Très beau récit inspiré en partie d'anecdotes familiales retrouvées et qui concernent les grands-parents de l'autrice, immigrés italiens ayant vécu en Lorraine plus de 20 ans.
L'histoire se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale.
L'analyse fine des comportements de chacun est très bien retranscrite et on s'attache rapidement aux personnages et à leur famille.
Jacques le personnage principal, est de condition très modeste. Il vit et travaille dans les mines en Lorraine jusqu'à l'arrivée, une fois encore, des Allemands.
Lesquels annexent officiellement l'Alsace et la Lorraine en régions du Grand-Reich et exigent la germanisation de ces deux régions pour combattre à leurs côtés, contre les Français.
Ce que refuse Jacques. Il va donc quitter la Lorraine avec sa famille et s'enfuir vers la Drôme pour rejoindre la résistance.
Carla, autre personnage principale, vit en Italie dans un milieu plus aisé, mais devant l'avancée des fascistes et le pacte signé entre Mussolini et Hitler sur les lois raciales juives, sa famille décide également de fuir l'Italie et de se réfugier dans le Vercors.
Jacques et Carla vont finir par se rencontrer pour la 1ère fois (mais pas la dernière) dans des circonstances épouvantables.
L'autrice a fait un travail remarquable de recherches approfondies pour illustrer cette période très tourmentée du massif du Vercors.
Les lieux cités magnifiques par ailleurs que j'ai pu visiter à de nombreuses reprises, sont très représentatifs des combats, comme Saint Julien en Vercors, Saint Nizier du Moucherotte, La Valchevrière, et Vassieux-en-Vercors.
Ce village de Vassieux (entre autre) a été entièrement incendié par les nazis, le 21 juillet 1944 et chaque année à cette date, une cérémonie très émouvante a lieu à la Nécropole de la Résistance (le nouveau village a d'ailleurs été reconstruit sur les ruines de l'ancien).
Un bel hommage aussi de la part de l'autrice, en citant quelques noms de résistants ou maquisards : la Compagnie Chabal, le commandant Huet que l'on surnomme Hervieux qui a succédé à Descour...
Pour les lecteurs férus d'histoires sur cette période dans le Vercors, je vous invite à découvrir le film saisissant "Au coeur de l'orage" de
Jean Paul le Chanois.
Je vous conseille également un remarquable roman, polar cette fois, de
Niko Tackian "
Solitudes" et qui traite par réminiscence de la même période, avec une ode merveilleuse pour cette magnifique et grandiose nature du Vercors.
Pour terminer avec
Les Forces de l'Ombre, l'épilogue est juste parfait !
A signaler cependant un gros bémol : les fautes de conjugaison, absolument rédhibitoires.
Sauf, et je m'en excuse à l'avance auprès de l'autrice, si j'ai omis cette pratique de conjugaison choisie, non visible dans aucun autre texte à ce jour pour ma part et fort heureusement.
Exemples : Où va t-on, demandé-je / Qu'en sais-je / Parce que je voulais savoir, me défends-je /Ce n'était pas un accident, murmuré-je/ Isaac me fait peur, commenté-je/Oui, répété-je/ L'Italie te manque , interrogé-je/
ou orthographe : Compléter nos revenues etc...
De ce fait, l'écriture en est profondément alourdie et à contre-sens d'une fluidité nécessaire pour une lecture sereine.
Heureusement que le sujet principal du roman, extrêmement intéressant et intense, parvient à balayer cette maladresse.