La Grande Peur dans la montagne (BD)

La montagne, ça vous gagne !

Et les villageois de glousser sévère à l'évocation de ce slogan.
Jaunes, les gloussements, car les drames de Sasseneire sont encore dans toutes les mémoires, vingt ans après.
Mais un sort, aussi tragique fut-il, se doit d'être conjuré.
C'est pourquoi il fut décidé, suite à une réunion houleuse, que cette année ce lieu maudit servirait une nouvelle fois de pâturage.
Sept volontaires aux motivations aussi distinctes que leurs profils, trois mois séparés de leurs proches, et un challenge plutôt légitime, survivre à cette montagne damnée.

L'adaptation d'un célèbre auteur suisse par un dessinateur lui-même helvétique partait d'une démarche fort louable.
L'objet livre, robuste, soigné et intrigant, invitait au dépaysement tout en faisant miroiter un huis-clos effroyable.

Le récit fut plaisant mais fortement desservi par un graphisme qui me laissa de glace (rien d'anormal en de si hautes sphères alpines, cependant).
Si l'évocation des paysages montagneux, éléments principaux de ce drame en devenir, invite grandement à la rêverie, celle de l'humain ainsi que la trame narrative firent rarement grimper le palpitant dans la zone rouge.
J'ai trouvé le récit plutôt linéaire, avare en sinistres rebondissements initialement promis et adepte de l'ellipse en série.
Je quitte cette montagne avec un goût de trop peu, dommage, la piste noire espérée s'avérant finalement une blanche bien trop aseptisée.

Merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Helvetiq pour la balade.

Un petit village isolé dans les montagnes vaudoises, et à 2300 mètres d'altitude, Sasseneire, un vaste pâturage encore hanté par un drame survenu vingt auparavant. le croyant maudit personne ne s'y est plus jamais risqué. Pourtant le maire et ses habitants s'interrogent, ne faudrait-il pas pendant les estives remonter là-haut et y faire paître les troupeaux. La vie est âpre, au début du siècle dernier, pourquoi perdre sottement de l'argent en continuant de croire à ces racontars, à ces légendes auxquelles croient les anciens.

Bravant finalement les superstitions un petit groupe de sept hommes et soixante-dix vaches vont gagner l'alpage et y passer l'été. Malheureusement cette aventure, le lecteur le pressent, ne va pas se dérouler sereinement. Au fur et à mesure, dès la nuit tombée, l'inquiétude gagne. On scrute l'horizon, on est aux aguets et on écoute tous les bruits d'une oreille angoissée. Les peurs ancestrales se réveillent, des cauchemars traumatisants surviennent, et la « maladie » (nous n'apprendrons jamais ni le nom ni la cause) s'abat sur une première vache puis sur plusieurs autres, qui vont être enterrées sur le champ. S'agit-il d'une épidémie ? D'une malédiction ? La quarantaine est inévitable pour les bêtes et pour les hommes. Dans le vieux refuge les esprits s'échauffent, la peur et les tensions s'intensifient, le huis-clos dans la montagne devient pesant d'autant plus qu'un personnage patibulaire vient semer des doutes et attiser l'angoisse.

Cet album, d'un format agréable, est l'adaptation graphique d'un roman, écrit et publié en 1926 par l'écrivain suisse Charles-Ferdinand Ramuz, que je n'ai pas lu et dont, d'ailleurs, je n'avais jamais entendu parler. Cette BD assez réussie de Quentin Pauchard m'en donne l'envie. Tout d'abord une première de couverture qui accroche le regard, des couleurs ternes et des visages expressifs, inquiets pour certains et menaçant pour un autre. Très peu de textes tout au long de cet ouvrage, mais une succession d'images aux teintes sombres allant jusqu'aux bruns foncés et au noir, qui illustrent à merveille d'une part la rudesse des conditions de vie dans ce village de montagne au début du siècle passé et d'autre part l'atmosphère inquiétante et la tension montante entre les hommes. On ressent leur angoisse devant l'inconnu et les drames qui s'accumulent jusqu'au chaos final superbement restitué par des traits appuyés et vifs comme des éclairs, et qui laisse le lecteur un peu pantois.

Lecture plaisante pour moi. J'ai bien apprécié les graphismes originaux, mais j'ai regretté le peu de textes pour savourer pleinement cette histoire.

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Sasseneire, un alpage suisse maudit et abandonné depuis 20 ans... La décision d'y envoyer un troupeau est prise malgré les réticences des uns et des autres. 7 hommes sont désignés pour emmener 70 vaches. le huis-clos montagnard peut commencer.
Les peurs et les superstitions pèsent sur les 7 villageois. Les bruits étranges, les vaches malades... l'alpage semble à la hauteur de sa réputation.
Pour son premier album, Quentin Pauchard adapte ici un roman paru en 1926 de Charles Ferdinand Ramuz, auteur suisse. Un récit qui sent le terroir, la montagne et les légendes qui l'habitent.
Le dessin a un style assez jeunesse mais ne se prive pas pour autant de faire monter la dramaturgie. L'ambiance globale y est bien noire et pesante, sous le regard oppressant de la montagne.
"La grande peur dans la montagne" est un récit de légende montagnarde prenant, témoignage d'une époque où les croyances donnaient des réponses aux questions que se posaient les hommes.

Merci aux éditions Helvetiq et à Babelio Masse critique pour ce livre ! J'étais curieuse de la maison d'édition, que je ne connaissais pas, et j'adore les histoires d'alpages et de Suisse profonde.
Car ici, c'est bien de Suisse profonde dont il est question. Un petit village se demande s'il va envoyer un troupeau sur un alpage maudit depuis plusieurs années. Finalement, ils se décident et choisissent 7 hommes pour escorter 70 bêtes. Mais bien sûr, là-haut, rien ne va se passer comme espéré.

Le livre est un très bel objet pour commencer : il sent bon (oui, je renifle tous les livres qui me passent entre les mains !), la couverture est solide et agréable à toucher (je les caresse aussi…), la reliure étant légèrement toilée.

L'histoire quant à elle … ne m'a franchement déplu… mais ne m'a pas emballée non plus. J'ai trouvé ça simple, très simple, trop simple. Après la fin, on aimerait en savoir plus bien sûr. Et je trouve que même si cette BD s'adresse aux enfants, les auteurs auraient pu rajouter des éléments.
Les graphismes sont agréables : ce que j'ai préféré n'est pas la représentation des humains (rien à dire, ni en bon ni en mauvais) mais les paysages, la montagne, qui n'est pas à proprement parler figurative, mais assez onirique j'ai trouvé. Des montagnes susceptibles d'envoûter et d'attirer son monde. Et on sent très bien qu'elle peut devenir un piège.

Pour conclure… une belle BD, conçue avec soin, et des paysages suisses qui entraînent très très loin… une BD qui vaut plus pour moi pour son graphisme que pour l'histoire.

Cet album est l'adaptation du roman éponyme de l'écrivain suisse Charles-Ferdinand Ramuz, publié en 1926. le récit met en scène des personnages confrontés aux peurs et aux angoisses de l'homme face à l'inconnu.

L'histoire se déroule dans un petit village de montagne isolé où les habitants vivent en harmonie avec la nature. Délaissée depuis de nombreuses années à cause d'une légende racontée par les anciens, La Sasseneire est devenue un alpage maudit. Pourtant, cette année, les jeunes sont bien décidés à monter leurs bêtes afin de les nourrir...,

Que se passe-t-il sur les hauteurs de la Sasseneire ? Quels sont ces bruits qui se font entendre dans la nuit ?

Dans cette histoire qui se lit d'une traite avec beaucoup de fluidité, nous découvrons les peurs profondes des hommes provenant de l'inconnue, de leurs croyances, des superstitions et des légendes du passé. À travers ce lourd passé, la nouvelle génération n'accepte pas de rester immobile et pousse au changement. Il est aussi intéressant de comprendre le rapport à la nature et à la montagne que les hommes avaient à cette époque, isolés dans leur village.

Après "Derborence" paru en 2022, "La grande peur dans la montagne" est la deuxième adaptation de la collection Ramuz Graphique chez @helvetiq
C'est un beau début de sélection qui offre la possibilité de découvrir ou de redécouvrir d'une autre façon les oeuvres de l'auteur Charles-Ferdinand Ramuz.

Cet album plaira particulièrement à ceux qui apprécient les histoires humaines mystérieuses, à la condition humaine et à la place de l'homme dans la nature, à la littérature suisse et à la montagne.

À nos agendas : il est prévu pour 2024 l'adaptation de "Présence de la mort" :)
Lien : https://www.instagram.com/bd..