"Sujet : Vous vous réveillez un matin, et vous constatez que, dans la nuit, vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents. Ils ont été transformés en enfants.
Racontez la suite."
Suite à cette rédaction donnée en guise de punition par un professeur de français irascible, Igor, Joseph et Nouredine se retrouvent à l'intérieur du sujet ! Véritablement changés en adultes, ces pré-adolescents se retrouvent avec des parents de 6-7 ans sur les bras !
Ce roman délirant est à mourir de rire. Pourtant, la tristesse n'est pas loin, comme souvent lorsque l'on parle de l'enfance. L'écriture de
Pennac est délicieuse, comme d'habitude, jouant sans cesse avec la langue française, maniant les mots au gré de ses réflexions sur l'existence, de manière à nous faire rire mais aussi à nous mettre mal à l'aise. En effet, je me rends compte au fil des pages que, malgré leurs transformations physiques, les enfants et les parents n'avaient pas changé mentalement ! Dès avant leur métamorphose, les trois personnages doivent gérer des parents qu'ils comparent déjà à des enfants... Finalement,
Pennac évoque "l'enfance adulte et des adultes enfants" et trouble la différence entre enfants et adultes. La transformation n'est-elle pas une métaphore d'une situation déjà existante ?
Messieurs les enfants, drôle en apparence, est une belle réflexion sur l'enfance et la pédagogie (l'on retrouve bien le prof de français !) qui donne également un aperçu des difficultés sociales traversées par certains élèves.
Deux ans après la découverte de la saga Malaussène, coup de coeur notable de mon histoire de lectrice, je suis ravie de retrouver
Pennac !