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sur 2927 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après l'excellent Journal d'un corps, j'ai voulu relire Chagrin d'école qui m'avait laissé une impression mitigée. Eh bien malheureusement le constat est le même. Pennac en ancien cancre devenu brillant professeur de français n'est pas convaincant ni très passionnant. D'abord parce qu'un cancre qui lit comme lui les grands auteurs n'en est pas vraiment un. Ensuite parce que sa démonstration sur la façon de sauver les cancres peut avoir de l'intérêt pour des professeurs, encore que je le trouve un peu condescendant à leur égard, mais à mon avis pas assez pour captiver le lecteur lambda.
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En fait, je sais maintenant pourquoi je n'ai pas lu ce livre plus tôt, j'ai deux parents profs et j'ai toujours été une bonne élève, de l'école primaire jusqu'à ma licence mais je crois que les années qui m'ont fait le plus souffrir sont celles que j'ai passées u collège. Si les cancres souffrent, les élèves qui ont le "malheur" d'aimer l'école ne sont guère plus heureux. Eh oui, j'ai bien écrit malheur car pour moi, les années de 6ème et 5ème furent particulièrement pénibles. Ce n'est que maintenant, alors que je vais avoir trente ans le mois prochain, que j'arrive à tirer un trait sur celles-ci.

Ici, Daniel Pennac nous raconte à la fois combien il était pénible pour lui d'être un cancre à l'école puisqu'il était le petit dernier d'une fratrie de quatre et que ses aînés avaient tous réussi brillamment leurs études. Il nous décrit comment son frère Bernard, l'aidant autant bien que mal à révises ses leçons et nous confie que seulement trois ou quatre professeurs, tous passionnés de la matière qu'ils enseignaient, l'ont amené progressivement à s'intéresser lui aussi à ces dernière. Puis, le petit Daniel a grandi et ce fut à son tour de se lancer dans la voie de l'enseignement, après avoir réussi son agrégation...Eh oui, comme quoi, les dés ne sont jamais (ô grand jamais) jetés d'avance !
Il nous entraîne alors dans un long discours sur l'école, sur ce qu'elle fût, sur ce qu'elle est devenue aujourd'hui et sur ce qu'elle deviendra peut-être demain...

Un ouvrage très bien écrit mais avec, à mon goût, parfois trop de citations d'auteurs ou de philosophes et qui nous amène parfois à perdre le fil de la narration. Un très bel ouvrage cependant qui vaut à être découvert !
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Livre de prof pour les profs, ça tombe bien, je découvre le métier. Discours cliché ? Souvent, mais cliché qui fait du bien, vision gentille et lucide, il faut sauver les cancres, nos semblables, nos frères, de la tyrannie des marques, c'est notre devoir de prof, sauver les hirondelles qui se cognent contre les vitres, leur permettre de s'envoler vers leur sud, la métaphore vaut ce qu'elle vaut, Pennac lui-même le reconnaît, mais admettons, contre tout parti pris d'originalité, que je suis convaincu que ce bouquin dit vrai, que ce que nous devons apprendre, nous les profs, c'est l'ignorance, nous préparer à "ça", au "y" du "j'y comprends rien", au choc du savoir et de l'ignorance, admettre l'impossible, à savoir que nos élèves ne savent pas déjà ce que nous leur apprenons.

Discours ? mots de pédagogue ? blabla de DAES2 ? Un peu. Trop ? Pennac raconte (c'est son boulot de romancier, après tout, d'ailleurs, ce livre, qu'est-ce que c'est, un roman ? comme un roman ?). Il se met en avant. Moi, je faisais comme ça : un texte à apprendre par coeur par semaine... oui... tant que ça... et ça marchait... "ça", "ça", "ça". Envie de faire la même chose ? il faudrait, on aimerait bien et on se dit qu'on le fera peut-être plus tard, quand on (qui, on ? ça ? y ?) sera vraiment prof, qu'on pourra faire (ô illusion dont même Pennac est conscient) ce qu'on veut.

Bref, c'est quoi un bon prof ? Ne surtout pas répondre, car on s'abaisserait à en faire une affaire de méthode, de présence physique, de compétence didactique, etc. Pennac lâche un indice : un bon prof se couche tôt, et j'écris ce texte déjà trop tard dans la soirée. Démissionnons, je ne serai jamais un couche-tôt. Il doit bien y avoir des exceptions pour que la règle soit confirmée. Un bon prof, alors, c'est quoi ? c'est qui ? C'est un type qui aime ses élèves. Aimer ? Tu dérapes mon ami... Aimer pourtant, seule solution. le savoir dont je cherche à donner le goût à mes élèves, si je le leur transmets, c'est uniquement parce que je pense qu'il est peut-être utile à leur bonheur comme il l'est au mien, et comme je les aime, mes élèves, cancres ou friandises, je fais tout mon possible pour les rendre heureux. Idéalisme cul-cul ? Naïveté ? Sortez les violons que je vous montre à quel point je suis gentil dans mon monde rose de roman à l'eau du même nom ? Oui. Faire prof sans être idéaliste, c'est comme faire curé sans croire en Dieu.
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L'amour.
Le mot est lâché.
Lâché dans la fosse aux cancres.
Comme s'il parviendrait à tout résoudre.
Monsieur Pennac, permettez-moi d'en douter.

Mais, je suis d'accord avec vous. Il en faut de l'amour. de l'amour pour son métier, de l'empathie pour ceux que vous nommez « cancre », de la passion pour transmettre le savoir.
L'amour suffit-il seulement ? Suffit-il à consoler tous ceux qui comme vous ont eu un gros chagrin d'école ?
Vous êtes un rescapé. Mais, je ne suis pas certaine qu'on puisse, même avec tout l'amour du monde, donner cette même chance à tous nos élèves.
Vous en parlez très bien des élèves en difficulté (les « cancres », comme vous dites), vous exprimez leur douleur, celle de leurs parents. Vous parlez d'eux avec compassion, avec un ton légèrement ironique mais tellement bienveillant. C'est tout à votre honneur. Ça fait du bien de vous entendre parler d'eux avec sincérité et tendresse.
Vous nous parlez de vous-même, quand vous étiez écolier, quand vous étiez professeur. Vous nous parlez de la société moderne, des pressions que subissent les enfants, de leurs parents inquiets, de cette école ghetto... C'est bien.
Mais ça ne m'a pas suffi.
J'ai mis beaucoup de temps avant de me décider à lire votre livre. Il fut un temps où votre livre nous était même recommandé par les inspecteurs de l'Education Nationale comme lecture de vacances. Histoire de ne pas trop décrocher de nos préoccupations d'enseignant tout en prenant un peu de recul aussi.
J'attendais beaucoup de ce livre... Je l'idéalisais, je crois.
A vrai dire, je suis un peu déçue parce que je ne m'y suis pas vraiment retrouvée ou plutôt que je n'y ai pas trouvé ce que je cherchais. Il m'a manqué une réelle réflexion sur le métier de professeur. Sur la formation des maîtres, sur les méthodes utilisées, sur la façon de désamorcer les blocages de certains élèves.
Il faudrait réécrire cet ouvrage..car le « cancre » que vous décrivez a changé de visage. Il est plus souvent maintenant un enfant « dys », ou un enfant perturbé par son milieu familial, ou encore un enfant aux capacités intellectuelles limitées. Dans la plupart des cas, redonner confiance, transmettre avec passion, avoir une attitude positive sont des éléments importants mais ne sont certainement pas les seuls facteurs qui parviendront à faire progresser les enfants en question.
Mais, nous restons d'accord sur un point essentiel : cela leur permettra d'appréhender l'école plus sereinement et d'avoir un moins gros chagrin.

Ceci dit, votre livre n'a que dix ans...et même si vous aviez la volonté d'écrire un livre sur ce qui ne change pas à travers les bouleversements de la société, à savoir « la douleur partagée du cancre, des parents et des professeurs » eh bien, votre livre a tout de même pris un sacré coup de vieux !

Mais, ça n'enlève rien à toute la tendresse que je vous porte, Monsieur Pennac.




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Professeur de français pendant vingt-cinq ans, Daniel Pennac fut pourtant un cancre ; aussi a-t-il décidé d'écrire sur l'échec scolaire, et par conséquent sur le portrait du cancre, en levant le voile sur son passé.

Il raconte ainsi son désarroi et ses tourments devant un avenir incertain mais également l'angoisse des parents. "Pour se sauver à ses propres yeux, le cancre doit s'apercevoir qu'il existe aux yeux des adultes, qu'il a de la valeur pour eux. Et pour ce faire, il faut qu'il sente un certain amour dans la transmission du savoir : l'amour du professeur pour la matière qu'il enseigne, son intérêt réel pour sa classe et pour chaque individu à l'intérieur de cette classe, fût-ce le plus nul".

Les souvenirs sont souvent douloureux et courent sur une longue période, de la première année d'école, au bac. Le « statut » de cancre est cause de souffrance et la blessure est encore présente, «si l'on guérit parfois de la cancrerie, on ne cicatrise jamais tout à fait des blessures qu'elle nous infligea ».

Il s'agit ici d'une sorte de carnet de bord, plus proche de l'essai autobiographique que du roman. Les chapitres sont très courts mais contiennent de nombreuses anecdotes toujours dévoilées avec humour. Celles-ci sont souvent touchantes et illustrent habilement les idées de Daniel Pennac. Une belle leçon de pédagogie pour enseignants et parents, mais surtout Pennac dédramatise et redonne espoir aux jeunes en difficulté scolaire et à leurs parents car il montre qu'un cancre peut réussir.
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Daniel Pennac, dont le talent de mettre la lecture à la portée de tous sans pour autant galvauder la qualité de son écriture, nous offre ici un portrait bienveillant du cancre.
S'appuyant sur le cancre qu'il a, lui-même, été, il redonne de la visibilité aux cancres en général et à ceux qu'il a croisés en sa qualité d'enseignant, en particulier.

Je ne dirais pas que ce livre m'a enthousiasmée de bout en bout ainsi que le remarquable "Comme un roman", mais il n'en reste pas moins très agréable à lire.
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Avec « Chagrin d'école » Daniel Pennac nous fait part de ses angoisses de mauvais élève, de ses chagrins de dernier de la classe, des injustices et des critiques mal vécues mais aussi des victoires durement gagnées : apprentissages enfin mémorisés, début de compréhension, intérêt enfin éveillé. Le Pennac devenu prof nous transmet ses réflexions sur la pédagogie, l'ancienne ou la nouvelle et sur les dysfonctionnements de l'institution scolaire. Mais pas seulement. Le rôle de la télévision, de la société de consommation à outrance, l'éclatement du noyau familial traditionnel, tout concoure à faire de l'école ce qu'elle est : un prolongement de la vie au-delà de la classe...
La réflexion est intéressante, bien que parfois un peu stéréotypée, l'écriture fluide et le ton plein d'humour. Je doute quand même que ce soit entièrement autobiographique.
Enfin, la réflexion peut sembler un peu superficielle car les petites misères ou satisfactions que nous avons connues, pour la plupart, au cours de notre scolarité, sont loin des vraies souffrances de certains enfants face à l’échec scolaire et des parents qui tentent de les accompagner.
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En tant que maman-lectrice, j'ai beaucoup aimé ce roman.
Facile à lire, il est très rassurant, on se dit que si Pennac était un cancre tout n'est pas perdu pour les nôtres. Il est plein d'espoir, on se dit que des instits qui y croient ça existe encore. Même si j'ai trouvé que parfois l'auteur manquait d' un peu de modestie, et que comme la maman parfaite, l'instit parfait n'existe pas .
Un très bon moment, je le conseille.
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Cet essai autobiographique m'a intéressé par rapport à la problématique liée à la psychologie de l'enfant et de l'adolescent, en particulier les élèves dits "cancres".
On se demande d'ailleurs, si, à l'instar de Daniel Penac, pour être un bon professeur, il ne faut pas être soi-même passé par ce statut de cancre ...

Lecture agréable, mais avec certaines longueurs pour ma part.
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Ah il en faudrait plus des livres de ce genre, des points de vues de ce genre sur l'éducation nationale, qui essayent de voir le meilleur, chez les professeurs comme chez les cancres! Bah ce n'est pas une nouveauté : il en faudrait plus des hommes comme Daniel Pennac!
Avec ce joli essai sur le système scolaire, l'échec et les pédagogies possibles pour y remédier, l'auteur signe un petit bijoux qu'il faudrait mettre dans toutes les mains, celles des parents, des élèves, des instituteurs et aussi des ministres! Vrai et juste sans être alarmiste ou moralisateur, Pennac dresse un beau portrait de l'école. Il va sans dire que la part autobiographique qu'il met dans son récit le rend extrêmement vivant et participe à en faire une lecture agréable. Bon ce n'est pas un roman, et ce n'est donc pas mon oeuvre préférée de ce cher Pennac que j'adore, mais sa tendresse et son humanité, portées ici par la réalité et non par la fiction, sont néanmoins bien présente! A lire donc!
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