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EAN : 9782846702164
127 pages
Le Cavalier Bleu (19/09/2008)
3.86/5   7 notes
Résumé :
"Le Japon est surpeuplé"
"C'est le pays des yakuza et des kamikaze"
"Les japonais sont des drogués de travail et ne prennent jamais de vacances"
"Ils copient tout, et en mieux"
"Le Japon est le paradis de la haute technologie"
"La jeunesse japonaise est désespérée"
...

Issues de la tradition ou de l'air du temps, mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes le têtes. L'auteur les prend pour p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'EXOTISME ET LE MIROIR (EN MÊME TEMPS)



Je suppose que mon intérêt même pour le Japon, son histoire et sa civilisation, témoigne de cet aspect clef envisagé dans ce petit ouvrage du géographe Philippe Pelletier, qui est que, pour un Occidental, et donc pour un Français (d'aucuns diraient même plus particulièrement, peut-être ?), le Japon occupe une place très particulière dans les représentations que l'on se fait du monde, à savoir qu'il est à la fois l'incarnation la plus marquée de l'exotisme – ce pays aux antipodes où, littéralement, tout est différent, voire frontalement opposé, presque comme si c'était « fait exprès » – et le miroir dans lequel aime à se mirer l'Occident, quitte à ce que ce soit pour se faire peur.



Cette combinaison de deux rapports a priori antagonistes n'est pas pour rien dans la fascination que le Japon peut exercer sur les Occidentaux, sur les Français, sur le Nébal. À vrai dire, le Japon se prête même particulièrement, peut-être, à ce genre de figurations à la limite de l'oxymore, et en tout cas nous en connaissons bien d'autres exemples - entre tradition et modernité, etc.



Ce rapport ambigu, éventuellement à mettre au pluriel, a cependant son corollaire : la très forte tentation de succomber aux idées reçues – une caricature sans cesse répétée, au point où on l'intègre sans plus la questionner, comme constituant en tant que tel un fait objectif, observable, observé. C'est l'objet même de cette collection aux éditions du Cavalier Bleu, sur la durée d'un « Que sais-je ? », approximativement : mettre en lumière ces idées reçues, ce « prêt à penser », pour les creuser quelque peu, et déterminer si elles ont le moindre degré de pertinence – ce qui n'est en fait pas toujours exclu ! Simplement, quelques précautions sont à prendre...



STÉRÉOTYPES ET NIPPOLOGIES



Ici, j'ai envie de commencer cet article assez largement – en développant une question préalable assez générale, qui n'est pas formellement aussi importante dans le présent ouvrage, mais qui me paraît en expliquer l'intérêt tout particulier.



La tentation du stéréotype, voire du préjugé, a quelque chose d'instinctif – peu y échappent, encore moins sur des sujets qu'ils ne maîtrisent guère ; et c'est bien mon cas sur quantité de questions, dont le Japon, son histoire, sa civilisation (ou ses civilisations, puisque le titre du présent ouvrage avance le pluriel). le « Ils sont fous ces Romains » d'Obélix est très tentant quand on envisage le Japon, hélas sous la forme bien moins amusante d'une mauvaise blague grasse, où la xénophobie peut percer, sous-jacente – à moins qu'il ne s'agisse de formuler un « compliment » ? Négatif ou positif, avec charge affective ou pas, un stéréotype demeure un stéréotype.



Le Japon est un objet de fascination pour les Européens, oui – et ce depuis fort longtemps, comme en témoigne le très chouette livre La Découverte du Japon : des fantasmes de Marco Polo sur la mythique Cipango aux rapports aussi enthousiastes que déterminés de François-Xavier et de ses frères jésuites, l'Europe avait eu le temps, jusqu'à l'aube du XVIIe siècle, mais surtout durant le XVIe, de se forger des images du Japon qui, déjà, passionnaient, enchantaient, horrifiaient ceux qui n'y avaient jamais mis les pieds, mais n'en dissertaient pas moins à longueur de traités édifiants ; en fait, la fermeture de l'archipel durant l'époque d'Edo, même si pas totale, a pu renforcer ces lectures plus ou moins fondées, en jouant de la carte du mystère, autorisant la perpétuation de toutes les représentations, et d'abord des plus erronées. Bon sang, même le marquis de Sade a commis une dissertation sur le Japon, avais-je découvert émerveillé il y a quelque temps de cela !



Mais la situation a commencé à évoluer avec, en 1853, l'arrivée des « vaisseaux noirs » du commodore Perry, contraignant le Japon shogunal à s'ouvrir sur le reste du monde, élément crucial qui déboucherait bientôt sur la Restauration de Meiji, en 1868, avec un double mouvement d'industrialisation/modernisation/occidentalisation à marche forcée, supposé en même temps garantir l'indépendance et l'identité du Japon, désireux, pour ne pas devenir colonie, de se muer lui-même en puissance colonisatrice, à la pointe de la civilisation (selon les critères évolutionnistes de l'époque, au sens de l'anthropologie sociale). Les échanges avec l'Occident, via notamment nombre de savants et d'ingénieurs invités à venir au Japon, tandis que des Japonais effectuaient de longs voyages en Europe ou aux États-Unis pour y apprendre et ramener dans l'archipel le fruit de cet apprentissage, ont forcément eu un impact quant à tous ces rapports et aussi toutes ces représentations. Les biais n'en demeuraient pas moins – y compris chez ceux qui se rendaient au Japon. Un Pierre Loti a pu se montrer sarcastique, un Lafcadio Hearn enthousiaste – les deux écrivains n'en avaient pas moins eu recours aux stéréotypes, même sur la base de renseignements de première main. La mode du japonisme, le goût des artistes européens pour l'art nippon, y ont participé – la crainte du « Péril Jaune », renforcée par la victoire inattendue du Japon contre la Russie en 1905, pas moins.



Le mouvement de Meiji, ambivalent, en a en fait joué – instaurant un comportement appelé à se prolonger bien plus tard. Il s'est agi, pour les intellectuels japonais, de reprendre les stéréotypes que les Occidentaux appliquaient au Japon, qu'ils soit positifs ou négatifs, pour les considérer effectivement pertinents, mais de manière unilatéralement laudatrice, et comme caractérisant intrinsèquement la singularité japonaise, valeur cardinale à défendre entre toutes.



On peut prendre l'exemple du « groupisme » : l'Occident avait de longue date véhiculé l'image d'un Japon encore féodal où, littéralement, l'individu n'existait pas, contrastant avec l'Europe des Lumières et du libéralisme – un cliché appelé à durer chez le quidam : que celui qui n'a jamais été interloqué par des touristes japonais marchant au pas dans Paris me jette le premier appareil photo ! Mais cette mauvaise blague (pardon) en témoigne : ce « constat » pouvait s'accommoder de connotations sacrément négatives... mais aussi bien positives, en fait ; il a été tentant, pour certains essayistes japonais, d'en faire une gloire, s'opposant à l'individualisme supposé forcené de l'Occident, et associé à d'inévitables corollaires tels que l'égoïsme et indirectement le matérialisme – le groupisme devient alors une vertu, et, au-delà, un trait caractéristique de l'identité japonaise, forcément singulière.



Or ce genre de réflexion connaîtra son apogée bien après Meiji, après même la guerre, dans un tout autre contexte : durant la Haute Croissance des années 1960, puis la croissance un brin ralentie mais toujours très forte des années 1970 et 1980 – après quoi la transmission plus marquée de la culture populaire japonaise (via les mangas, etc.) changera encore la donne, je suppose. On parle à cette époque, au Japon aussi bien qu'en Occident, d'un « miracle » économique japonais (en fait pas si miraculeux, car de nombreux facteurs peuvent l'expliquer). Que ce soit par crainte ou par envie, de l'extérieur, ou par autosatisfaction, à l'intérieur, des essayistes cherchent les clefs de cette réussite, qu'ils entendent souvent réduire à un critère unique, déterminant.



Ce discours, quand il se veut intérieur et positif, c'est ce que l'on appelle au Japon les nihonjinron, un genre éditorial à part entière – en français, et sauf erreur à l'initiative justement de Philippe Pelletier, on rend ce terme par « nippologies ». Et c'est un genre florissant, qui connaît encore de nombreux avatars aujourd'hui. Toute société, sans doute, tend à se définir dans un double mouvement : la communauté met en avant les traits qui rapprochent les membres la composant, et, sans forcément d'hostilité, pointe en même temps ce qui la distingue des autres communautés. En cela, le Japon n'a rien de bien original – mais la place importante occupée par les nippologies dans les préoccupations de la société japonaise donne tout de même l'impression d'une société à la fois très curieuse d'elle-même et, probablement, très curieuse aussi de l'image qu'elle donne aux autre, non sans une vague anxiété le cas échéant (ou un réflexe défensif).



Reste que cela ne facilite pas l'appréhension la plus sereine et « objective » de la société japonaise : à l'extérieur comme à l'intérieur, les stéréotypes sont légion… Et ils n'épargnent certes pas la sociologie même du Japon, chez des auteurs par ailleurs « sérieux », ou du moins jugés comme tels : j'avais eu l'occasion, sur ce blog, de rapporter ma lecture de le Chrysanthème et le sabre, de Ruth Benedict – l'anthropologue américaine, dans sa perspective culturaliste, était portée à l'essentialisme, cherchant des critères clefs, au fond sur le mode alors pas identifié formellement des nippologies, et ce au moment crucial de la défaite annoncée du Japon face aux Américains, devant très vite déboucher sur l'occupation de l'archipel : essentiellement le binôme giri/on, associé au principe hiérarchique. L'ouvrage demeure intéressant, j'en suis convaincu (y compris ou ne serait-ce que dans le champ des représentations), mais il est décidément à manipuler avec précaution – pas davantage, cependant, qu'un autre classique, d'origine japonaise celui-ci, La Société japonaise de l'anthropologue nippone Nakane Chie, à fond dans le mouvement nihonjinron – un livre abondamment traduit et toujours lu, qui n'a pas été pour rien dans la propagation du mythe d'un Japon caractérisé par une classe moyenne hégémonique dans une sociologie « verticale », mythe largement remis en cause depuis par les sociologues plus récents… et qui pourtant demeure très prégnant, même après la Bulle et son éclatement, au Japon comme en Occident, dans la classe politique comme dans la société civile.



En effet, si l'on constate ce genre de réflexes malvenus dans le champ scientifique, alors dans le champ non scientifique… En fait, l'exportation de la culture populaire japonaise en Occident n'a probablement rien arrangé à l'affaire, dessinant (littéralement, le cas échéant) un monde de samouraïs et de geishas et de yakuzas, auxquels on ajoute éventuellement les kamikazes – autorisant tous autant de lectures simplistes d'une société forcément plus complexe. Et ceci de manière particulièrement navrante, parfois – même dans les relations internationales ! Ai-je besoin de rappeler cet exemple parmi tant d'autres de la bêtise et de l'ignorance de Donald Trump, concernant le Japon « pays de guerriers samouraïs » ? Mr President, un Ogami Ittô pourrait éventuellement faire un bond de 25 m de haut pour découper un missile nucléaire nord-coréen avec son katana – mais, même sur un mode moins épique, il n'y a plus de samouraïs au Japon depuis Meiji, et ce n'est pas là le comportement du salaryman lambda ; tout en notant que la représentation de ce dernier également doit sans doute être pondérée.

DU VRAI DANS LE FAUX



Et c'est bien de pondération qu'il s'agit. Groupisme, harmonie (wa), dedans/dehors (uchi/soto), dépendance affective (amae), honne/tatemae, giri/on, mitate… Autant de nippologies. Mais cela signifie-t-il que toutes ces notions sont vides de sens ? En fait, probablement pas. le problème, c'est leur extension inconsidérée, a fortiori quand on succombe à la tentation toujours malvenue de l'essentialisme, du critère unique suffisamment déterminant en tant que tel, et expliquant tout.



On peut reprendre l'exemple du groupisme : dire qu'il n'y a pas d'individu au Japon est faux, et de même pour ce qui est de dire que tout y passe par le groupe ; pour autant, la société japonaise semble bel et bien accorder une certaine importance au groupe en tant que notion (et sous bien des avatars, à l'école, dans l'entreprise, etc.), d'une manière sans doute différente de ce qui se produit en Occident – mais la perspective se renverse, car l'individualisme supposé des Occidentaux n'est sans doute pas aussi forcené qu'on le prétend parfois, notamment au Japon, mais pas seulement, loin de là. Dans les deux cas, c'est une question de degrés – avec à la base une conception éventuellement différente de l'individu : Claude Lévi-Strauss, ainsi, a pu avancer que celle-ci, en Occident, était plutôt centrifuge, et plutôt centripète au Japon – mais l'individu a bien sa place dans les deux sociétés, et le groupe aussi.



Et les stéréotypes véhiculés par les Occidentaux ? Sans doute sont-ils majoritairement erronés en tant que tels. Mais peut-être certains, à la condition donc d'être pondérés, peuvent-ils s'avérer au moins vaguement pertinents – au moins propices à l'exploration de thématiques autrement riches que la seule formulation d'un bête préjugé. C'est semble-t-il l'objet de ce petit ouvrage, qui liste vingt « idées reçues » à formuler, pondérer, creuser.



QUELQUES EXEMPLES



Une approche qui ne me permet pas de me livrer à un compte rendu exhaustif, à l'évidence… Mais citons ces idées reçues, pour mémoire, avec éventuellement une brève note sur les réponses qu'elles suscitent.



La première section s'intitule « Le Japon… L'île absolue ou relative ? » : les Japonais sont tous pareils (on y traite aussi bien du mythe de la classe moyenne hégémonique que de la supposée homogénéité ethnique du Japon – les deux notions sont des leurres) ; l'insularité a protégé le Japon de l'étranger (conception étroite de l'insularité, quand les passages ont souvent opéré, via plusieurs routes maritimes essentielles) ; le Japon a réalisé un miracle économique après la défaite de 1945 (ce prétendu miracle a des raisons très concrètes, liées notamment à la politique américaine dans la région) ; le Japon est le paradis de la haute technologie ; le Japon est le pays des robots et des mangas ; les Japonais copient tout, et en mieux (cette version très réductrice de la notion de mitate nie une création proprement japonaise qui a toujours existé ; pour autant, les emprunts sont importants dans la société japonaise, qui s'est avérée particulièrement apte aux transferts de technologie, notamment).



La deuxième section met l'accent sur la géographie, discipline de Philippe Pelletier : le Japon est sans cesse frappé par les catastrophes naturelles ; le Japon manque de ressources naturelles (ça dépend des ressources, et, même de manière générale, c'est souvent contestable) ; le Japon est surpeuplé ; le Japon manque d'espace (ces deux idées reçues autorisent des développements très intéressants, qui montrent que la place ne manque pas autant qu'on le dit) ; la tradition prône l'harmonie avec la nature, mais le pays est hyperpollué (là encore, un chapitre très instructif, où l'idée reçue est double, et à pondérer sous ses deux aspects).



La troisième section porte sur le travail, les loisirs, et le couple : le Japonais est un drogué de travail, et ne prend pas de vacances (ça change – ça a probablement été vrai, mais ça l'est de moins en moins) ; le Japonais travaille à vie dans la même entreprise (l'emploi à vie n'a jamais concerné que les plus grandes entreprises, et il n'est plus à l'ordre du jour) ; le Japon est le royaume des arts martiaux (ils y sont peu pratiqués ; d'autres sports ou loisirs sont largement plus importants dans la société japonaise, qui n'y associe peut-être pas les mêmes valeurs) ; la femme ne travaille pas et reste à la maison ; la femme est soumise aux hommes et à son mari (pour ces deux dernières idées reçues, la situation évolue, même si lentement ; je vous renvoie à Japon, la crise des modèles, de Muriel Jolivet, et à ma chronique prochaine de Japonaises, la révolution douce, d'Anne Garrigue).



Dernière section, enfin, titrée « Les Japonais sont-ils inquiétants ? » : la jeunesse japonaise est désespérée (il y a du vrai, mais probablement pas autant qu'on le dit – mais c'est peut-être surtout qu'on le dit, justement ; je vous renvoie à nouveau à Japon, la crise des modèles) ; « L'Empire des sens », le titre du film d'Oshima Nagisa recouvrant ici divers aspects de la sexualité telle qu'elle est perçue dans la société japonaise, un champ où les évolutions sont notables et complexes ; la société japonaise est envahie par le sexe et la violence (beaucoup moins qu'on le prétend, et pas de la même manière, si des problèmes sont à relever) ; c'est le pays des yakuzas et des kamikazes (des représentations bien trop simplistes de réalités autrement complexes, mais aussi, en l'occurrence, exceptionnelles).



UTILE



Ce petit ouvrage de Philippe Pelletier s'avère instructif et utile. Relativement récent (une dizaine d'années – c'est beaucoup à maints égards, mais moins que nombre d'essais sur le Japon que j'ai pu lire et qui auraient vraiment besoin d'être réactualisés), il offre une brève synthèse des représentations du Japon, en son sein comme depuis l'extérieur, approche pertinente et qui comporte son lot de « révélations », sur le ton approprié cependant, sans jamais en faire trop par pur esprit de contradiction – une tendance pas toujours facile à refréner.



Ceci étant, certains aspects, de manière assez visible, auraient bien besoin d'être prolongés jusqu'en 2017, car les choses ont pu changer : ainsi, par exemple, des considérations sur les catastrophes naturelles et la pollution – depuis, il y a eu le séisme du Tôhoku, en 2011, débouchant sur la catastrophe de Fukushima, qui a peut-être changé la donne ; que Philippe Pelletier lui-même ait conçu après coup, en collaboration, une nouvelle édition de son Atlas du Japon, avec le sous-titre éloquent Après Fukushima, une société fragilisée, me paraît assez éloquent.



Mais cette lecture demeure bienvenue – d'autant que j'ai particulièrement apprécié cette approche, assez subtile : il ne s'agit pas de r
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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Cette collection très intéressante vise à combattre les clichés que nous pouvons avoir sur les pays. Philippe Pelletier étant un expert du Japon, quelques a priori sont donc mis à mal ou confirmés dans cet ouvrage.
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