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sur 29 notes
Deuxième tome sur deux de l'Enfer pour aube, reçu dans le cadre d'une mass critique. Je remercie encore une fois Babelio et les éditions Soleil de m'avoir permis avec cette deuxième partie, de me plonger dans la Commune de Paris, époque peu connue et peu glorieuse de notre histoire.
On avait fini la première partie en connaissant le nom du vengeur masqué. Cette conclusion au diptyque propose deux intrigues. Il faut maintenant attraper ce coupable, connaître sa cachette, le débusquer. Une intrigue dans le Paris de 1903 qui est la suite logique du premier tome.
Le plus intéressant, c'est les longs retours en arrière qui permettent de comprendre les motivations du tueur. On revient su les épisodes qui se sont déroulés pendant la Commune et on est aspiré, en apnée ou presque par ces épisodes violents. Les deux tomes racontant une seule et même histoire, je ne dévoilerai pas d'informations mais on apprend dès le premier quart de l'album, la connexion entre les victimes de la première partie. L'intrigue policière évacuée somme toute assez vite, le scénariste, Pelaez, peut maintenant se concentrer sur ce qu'il semble être son véritable objectif, décrire ce que les Versaillais (représentants du gouvernement en exil à Versailles) ont fait lors de la Semaine sanglante qui à mis fin à la révolte des Parisiens et ce qu'il s'est passé ensuite. C'est vraiment le coeur de l'album et j'ai vraiment l'impression que toute l'histoire racontée avait pour objectif d'en arriver là.
La Commune n'étant pas étudiée dans le cursus scolaire, ni à l'école (ce qui peut se comprendre), ni au collège, ni même au lycée (alors qu'il y a moyen pourtant de traiter de la notion de peuple, de résistance, de guerre civile, de communisme, de liberté, de violence, etc.), les événements de 1871 ne sont pas évident pour tout le monde, je pense. Cette révolution manquée (la France en a connu des révolutions depuis 1789, c'est la quatrième d'importance!) est une révolution de tendance communiste (ou socialisante) et provoque une peur panique chez les partisans de l'ordre et de la propriété privée. La réaction de ces derniers va donc être d'une extrême violence. C'est cette violence que l'on voit à l'oeuvre dans des les trois quarts de l'album, celle de la répression, de la panique des Communards, et surtout, celle moins connue du camp de Satory, mis en place pour y parquer les Communards survivants. La gestion de ces camps (violence à froid, vengeance d'État) honteuse pour un gouvernement républicain qui se dit pourtant démocratique, ne fera, évidemment pas l'objet d'une publicité trop marquée. Philippe Pelaez au scénario, et Tiburce Oger au dessin, ont donc le mérite de nous faire découvrir ou redécouvrir pour certains, cette tâche à notre histoire.
Toutefois, il manque un peu de nuance à mon goût. A force de présenter les communards uniquement comme des victimes innocentes et guidées par leur idéal, on oublie qu'ils ne furent pas que ça non plus.
Toujours est-il que cette plongée en 1871 se lit d'une traite et que les dessins d'Oger sont toujours aussi immersifs. Ces teintes de gris avec du rouge par ci par là, ces décors somptueux, ces personnages qui, il est vrai ne sont pas toujours reconnaissables au premier coup d'oeil, mais par ce qu'ils disent, parce qu'ils font nous permettent une expérience passionnante qui ne peut pas nous laisser indifférent.
Au final, un diptyque qui s'il n'est pas original dans l'intrigue policière (de très bonne tenue toutefois) est surtout une plongée dans le Paris de 1903 et de la Commune, de façon engagée certes, mais terriblement efficace.
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Masse critique, suite de ma lecture, je remercie les éditions Soleil et Babelio de m'avoir permis cette plongée dans le Paris de la Commune et de du tournant dix-neuvième vingtième siècle.
Mon ressenti (et mes étoiles) sont à considérer dans la globalité, cet album (comme le précédent) souffrant quand même de quelques défauts qui m'ont cependant moins affecté pendant cette suite des aventures de Hervé, Nolwenn, Gabriel, Angèle, et surtout l'incorruptible capitaine Levedec...
Principalement la quasi impossibilité de discerner du premier coup d'oeil les protagonistes. Les traits sont ressemblants, il faut s'attacher aux détails, qui certes ne manquent pas : vêtements, angles de vue, figurants... Ajouté au fait que la fameuse voix narrative vient souvent entamer un changement de décor une case avant et même une page avant celui-ci, cela oblige à une grande concentration...
Concentration incitant d'ailleurs à creuser ce chapitre jamais étudié par l'historiographie scolaire agréée. On peut apprendre qu'en 1871, le camp de Satory fut le lieu de détention de milliers de communards qui vécurent plusieurs mois sans abri ni soin, sous la garde des fidèles Versaillais. Ils moururent de maladie, furent abattus...
Le polytechnicien Louis-Nathaniel Rossel, qui y fut fusillé le 28 novembre 1871, à vingt-sept ans, fait d'ailleurs penser au héros de cette bande dessinée.
Louise Michel elle même fut détenue dans ce camp Elle déclara lors de son procès avant d'être envoyée en déportation : « Ce que je réclame de vous qui vous donnez comme mes juges, c'est le champ de Satory où sont tombés nos frères… Si vous n'êtes pas des lâches, tuez-moi ! »
Cette bande dessinée navigue donc dans cette époque historique en mettant l'accent sur la répression par le pouvoir, grâce à la "force légitime", de la pauvreté et de la misère du peuple.
C'est donc une oeuvre engagée que les allergiques aux soulèvements populaires, les rentiers de tous poils, aficionados de la mesure et de la bonne tenue hypocrite et bourgeoise ne supporteront pas.
La fin du premier album offrait des éléments de compréhension, il n'y en a pas ici, c'est dommage surtout pour la scène finale qui m'a laissé dans le doute...
Une bande dessinée rageuse pour alimenter un esprit de révolte.
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Pendant la Commune, un convoi de la Banque de France transportant plus de trois millions de francs et destiné à payer les soldats communards est attaqué. En 1904, la fille du commandant du convoi veut se venger. ● Ce second tome est encore plus fouillis que le premier. L'histoire, racontée en dépit du bon sens, est à peine compréhensible. Comme dans le premier tome, le dessin est très brouillon, pas plaisant du tout, tous les personnages se ressemblent. le propos est caricatural, sans nuance, d'une lecture désagréable. ● Je remercie Babelio et les éditions Soleil de m'avoir permis de lire cet ouvrage dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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La violence est l'arme du faible.
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Ce tome est le second d'un diptyque racontant une histoire indépendante de toute autre. Il faut avoir lu le premier tome avant : L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache (2022). Sa première édition date de 2023. Il a été réalisé par Philippe Pelaez pour le scénario, Tiburce Oger pour les dessins et les couleurs. le lettrage a été assuré par Estelle Kreweras. Il comprend cinquante-quatre pages de bandes dessinées.

À Paris, en 1871, il y avait cet homme qui courait, haletant, fébrile, glissant sur le pavé, frôlant les bâtiments, jetant sans cesse des coups d'oeil derrière lui, s'abritant sous les portes cochères pour s'offrir quelques minutes de répit. Il savait, lui, le lâche, le traître, que la peur est un prédateur qui s'attaque à l'homme isolé. Patiente et sereine, l'aube attendait son heure pour balayer l'opacité et la noirceur de son ennemi supérieur en ombres. Elle surgirait doucement des faubourgs ourlés de brume, repoussant les dernières nuées sombres qui offraient encore un asile au fugitif. Car c'est entre chien et loup qu'il avait choisi la fuite, lorsque la nuit ripaille, se gorge de festins et ne se soucie guère de devenir demain. Elle offrait un sursis au fourbe qui se faisait ombre, qui se faisait mur, oscillant sans cesse entre la crainte d'être démasqué et l'impatience d'atteindre les remparts. Et lorsque l‘aube s'en vint, presque par surprise, jetant son voile de vérité sur la ville déjà meurtrie et bientôt mutilée, il fut presque surpris d'avoir atteint son but.

Charles Brunel, agent du lieutenant-colonel Ducoroy, du 55e régiment d'infanterie, présente son sauf-conduit aux soldats : il faut qu'il voie le lieutenant-colonel, c'est urgent. Une fois devant son supérieur, il rend compte : Camélinat, le directeur de la Monnaie de la Commune exige trois millions deux cent mille francs en pièces d'or pour les refondre. le comité de salut public n'a plus de métal pour battre monnaie et payer les hommes. Et cette fois, ils sont bien décidés à envoyer la troupe si la banque refuse. le marquis Alexandre de Ploeuc, sous gouverneur de la banque de France, seul aux commandes de la Commune, a fait mettre plus de trois cents sacs dans un fourgon ; si la Commune ne vient pas chercher l'argent, ces sacs disparaîtront et plus personne ne mettra la main dessus. Brunel continue : après-demain, le 20 mai donc, tous les sacs d'or, d'argent, les billets et les titres seront descendus à la cave. Ils vont ensabler l'escalier et préparer la défense de la banque. Ils le donneront aux fédérés, s'ils viennent. le marquis sait qu'il vaut mieux lâcher trois millions et sauver les quatre milliards qu'il y a dans les coffres. Dauger et Letessier ont supervisé le chargement du fourgon. le plan est d'arriver plus tard, avec Rochemond comme prévu. le lieutenant-colonel souhaite savoir qui va escorter le fourgon. L'agent répond que c'est bien le problème, le comité leur a collé un capitaine breton, un certain Ronan Levedec, un idéaliste. C'est un rouge, un vrai, un de ceux qui préfèrera mourir sur la barricade, quitte à laisser ses deux petites filles orphelines. Il a son neveu avec lui, un gamin de quinze ans qui ne le lâche pas d'une semelle. Ducoroy conclut qu'il faut s'occuper de ces deux-là : il ne doit pas y avoir de témoin.

Le lecteur entame ce second tome assez intrigué : en effet, l'identité de l'Écharpe a été révélée dans le premier tome et il ne semble pas y avoir de dynamique pour que ses aventures se poursuivent. La motivation semblait entendue : une vengeance trouvant son origine dans des forfaitures commises pendant la Commune de Paris en 1871. Il restait tout au plus la mystérieuse affliction de l'inspecteur Gosselin. L'histoire s'ouvre ici avec un élément d'intrigue supplémentaire, non évoqué précédemment : le vol d'un magot, trois millions deux cent mille francs en pièces d'or, un fait authentique. Quoi qu'il en soit, le lecteur replonge sans se faire prier dans ce Paris, d'abord en 1871, puis en 1903. le plaisir est immédiat, de retrouver la narration visuelle de Tiburce Oger. Il y a d'abord cette mise en couleur à base de lavis de gris tirant parfois vers l'ocre, une sensation entre la grisaille de Paris, une morale traînée dans la boue, et parfois rehaussés par des touches de rousseur, ou de rouge, évoquant parfois la violence physique, parfois la rage émotionnelle, parfois l'automne, sans que le lecteur ne parvienne à établir un lien logique entre ces éléments ressortant contre la grisaille. Qu'importe, car cela n'enlève rien à la force visuelle de la narration.

Dès la première page, les rues de Paris apparaissent plus vraies que nature : les pavés mouillés, les façades un peu de guingois, les déchets sur la chaussée. Plus loin la cour de la banque de France avec son grand portail. Pages neuf à treize l'avancée la carriole dans les rues de Paris, les façades des immeubles, les grandes artères, les candélabres, les quais de la Seine. Puis cette page terrible sur le quai bas en bordure de Seine, alors que le capitaine Ronan Levedec essaye de bander la partie inférieure du visage de Gabriel. La cave d'un hôtel particulier avec son échelle, ses étagères de bois, sa trappe en bois. Les barricades et la mitraille. Les catacombes. L'environnement sordide du camp de Satory. Les allées du Père-Lachaise avec les tombes et le statuaire. Montmartre et sa basilique. L'artiste sait évoquer à merveille ces différentes facettes de Paris, avec le dosage parfait entre ce qui est représenté et ce qui est laissé à l'imagination. En outre, ces décors passent de l'arrière-plan au premier plan en fonction de la nature du moment de chaque scène, jouant à part égale avec les personnages, dans une interaction remarquable entre l'humain et l'environnement. Selon ses inclinations, le lecteur sera frappé par un aspect ou un autre : la dureté du contact entre les roues en bois cerclées de fer de la carriole et la chaussée inégale en pavés, l'élégance des encorbellements d'une façade, l'encadrement des fenêtres et des portes, les colonnades d'une rampe d'escalier, les poutres à demi calcinées d'une construction bombardée, les crânes et les ossements dans les catacombes, la boue saturée d'eau du camp de Satory, la pièce unique d'un appartement pauvre, une grille en fer forgé, les arabesques de l'entrée d'une station du métropolitain, l'autel de la basilique, etc.

Les plans de prise de vue génèrent une dynamique de la narration, comme s'ils animaient aussi bien les personnages dans leurs actions que les décors. L'artiste fait des merveilles en termes de composition, un savant dosage entre des traits parfois comme esquissés, des arrondis apportant de la souplesse aux personnages, une apparente absence de finition ou de précision qui conserve la spontanéité, la vie dans les visages et les gestes, sans oublier la rousseur flamboyante du capitaine Ronan Levedec et d'Angèle. Par moment, la direction d'acteur rappelle le naturel des pantomimes de Will Eisner, juste ce qu'il faut d'exagération pour relever la qualité de l'expression et pour aboutir à un naturel évident. L'agent Charles Brunel très précautionneux et humble dans ses gestes pour être sûr de ne pas déclencher l'envie de tirer chez les soldats, la traîtrise justifiée par les convictions du soldat à terre qui ordonne à ses collègues de tirer sur l'homme qui vient de l'épargner, la détermination absolue d'enfant qui anime Angèle quand elle remet un fusil plus grand qu'elle à son père, la volonté farouche de son père au camp de Satory pour revoir ses filles à tout prix, l'indignation brutale de l'inspecteur Gosselin face à une veuve hautaine et suffisante, la panique de la foule dans la station de métro en entendant crier au feu, la conviction inébranlable d'Angèle adulte, etc.

Avec une telle narration visuelle, le lecteur sent que l'intrigue passe au second plan dans son esprit. Finalement, il ne s'agit pour le scénariste que d'expliquer comme est advenue la situation de départ du tome précédent : le crime qui lie Ducoroy, Charles Dauger, Letessier, Rochemond. L'origine de cette vengeance implacable de l'Écharpe. Pour autant, l'intrigue se savoure pour elle-même : bien troussée, entremêlant un vol bien conçu, profitant des circonstances d'une époque troublée, une vengeance perpétrée par la génération suivante, un policier honnête et consciencieux. Des circonstances qui introduisent de l'imprévu, à la fois dans l'organisation du vol, à la fois dans les actes des individus. le lecteur dévore un chapitre après l'autre : l'introduction, le souvenir des pillards de la Commune, la devise des cupides (La vertu ne vient qu'après l'argent), le camp de Satory dernière étape pour les Communards avant la déportation au bagne, d'étranges incidents dans le cimetière parisien du Père-Lachaise près du mur des Fédérés, le mont des martyrs (le Sacré-Coeur rappelle aux Communards l'expiation de leurs crimes). Il ressent l'opportunité du profit pour les gradés militaires qui organisent le vol, et l'intensité des convictions politiques chez Ronan Levedec, d'un côté des individus exerçant un métier, de l'autre un idéaliste. Trente ans plus tard, en 1903, Angèle incarne l'héritage de la Commune de Paris : fille d'un Communard, consciente du sort qui a été réservé aux insurgés. Elle a choisi un mode d'action par la violence, intimement convaincue que la fin justifie les moyens. Pour elle, Commune, révolte, révolution, elle revient à chaque fois que le peuple, las de se faire servir une double ration de misère, prend conscience de sa servitude. Elle est un mal nécessaire, et peu importe le moyen de ses actions pourvu qu'on ait la terreur. Cette violence-là si elle était le fait du prince, l'inspecteur la validerait sans hésiter. Mais si elle vient du peuple, elle ne peut être qu'illégitime. Il est un policier, il est le bras armé d'un ordre politique et social qui est incapable de se remettre en cause… À moins qu'on l'y contraigne.

L'expression L'enfer pour l'aube est tirée d'un poème de Victor Hugo (1802-1885) : Melancholia (1838), tiré des Lamentations (1856), dénonçant le travail des enfants. Avec cette seconde partie du diptyque, l'artiste replonge le lecteur au beau milieu des personnages, dans une narration visuelle d'une rare conviction, que ce soit pour le naturel et la vitalité des personnages, la sensation des rues de Paris, et quelques scènes d'action saisissantes. le scénariste déroule une histoire de vengeance dans une intrigue remarquable, entre grande Histoire, enfant prisonnière du destin issu de l'histoire de son père, mise en perspective du recours à la violence par un peuple, par un individu. Épique et humain.
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Ce deuxième tome nous confirme l'identité du mystérieux justicier avec lequel nous avons fait connaissance précédemment. Mais surtout, nous accédons aux raisons qui l'ont conduit à en endosser ce rôle et à sélectionner ses "victimes " . Notre héros porte la souffrance et la rage des Communards mais aussi de profondes blessures personnelles.
Philippe Pelaez et Tiburge Oger nous ramènent quelques temps au coeur des événements de 1871 et de façon particulièrement poignante à la semaine sanglante qui assassine dans la pire barbarie le peuple de Paris.
Comme dans le premier tome j'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire de la Commune, par exemple les raisons de la construction de sacré coeur, le détournement de l'or de la banque de France, l'existence de l'odieux camps de Satory.
Mais ce qu je retiendrai plus intimement de ce très beau récit, c'est la force des émotions qu'il met en exergue, rendant plus tragiques et plus humains encore la bravoure et la dignité des communards. Je retiens aussi,le beau message comme un fil rouge,qu'on ne perd jamais quand on lutte pour la liberté et la justice. Enfin, je suis touchée par l'interpellation si pertinente de Philippe Pelaez et ses complices,sur la légitimité de la violence: ne peut-elle être acceptable que lorsqu'elle est " le fait du prince", mais est intolérable si elle vient du peuple quand il prend conscience de sa servitude ?
Je terminerai en ajoutant qu'au delà de la qualité du scénario et du graphisme, ces deux tomes sont de très beaux " objets"; soignés, agréables au toucher comme à la vue.
Merci encore à Babelio et aux éditions Soleil.
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« […]

Paris suinte la misère
Les heureux mêmes sont tremblants
La mode est aux conseils de guerre
Et les pavés sont tout sanglants

Oui mais
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare, à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront
Quand tous les pauvres s'y mettront

[…] »

Semaine sanglante - Jean-Baptiste Clément.

Ce deuxième et dernier tome de l'Enfer pour Aube nous plonge dans la Commune de Paris, en 1871, notamment pendant la Semaine sanglante et la répression gouvernementale (camp de Satory, exils, bagnes).
Les raisons de la vengeance prennent racine dans les événements dramatiques vécus par une famille pendant cette période violente et pleine de colère.
Ce deuxième album utilise avec efficacité les mêmes recettes employées dans le premier. Il nous permet une immersion dans cette période historique servie par une très bonne réalisation graphique et de comprendre les liens entre les victimes du Paris de 1903.
Un des mérites de ce dyptique est de nous amener à découvrir et à nous intéresser à une période de l'Histoire de France rarement mis en avant dans les manuels scolaires.
Je remercie Babelio et les Éditions Soleil pour la découverte de cette BD dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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Deuxième tome qui démarre sur un coup monté pour récupérer les richesses de la Banque de France. On nous parle de la Commune, du camp de Satory et on va pouvoir ainsi se lier au premier tome, comprendre qui est véritablement l'inconnu masqué, quel est son mobile, quel est son desseim. Cette deuxième partie est agréablement rythmée, les dessins toujours aussi fouillés. On retrouve les une du Petit Journal qui cette fois m'aident véritablement dans la chronologie des faits. Nous remontons 30 ans en arrière, pour comprendre les vengeances masquées de 1903.
Je pense encore que l'ensemble manque de ce petit quelque chose pour me marquer. Pour exemples dans celui ci, les faits historiques que je ne maitrise pas font que l'intrigue me glisse des doigts. Je ne me sens pas suffisamment engagée dans la BD car je comprends mal les tenants et aboutissants de ces luttes et malheureusement, pour moi, le support ne semble pas m'en donner les moyens. le sujet reste donc lointain, et mon interêt à lire le second tome de moins en moins pertinent. Jusqu'à me questionner sur le choix de couverture et de titre que je ne comprends pas vraiment… cette BD est peut être trop nichée ou trop érudite pour moi ;-)
Merci Babelio et les éditions Soleil pour ces propositions de lectures
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Le tueur de bourgeois est reconnu, mais pas arrêté. Derrière lui, expliquant les assassinats, le passé trouble parisien ressurgit en la Commune, qui nous est, alternativement, racontée, en même temps que la traque du vengeur au foulard rouge.

Dans ce deuxième tome de l'Enfer pour aube, L Histoire prend vraiment le pas sur le polar, désormais secondaire, puisque désormais, ce qui importe, c'est de comprendre les motivations du tueur, tout en continuant à le rechercher. Et c'est une part sombre de l'Histoire de France, encore souvent laissée de côté, qui nous est contée par Philippe Paelez, de nouveau très bien mise en valeur par les choix graphiques de Tiburce Oger, avec ce rouge, toujours omniprésent, par petites touches, sur les planches, prenant même davantage sens que dans le premier tome.

Un deuxième tome qui clôt parfaitement le diptyque, tant narrativement que graphiquement. Je remercie les éditions Soleil et Babelio de m'avoir permis la découverte de cette série BD très intéressante.
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Ayant reçu les deux ouvrages de "L'enfer pour aube" en même temps, j'ai pu me lancer dans une lecture continue ... et ne pas trop me languir avant de comprendre les ressorts de la vengeance qui anime Angèle dans le premier tome.

"Paris rouge" ... Second opus avec la même équipe aux manettes, scénario, dessin et lettrage. Les mêmes qualités que le premier opus, entre choix graphiques pertinents et superbement mis en oeuvre, et qualité scénaristique.

Si nous sommes en 1904, si l'inspecteur Gosselin continue de mener son enquête, ce second tome est l'occasion de replonger trente ans en arrière, pendant la Commune. C'est à la fois la peinture d'une époque, et en particulier la fin sanglante d'une utopie, et la clé qui explique la vengeance d'Angèle. Un savant mélange entre histoire personnelle et utopie révolutionnaire ... Qui s'achèvera là où tout a commencé.

Un récit moins haletant que dans le premier tome, mais qui tient malgré tout le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.
Une réussite, et l'envie de découvrir d'autres ouvrages des auteurs.
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Paris 1904. L'inspecteur Gosselin a enfin découvert qui se cache derrière le personnage masqué : Angèle, la fille survivante de Levedec, grand défenseur assassiné des idéaux de la commune. Bien décidée à venger son père, sa soeur et tous ceux de la commune tués sur les barricades, dans le camp de Satory et sur les pontons en Nouvelle-Calédonie qui ne cherchaient qu'à avoir une vie et un travail décents, Angèle ne va avoir de cesse de mener son action à terme, peu important le prix à payer.

Après un face à face entre ces deux écorchés vifs, que va décider Gosselin? Dans quel camp va-t-il tomber ?

Contrairement au T1, le suspens n'a plus sa place, les acteurs sont en place. L'apport principal de ce tome va résider dans ses retours sur l'Histoire de la Commune, période peu connue de notre passé.

Mais une nouvelle fois la lecture reste parfois fastidieuse, tant du fait d'un texte très chargé, lyrique, ampoulé, que d'un dessin ne permettant pas de bien identifier les personnages secondaires.
Dommage. Un diptyque qui ne restera pas dans les mémoires malgré une première de couverture très attirante.
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