Je savais qu'un de mes aïeux avait créé des entreprises en Russie au début du XXe siècle mais sans avoir beaucoup de détails.
Aussi, lorsque j'ai aperçu ce livre, je me suis empressé de l'acheter et, surprise, trois lignes étaient consacrées à mon ancêtre (ce qui m'a permis, sur cette base, de trouver ensuite d'autres informations).
J'ai aimé ce livre qui relate l'arrivée des premiers industriels belges en Russie, la fabuleuse croissance des investissements belges dans de nombreux domaines, chemin de fer, tramways, sociétés d'électricité, mines, industries chimiques, etc. Essor stoppé net lors du déclenchement de la première guerre mondiale et surtout lors de la révolution russe.
L'on nous décrit la condition déplorable des ouvriers russes travaillant dans ces entreprises, les attaques contre les industriels étrangers (certains furent assassinés, d'autres durent entreprendre un long parcours pour fuir le pays), les tentatives infructueuses du comité de défense des intérêts belges en Russie de récupérer une partie des investissements auprès des nouvelles autorités soviétiques...
de très nombreuses photos, illustrations, tableaux chiffrés et plans agrémentent cet exposé par ailleurs imprimé sous forme d'un bel album.
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L’afflux massif d’investisseurs étrangers vers la Russie est déjà remarquable en soi, mais le rôle joué par la petite Belgique dans l’industrialisation du pays est tout simplement impressionnant. Comme nous l’avons vu précédemment, les entrepreneurs belges ne sont pas les seuls à afficher leur présence prédominante dès les premiers frémissements de la modernisation : c’est le monde industriel belge tout entier qui y prend ses quartiers en force. En 1900, la Belgique est le premier investisseur étranger en Russie, où elle devance même les grandes puissances industrielles que sont la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Bien que le tsar Nicolas I (1825-1855) soit favorable à un réseau de chemin de fer, l’idée ne trouve pas grâce aux yeux du gouvernement et de la bureaucratie. Certains sont inquiets face à la technologie occidentale et craignent que la « vitesse » de quarante vestiges par heure ( 27 km/h) ne s’avère mortelle pour les passagers. Les ministres de l’intérieur, Perovskii et Stroganov, de même que le baron Toll, responsable des transports, sont convaincus qu’aucune Locomotive ne pourra résister à la neige et aux températures extrêmes des hivers russes. D’autres encore, comme le ministre des finances, le comte Kankrine, affirment que ce transport rapide « sera la cause de graves turbulences au niveau du climat ». Ils estiment, en outre, qu’en tant que pays agricole, vivant au rythme des récoltes céréalières, la Russie n’a nullement besoin d’un moyen de transport aussi rapide, surtout durant l’hiver.