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4,06

sur 6649 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cher Benjamin Malaussène,
Il y a bien longtemps que je ne vous avais pas écrit. Quelques infidélités livresques à droite à gauche mais, vous voyez, on revient toujours à ses premières (ou presque) amours. Et cette fois j'ai décidé de prendre les choses dans l'ordre : j'ai enfin lu le premier volume de votre saga familiale bellevilloise. Après La Fée Carabine, La petite marchande de prose et Monsieur Malaussène, je me suis plongée dans la genèse de votre généalogie littéraire, là où tout a commencé : au Grand Magasin. Si j'ai bien compris, il ne s'agissait pas de votre premier emploi, mais c'est bien là qu'a démarré votre pétaradante carrière (que dis-je, votre vocation) de Bouc Émissaire. Convoqué vingt fois par jour au Bureau des Réclamations, vous êtes chargé de pleurnicher avec réalisme pour apitoyer les clients plaintivo-réclamants et faire en sorte qu'ils renoncent à leurs doléances sonnantes et trébuchantes. Pas très glorieux mais efficace, vous êtes passé maître ès compassion clientèlesque. Mais de doléance à condoléance, il y a un "con" qui vous joue un sale tour : une bombe explose au rayon jouets, un mort. Quelques jours plus tard, une deuxième au rayon shetland, un autre mort. Puis une troisième, une quatrième, avec chaque fois un macchabée à la clé. Et qui est accusé ? Je vous laisse deviner. Et comme si votre vie professionnelle ne vous la compliquait pas assez, votre vie, vous devez encore gérer ("éduquer", dans la version optimiste ; "étrangler", les jours où vous êtes tenté de glisser du côté obscur de la force) votre tribu de demis-frères et soeurs cadets (mais quel est donc ce paradoxe de vous prénommer Benjamin alors que vous êtes l'aîné...), depuis que votre mère à tous est partie "se reposer" au bras d'un sieur Robert, probable futur père du prochain rejeton Malaussène. Sans compter la crise d'épilepsie de Julius le chien et votre relation tout aussi spasmodique mais pas incestueuse avec "tante Julia", la rousse lionne. Et donc j'ai trouvé dans ce premier volume des annales malausséniennes la plupart des ingrédients des histoires futures : crimes horribles, mésaventures loufoques, fratrie remuante, Belleville bigarrée, lexique inventif et truculent, amour, tendresse et catastrophes invraisemblables. Un bonheur de vous retrouver, ou plutôt de découvrir vos origines (un peu comme on s'attendrit sur les photos d'enfance de son amoureux scotchées jaunies dans les albums de belle-maman), mais un (tout petit) bémol quand même : pour cette première rencontre, je vous ai trouvé un peu lésineur sur le baroque burlesque et le pittoresque bellevillois, la faute sans doute à trop de bombes dans cette histoire pour y ajouter encore des feux artificiers. Et c'est là que, paradoxalement, je suis heureuse d'avoir fait votre connaissance alors que vous aviez un peu maturé et que vous ne craigniez plus de vous lâcher toute exubérance dehors. Malgré cela, je me répète, mais sachez que je vous aime, cher Benjamin, et que vous lire est toujours un grand moment de bonheur (n'en déplaise aux ogres). Et quoi qu'en dise tante Julia, il me tarde de vous retrouver dans cet épisode au titre prometteur "Aux fruits de la passion" pour d'autres aventures hautes en couleurs.
Malaussènement vôtre (si je puis me permettre – j'aurais adoré être de la famille),
Viou
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai lu une première fois ce roman il y a quelques années et j'avoue que j'avais eu du mal a adhérer .
Puis, ayant lu « Comme un roman » de Daniel Pennac, je me suis dit que cet auteur ne pouvait pas avoir écrit pour rien…. Et que j'avais dû passer à côté de quelque chose.
Alors j'ai décidé de le relire.
Décision méritoire, compte tenu du retard que j'accumule déjà en termes de lectures prévues.
Cependant, j'ai bien fait. J'ai passé un bon moment avec cette histoire.

Benjamin Malaussène, « frère de famille », comme il se définit, s'occupe de la smalah familliale dès que sa mère quitte le domicile, c'est-à-dire quand elle tombe amoureuse (et c'est souvent !)
Il exerce la trouble profession de bouc émissaire dans un grand magasin, chargé de se faire engueuler afin de dégonfler les litiges avec les clients.
C'est un grand frère dévoué et poête qui invente de belles histoires avec des évenements et des personnages incroyables, mais que les enfants adorent.

Or, de mystérieuses exposions faisant des victimes retentissent dans le magasin. Et chaque fois qu'une bombe explose, Malaussène est sur place, donc très vite soupçonné par un flic qui se prend pour Napoléon.
C'est une énigme sympathique, écrite de façon magistrale. Aucun raisonnement rationnel n'y résiste. le récit se déroule et tout est truqué. En tout cas on a sans cesse envie d'aller plus loin.

En ce qui me concerne, j'ai déjà prévu de lire la suite des aventures de la tribu Malaussène.
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Très bon moment passé avec la famille Malaussène, tous un peu déjanté mais unis comme une famille se doit de l'être.
Benjamin a, à sa charge ses frères et soeurs que sa mère enfante à chaque amant, et qui a un emploi pour le moins surprenant, bouc-émissaire dans un grand magasin.
Que ce soit à la maison ou au travail, il se doit de prendre les reproches et les problèmes à bras le corps, mais lorsque des bombes explosent dans son magasin, c'est trop. Hors de question que tout lui soit mis sur le dos !

L'écriture est virevoltante, jouant avec les mots en toute intelligence. Ce livre se veut populaire, une sorte de page-turner mais avec toutes les références et souci du détail, de la grammaire en plus !

J'avais lu la fée carabine au lycée, je me souviens d'avoir beaucoup aimé mais peu de souvenir de l'histoire, donc je poursuivais les aventures de cette famille avec grande joie.
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Quelle palette de personnages hauts en couleur! Ben (l'auteur?), embauché comme bouc émissaire dans un grand magasin(fallait avoir l'idée) et si doué pour raconter des histoires aux frères et soeurs dont il est responsable, Louna enceinte malgré elle, Clara ne vivant que pour la photo, Thérèse un peu autiste et astrologue, Jérémy expérimentateur, le Petit qui dessine des ogres et Julius le chien puant, aussi la 'tante Julia' un peu cleptomane sauvée de justesse, puis les collègues, Théo animant un atelier pour petits vieux, le vieux gardien joueur d'échecs Stojil, et enfin les inspecteurs Coudrier et Caregga et qui enquêtent sur les explosions meurtrières se succédant au magasin.

Divertissant!
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Récréatif. Pourtant je partais sans enthousiasme, plusieurs fois je voulais le lire mais le résumé me freinait. Et voila qu'on a eût la bonne idée de me l'offrir à Noël !
La première moitié du livre est exceptionnelle, jubilatoire, distrayante, on sourit, on reste halluciné face à ce Benjamin Malaussène, endossant le rôle de bouc émissaire dans un grand magasin parisien.
Les dialogues sont savoureux notamment la rencontre entre Malaussène et l'inspecteur stagiaire Correga, "estimez vous être bien payé ? Bien trop pour ce que je fais mais pas assez pour ce que je m'emmerde ! ". Les travers du monde du travail sont dépeint avec une grande ironie jouissive, Malaussène doit cohabiter dans ce magasin avec un patron se pensant merveilleux, un mec de la sécurité ancien militaire, le syndicaliste de service organisant des manifs juste pour respecter les traditions.
Et surtout il évolue avec sa famille déglinguée, Jérémy qui va faire cramer son bahut, Clara passionnée à l'excès par la photographie, Louna enceinte tourmentée sur la question de l'avortement, Thérèse fondue d'astrologie et le chien Julius rescapé d'une épilepsie !

L'explication de son rôle de bouc émissaire devient une sorte de running gag qui fait mouche à chaque fois.
La fin du bouquin perd en intensité et surtout bascule vers du plus sérieux, du plus classique puisque la dimension enquête policière sur l'explosion des bombes au magasin ou bosse notre héros prend le dessus.
Le chapitre ou Malaussène se lance dans la narration du dénouement possible de l'histoire est assez banal, tout droit issu des séries TV du genre.

Malgré tout, on passe un agréable moment, les pages se tournent rapidement, un livre léger malgré la présence de cadavres au style remarquable permettant de créer cette atmosphère de douce folie contagieuse. Faire du mot interphone un verbe pour aboutir à " je vous laisse les mômes m' interphonent !" est une excellente trouvaille.
Évidemment je vais très vite lire la suite des aventures des Malaussène...
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Benjamin Malaussène, bouc-émissaire professionnel, travaille dans un grand magasin parisien où sa mission consiste à se faire vilipender par son patron dès qu'un client mécontent veut porter plainte, dans le but de dissuader ce dernier... Apitoyer le chaland est certes un travail ingrat et peu valorisant, mais présente l'avantage d'être bien rémunéré. Et quand on est délaissé par une mère volatile et responsable de cinq frères et soeurs et d'un chien épileptique, c'est un argument de taille ! Malheureusement, une série d'explosions va venir perturber le quotidien tranquille du magasin, avec pour point commun à chaque fois une cible déterminée et un témoin récurent, à savoir : Benjamin Malaussène. Difficile dans ces conditions de ne pas éveiller les soupçons de collègues apeurés et de policiers suspicieux… Une seule solution pour sortir de ce pétrin : trouver qui se cache derrière le poseur de bombes et ainsi prouver son innocence. Une tâche périlleuse, qui conduira le jeune homme à faire de sombres découvertes…

« Au bonheur des ogres » est le premier tome d'une saga qui en comporte six et nous permet de faire la connaissance d'une famille nombreuse pas comme les autres… Les Malaussène se distinguent par leur excentricité, leur cohésion et leur sens de la débrouille. Il n'est pas évident, au début, de s'y retrouver parmi tous ces personnages qui gravitent autour de notre héros et j'ai parfois perdu le fil de ce polar fantaisiste qui brouille les pistes et mélange les genres. Mais le sentiment de confusion qui semble régner n'est qu'une apparence et c'est pour mieux nous surprendre à la fin que l'on nous embrouille au début…

Finalement, une fois passées la découverte du corps dans le photomaton et l'hypothèse d'un possible motif de vengeance, je me suis complètement laissée happer par l'histoire, avide de découvrir ce qu'il se cachait derrière ces meurtres en série visant des « ordures » (et le mot est faible…). Derrière l'apparente légèreté et la désinvolture du texte, engendrée par un humour omniprésent, on est donc surpris de découvrir que se dissimulent de sombres desseins et une réalité plus complexe, voire inquiétante. Malgré un début quelque peu laborieux, Daniel Pennac, grâce à son humour, sa fraîcheur et sa fantaisie, m'a donc donné l'envie de poursuivre l'aventure de la tribu Malaussène avec « La fée carabine » !
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"Au bonheur des ogres" c'est d'abord l'écriture de Pennac: surprenante, parfois brutale, parfois poétique, loin du politiquement correct, mélangeant argot et références intellos, humour et tragique. Puis ce sont les personnages: j'ai rarement vu un panel plus complexe, plus déjanté, plus crédible, plus attachant. Enfin l'histoire qui ressemble a un policier n'est pas mauvaise seulement comme dans beaucoup de bons livres me parait un prétexte pour coller, comme dans un caléidoscope des petites histoires, des morceaux de vie, des réflexions sur des petites et des grandes questions de la vie, des images. Si on te le demande t'as du mal a le raconter mais tu te souviens que t'as ri et que t'as pleuré et qu'à la fin t'as dit: ah, oui, il fallait absolument le lire.

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Hormis la machine à écrire de la police et le franc, ce roman des années 80 n'a pas pris une ride.
Humour, enquête un cocktail idéal pour présenter la famille Malaussène.

Je suis impatiente de découvrir la suite.
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Après ma lecture très agréable, Ancien malade des hôpitaux de Paris de Daniel Pennac, je n'avais pas cherché à plonger dans son univers, me contentant de ce seul roman, ma curiosité n'a pas voulu s'ouvrir à cet auteur, assez regrettable cette paresse. Une aubaine, j'ai reçu en cadeau, le premier de la série des Malaussène, Au bonheur des ogres, ce roman est explosif, au sens propre comme au figuré, c'est l'ainé de cette saga, ces six petits frères suivront. le destin vous apporte ce que vous avez n'avez pas pu voir, comme ce roman pour me faire partager le jardin que cultive Daniel Pennac.
J'ai été surpris par l'écriture assez nerveuse, les dialogues sont corrosifs, les phrases sont assez courtes, avec un soupçon d'humour, beaucoup de rondeur et surtout beaucoup de folie anime cette lecture, les personnages sont tous d'un caractère farfelu surtout cette famille Malaussène, une vraie smala à l'italienne, sans pères, sans mére, des frères et des soeurs, chacun sous la responsabilité de l'ainé travaillant au service réclamation du grand magasin. D'ailleurs le titre Au bonheur des ogres, s'inspire du roman d'Émile Zola Au bonheur des dames sur les grands magasins, ce même lieu où se déroule cette intrigue, dans le quartier de Belleville, cette comédie policière est romanesque, notre personnage centrale Benjamin, dit Ben, ayant le rôle inattendu de Bouc Émissaire dans ce magasin, où se déroule des choses étranges, des bombes explosent, tuant quelques personnes au passage, des vieux, non ceux qui en blouses grises gravitent ce lieu de consommation, car l'étrangeté est l'absurde bien heureuse des situations que génère avec un plaisir l'imagination de notre auteur, comme un conte pour enfant, des enfants adultes, cette féérie de personnage dont la situation échappe à la réalité normale, comme la maman de cette grande famille, toujours en vadrouille avec l'un de ces amants, gardant de ces escapades, un petit dans le ventre, revenant solitaire à la maison , pour repartir après avoir accouché, laissant la charge de la famille à cet ainé, travaillant dans ce magasin, un emploi hors du commun , une belle arnaque surtout, dont seul peu de gens sont informés, il est à lui tout seul, les maux responsables de tous les pêchers, ce qui dans l'intrigue va l'entrainer dans le tourbillon de la méchanceté de ces collègues.
Ce qui est assez déstabilisant c'est aucune nature d'âge ne transpire dans ce roman sur cette famille, nous sommes dans l'expectative, il faut les glaner au fil de la lecture, en quelque sorte, nous devenons détective, pour apprendre que la maman dès l'âge de 14 ans à commencer la procréation de sa couvée par la naissance de Ben. Creusons la famille Malaussène, et présentons ces membres, nous connaissons la maman, toujours nommée ainsi, elle est toujours absente, en cavale amoureuse, chaque enfants a un père différents et inconnus. Ben n'est pas un père de famille, mais « un frère de famille », nuance poétique, l'auteur a cette poésie moderne, comme un Michel Audiard avec les répliques cultes dans ces films, je m'égare, revenons à cette belle famille, de demi-frères et demi-soeurs sous la charge de Ben. Cette tribu loge dans une ancienne quincaillerie rénové en « appartement pour les enfants », comme Daniel Pennac l'écrit avec beaucoup de tendresse, Il y a Clara, l'amour incestueux de Ben, platonique bien sûr, il ne faut pas trop franchir la morale, elle est lycéenne, passant son bac de français, elle a pour passion la photo, ce qui lui vole beaucoup de son temps, selon son frère ainé Ben, celui-ci semble s'être « égaré dans un des albums de Clara », lorsqu'il flâne dans son quartier de Belleville, l'ayant tellement croqué derrière son appareil photo, un vieux Leica, que lui a donné son frère ainé, Anna a cette passion dévorante de la photographie, elle arrive à « anesthésier l'horreur à coups d'obturateur », belle phrase de Daniel Pennac, qu'il jalonne tout le long de son récit, ces pépites que je vous lâche de temps à autre dans cette critique pour vous éclairer de la prose Pennaciene. Louna, la soeur ainée à peine majeur, selon l'inspecteur, derrière ces vingt-six ans, infirmière, en couple avec un médecin, Laurent depuis sept ans, est enceinte, et tout le long, elle est indécise sur ce « petit locataire-là », va-t-elle le garder, ou comme les autres le faire le virer, car ce n'était pas le bon papa, des échanges téléphoniques avec Ben sur le sort de cet enfant, Louna hésite, Laurent a peur de ce rôle de père. Thérèse, seize ans plus tôt, pleurée dans le ventre dans sa maman, elle a des dons de voyance, elle pourrait lire dans le marc du café, elle a une tendance à avoir des prédictions, qui sont toujours justes, le thème astrale sera un atout important pour cette enquête familiale sur le poseur de bombe, avec ses « conneries astro-prévisionnelles » comme se moque son frère ainé Ben, elle a une passion pour la sténographie, elle dactylographie tout ce qui se dit dans la maison des Malaussène, une obsession comme sa soeur Clara pour la photographie, dévorante, à transcrire les histoires farfelues de Ben pour endormir ses petits frères et soeurs, pour en faire un roman à son insu. Jérémy est un adolescent de douze ans, aimant les expériences scientifiques, jusqu'à réaliser une bombe artisanale pour aider son grand frère, jusqu'à mettre le feu à son collège, il a tendance à se chamailler avec sa grande soeur Thérèse. Nous finissons la fratrie par le petit de 5 ans, sans prénom, juste le petit et la famille ne serait pas complète sans le chien du nom de Julius à la caractéristique d'avoir une haleine horrible avec sa langue pendante, avec cette comparaison si croustillante, « Il pue lui-même comme une décharge municipale. Sa langue sent quelque chose comme la poiscaille rance, le sperme de tigre, le Tout-Paris canin. »
Je ne vais pas pénétrer dans l'intrigue, je préfère que vous vous laisser porter par la lecture comme je l'ai été, une traversée de bonheur et de rire, de sourire et romanesque, puis une enquête policière, et des rencontres extravagantes, comme celle de tante Julia, l'ami du Ben, travaillant dans le magasin, un homme qui préfère les hommes, au coeur charitable Théo, s'occupant de personnes âgées désoeuvrées, les faisant venir dans le magasin , les grimant d'une blouse grise, comme ces instituteurs d'un anciens temps, Théo les garde dans sa cour d'école que ce magasin, les surveillant, ces petits vieux sont des petits chenapans, assez cleptomanes, Théo a cette manie de se prendre en photos dans le photomaton, il en donne toujours au petit, il les collectionne, encore une facétie de cette smala hors du commun. Il aime se vêtir avec des habits colorés, il choisit les robes des soeurs de Ben, il amène aussi sa folie comme la venue impromptue de ces amies brésiliennes du bois de Boulogne. J'ai presque eu des effluves de Boris Vian, dans l'écriture de Daniel Pennac, et la folie de Nadine Monfils, cette auteure belge avec ces histoires extravagantes. Mais notre auteur a cette personnalité propre, unique même, cette prose a cette acidité cotonneuse, une tendresse assassine, presque une ambivalence de douceur et de force, son écriture à la beauté de la rose avec ces pétales et ces couleurs, la douleur et force de l'épine.
Je vais devoir poursuivre ce roman avec la suite par La fée Carabine et retrouver cette famille loufoque et attachante. Un roman qui vous donne le sourire, un bouffée d'air et de liberté, merci monsieur Pennac.
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L'histoire est barrée, les personnages complètement loufoques, les situations extrêmement cocasses. Il n'en faut guère plus pour faire de ce roman un petit bijou d'humour décalé à lire avec beaucoup de second degré néanmoins. Oui, si vous vous attendez à une histoire un peu réaliste, passez votre chemin. Pennac propose ici une sorte de conte pour adulte, aussi farfellu et improbable que les histoires pour gamins, mais avec à peine de lubricité pour satisfaire les cerveaux évolués de nos congénères vieillissants !

Il n'y a guère plus à dire sur ce roman à la réputation amplement méritée. On sourit, on se marre même, et on en redemande... Ou pas. En tout cas, je laisserai un peu de temps avant de poursuivre ma lecture de cette série. Si j'ai passé un excellent moment avec Au bonheur des ogres, je crains de me lasser à force tant l'univers que crée Pennac est à mille lieux du réalisme nécessaire à mon petit cerveau de semi-cartésienne !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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