La vieille maison

C'est la première fois que je lis un roman traduit du romanche, 4ème langue de la Suisse, surtout parlée dans les Grisons. Oscar Peer était enseignant, écrivain et philologue. Il est décédé en 2013.

C'est le titre qui m'a d'abord attirée, quand il est question de maisons, je prends!

Chasper a la quarantaine. Il est célibataire. Son père vient de mourir et il voudrait garder la maison familiale, fort ancienne et d'une certaine valeur, à laquelle il est fort attaché. Mais il n'a pas un sou, des dettes. L'épicier, qui est aussi le président de la commune, exige qu'il la lui vende.

Chasper essaie désespérément d'emprunter de l'argent aux uns et aux autres, pour rembourser ses dettes et garder la maison. Y parviendra-t-il? Je vous laisse le découvrir.

J'ai beaucoup aimé cette histoire âpre, au regard du comportement très dur des villageois, et émouvante quant à l'obsession de Chasper de préserver la maison de l'enfance, hantée par le départ brutal de son frère tant aimé, qu'il a toujours espéré voir revenir...

" C'est curieux, jusqu'à maintenant, c'était une maison comme toutes les autres mais maintenant que je dois m'en aller, elle devient de plus en plus belle. J'ai grandi ici, c'est comme une partie de moi-même ".... Une belle déclaration d'amour à sa maison.

Une lecture qui m'a ravie. le personnage de Chasper est vraiment touchant et le style rend avec délicatesse la beauté des paysages montagnards.

Nota Bene: j'aimerais modifier la faute sur le titre, mais je ne sais pas comment faire...

A la mort de son père, Chasper hérite de la demeure familiale à laquelle il est très attaché. le hic, c'est que l'héritage n'est constitué par ailleurs que de dettes, contractées auprès de Lemm, le cafetier du village, qui a lui-même des vues sur la maison.

Chasper n'a pas un sou pour rembourser, condition indispensable s'il veut la conserver . Dans un premier temps, il pense trouver quelqu'un pour lui prêter l'argent parmi les villageois qu'il connaît. Hélas il se heurte à des refus plus ou moins justifiés.

Dans ce village alpin des Grisons, Lemm a un certain pouvoir et les habitants se plient à sa volonté. Les villageois évitent désormais de croiser Chasper. Il peut compter seulement sur l'amitié indéfectible de Christian, aussi pauvre que lui.

Chasper passe son temps seul, à imaginer des solutions. Il se remémore le passé, quand ses parents étaient encore en vie, leur existence simple à s'occuper des terres, des bêtes et la grande douleur liée à la disparition de Dominic, le frère aîné de Chasper, parti du jour au lendemain, nul ne sait où. Chasper n'a pas perdu l'espoir de voir un jour Dominic ressurgir au coin d'une rue, riche de multiples aventures.

L'autre souffrance dans le coeur de Chasper c'est Johanna, la femme de sa vie, qui s'est mariée à un autre. Elle lui aurait volontiers prêté la somme qu'il lui faut, mais elle en est empêchée.

Les jours passent, Chasper voit s'éloigner toutes les possibilités de conserver la maison, en même temps que grandit sa certitude de vouloir la garder coûte que coûte.

Je ne peux évidemment pas vous raconter la fin, à la hauteur de tout ce qui a précédé.

J'ai beaucoup apprécié cette histoire, parue en 1999 en romanche (4e langue suisse) traduite tardivement en français, pour les 85 ans de l'auteur.

Le personnage de Chasper est attachant ; la description du village et de ses habitants donne rapidement une impression de familiarité. La vie y est rude, le tempérament des villageois aussi. L'écriture et le style me donne envie de poursuivre avec l'auteur.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..

Ce roman suisse de langue romanche est un vrai bijou. le propos est assez simple. A la mort de son père, Chasper se retrouve écrasé sous les dettes accumulées par ses parents depuis des années. Pour sauver la maison familiale, il doit absolument trouver de l'argent. Mais le destin, ainsi qu'un homme puissant et avide de s'emparer de la maison, vont lui mettre des bâtons dans les roues. Et dans ce village, cerné par les montagnes, on n'échappe pas à son destin. Mais l'homme tient son honneur et son indépendance en haute estime, tout comme dans Coupe sombre, autre roman du même auteur. Alors que les portes se referment devant lui l'une après l'autre, Chasper refuse de renoncer. Au milieu de ce marasme de fatalité, il fait quelques rencontres d'une beauté poétique incroyable (notamment avec l'Allemande). La langue est magnifique, suave, sensuelle, et décrit avec élégance la beauté des paysages suisses, mais aussi la dureté, la rigueur et l'âpreté d'une communauté villageoise. Un auteur injustement méconnu qui mérite largement d'être lu.

À la mort de son père, Chasper hérite de la maison de son enfance, et des dettes qui l'accompagnent. Les montagnes grisonnes en arrière-plan, un roman qui raconte la vie villageoise, ses inimitiés, ses cabales et ses nostalgies, avec réalisme et poésie, dans une langue imagée, sensitive et évocatrice.

On devrait créer le prix de l'auteur injustement méconnu. Ou le prix de l'auteur inconnu qui mériterait d'être connu.

Voici une vraie petite littéraire. Que suis-je ? Un chef-d'oeuvre. Oui carrément...
C'est extraordinaire époustouflant.
Dès la première page nous sommes plongés dans ce village suisse. Chasper vient d'hériter de la vieille maison familiale et des dettes de son père. Et le bistrotier Lemm est décidé de d'en emparer.

L'écriture est extraordinaire ! Vraiment plein de phrases percutantes.
On sent complètement dans cet univers avec des personnages forts les uns sympathiques les autres moins. .

Il est capable d'écrire de ces scènes captivantes avec une grande tension.

Il est très fort dans la mise en scène de l'Histoire
C'est un extraordinaire conteur.
Il écrit en romanche !

J'ai découvert ce roman grâce à ma librairie de quartier.

Les librairies mes premiers prescripteurs littéraires ça va continuer.