On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps

« Dis-moi comment tu meurs, je te dirai qui tu es… et à quoi ressemblait ton temps. » L'accroche en quatrième de couverture résume parfaitement l'ambition de Patrick Pelloux, dont les multiples casquettes (médecin urgentiste, auteur, chroniqueur pour Charlie Hebdo) ont permis d'apporter un éclairage très intéressant sur les morts de personnages illustres… et les maux de leur époque.

Le programme de ces nécrologies suit un fil chronologique : on retrace en premier lieu les derniers instants de Jésus, puis ceux de têtes couronnées parmi lesquelles Henri IV et Louis XIV, ainsi que Robespierre, Marie Curie, des soldats de Waterloo, Voltaire, Laurel et Hardy… Chaque décès est expliqué, commenté, resitué dans le contexte historique et médical de l'époque. On apprend également ce que sont devenus les corps, parfois perdus, volés, déplacés… Même dans la mort, les chères victimes de ces pages ne sont pas laissées tranquilles !

J'adresserai une dédicace particulière à Louis XV, pour l'humiliation cuisante subie tout au long de son agonie (défiguré et emporté par une vulgaire variole, son corps contaminé et couvert de pustules a été fui comme la peste) ; à Zola, dont l'assassinat a été soigneusement dissimulé ; à Marie Curie, qui s'est littéralement tuée à la tâche (son laboratoire était soumis à de constantes radiations) ; à Camille Claudel, dont le génie n'a jamais été reconnu par ses contemporains, et qui a subi le supplice de l'internement pendant trente longues années avant de rendre son dernier soupir, endurant successivement les souffrances de l'amour, de l'ennui et de la famine ; à Winston Churchill, qui a défié et vaincu la mort à de multiples reprises, sans jamais délaisser ses cigares et son whisky…

Les chapitres courts, le style vif, percutant, le ton mordant et ironique sont autant d'éléments qui fluidifient la lecture et rendent le sujet passionnant. Patrick Pelloux clôture systématiquement ses parties par l'âge auquel ont succombé tous ces héros. Grâce à ce livre, on a l'impression de tenir la main aux mourants, de les accompagner dans leur lutte ultime, de rendre une certaine justice et de rétablir la vérité quant aux circonstances exactes de leur disparition. On ne meurt qu'une fois, mais on le relira plusieurs fois !
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L'objectif de cet ouvrage m'a au premier abord fait craindre le pire : encore une resucée des morts célèbres ! Premier bon point : on oublie ce brave Eschyle sur les pentes de l'Etna et on laisse la tortue et l'aigle vaquer à leurs vies propres et non mélangées. Si ce livre ne m'avait pas été prété, le premier chapitre m'aurait fait courir loin de ces pages : on s'attaque à Jésus-Christ, rien de moins ! Mais la tome fraîche se marie à la purée de pommes de terre : l'aligot prend et on suit le fil (note : un bon aligot file, file et s'effile ...) du trépas de JC en précisant et décrivant chronologiquement et anatomiquement les étapes de son supplice. Et là réside l'intérêt de ce livre qui traite d'un sujet dont les publications trop nombreuses sont dommageables à la diversité des écosystèmes tropicaux en raison de l'exploitation effrénée de ses grumes tentatrices ... Et ainsi de chapitre en chapitre, on se rapproche doucement de notre époque avec des descriptions "gore" comme la fin de Louis XIII ou complètement bidon comme celle de Jean-Baptiste Botul. Ici Pelloux m'a déçu en prenant le lecteur pour un béotien à la petite semaine en croyant qu'on avalerait comme cela que le botulisme aurait été inventé par un certain monsieur Botul... Dans ce cas, Saturne aurait découvert le saturnisme etc ...
Passons donc ...
Ce livre est donc finalement une bonne surprise où l'auteur met en valeur ses compétences d'urgentiste pour revisiter les derniers jours de certains grands noms de l'histoire ou encore moments comme le D-Day ..
Mention spéciale pour les derniers jours pour les héros animaux de séries TV comme Saturnin le canard, Flipper le dauphin ... que je découvre et qui m'empêcheront je pense de les regarder sereinement à nouveau ...

Instructif. On parcourt les pages, d'erreurs en horreurs humaines. Les détails y sont crus, durs à lire au point où on ne veut pas imaginer qu'ils aient été vrais. Mais on revient, on veut savoir la suite, on est pris au piège.

décevant...

Ni un roman ni surtout un livre d'histoire… ou alors pour le lectorat de Gala, Voici ou autres torchons. C'est mal écrit ou pour le moins laborieux, en hésitant entre tous les styles, de celui de Charlie Hebdo (fort honorable journal au demeurant) à celui d'un thanatopracteur ! Les précisions prêtent à caution mais l'auteur montre une belle certitude digne des camelots télévisuels. Un livre creux, écrit par n'importe qui qui se veut écrivain par ses relations éditoriales.

très très très décevant...écriture pauvre,sans éclat, voire laborieuse . Ce livre ne peut être intéressant que pour ceux qui n'ont jamais rien lu de la mort de ces grands hommes, le pathos est lourd et puéril et surtout en définitif on n'apprend rien ou pas grand chose...ce livre n'est ni un roman ni un ouvrage médical ou alors pour enfant post CP. Dommage, j'étais pleine d'espoir en le commençant...hélas! n'est pas romancier qui veut!

On le sait : Patrick Pelloux n'est pas des plus tristes et ce livre sur trente morts célèbres de notre histoire n'a rien de morbide même si les détails médicaux les plus horribles ne nous sont pas épargnés.
Ni livre de philosophie sur la mort, ni manuel d'histoire, ni encore moins simple récolte d'anecdotes sur les derniers instants, ce livre est un peu un livre de médecine, fait pour expliquer la mort et son pourquoi. …
Ce livre de Patrick Pelloux, je ne pouvais pas passer à côté.
c'est un travail d'historien qui a été accompli avec, en plus, le savoir de la science médicale actuelle. J'ai trouvé le procédé très intéressant. Bien sûr, l'intérêt varie selon les personnalités mises en lumière qui vont de Jésus à Churchill, sans oublier les morts anonymes des soldats de Waterloo et celles des GI débarqués si jeunes en Normandie. Parmi celles qui m'ont le plus frappée, il y a la mort par tuberculose, à 24 ans, de Charles IX, atroce, celle de Louis XIII, pour la même raison mais dont l'agonie traîne horriblement. plusieurs mois. Il se vide de son sang mais son corps se remplit de vers qui ont percé la barrière digestive. C'est le début de la perforation du côlon sigmoïde dans l'abdomen Douleur atroce, péritonite, infection de tout son ventre. Puanteur constante de tout le château de Saint-Germain. Les médecins ne savent lui faire que des saignées, des purges et des lavements. Il meurt à 41 ans.
Suivent Molière, Lully, La Fontaine, Louis XIV, Louis XV dont je connaissais mieux les derniers moments.
C'est Voltaire qui m'a le plus émue ensuite alors qu'à 83 ans, atteint de tuberculose et d'une infection des reins, il agonise longuement à Paris, dans une cabane, au fond de la cour d'un hôtel particulier, en face du Louvre, gardé par une cuisinière et un garde-malade, aux ordres de Mme de la Villette, sa fille adoptive qui l'héberge et de Mme Denis, sa nièce.
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De Jésus à Marie Curie en passant par Louis XV et Beethoven, Patrick Pelloux nous retrace les dernières heures d'une trentaine de grandes figures historiques.
Le principe fait penser à Complètement malades de Michel Cymes. Si les deux ouvrages donnent une vue intéressante des moyens de l'époque, ce qui les différencie est que celui de Pelloux se concentre plus sur la souffrance qu'ont enduré ces hommes et femmes plutôt que sur la maladie.
Bien que l'auteur n'ai pas oublié d'ajouter quelques pinçées d'humour, je vous déconseille ce livre si vous êtes déprimé ou si vous voulez lire quelque-chose de léger ! J'ai encore en mémoire l'atroce agonie de Molière dont le sang sortait à flot de sa bouche...

Patrick Pelloux, médecin urgentiste officiant également en tant que chroniqueur à Charlie Hebdo, se fait historien le temps d'un ouvrage, en s'intéressant à la mort des plus grandes figures historiques, pour la plupart françaises.

Après le maigre préambule, il commence par Jésus-Christ, cas bien difficile étant donné que les principaux documents attestant de son existence sont les trois évangiles canoniques du Nouveau Testament et que celles-ci recèlent d'invraisemblances, d'approximations et d'anachronismes, des sources donc peu fiables au niveau historique sans oublier qu'il n'existe aucune preuve archéologique (inscription funéraire, parchemin, sculpture...).

Il nous décrit les derniers instants des rois de France, de Charles IX jusqu'à Louis XV, la mort la plus atroce étant celle de Louis XIII, de Molière, du compositeur Lully et Jean de la Fontaine.

Les chapitres les plus intéressants sont ceux qui parlent de ces soldats anonymes morts à Waterloo et sur les plages de Normandie en 1944, ces derniers, avec une moyenne d'âge de 23 ans ont donné leur vie pour la liberté. Il est peu aisé d'imaginer leur ressenti sur ces plages, sous le tonnerre des rafales des mitrailleuses allemandes, au milieu de tous ces cadavres. Il me vient à me demander comme l'auteur : « Suis-je digne du sacrifice qu'ont fait ces jeunes qui sont morts pour sauver l'humanité ? » Voilà qui fait relativiser quant à nos soucis quotidiens !

L'autre chapitre fort est celui sur Jean Moulin qui n'a pas parlé sous les coups de la torture ordonné par l'infâme Klaus Barbie dit le « boucher de Lyon ». Ce chapitre comporte d'ailleurs des analogies avec la pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre intitulée « Morts sans sépulture ». On y retrouve à quelque chose près la même problématique.

Malgré le langage parfois familier utilisé, bien lui en a pris d'effectuer ce travail fastidieux et didactique auquel on apprend énormément de choses.