ce qui me pose le plus problème. Qu'elle ait voulu se rendre dans un pays où elle pouvait y vivre pleinement sa foi, peu importe, mais encore écrire que vu qu'elle ne regardait pas les journaux télévisés et qu'elle ne s'intéressait pas à la presse font qu'elle ne se rendait pas compte que la Syrie était un pays en guerre où les pires exactions y étaient menées, j'ai vraiment du mal à y croire. Est-elle vraiment l'ingénue qu'elle tente de faire croire aux travers de ce livre? Seul l'avenir pourra nous le confirmer ou au contraire, l'infirmer…

Ce que je retiendrai par contre est l'amour sans limite que ses parents lui portaient, prêts à lui pardonner ses erreurs, ses nombreux mensonges et dissimulations. Devant s'endetter et allant jusqu'au péril de leur vie en Turquie et aux frontières syriennes par plusieurs voyages pour la faire revenir en Europe, au final l'amour d'un père et d'une mère est lui sans limite.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Je ne suis plus une grande amatrice de témoignages mais celui-ci m'a été conseillée par une amie bibliothécaire et du coup je me suis laissée tenter, sans savoir vraiment ce que j'allais lire.
Au coeur de Daesh avec mon fils est un témoignage écrit par Laura Passoni, en collaboration avec la journaliste Catherine Lorsignol.
J'ai trouvé ce témoignage totalement stupéfiant.
Et aberrant !
Comment peux t'on ne jamais avoir entendu parler de ce qui se passe là bas à par à travers les vidéos de propagande ?? Elle n'avait jamais entendu parler de ce qui s'y passait, au journal télévisé ou autre !! C'est fou et difficile à croire, même si on se rend vite compte qu'elle dit vrai, elle ignorait totalement ce dans quoi elle s'embarquait, rêvant d'un monde meilleur loin des "mécréants".
Nous avons là une femme adulte, pas encore trentenaire, qui plaque tout pour partir avec son "mari" rencontré quelques mois auparavant, qu'elle n'a presque jamais vu, direction la Syrie, accompagné en plus d'un gamin de quatre ans, son fils à elle !
En lisant ça je me suis dit "Non mais je rêve" ! Comment peut t'on être aussi naïve et faire un truc aussi dingue ???
Elle arrive là bas et se rend compte qu'il y a des bombardements et que la vie n'y est pas aussi idyllique qu'elle ne le pensait !
Tu m'étonnes ! Elle arrive dans un endroit où les femmes ne sont que des ventres, et où Daesh n'a aucune considération pour elles !
Laura est en fait une femme que tout prédisposait à ce genre de situation, sans déconner, c'est la proie idéale.
Mal à l'aise avec sa religion, elle découvre la religion musulmane à l'adolescence grâce à sa meilleure amie, qui n'est autre que la fille de ses voisins. Elle se convertie, et puis rencontre un homme jaloux qui lui est assez radical dans sa religion. Il lui fait un enfant, sans pour autant le reconnaître car il pratique la religion dans le genre : fait ce que je dis pas ce que je fais ! Il l'invite à porter le voile.. Sans s'en rendre compte, Laura bascule dans le radicalisme, elle ne connait pas vraiment la religion musulmane, mais les idées des radicaux ! C'est ce que j'ai constaté dès le début, en me faisant la réflexion que ça fait peur, combien de jeunes filles, jeunes femmes.. sont dans ce cas ? Des femmes naïves, inconscientes de ce qui va leur arriver ?
Alors elle rencontre Oussama, qu'elle va épouser sans vraiment le connaitre, et qui s'occupe de tout pour les faire passer en Syrie tous les trois. Car son fils à elle, Nassim, va bien évidemment faire partie du voyage ! Ils partent en croisière, les parents de Laura sont au courant mais pas de toute l'histoire évidemment. Pour eux leur fille va revenir au terme de cette petite croisière.. En réalité, elle quitte le bateau lors d'une escale, avec son fils et son mari, et ils partent direction la Syrie.
Dans cette histoire, je trouve que la maman de Laura a quand même été sacrément naïve elle aussi ! Que la famille ne s'inquiète pas que leur fille devienne musulmane, pensant que c'est une lubie, ok. Mais la mère de famille savait que sa fille avait épousé Oussama, elle devait bien se douter que ça allait mal finir ! Elle l'a vu porter le voile intégral ! Je ne comprend pas qu'elle n'ai pas deviné un instant le départ de sa fille pour la Syrie.
Dans ce témoignage, certaines choses m'ont carrément choquées, le manque d'information, le manque d'inquiétude face à la radicalisation de Laura.
C'était en 2014, peut-être qu'on était un peu moins informé que maintenant, c'était avant les attentats meurtriers perpétués par Daesh mais quand même, il y avait déjà des reportages mettant en garde. Je ne comprends pas qu'on puisse croire à toutes ses promesses de vie meilleure.
Evidemment une fois là bas la pauvre jeune femme ne vit pas un rêve mais plutôt un cauchemar surtout quand elle comprend que les enfants de plus de 8 ans sont séparés de leurs mamans, et envoyés dans des camps ! Elle commence à prendre peur, et à s'inquiéter du sort de Nassim.
Et pourtant, dans son malheur, elle a toujours eu une chance énorme. Oussama est un homme bien, qui ne va jamais la violer, la martyriser.. Il va se poser des questions et à un moment tout faire pour les sortir de ce cauchemar. Oui il a des idées radicalistes mais elles se fendillent, il se pose des questions...
Et ils vont réussir à s'en sortir, ce qui est exceptionnel.
Mais le retour va être difficile car la justice s'en mêle...
Ce témoignage est important, il devrait être lu par les jeunes filles ou jeunes femmes qui sont susceptibles de sauter le pas et basculer dans le radicalisme.
C'est un ouvrage qui se lit rapidement, qui fait réfléchir, et qui interpelle forcément ! Impossible de rester insensible à sa lecture.
Par contre, un petit truc m'a agacé : il y a des coquilles dans ce livre. Par exemple pax à la place de par. Ou encore Nassim est moi à la place de Nassim et moi. Et lire Nassim est moi au lieu de Nassim et moi, ne veut pas dire la même chose :) Il est toujours regrettable d'avoir ce genre de coquille dans un témoignage.
Je mets trois étoiles et demie.
Je ne regrette pas ma lecture, et j'invite tout le monde à le lire, à en parler autour de soi, pour éviter à d'autres personnes de franchir le pas et de faire une énorme bêtise en partant en Syrie sur les traces d'un monde meilleur qui n'existe pas, sauf dans les vidéos de propagande...
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II y a quelques mois, en surfant sur le site d'une chaîne de magasins spécialisée dans la distribution de produits culturels à destination du grand public, je découvre « Au coeur de Daesh avec mon fils », livre de Laura Passoni écrit avec la collaboration de Catherine Lorsignol, journaliste à la RTBF, publié en octobre 2016 aux Editions La Boîte à Pandore. Son synopsis me paraissant intéressant, Je me promets, alors, de l'acheter ultérieurement.
Le temps passe jusqu'à ce 10 juillet 2018, jour où je l'emprunte finalement sur Amazon Kindle. Pourquoi m'en priver puisque, étant désormais accessible sur cette plateforme, moyennant abonnement mensuel, il est à ma disposition sous forme de prêt ?
Je dois concéder que dès les premières pages avalées, j'ai su que ce témoignage, attractif sur le plan documentaire, n'allait pas m'enthousiasmer au niveau humain. D'emblée, j'étais étonnée. Je m'attendais à mieux et il était quasi certain qu'une désillusion s'annonçait. Finissant toujours un livre entamé, je persévérais néanmoins.
L'ayant définitivement posé, je confirme ma primo-impression. J'en ressors avec un sentiment mitigé et finalement il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mon avis étant subjectif et en aucun cas le seul à prendre en compte, je m'adresse à l'auteure en lui disant que je suis vraiment désolée d'avoir un tel jugement sur son travail mais je me dois d'être honnête envers celles ou ceux qui me suivent.
A travers le récit de Laura Passoni nous plongeons durant neuf mois au sein même de l'embrigadement, au sein même de la peur, de l'horreur, de la folie meurtrière. Nous partageons le quotidien de l'Etat Islamique en Syrie.
Cette jeune Belge, âgée de trente ans, originaire de Charleroi en Wallonie nous explique, de retour de l'enfer, pourquoi et comment a-t-elle pu tout plaquer pour foncer vers une inconnue qui lui semblait pourtant familière : la république arabe syrienne et son groupuscule terroriste.
Tout d'abord, nous faisons la connaissance d'une adolescente vivant dans une famille des plus classique avec sa soeur aînée bénéficiant de l'amour et du dévouement de leur parents.
La narratrice nous avoue découvrir l'islam à quatorze ans par l'intermédiaire d'une amie marocaine et confesse s'être convertie rapidement. Ne pratiquant au fil des ans que fortuitement plus par amitié que par conviction.
Plus tard, elle nous expose comment à la suite d'une déception amoureuse, se sentant seule, abandonnée, dépourvue de toute perspective, de toute joie de vivre, elle trouve refuge et réconfort sur les sites religieux jusqu'à se lancer dans une quête existentielle ayant pour fil conducteur l'islam avec une approche radicale.
Ainsi en mars 2014, pour absorber son immense chagrin, accompagnée par son mari rencontré fraîchement sur internet et son fils de quatre ans, Laura décide de quitter clandestinement la Belgique pour rejoindre la Syrie " pour recommencer à zéro " et pour vivre dans " un pays réellement musulman " précise-t-elle.
Son époux devient émir et part en camp d'entrainement, la voilà seule avec son fils dans une maison de femmes. Bien malgré elle, cette mère va vivre une vie qu'elle n'a en fait pas voulue. Elle ouvre petit à petit les yeux.
Poussée par son instinct maternel et une anecdote que je vous laisse deviner, elle décide de rentrer dans son pays natal. Après avoir convaincu son « homme » de la suivre, soutenue par ses proches, commencent alors six mois de dissimulation et de tentatives avortées.
Enfin, le jeune couple et l'enfant, bientôt « grand frère », feront le chemin inverse dans des conditions périlleuses.
Comment ce difficile périple s'est-il déroulé ? Sur combien de temps ? Avec quelles aides ?
A quoi, et plus spécifiquement Laura, ont-ils été soumis à leur arrivée ? Comment s'est déroulée la réadaptation ? Quel est son regard aujourd'hui sur cette fâcheuse expérience ? Qu'en a-t-elle appris et qu'en a-t-elle retirée ?
Vous souhaitez des réponses ? Procurez-vous ce bouquin dans lequel la récente repentie raconte la réalité comme jamais aucune femme revenue de là-bas ne l'a racontée.
La force essentielle de ce récit réside dans le fait qu'il nous permet de comprendre les us et coutumes de cette organisation terroriste. Rien n'est caché ou édulcoré. La vraie nature de l'EIIL est montrée. La violence, le mensonge, la barbarie, la monstruosité deviennent ainsi nos compagnons de lecture. Notre déradicalisée dépeint avec force et détails ses conditions de vie qui peuvent être assimilées à de la soumission plutôt qu'à de la liberté. La place réservée aux femmes nous saute alors véritablement en plein visage. le côté « guerre », « combattants » est abordé de façon plus minimaliste. Normal, puisque à l'origine ce n'est pas le thème essentiel de l'opus et que je pense que par son appartenance à la gente féminine, L.P. n'avait pas accès à ces informations.
Cette partie didactique (raison de mes deux étoiles) m'a beaucoup plu. C'est instructif, pousse à la réflexion et surtout nous autorise, nous les femmes vivant en occident, de nous satisfaire pleinement de notre situation.
Le point négatif, quant à lui, concerne Laura et plus précisément son manque d'introspection, son manque de recul et de remise en cause.
« Je n'aurais jamais dû revenir en Belgique. Regarde maintenant tout ce qui m'arrive ! Je veux retourner là-bas."
Voici un extrait qui donne un aperçu de ce que nous pouvons lire dans cette autobiographie.
A l'heure d'internet et du tout numérique, comment ne peut-on n'avoir jamais entendu parler des exactions commises par Daesh ? Sa naïveté, sa méconnaissance du monde actuel, son inconscience sont hallucinantes à tel point que j'ai douté et doute encore de sa franchise et des motivations concrètes qui l'ont amenée à rentrer au pays.
Je trouve insensé qu'elle reproche à la justice belge de la poursuivre pénalement dès son retour. Que croyait-elle ? Que tout allait être effacé comme si rien ne s'était jamais produit ou qu'elle n'avait rien commis d'irréprochable ?
Je n'ai eu aucune empathie pour cette personne même si je me doute bien qu'elle a dû souffrir.
Paradoxalement, le revirement de son compagnon qui, lui, était parti pour prendre les armes est plus convaincant.
A l'opposé, je suis admirative du courage, de la lucidité de ses parents. Malgré leur immense déception et une existence irrémédiablement chamboulée, ils n'ont pas hésité, au péril de leur vie, à lui porter secours et l'épaule aujourd'hui encore.
Ecriture assez plate contenant peu de profondeur. Ce n'est pas suffisamment dynamique à mon goût pour nous emporter réellement.
En bref, j'ai clos une courte lecture de 199 pages qui bien qu'informative, ne m'a pas impressionnée et enthousiasmée. Ce n'est pas le premier témoignage de la sorte que je lis. Dans celui-ci nous retrouvons également une illusion suivie d'une déception, une allégeance, des scènes effroyables et un rapatriement difficile mais ça pêche par un trop plein de crédulité, de niaiserie, d'hypocrisie de la part de la protagoniste principale.
A entreprendre ? : Avis circonspect. J'aimerais vous répondre avec conviction et assurance mais je ne peux me prononcer véritablement.
- Si vous êtes un adepte du genre, je ne recommande pas forcément. D'autres ouvrages axés sur ce thème sont plus attirants.
- Si vous débutez dans cette catégorie « histoires vraies », lancez-vous. Pour un premier essai, c'est à lire.






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Ayant écouté à la télévision le témoignage de la femme qui co-signe Au coeur de Daesh avec mon fils, j'ai eu envie de le lire. Je n'ai pas eu de grandes surprises, car je me suis bien informé sur ce sujet. L'un des intérêts du récit, c'est son caractère concret, et la vérité du vécu particulier qu'il rapporte. Naturellement, ce n'est pas de la "belle littérature", mais ça ne me gêne pas.
On suit le parcours de Laura, belge d'ascendance italienne, qui se prend de sympathie pour des voisins marocains, puis se convertit à l'Islam, sans conflit avec sa famille très aimante: jusque là, tout va bien. Puis elle rencontre un homme musulman qui lui fait un enfant, Nassim, qui devient la prunelle de ses yeux). Ensuite, c'est l'enfer de la radicalisation. Elle découvre la propagande de Daesh sur Internet et la gobe sans aucun esprit critique: là-bas, parait-il, les Musulmans s'épanouissent dans la charia et ont la belle vie, au lieu de côtoyer en Occident les mécréants. Elle fait la connaissance d'Oussama qui a le projet d'aller en "terre sainte", c'est-à-dire dans le territoire de Daesh (c'est présenté comme une obligation religieuse). Ce plan réussit, et le couple se retrouve en Syrie avec Nassim. Laura a rapidement des doutes, même si elle est tributaire de son endoctrinement et encore fière de porter le niqab ( ! ). Plus le temps passe, plus elle rejette sa vie misérable, dangereuse, oppressante, absurde. Enfermées, tributaires des hommes, surveillées étroitement par Daesh, les femmes n'ont aucun droit et sont seulement des "ventres" pour faire des enfants. Ceux-ci devront apprendre très tôt à manier la kalachnikov, et plus tard à pratiquer des décapitations. Laura est révulsée par sa condition et par l'avenir promis à Nassim. Elle fait pression sur Oussama, qui finit par céder. Tous les trois fuient en Turquie en prenant beaucoup de risques. Les parents de Laura, admirables de générosité, ont tout fait pour l'aider. Certes, la justice belge ne les accueille pas à bras ouverts; mais en définitive elle n'est pas très sévère.
Quand les auteures décrivent la vie quotidienne dans le califat, elles montrent la juxtaposition choquante entre une forme de modernisme (téléphone, internet, etc...) et une conception effroyablement rétrograde des relations interpersonnelles. La société totalitaire voulue par Daesh me fait vomir, au même titre que le régime nazi. Bien sûr, il n'y a pas de coexistence envisageable avec ces gens-là. Le vrai problème, c'est comment "récupérer" tous ceux qui sont tombés dans le panneau de Daesh et qui déclarent s'en affranchir...

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(pp. 83-84)
Oum Malek pose une question:
« Si t’es en danger de mort et que tu peux sauver une seule personne, tu choisis qui ? Ton mari ou ton fils ?
- Mon fils ! »
Les filles me regardent de travers. Elles ont toutes deux choisi leur mari !
« Mais pourquoi vous choisissez votre mari ? Vos enfants, c’est la chair de votre chair ! Et votre mère, c’est celle qui vous a donné la vie !
- Un enfant, tu peux en refaire un autre, et ta mère, elle a déjà fait sa vie. Toi, tu es trop attachée à ton fils. Tu l’aime beaucoup trop ! Tu le laisses trop faire.
- Bien sûr que je l’aime ! J’ai peur de le voir mourir ici avec ces bombardements.
- Peur ? Toi, t’es vraiment pas normale ! Nous, on veut mourir, inch’Allah. Mourir dans un bombardement, aller au paradis, c’est ce qui peut nous arriver de mieux. Moi, je suis même prête à aller au front ».
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Quand je suis partie, j'ai rejeté cette société où je ne me trouvais pas à ma place. Aujourd'hui, je me rends compte de la chance que j'avais. On n'était pas si mal que ça ! Disposer de l'électricité à toute heure du jour et de la nuit, se promener librement sans devoir rendre de comptes, se chauffer, manger à sa faim, dormir dans un bon lit, vivre dans la sécurité : des richesses dont je n'avais aucune conscience. En Belgique, je n'étais jamais satisfaite. Toujours frustrée par ce que je ne possédais pas. Si je rentre au pays vivante avec mon fils, je me promets de profiter de chaque minute qu'Allah me donnera. Je n'oublierai plus la chance que j'ai d'habiter un pays en paix, dans une société sans doute imparfaite, mais où la liberté et le bien-être sont des priorités.
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Les djihadistes de l'"Etat islamique" se prennent pour Dieu. Ce qui les intéresse, ce n'est pas la religion, mais le pouvoir, rien que le pouvoir. Je croyais qu'ils luttaient juste contre le régime de Bachar el-Hassad. C'était un leurre.
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