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3,69

sur 2928 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sauf pour les spéléologues très pratiquants (maniaco-rangeurs), nos armoires peuvent avoir des fonds qui nous réservent d'étonnantes découvertes.
Après avoir averti mon époux d'appeler les secours si je ne réapparaissais pas au bout de quelques heures, j'ai été fouiller les profondeurs d'un grand placard (occupation très prisée pendant le confinement)... et surprise ! je suis tombée sur une galerie aux concrétions fossilisées... entendez une pile de livres à lire totalement oubliée !

Voilà comment j'en suis venue à ce Chagrin d'école qui a encore son bandeau "prix Renaudot 2007".
Un livre qui date, mais encore intéressant pour le point de vue du cancre et plaisant à lire grâce au ton très souvent humoristique.
Avec sa double expertise de cancre et de prof, Daniel Pennac a probablement plus qu'un autre la vision des chemins à suivre pour repêcher d'autres "chagrinés" par l'école.
Je pense que c'est encore tout à fait lisible par les enseignants d'aujourd'hui... mais je ne suis pas dans l'enseignement, alors ce que j'en dit...
bref, j'ai apprécié ce fossile-là !
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Daniel Pennac nous livre son expérience de cancre. Incroyable, non?
Et pourtant, ce fut un long parcours avant que Daniel ne s'éveille à la scolarité.
Il avait de sacrés blocages.
Le déclic arrive en troisième grâce à un professeur de français qui lui demande une narration et puis, il lit de plus en plus.
Bien sûr , la victoire ne viendra pas en un jour.
L'auteur nous fait part aussi de son expérience de professeur et de l'attitude positive, du respect que doivent avoir les profs envers leurs élèves.
J'ai apprécié les remarques très placides et humoristiques de son père.
Daniel Pennac est toujours agréable à lire grâce à son humour également et à la distance nécessaire envers sa personne.
Le style n'est pas forcé. Il n'en rajoute pas trop.
En deux mots, j'ai aimé "Chagrin d'école" tout comme j'avais apprécié " Journal d'un corps".

Les références littéraires, philosophiques et cinématographiques sont bonnes à prendre.
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C'est vrai que Chagrin d'école est un livre essentiellement pour les profs puisqu'il leur permet de mieux comprendre le cancre, cet élève dont on dit aujourd'hui qu'il est en « décrochage scolaire ». C'est vrai aussi que si le milieu éducatif ne m'intéressait pas, je n'aurais peut-être pas lu ce livre. Mais il s'agit là d'une autobiographie, celle d'un ancien cancre : Daniel Pennac. On a du mal à y croire, sa plume est belle et ses oeuvres sont nombreuses, et pourtant… L'auteur y raconte ses souffrances, car un cancre n'est pas nécessairement indifférent à ses difficultés d'apprentissage, il n'est pas forcément heureux de « décrocher », généralement, il se retrouve face à lui-même et à ses échecs à un moment donné et s'ensuivent les conséquences de ce décrochage : violences, repli sur soi, etc. C'est en tout cas ce que dit Pennac.

Au final, c'est bien le propos de cet ouvrage autobiographique, que j'ai du mal à qualifier (roman, essai ?), qui m'a plu. Les anecdotes que raconte Pennac sont intéressantes, qu'il s'agisse de choses qu'il a vécues ou d'histoires collectées dans des établissements scolaires de quatre coins de la France, le tout dans les six chapitres que compte Chagrin d'école. Et de sa vie de cancre, l'auteur raconte ensuite comment il est « devenu » grâce à des profs qui ne l'ont jamais « lâché » et grâce à l'amour aussi. Puis il donne des cours de grammaire à ses lecteurs, toujours pour étayer ses propos (quelles sont les nature et fonction du « y » dans « je n'y arriverai jamais » et du « le » dans « tu le fais exprès » ?). Il évoque ensuite le « cancre » actuel, cet élève (de banlieue, de cité souvent) qui est pris pour cible par « Grand-mère Marketing », parle des objets en les citant par leur marque, oubliant presque leur nom… Et au final, on en revient à l'amour, qui a sauvé Pennac lui-même et qui reste au coeur de tout, et notamment de la vocation des (bons) profs.

J'ai toujours beaucoup aimé Daniel Pennac et je ne regrette pas d'avoir lu ce livre qui m'a ouvert les yeux sur pas mal de choses et m'a renvoyé quelques années en arrière, quand j'étais moi-même collégienne puis lycéenne. Je me suis souvenue de tout ce que j'inventais quand je n'avais pas fait un exercice ou appris une leçon, je me suis souvenue de mes difficultés en maths (une discipline qui reste du chinois pour moi) et de l'admiration que j'avais devant les élèves qui ne bossaient pas (c'est en tout cas ce qu'ils disaient) et décrochaient les meilleures notes, quand j'avais travaillé pendant des heures et avais des trous de mémoire devant ma copie, etc, etc. Puis je me suis rappelée ma prof de français de seconde, celle qui m'a « sauvée », même si je suis persuadée que ce n'était pas volontaire de sa part… Belle expérience donc que ce « Chagrin d'école » et chouette premier livre (roman, essai ?) pour ce challenge ABC 2014-2015.
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De l'art d'être cancre!

Au vu d'une scolarité chaotique, Pennac, à qui on ne peut reprocher d'avoir brillamment réussi dans son domaine de compétences, s'interroge autant sur son expérience de « dernier de classe » que sur son parcours d'enseignant.
Un récit qui met en lumière les chagrins de toutes les parties dans la scolarité d'un enfant, parents, éducateurs et l'impétrant potentiel.
Une expérience vécue qui parlera sans doute mieux à ceux qui ont fait profession d'éducation mais qui donne des pistes de réflexion à tout parent confronté à l'échec scolaire.

Dès les premiers pages on sourit, on s'amuse de la dérision, des situations cocasses, on compatit aussi devant les difficultés du métier. L'auteur ne donne pas de méthode ni de leçon, le ton reste bienveillant, la compréhension de l'état d'esprit juvénile pertinent.

Quelques longueurs sans doute vécues par moi par méconnaissance du milieu enseignant. Mais l'ensemble est agréable et la plume très élégante.

#objectif disparition PAL

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En ouvrant ce livre de Daniel Pennac, je ne savais pas à quoi m'attendre. Bon, je savais qu'il était question d'école mais j'ai été étonnée de voir que Chagrin d'école est en fait un essai. Daniel Pennac a eu l'idée de parler de la relation entre professeur et élève mais aussi du rapport de l'élève à l'école. Sans oublier tout ce qui peut interférer avec les apprentissages du lieu : la famille, les amis, un état d'esprit, la société de consommation… J'ai beaucoup aimé que l'auteur parle de lui avant de parler des élèves, en particulier, ceux qu'on dit « cancres ». Daniel Pennac était ce genre d'élève qui avait du mal à comprendre les cours, qui donnait du fil à retordre aux professeurs. Il est bien placé pour parler d'eux, pour leur parler. J'ai beaucoup aimé le ton plein d'humour de l'auteur, l'essai ne s'en lit que plus facilement, excepté certains passages plus denses. Une lecture très plaisante, le prochain sera Au bonheur des ogres.
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Je dois vous l'avouer, je me suis plongée à reculons dans ce livre. Principalement parce que je suis prof et que j'attends de la lecture qu'elle m'emmène loin de mon quotidien. Penser "école" en lisant quelques pages dans le train, avant de dormir, en attendant une amie, en congé.. Boaf !
Heureusement, mon appréhension n'a pas duré.
La plume pleine d'humour, d'auto-dérision, de bienveillance, de malice, de respect, de grandeur de Daniel Pennac a su éloigner mes craintes.
Evidemment que les cancres de ce récit m'ont fait penser à mes ados. Evidemment que j'ai mis en question ma manière d'enseigner en lisant certains chapitres.
Mais cela ne s'est pas fait dans la douleur.
Au contraire, j'y ai trouvé du plaisir, des idées créatives et de nombreuses raisons d'espérer !
Une lecture passionnante et souriante pour les enseignants... et les autres.
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Lecture mitigée... il y a d'un côté Pennac, longtemps cancre à l'école et complexé, ce qui expliquerait tout un passage d'auto-valorisation en tant que prof et du coup assez gênant à lire, et d'un autre, Pennac écrivain et ancien prof essayant de décortiquer les raisons de l'échec scolaires.

L'aspect biographique m'a assez vite agacée: un peu trop romancé? Exagéré? En revanche, ses considérations sur le système scolaire, l'éducation, la place de l'enfant dans la société actuelle, sont intéressantes, elles donnent à réfléchir.
On sent combien il a aimé son métier et son investissement, sa réflexion sur ses méthodes, et les différents exemples d'enseignants investis dans leur vocation sont rafraîchissants et encourageants.

Qu'y-a-t-il dans la tête des mauvais élèves, que se passe-t-il vraiment? Pour moi, la réponse n'est pas élucidée, mais ils peuvent être sauvés par l'enseignant qui sera derrière, encourageant encore et toujours.

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Quelle belle plume que celle de Pennac, que je découvre avec autant de bonheur à chaque fois ; plume empreinte d'une tendresse doucereuse, rassurante ; prose, poétique à souhait ; plume un peu fouilli, foure-tout-bazard ou pêle-mêle ; plume humaniste, belle et grandiose.

Du cancre invétéré au prof se croyant investi d'une mission quasi-divine, Daniel Pennac retrace, dans le chaos de sa mémoire, son propre cursus d'écolier, semé d'embûches et de découragement, comme l'aura été celui de tout un chacun.

Mais de partout, dans toutes les pores de son encre, transpire un amour invétéré pour la langue, pour sa grammaire, sa sonorité, pour le sens caché que ses textes proposent, pour tout ce qu'une langue a de promesses et d'inattendu, pour toute L Histoire dont elle est constamment grosse, pour son caractère à la fois inaltérable et impalpable...

Bref, je retrouve chez Pennac ce regard d'amour fasciné que je porte depuis toujours à ma langue, celle que je parle, celle qui me parle si je l'écoute un peu, celle que j'enseigne avec, parfois, autant de fougue et de folie que semble l'avoir fait ce M. Pennac.

à lire à chaque rentrée des classes pour se remettre dans le doit chemin !
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L'auteur nous conte comment il lui a fallu batailler pour amorcer sa lente métamorphose de cancre en professeur et accessoirement d'analphabète en romancier et comment ,à son tour , il a essayé d'aider les cancres qu'il a croisé pour qu'ils ne soient pas laissés au bord de la route .Ses méthodes pédagogiques ,loin d'être conformes à l'institution ,ont permis à certains de s'en sortir .Un bon plaidoyer pour tous les cancres.
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à travers ce "destin de cancre", c'est tout le système éducatif national qui est passé au crible. Cette vision d'un ancien mauvais élève est un prisme qui révèle toutes les difficultés d'être un "bon" professeur et/ou un "bon" élève. Etant moi-même enseignant, j'ai été particulièrement touché par la métaphore à la fin du livre: Daniel Pennac compare les élèves aux hirondelles qui migrent et parfois, même si ce n'est pas leur chemin, certaines d'entre-elles se blessent dans les fenestrons des maisons. Les professeurs sont comparés à ceux qui les remettent en état afin qu'elle rejoignent les autres dans leur long périple.
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